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26 avril 2025
Santé
UNE NATUROPATHE APPELLE LES SÉNÉGALAIS À REVENIR À UNE ALIMENTATION NATURELLE
Perpétue Robert observe qu'au Sénégal, contrairement à la perception générale de l'Afrique comme un continent consommant des produits naturels, les habitudes alimentaires ressemblent de plus en plus à celles des pays industrialisés.
Thiès, 29 juil (APS) – La naturopathe haïtienne basée au Canada, Perpétue Robert, a invité les Sénégalais et les Africains de manière générale à retourner autant que possible à une alimentation à base de produits naturels, non transformés, gage de l’équilibre du corps humain et d’une bonne santé.
Dans un entretien accordé à l’APS, elle s’est ”étonnée” d’observer au Sénégal, où il séjourne depuis plus d’une semaine, une tendance à une grande consommation de produits transformés, à l’origine de beaucoup de problèmes de santé dans les grands pays industrialisés.
Selon elle, contrairement à l’idée que beaucoup se font de l’Afrique comme un continent où les gens consomment des produits naturels non transformés, son deuxième séjour au Sénégal lui a permis de voir des habitudes alimentaires qui se rapprochent de celles des pays industrialisés.
Perpétue Robert, une Haïtienne qui vit au Canada depuis une vingtaine d’années, était venue prendre part à un évènement dénommé ”The return”, une rencontre qui a réuni du 19 au 21 juillet sur l’île de Gorée, des Afro descendants, des Caribéens et des représentants de la diaspora africaine. Les Haïtiens étaient les invités d’honneur.
Mme Robert était de passage à Thiès, après avoir visité ”Mbine Diogoye”, la maison familiale de Léopold Sédar Senghor à Joal, en compagnie du promoteur touristique Thiéssois Doudou Gnagna Diop.
”Au Sénégal, en tant que naturopathe, j’ai pu découvrir certaines choses: souvent, on a l’idée que l’Afrique, ce sont les choses naturelles, la nourriture fraîche, c’est tout ce qui sort de la terre”, a-t-elle dit. D’ailleurs, elle dit avoir l’habitude d’appeler le peuple noir, les ”enfants de la nature”.
”A mon arrivée, j’étais un peu étonnée de voir que la même chose qui se passe en Occident commence à se passer ici, en Afrique, (à savoir) une grande consommation de produits hautement transformés”, a-t-elle témoigné.
Ces aliments sont responsables de beaucoup de problèmes de santé, tels que les maladies chroniques, comme le diabète, l’hypertension artérielle ou le cancer, a-t-elle fait valoir.
”La naturopathie est comme une médecine alternative qui aide les gens à retourner à la nature, a-t-elle expliqué, c’est le chemin vers ce qui n’est pas transformé”.
Cette médecine s’intéresse à la fois à l’alimentation, à l’hygiène de vie et à la spiritualité bref, tout ce qui permet de “rétablir l’équilibre de la personne“.
Perpétue Robert note que dans toute consommation, il faut chercher à savoir si l’aliment conserve son énergie vitale. Un jus de citron, par exemple, ”contient à l’état naturel l’énergie et la vitalité nécessaires car, tous les éléments sont en place pour aider à construire et réparer les cellules”.
”Une fois qu’il est transformé ou exposé à la chaleur, il perd certains éléments et, dans certains cas, si ce citron est hautement transformé, il peut même devenir un poison pour la santé”, a-t-elle ajouté.
En plus de la perte d’énergie, l’aliment transformé peut devenir un poison pour la santé, au lieu d’être réparateur, a insisté la naturopathe.
Il y a trois types d’aliments, a-t-elle détaillé. Les aliments réparateurs et générateurs, comme les plantes qui poussent ou les fruits et les légumes qui donnent la vitalité et l’énergie nécessaires au corps.
La deuxième catégorie est composée d’”aliments neutres”. Ce sont les légumes bouillis qui perdent certaines vitamines volatiles comme la vitamine C et certains minéraux. Chauffés à 40 degrés, les aliments deviennent neutres. ”Certes on (le) mange, mais le produit ne fait pas le travail nécessaire”, relève-t-elle.
La troisième catégorie d’aliments est considérée comme des ”poisons”. Il s’agit d’aliments en conserve, dénaturés, pleins de produits chimiques et d’agents de conservation et autres additifs qui, dans beaucoup de cas, sont nocifs pour la santé. Les aliments ‘réchauffés à plus de 100 degrés” font partie aussi de ceux-là qui ”tuent petit à petit, parce qu’ils font perdre au corps sa vitalité”.
Ces aliments sont difficiles à digérer et font endormir le corps. Ce qui fait qu’après les avoir ingérés, le corps est lourd et la personne a du mal à reprendre le travail et a besoin d’un thé pour se booster. Si bien que ”90 à 95% de ton énergie sera utilisé pour la digestion”.
”Lorsque j’étais venue en Afrique l’année passée, j’étais choquée de voir que les gens utilisent le bouillon partout”, a dit la naturopathe qui relève que ”ce sont des neurotoxiques qui, en plus des risques de troubles d’inattention, exposent aussi au diabète et à l’hypertension artérielle”.
”On appelle à un retour autant que possible (à ce mode consommation d’antan), c’est un cri d’alarme pour la santé”, a lancé l’experte.
”Retournez autant que possible aux produits frais de la nature, (faites-en) 80% de (votre) alimentation”, a plaidé Mme Robert, qui invite les Sénégalais et les Africains de manière générale à ”ne pas tomber dans le train des pays industrialisés qui consomment majoritairement des aliments transformés”.
Tout en admettant qu’”on ne peut pas choisir pour les gens” leur mode de consommation, elle estime que l’éducation, la formation et l’information peuvent aider la population à faire un ”choix éclairé” dans ce domaine.
UNE QUATRIÈME TRANSPLANTATION RÉNALE RÉUSSIE À L’HÔPITAL MILITAIRE DE OUAKAM
Cette opération, menée par une équipe exclusivement sénégalaise, témoigne des avancées significatives du pays en matière de chirurgie et de médecine spécialisée
L’hôpital militaire de Ouakam (HMO) a marqué une nouvelle étape importante dans le domaine médical avec la réalisation de sa quatrième transplantation rénale le samedi 27 juillet 2024.
Cette opération, menée par une équipe exclusivement sénégalaise, témoigne des avancées significatives du pays en matière de chirurgie et de médecine spécialisée.
L’équipe médicale était composée de membres du consortium HMO-Dantec ainsi que d’un chirurgien vasculaire, tous travaillant de concert pour garantir le succès de l’intervention.
Selon les informations fournies par la direction des relations publiques des armées via son compte X, l’opération s’est déroulée sans encombre, et le couple donneur-receveur se porte
DR MOHAMED LAMINE LY OPTE POUR LA CREC
Dans un monde marqué par la recrudescence des pandémies, le docteur Mohamed Lamine Ly estime que les autorités en charge de la Santé doivent permettre aux intervenants de mettre en œuvre une Communication des risques et de l’engagement communautaire (CREC
Dans un monde marqué par la recrudescence des pandémies, le docteur Mohamed Lamine Ly estime que les autorités en charge de la Santé doivent permettre aux intervenants de mettre en œuvre une Communication des risques et de l’engagement communautaire (CREC), en vue de co-construire avec les communautés des stratégies pour prévenir l’exposition, stopper la transmission et amoindrir l’impact de l’épidémie.
Se basant sur le vécu de la communication de santé adoptée lors de la pandémie à Covid-19 au niveau mondial, le spécialiste de la santé publique, ne remet pas en cause l’apport apporté par les médias traditionnels dans cette lutte mais estime seulement qu’un changement de paradigme devrait s’opérer. Le docteur Mohamed Lamine Ly estime ainsi que, faute d’une véritable responsabilisation des communautés de base dans la gestion de leur santé et à cause de l’implication intempestive de fondations prétendument philanthropiques dans la Santé globale, l’émergence de puissants mouvements complotistes a sévèrement desservi les acteurs de la communication pour la Santé. Prenant l’exemple de la pandémie, il a déclaré, dans un communiqué : «une des illustrations les plus caractéristiques de cet état de fait a été l’essor, dans les pays développés, de vastes mouvements anti-vaccins, ayant conduit, il y a quelques années, à la résurgence de maladies virales comme la rougeole aux USA. On a également observé, dans des pays comme le Pakistan, l’Afghanistan ou le Nigéria, une hostilité exacerbée envers les campagnes d’éradication de la poliomyélite, avec des répliques de moindre envergure dans certains autres pays africains (dont le nôtre) ou asiatiques».
Et d’ajouter : «mais le sommet de la défiance contre la santé globale a été atteint lors de la pandémie de Covid-19, venant couronner un cycle ayant débuté en 2002, avec l’apparition du Sras en Chine, suivi par plusieurs autres maladies émergentes, à fort potentiel épidémique voire pandémique (comme la grippe aviaire à A/H5N1, la grippe A/H1N1, le Mers-CoV, la grippe aviaire A/H7N9) ».
Ainsi, de par son ampleur, sa gravité avec une mortalité élevée chez les personnes âgées et ses conséquences dramatiques sur le plan économique, Dr Ly a avancé que la pandémie de Covid-19 s’est dédoublée en une infodémie, c’est-à-dire une pandémie de fake-news, allant du déni pur et simple de la maladie à des accusations d’arrière-pensées mercantilistes sur la commercialisation des vaccins ou de médicaments onéreux.
«Ces rumeurs sont d’autant plus difficiles à combattre, qu’elles empruntent principalement le canal digital préféré aux media institutionnels, devenus moins crédibles, du fait qu’elles sont souvent les porte-voix des puissances d’argent. D’où l’impérieuse nécessité pour les pouvoirs publics de se démarquer de la cupidité, des intérêts privés de Big Pharma et de se réapproprier des informations sanitaires basées sur des données fiables et probantes, pour servir le bien commun», relève-t-il.
Revenant sur la place de la communication digitale pendant les pandémies, il a déclaré : «il faudrait, en outre, dans le cadre de la santé digitale, outiller les professionnels de la communication dans le domaine de la santé, pour qu’ils puissent tirer parti des connaissances sociales et comportementales, en vue de concevoir, mettre en œuvre et évaluer les communications digitales en matière de santé. Ils apprendront ainsi à développer et à mettre en œuvre des campagnes de santé réussies sur les médias sociaux, et à évaluer leurs performances et leur impact sur les comportements liés à la santé».
RECRUDESCENCE DE L'HÉPATITE B ET DU VIH DANS DES UNIVERSITÉS AU SÉNÉGAL
Cette situation préoccupante exige une prise de conscience de la part des étudiants qui devront "veiller à l’usage individuel des récipients pour manger ou pour boire (tasses, assiettes, cuillères...)".
Ils sont en groupes de deux, trois voire cinq étudiants dans le jardin de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Au même moment, d’autres, par contre, ont fait le choix d’être seul pour mieux se concentrer. On est en plein dans la période des préparatifs des examens de fin d’année où les étudiants squattent les zones calmes de l’université pour se consacrer aux révisions.
Ces rassemblements synonyme de solidarité et d’entraide entre étudiants favorisent cependant leur exposition face à plusieurs maladies transmissibles par voie sanguine, par contact direct ou par contact avec des objets souillés par le sang telles que l’hépatite B ou le VIH. Ces deux maladies ont fait d’ailleurs l’objet d’une note de service publiée hier par le Centre Régional des Œuvres Universitaires Sociales de l’Université Alioune Diop de Bambey, relative à la recrudescence de cas de maladies de VIH et de l’hépatite B dans le district sanitaire.
Cette situation préoccupante exige une prise de conscience de la part des étudiants qui devront « veiller à l’usage individuel des récipients pour manger ou pour boire (tasses, assiettes, cuillères…) », nous dit la note.
Difficile pour ceux de l’UCAD qui pensent que ces maladies ne peuvent en aucun cas être prévenus en milieu estudiantin. C’est du moins ce qu’a tenté d’expliquer ce groupe de cinq étudiants en première année de licence en sciences politiques.
« Oui j’ai vu la note hier, mais c’est compliqué », déclare l’un d’entre eux. Moustapha Faye étudiant en première année en sciences politiques à l’Ucad se dit « attristé de voir que les maladies se répandent dans l’université de Bambey. » Pour ce dernier, « ce sont les étudiants qui doivent prendre leur responsabilité et se protéger eux-mêmes parce qu’ils sont majeurs et vaccinés même si cela va être très difficile pour nous de prévenir certaines maladies. »
L’étudiant avec son cahier entre les mains, pense de surcroît qu’une maladie comme le VIH ne devrait pas se répandre dans les universités parce, que dit-il, « au Sénégal, nos valeurs nous interdisent de faire certaines choses même si dans certains cas on ne peut pas y échapper mais on peut se prémunir, se protéger avant de passer à l’acte parce qu’on est des grands donc c’est à nous de prendre notre responsabilité et d’éviter de se partager les objets personnels comme les lames, les rasoirs, etc. »
Son camarade de faculté, Modou Cissé, met en avant la solidarité des étudiants qui pourrait être un frein pour la prévention de ces maladies. « Ce sera très difficile pour nous de se protéger contre ces maladies comme l’Hépatite B surtout au niveau du restaurant où il y a des milliers d’étudiants qui se partagent tous, tasses, cuillères, plats, etc. Il y a aussi la solidarité entre étudiants et c’est en ces moments de solidarité que les maladies se propagent donc je ne pense pas qu’il ait des moyens pour prévenir ces maladies en milieu universitaire », ajoute-t-il.
La période menstruelle chez les filles est aussi des moments où la négligence de certaines filles peut exposer leur prochain par rapport à une contamination rapide. C’est ainsi que l’étudiante Bineta Diouf appelle ses semblables à plus d’hygiène pendant ces périodes. « J’ai eu un peu peur lorsque j’ai appris la nouvelle parce que la vie estudiantine est très complexe parce qu’on est tout le temps en rassemblement soit dans les amphithéâtres, ou dans le campus social parce qu’au niveau des chambres, surtout lorsqu’on est en période de menstruation, il y a parfois la négligence de certaines d’entre nous et ce sera difficile d’identifier une personne porteur d’une maladie et qui ne l’est pas. Donc il faut que nous prenons notre responsabilité dans ces conditions la », a-t-elle déclaré.
Si la prévention de ces maladies doit être de rigueur pour la sécurité des étudiants en milieu universitaire, force est de reconnaître par contre que les coutumes et les traditions de notre société peuvent être considérées comme des blocages par rapport à certaines décisions prises par les étudiants afin de se protéger contre ces maladies dont les modes de transmission sont souvent rapides.
Boubacar Gueye étudiant en sciences politiques le démontre : « lorsque j’ai parcouru la note de service de l’Université Alioune Diop de Bambey, je me suis dit immédiatement qu’avec le mode de vie que nous menons à l’université, ces maladies vont facilement se répandre dans les universités parce que pour l’hépatite B, la mode de transmission est très rapide, donc connaissant la vie estudiantine ce sera très difficile de prévenir cette maladie. Par exemple, au niveau des amphithéâtres, on s’assoit côte à côte, au restaurant c’est pareil, ce sont des files indienne sans fin, nonobstant le partage des mêmes ustensiles qui se passe à l’intérieur du restaurant et l’hygiène n’est pas de rigueur avec la vaisselle, donc il n’y a que Dieu qui peut nous en préserver. »
RAPPORT MONDIAL SUR LE SIDA, L'ONUSIDA RÉVÈLE LES PROGRÈS ET LES DÉFIS AU SÉNÉGAL ET DANS LA RÉGION
"Si nous limitons les ressources ou restreignons les droits humains, la pandémie continuera à se développer, ce qui coûtera des millions de vies supplémentaires", a alerté Berthilde Gahongayire.
Le Bureau régional de l’Onusida pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a présenté ce mardi à Dakar le rapport mondial sur la maladie dans la région. Demba Koné, Directeur pays de l’Onusida pour le Sénégal, a fait le point sur les dernières statistiques concernant le pays. Selon lui, la situation du sida au Sénégal est globalement sous contrôle. « Le Sénégal est l’un des rares pays à avoir maintenu un contrôle régulier de l’épidémie depuis son apparition. Nous sommes passés de 2,6% de prévalence à 0,3% aujourd’hui », a-t-il révélé.
M. Koné a souligné les efforts considérables réalisés grâce aux financements et programmes mis en place par le Sénégal. Cependant, il a également mentionné des difficultés récentes. « Nous avons constaté une augmentation des nouvelles infections chez les jeunes. Cela est dû à une réduction des programmes de prévention et de la communication de masse, au profit des traitements médicamenteux. Les grandes zones urbaines sont les plus touchées », a-t-il alerté.
Demba Koné a également évoqué les défis concernant les enfants nés de mères séropositives. « Le nombre d’enfants infectés diminue globalement, mais la mise sous traitement reste problématique. Les mères cachent souvent leur séropositivité, ce qui empêche les enfants d’accéder aux traitements. Notre objectif est d’avoir une génération sans sida, même pour les enfants nés de mères séropositives », a-t-il expliqué.
Le VIH pédiatrique, I 'urgence du moment en Afrique de l'Ouest et du Centre
La directrice régionale du Bureau régional de l’Onusida pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Berthilde Gahongayire, a axé sa présentation sur le VIH pédiatrique. « Avec seulement 35% des enfants vivant avec le VIH recevant un traitement en Afrique de l’Ouest et du Centre, il est crucial d’agir maintenant. L’engagement politique, le soutien financier et la mobilisation communautaire sont essentiels pour garantir un avenir sain à chaque enfant touché par le VIH », a-t-elle plaidé.
Elle a également souligné que la situation du VIH pédiatrique dans la région est alarmante et nécessite une action immédiate. « Le faible taux de traitement pédiatrique est inacceptable, surtout quand 76% des personnes âgées de plus de 15 ans vivant avec le VIH ont accès au traitement antirétroviral. Plus de 20% des femmes enceintes vivant avec le VIH dans le monde résident dans notre région, et plus de la moitié d’entre elles ne suivent pas de traitement antirétroviral, augmentant ainsi le risque de transmission verticale du VIH à leurs enfants », a-t-elle ajouté.
Berthilde Gahongayire a attribué cette situation critique à plusieurs facteurs, notamment des infrastructures médicales inadéquates et le manque de ressources spécifiques pour les enfants, ainsi que la persistance de la stigmatisation et de la discrimination.
Le rapport mondial de l’Onusida de 2024 indique que les ressources allouées à la lutte contre le VIH dans notre région sont en nette diminution, accentuant la dépendance vis-à-vis des donateurs et remettant en question la viabilité à long terme de la réponse au VIH.
Cependant, tout n’est pas sombre. Le nombre annuel de nouvelles infections à VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre a diminué de 46% entre 2010 et 2023. Des progrès significatifs ont été réalisés dans l’accès au traitement. Le nombre d’adultes recevant un traitement contre le VIH a plus que doublé depuis 2015. Aujourd’hui, 81% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, 76% reçoivent un traitement antirétroviral, et 70% ont une charge virale supprimée.
Enfin, des pays comme le Burundi et la RDC sont proches d’atteindre les objectifs 95-95-95 pour le dépistage et le traitement du VIH parmi les adultes. Entre 2010 et 2023, le nombre de décès liés au sida a diminué de 55% en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Les décisions prises cette année par les dirigeants détermineront si le sida cessera d’être une menace pour la santé publique d’ici 2030. « Si nous limitons les ressources ou restreignons les droits humains, la pandémie continuera à se développer, ce qui coûtera des millions de vies supplémentaires et portera atteinte à la sécurité sanitaire mondiale », a alerté Berthilde Gahongayire.
Le Bureau régional de l’Onusida pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre a présenté ce mardi à Dakar le rapport mondial sur la maladie dans la région. Demba Koné, Directeur pays de l’Onusida pour le Sénégal, a fait le point sur les dernières statistiques concernant le pays. Selon lui, la situation du sida au Sénégal est globalement sous contrôle. « Le Sénégal est l’un des rares pays à avoir maintenu un contrôle régulier de l’épidémie depuis son apparition. Nous sommes passés de 2,6% de prévalence à 0,3% aujourd’hui », a-t-il révélé.
M. Koné a souligné les efforts considérables réalisés grâce aux financements et programmes mis en place par le Sénégal. Cependant, il a également mentionné des difficultés récentes. « Nous avons constaté une augmentation des nouvelles infections chez les jeunes. Cela est dû à une réduction des programmes de prévention et de la communication de masse, au profit des traitements médicamenteux. Les grandes zones urbaines sont les plus touchées », a-t-il alerté.
Demba Koné a également évoqué les défis concernant les enfants nés de mères séropositives. « Le nombre d’enfants infectés diminue globalement, mais la mise sous traitement reste problématique. Les mères cachent souvent leur séropositivité, ce qui empêche les enfants d’accéder aux traitements. Notre objectif est d’avoir une génération sans sida, même pour les enfants nés de mères séropositives », a-t-il expliqué.
Le VIH pédiatrique, I 'urgence du moment en Afrique de l'Ouest et du Centre
La directrice régionale du Bureau régional de l’Onusida pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Berthilde Gahongayire, a axé sa présentation sur le VIH pédiatrique. « Avec seulement 35% des enfants vivant avec le VIH recevant un traitement en Afrique de l’Ouest et du Centre, il est crucial d’agir maintenant. L’engagement politique, le soutien financier et la mobilisation communautaire sont essentiels pour garantir un avenir sain à chaque enfant touché par le VIH », a-t-elle plaidé.
Elle a également souligné que la situation du VIH pédiatrique dans la région est alarmante et nécessite une action immédiate. « Le faible taux de traitement pédiatrique est inacceptable, surtout quand 76% des personnes âgées de plus de 15 ans vivant avec le VIH ont accès au traitement antirétroviral. Plus de 20% des femmes enceintes vivant avec le VIH dans le monde résident dans notre région, et plus de la moitié d’entre elles ne suivent pas de traitement antirétroviral, augmentant ainsi le risque de transmission verticale du VIH à leurs enfants », a-t-elle ajouté.
Berthilde Gahongayire a attribué cette situation critique à plusieurs facteurs, notamment des infrastructures médicales inadéquates et le manque de ressources spécifiques pour les enfants, ainsi que la persistance de la stigmatisation et de la discrimination.
Le rapport mondial de l’Onusida de 2024 indique que les ressources allouées à la lutte contre le VIH dans notre région sont en nette diminution, accentuant la dépendance vis-à-vis des donateurs et remettant en question la viabilité à long terme de la réponse au VIH.
Cependant, tout n’est pas sombre. Le nombre annuel de nouvelles infections à VIH en Afrique de l’Ouest et du Centre a diminué de 46% entre 2010 et 2023. Des progrès significatifs ont été réalisés dans l’accès au traitement. Le nombre d’adultes recevant un traitement contre le VIH a plus que doublé depuis 2015. Aujourd’hui, 81% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut, 76% reçoivent un traitement antirétroviral, et 70% ont une charge virale supprimée.
Enfin, des pays comme le Burundi et la RDC sont proches d’atteindre les objectifs 95-95-95 pour le dépistage et le traitement du VIH parmi les adultes. Entre 2010 et 2023, le nombre de décès liés au sida a diminué de 55% en Afrique de l’Ouest et du Centre.
Les décisions prises cette année par les dirigeants détermineront si le sida cessera d’être une menace pour la santé publique d’ici 2030. « Si nous limitons les ressources ou restreignons les droits humains, la pandémie continuera à se développer, ce qui coûtera des millions de vies supplémentaires et portera atteinte à la sécurité sanitaire mondiale », a alerté Berthilde Gahongayire.
L’OMS INQUIETE POUR L’ATTEINTE DES OBJECTIFS DE 2030
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est inquiète quant à la prise en charge des enfants vivant avec le VIH Sida.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) est inquiète quant à la prise en charge des enfants vivant avec le VIH Sida. Hier, lundi 22 juillet, à Genève, elle a souligné que seule la fourniture urgente et accélérée de services de lutte contre le VIH permettra de tenir la promesse de mettre fin au sida chez les enfants d’ici 2030. Cependant, malgré des progrès importants dans de nombreux pays, elle a estimé que des lacunes critiques continuent de saper les efforts visant à mettre fin au sida chez les enfants.
Malgré les progrès réalisés dans la réduction des infections à VIH et des décès liés au sida chez les enfants, un nouveau rapport publié hier, lundi, par l’Alliance mondiale pour en finir avec le sida chez les enfants d’ici 2030, montre qu’il est urgent d’intensifier les services de lutte contre le VIH dans les pays les plus touchés par la pandémie afin de mettre fin au sida d’ici 2030. Le rapport intitulé Transformer la vision en réalité, a montré que les programmes ciblant la transmission verticale du VIH à savoir celle de la mère et de l’enfant , ont permis d’éviter 4 millions d’infections chez les enfants âgés de 0 à 14 ans depuis 2000. À l’échelle mondiale, les nouvelles infections à VIH chez les enfants âgés de 0 à 14 ans ont diminué de 38 % depuis 2015 et les décès liés au sida ont diminué de 43 %.
Parmi les douze pays de l’Alliance mondiale, plusieurs ont atteint une forte couverture du traitement antirétroviral à vie chez les femmes enceintes et allaitantes vivant avec le VIH, l’Ouganda approchant les 100 %, la République-Unie de Tanzanie 98 % et l’Afrique du Sud 97 %. Le Mozambique a atteint une couverture de 90 %, la Zambie à 90 %, l’Angola à 89 %, le Kenya à 89 %, le Zimbabwe à 88 % et la Côte d’Ivoire à 84 %.
Selon la directrice exécutive de l’Onusida, Winnie Byanyima, malgré les progrès réalisés, ni le monde, ni les pays de l’Alliance mondiale ne sont actuellement en voie d’atteindre les engagements liés au VIH en faveur des enfants et des adolescents, et le rythme des progrès dans la prévention des nouvelles infections à VIH et des décès liés au sida chez les enfants a ralenti ces dernières années. Face à cette inquiétude, Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé a souligné : « accélérer la fourniture et l’utilisation des services de lutte contre le VIH pour les enfants et les adolescents est une obligation morale et un choix politique ». Et d’ajouter : « douze pays démontrent qu’ils ont fait ce choix, mais des défis importants demeurent. Bien que nous ayons fait des progrès dans l’amélioration de l’accès des femmes enceintes au dépistage et au traitement pour prévenir la transmission verticale du VIH, nous sommes encore loin de fermer le traitement pédiatrique brèche. Nous devons renforcer davantage la collaboration et la portée de l’Alliance mondiale, et nous devons faire ce travail avec détermination, détermination et solidarité avec toutes les mères, tous les enfants et tous les adolescents touchés ».
Aujourd’hui, l’OMS estime à environ 120 000 les enfants âgés de 0 à 14 ans infectés par le VIH en 2023, dont environ 77 000 dans les pays de l’Alliance mondiale. Les décès liés au sida chez les enfants âgés de 0 à 14 ans se sont élevés à 76 000 dans le monde, les pays de l’Alliance mondiale représentant 49 000 de ces décès inutiles. Les taux de transmission verticale restent extrêmement élevés dans certaines localités, en particulier en Afrique de l’Ouest et centrale, avec des taux supérieurs à 20 % dans des pays comme le Nigeria et la République démocratique du Congo.
Il est préoccupant de constater selon l’Oms que l’écart de traitement entre les adultes et les enfants continue de se creuser. « Seulement 57 pour cent des enfants vivant avec le VIH reçoivent un traitement vital, contre 77 pour cent des adultes », a déclaré Anurita Bains, Directrice adjointe de l’UNICEF pour le VIH/sida. « En 2023, il y a eu 210 000 nouvelles infections dans le monde chez les jeunes femmes et les filles âgées de 15 à 24 ans (130 000 dans les pays de l’Alliance mondiale), soit quatre fois plus que l’objectif fixé de 50 000 pour 2025. La prévention des nouvelles infections dans ce groupe d’âge est essentielle à la fois pour protéger la santé et le bien-être des jeunes femmes et réduire le risque de nouvelles infections chez les enfants » a renseigné ledit rapport. Pour rappel, l’Alliance mondiale pour mettre fin au sida chez les enfants d’ici 2030 a été lancée en 2022 par l’OMS, l’UNICEF et l’ONUSIDA pour redynamiser l’agenda pédiatrique du VIH. Douze pays en sont membres dont l’Afrique du Sud, Angola, Cameroun, Côte d’Ivoire, Kenya, Mozambique, Nigéria, Ouganda, République-Unie de Tanzanie, République démocratique du Congo (RDC), Zambie et Zimbabwe.
par Mohamed Lamine Ly
LES DÉFIS DE LA COMMUNICATION POUR LA SANTÉ
Si la communication pour la santé a longtemps reposé sur une approche descendante, elle doit désormais encourager la participation communautaire. Seule une implication citoyenne peut contrer défiance et rumeurs dans un contexte de crises sanitaires
Les media de notre pays jouent un rôle grandissant dans la communication sur la santé. En effet, que ce soit au niveau de la presse écrite avec ses rubriques santé, qu’à celui de l’audiovisuel, les problématiques sanitaires font l’objet de traitement, sinon quotidien, tout au moins très fréquent et régulier, avec la participation décisive des professionnels de la Presse.
Parmi les stratégies pour lutter contre les problèmes prioritaires de santé, les moyens de communication sont largement utilisés par les gouvernements, les partenaires techniques et financiers, ainsi que les acteurs de la société civile et autres organismes à but non lucratif, pour amener la population à adopter des comportements favorables à la santé.
La communication pour la santé pourrait se définir comme l’étude et l’utilisation des stratégies de communications interpersonnelles, organisationnelles et médiatiques, visant à informer et à influencer les décisions individuelles et collectives propices à l’amélioration de la santé.
Sur le plan des contenus, il ne fait aucun doute, que le volet préventif occupe une place appréciable dans les émissions et articles de presse dévolus à la santé. C’est ainsi que divers thèmes y sont abordés, tels que la santé de l’enfant (vaccination, nutrition…), l’alimentation saine et équilibrée des adultes, la pratique régulière d’activités physiques, la santé reproductive, la sensibilisation sur les maladies non transmissibles y compris sur la prévention du diabète, de l’hypertension artérielle et de divers cancers (tabagisme, dépistage des cancers du sein, du col de l’utérus…etc.)…
Néanmoins, la prise en compte des déterminants sociaux de la santé laisse encore à désirer, du fait que la participation communautaire à la santé et aux autres secteurs de développement (hydraulique, agriculture, habitat, hygiène, assainissement, microfinance...) ne réussit pas encore à s’émanciper totalement de la tutelle des techniciens.
De fait, les communautés, souvent réduites au rôle d’auxiliaires ou de faire-valoir, ne s’impliquent pas encore suffisamment dans les questions comme l’identification et la priorisation des besoins, ainsi que sur celles portant sur la gouvernance et la redevabilité.
On ne peut manquer de signaler certains aspects négatifs liés à la publicité faite sur les médias, relatifs aux bouillons de cuisine, à la dépigmentation artificielle, sans oublier celle au profit de certains charlatans, qui mettent en danger la vie des sénégalais, compromettant les efforts faits pour la revalorisation ou la réhabilitation de notre médecine traditionnelle.
Au début, la communication pour la santé était considérée comme suffisante pour atteindre les objectifs sanitaires et on doit admettre qu’ils ont été de puissants moteurs de promotion de la santé.
Des progrès tangibles ont été notés dans divers domaines comme la santé de la mère et de l’enfant (vaccinations, surveillance nutritionnelle et pondérale, prise en charge intégrée des maladies de l’enfance, suivi pré et postnatal, accouchement assisté, planning familial…) et la lutte contre les maladies courantes, particulièrement, celles ciblées par le Fonds Mondial (paludisme, tuberculose et sida), sans oublier les maladies non transmissibles.
Mais les décideurs de la Santé ont fini par se rendre compte des limites de la communication pour la Santé, qui devrait participer d’un contexte global, où la santé devient l’affaire de tous.
Faute d’une véritable responsabilisation des communautés de base dans la gestion de leur santé et à cause de l’implication intempestive de fondations prétendument philanthropiques dans la Santé globale, l’émergence de puissants mouvements complotistes a sévèrement desservi les acteurs de communication pour la Santé.
Une des illustrations les plus caractéristiques de cet état de fait a été l’essor, dans les pays développés, de vastes mouvements anti-vaccins, ayant conduit, il y a quelques années, à la résurgence de maladies virales comme la rougeole aux USA. On a également observé, dans des pays comme le Pakistan, l’Afghanistan ou le Nigéria, une hostilité exacerbée envers les campagnes d’éradication de la poliomyélite, avec des répliques de moindre envergure, dans certains autres pays africains (dont le nôtre) ou asiatiques.
Mais le sommet de la défiance contre la santé globale a été atteint lors de la pandémie de Covid-19, venant couronner un cycle ayant débuté en 2002, avec l’apparition du SRAS en Chine, suivi par plusieurs autres maladies émergentes, à fort potentiel épidémique voire pandémique (comme la grippe aviaire à A/H5N1, la grippe A/H1N1, le MERS-CoV, la grippe aviaire A/H7N9).
De par son ampleur, sa gravité avec une mortalité élevée chez les personnes âgées et ses conséquences dramatiques sur le plan économique, la pandémie de Covid-19 s’est dédoublée en une infodémie, c’est-à-dire une pandémie de fake-news allant du déni pur et simple de la maladie à des accusations d’arrière-pensées mercantilistes sur la commercialisation des vaccins ou de médicaments onéreux.
Ces rumeurs sont d’autant plus difficiles à combattre, qu’elles empruntent principalement le canal digital préféré aux media institutionnels, devenus moins crédibles, du fait qu’elles sont souvent les porte-voix des puissances d’argent. D’où l’impérieuse nécessité pour les pouvoirs publics de se démarquer de la cupidité, des intérêts privés de Big Pharma et de se réapproprier des informations sanitaires basées sur des données fiables et probantes, pour servir le bien commun.
Pour cela, il faut permettre aux intervenants de mettre en œuvre une communication des risques et de l’engagement communautaire (CREC), en vue de co-construire avec les communautés des stratégies pour prévenir l’exposition, stopper la transmission et amoindrir l’impact de l’épidémie.
Il faudrait, en outre, dans le cadre de la santé digitale, outiller les professionnels de la communication dans le domaine de la santé, pour qu’ils puissent tirer parti des connaissances sociales et comportementales, en vue de concevoir, mettre en œuvre et évaluer les communications digitales en matière de santé.
Ils apprendront ainsi à développer et à mettre en œuvre des campagnes de santé réussies sur les médias sociaux, et à évaluer leurs performances et leur impact sur les comportements liés à la santé.
Dr Mohamed Lamine Ly est spécialiste en santé publique.
Dans le Sahel, en Afrique de l’Ouest, plus de 33 millions de personnes, réparties dans six pays, ont besoin urgemment d’une aide humanitaire d’importance vitale
Chaque année, la Région africaine est confrontée au plus grand nombre de situations d’urgence sanitaire dans le monde. En novembre 2023, elle fait face à plus de 130 épidémies de maladies. Dans le Sahel, en Afrique de l’Ouest, plus de 33 millions de personnes, réparties dans six pays, ont besoin urgemment d’une aide humanitaire d’importance vitale
La gestion des situations d’urgence est une vraie préoccupation en Afrique confrontée régulièrement à des épidémies. Pour apporter des réponses à ces questions, l’Organisation mondiale de la santé (Oms) a ouvert à Pointe Sarène, la réunion inaugurale du groupe consultatif technique du Bureau régional pour l’Afrique sur la préparation et la riposte aux situations d’urgence. Cette rencontre a pour mission de donner des orientations stratégiques sur toutes les questions relatives à la préparation et à la riposte aux urgences de santé publique. «Composé de 16 experts distingués, sélectionnés selon un processus de candidature rigoureux, plus de 600 experts avaient présenté leurs candidatures, le groupe contient une richesse de compétences interdisciplinaires. Le but est de générer des recommandations spécifiques et réalisables sur des sujets de préoccupation urgente dans le cadre de la préparation et la réponse aux urgences sanitaires», souligne le représentantrésident de l’Oms au Sénégal.
Il a également déclaré que la Région africaine a connu, ces dernières années, une recrudescence des épidémies de maladies évitables par la vaccination. «Parmi les 131 urgences et épidémies en cours, 52% sont évitables par la vaccination, notamment des maladies telles que le choléra, la poliomyélite, la rougeole, la fièvre jaune et la diphtérie. Lorsqu’une urgence est déclarée et qu’elle est évitable par la vaccination, il est essentiel que les programmes d’intervention d’urgence et de vaccination soient alignés, travaillant en étroite collaboration, avec un objectif commun : arrêter l’épidémie et réduire la morbidité et la mortalité», indique JeanMarie Vianny Yameogo. Selon Dr Abdou Salam Guèye, directeur régional des Urgences en Afrique, le rôle de ces experts africains est de venir conseiller la directrice régionale en matière d’urgence. «Quand on parle d’urgence, c’est la prévention, la préparation, la réponse et le recovery en cas d’urgence. Ils vont travailler sur des thématiques qui n’englobent pas bien sûr toutes les urgences car c’est difficile de le faire, mais ça va englober les ressources humaines en matière d’urgence, ça va englober ce qui concerne la préparation en matière d’urgence et surtout ça va englober les aspects de financer des urgences. Et ce sont des conseils qui seront remis à notre directrice régionale pour que ça soit mis en œuvre», dit-il.
Interpellé sur la situation des urgences en Afrique, Dr Abdou Salam Guèye soutient que l’Afrique a beaucoup de situations à gérer. «Une partie de ces urgences est liée à des épidémies, c’est-à-dire à des maladies, il y a d’autres parties qui sont liées à des catastrophes. Que ce soit des catastrophes naturelles ou des catastrophes créées par des êtres humains. L’Afrique représente plus de la moitié des urgences dans le monde, et aussi comme on sait que l’Afrique n’a pas beaucoup de ressources, le rôle de l’Oms devient beaucoup plus important quand on est en Afrique. On travaille avec nos 47 pays membres pour les accompagner dans la détection des urgences, dans la préparation des urgences et dans la réponse des urgences. La plupart du temps, 80% des urgences en Afrique sont des urgences liées à des maladies et 20% sont des urgences qui sont liées aux catastrophes», estime Dr Guèye.
L’exemple du Cous
Face à ces situations, que faire ? Il cite l’exemple du Sénégal. «Il y a beaucoup d’urgences qui sont liées aux maladies, si nous regardons les 20 dernières années dans les études qui ont été faites. Mais ceci ne détermine pas seulement que le Sénégal est plus vulnérable, mais qu’il a un système de détection des urgences qui est assez efficace et des laboratoires comme l’Institut Pasteur qui est très efficace, il permet de détecter toutes les urgences», explique-t-il.
Le ministre de la Santé et de l’action sociale, Ibrahima Sy, qui présidait l’ouverture des travaux, attend des recommandations fortes, réalistes, innovantes et mesurables pour prendre en charge cette problématique sanitaire. «Quand on parle aujourd’hui des urgences sanitaires en Afrique, la question qui se pose est : est-ce que nos systèmes de santé sont très bien préparés ? Est-ce que nos populations sont bien informées ? Est-ce que nos personnels de santé sont bien sensibilisés par rapport à cette question pour réagir à temps ? Parce que souvent la question des urgences sanitaires est gérée à un niveau qui est central, alors qu’aujourd’hui, quand on parle de la riposte, elle doit se faire au niveau local. Ces recommandations pourraient être intégrées dans notre dispositif de gestion des urgences parce qu’au Sénégal, on a le Centre des opérations d’urgences sanitaires (Cous)», assure M. Sy. Pour lui, il faut être sûr que cela fonctionne au niveau local. «Il faut s’assurer qu’on a tout le dispositif, le personnel de santé qui maîtrise très bien le protocole, les procédures et toutes les techniques qui permettent de réagir à temps et d’éviter des risques beaucoup plus importants pour les populations. Cela se fera surtout avec l’aide de nos partenaires techniques et financiers dont l’Oms, mais aussi une bonne prise en charge des besoins des structures de santé dont les postes de santé, les centres de santé qui sont dans le domaine des soins de santé primaires. Il faut que les urgences intègrent cette dimension soins de santé primaires, qui concernent à peu près 65% de la population», rappelle le ministre de la Santé et de l’action sociale
TERRE DE TOUTES LES URGENCES
Le continent africain représente plus de la moitié des urgences sanitaires dans le monde, a révélé Dr Abdou Salam Guéye, directeur régional des urgences en Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Mbour, 18 juil (APS) – Le continent africain représente plus de la moitié des urgences sanitaires dans le monde, a révélé Dr Abdou Salam Guéye, directeur régional des urgences en Afrique de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
‘’L’Afrique représente plus de la moitié des urgences dans le monde et comme on sait, l’Afrique n’a pas beaucoup de ressources’’, a souligné Abdou Salam Guéye.
Il prend part à la rencontre du Groupe Consultatif technique des urgences et à la table ronde sur la gestion des situations d’urgence sanitaire de l’OMS, ouvertes mardi à Pointe Sarène (Mbour, Ouest).
Selon lui, ‘’ 85% des urgences sont liées à des maladies et les 20 % sont liées aux catastrophes naturelles” ou des phénomènes causés par l’homme, a ajouté l’officiel.
Le ministre de la Santé et de l’Action sociale Ibrahima Sy a dit attendre de cette rencontre ‘’des recommandations fortes, réalistes, innovantes et mesurables’’.
‘’Quand on parle aujourd’hui des questions d’urgence sanitaire en Afrique, la question qui se pose c’est est-ce que nos systèmes de santé sont très bien préparés, est-ce que nos personnels de santé sont bien sensibilisés par rapport à cette question pour réagir à temps’’, a dit Ibrahima Sy.
Selon lui, “la question des urgences sanitaires est souvent gérée à un niveau central, alors qu’aujourd’hui quand on parle d’urgence, la riposte doit se faire au niveau local’’.
”On doit s’assurer qu’au niveau local, on a tous les dispositifs (le personnel de santé qui maîtrise très bien le protocole, les procédures et toutes les techniques), qui permettent de réagir à temps et d’éviter des risques beaucoup plus importants pour les populations’’, a indiqué M. Sy.
Abdou Salam Guéye a rassuré que ‘’l’OMS travaille avec les 47 pays membres pour accompagner (les pays africains), dans la détection, la préparation et la réponse aux urgences’’.
LE SENEGAL CONSERVE LE BON NIVEAU
« Le niveau est bon concernant la qualité des résultats rendus dans les laboratoires biomédicaux » ; c’est l’avis du Professeur Babacar Faye, chef de service de la parasitologie médicale à la Faculté de médecine de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar.
« Le niveau est bon concernant la qualité des résultats rendus dans les laboratoires biomédicaux » ; c’est l’avis du Professeur Babacar Faye, chef de service de la parasitologie médicale à la Faculté de médecine de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar. Ce dernier s’exprimait hier, lundi 15 juillet, lors de l’atelier de partage des résultats d’évaluation externe de la qualité pour les analyses en bactériologie et parasitologie, organisé par la Direction nationale des laboratoires.
La Direction nationale des laboratoires dirigée par le Professeur Amadou Moctar Dièye a tenu hier, mardi, un atelier de partage des résultats d’évaluation externe de la qualité pour les analyses biomédicales. Même si le Pr Dièye n’a pas voulu entrer dans les détails de cette restitution devant la presse, il a fait savoir : « pour les laboratoires qui sont performants, nous les félicitons, nous les encourageons. Ceux qui sont moins performants, nous identifions les causes de cette non-performance et nous essayons de mettre en place un dispositif pour corriger ces lacunes et combler les différents gaps, afin que les résultats qui sortent de nos laboratoires soient les plus fiables possibles ».
Pour sa part, le professeur, Babacar Faye, chef de service de la parasitologie médicale à la Faculté de médecine de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, soutiendra : « Globalement, nous pouvons dire que le niveau est bon mais il faut toujours améliorer et se maintenir à niveau et c'est dans ce cadre qu'avec la Direction des laboratoires, il y a un accompagnement régulièrement au niveau de ces structures pour la qualité des résultats mais aussi la qualité globale du laboratoire ».
Pour mesurer la qualité des résultats, environ 58 laboratoires ont été enrôlés et ils sont dans les établissements publics de santé, dans certains centres de santé et dans les laboratoires de biologie médicale privée. « Ce sont des analyses importantes par rapport à la prise en charge des patients. Il s'agit d'envoyer des échantillons à différents laboratoires du Sénégal. Nous connaissons d’avance les résultats par rapport à ces échantillons et nous allons voir, après analyse, quels sont les laboratoires qui sont très performants, quels sont les laboratoires qui sont moins performants », a souligné le Professeur Dièye sur la démarche pour mesurer la performance de ces laboratoires.
L'objectif de cet atelier est sans nul doute de partager des résultats qui sont issus du contrôle de qualité effectué par la Direction des laboratoires, mais aussi de rendre performants ces laboratoires de sorte à ce que les résultats qu'ils rendent soient ceux qui reflètent la réalité. Ceci dans le cadre du processus de qualité qui est mis en œuvre dans chaque structure sanitaire particulièrement dans les laboratoires. « Il peut arriver que certains laboratoires se trompent dans le diagnostic d'une pathologie particulière et cela peut entraîner des conséquences. Donc il faut faire en sorte que cela ne se passe pas et que les résultats rendus soient de qualité », a fait savoir le chef de service de la parasitologie médicale à la Faculté de médecine de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, le Pr Faye.
Et d’ajouter : « les analyses biologiques constituent une part importante dans la prise en charge médicale, nous pouvons dire que dans 90% des cas, un patient qui sort d'un cabinet de consultation a un bilan biologique à faire pour diagnostiquer ou confirmer ou voir si le patient est guéri. Donc, l'importance des laboratoires n'est plus à souligner et cela nécessite beaucoup de moyens, du matériel et des réactifs, du personnel qualifié et nous pensons que l'accompagnement se fera pour permettre à nos structures sanitaires d'être performantes dans leurs activités au quotidien ».
Les défis rencontrés au niveau des laboratoires demeurent entre autres des gaps de moyens en termes d'équipements. « Vous savez que la biologie évolue très rapidement. Le matériel et les appareils aussi d'une année à une autre. Nous devons essayer de suivre au maximum cette évolution. Des efforts sont en train d'être faits mais il faut encore les augmenter pour permettre à nos laboratoires d'être au niveau optimum que nous souhaitons pour le bien-être de nos populations » a souligné Pr Faye.