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26 avril 2025
Santé
SUTSAS DE MATAM DETERRE LA HACHE DE GUERRE
L’union régionale du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS) de Matam (nord) a entamé mercredi une grève de soixante-douze heures pour ‘’protester contre les affectations’’ de deux de ses militants
Matam, 1er fév (APS) - L’union régionale du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (SUTSAS) de Matam (nord) a entamé mercredi une grève de soixante-douze heures pour ‘’protester contre les affectations’’ de deux de ses militants, a appris l’APS de son porte-parole, Cheikh Bouya Niang.
‘’Nous avons décidé d’observer une grève de soixante-douze heures à compter de ce mercredi. Nous allons également boycotter l’ensemble des programmes de santé, y compris le Programme élargi de vaccination’’, a dit M. Niang au cours d’une conférence de presse de la section régionale SUTSAS de Matam.
Selon lui, les professionnels de la santé membres dudit syndicat vont suspendre les activités liées au PEV, le Programme élargi de vaccination.
L’union régionale SUTSAS de Matam dénonce les affectations à Dakar de l’auxiliaire d’assainissement Youssoupha Diop, de l’hôpital de Ouorossogui, dans la région de Matam, et du technicien supérieur en biologie Amadou Lamine Sano, chef du service des soins infirmiers du même établissement de santé.
MM. Diop et Sano font partie des leaders du SUTSAS dans la région de Matam.
Ils ont été démis de leurs fonctions avant d’être affectés à Dakar à la suite de divergences avec le directeur de l’hôpital de Ouorossogui, a expliqué à l’APS le secrétaire national chargé de la formation professionnelle et syndicale du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale, Ousmane Mbaye.
Le directeur de l'hôpital de Ourossogui, Ousmane Guèye, déclare ne pas être en mesure de se prononcer sur ces affectations qui, selon lui, ont été décidées par le ministère de la Santé.
QUAND LES REGLES ENTACHENT LA SCOLARITE DES FILLES
Dans certaines localités , elle ratent des cours pendant les périodes de menstrues à cause d’une précarité qui les prive d’une hygiène intime adéquate.
Le constat est unanime. Les règles entachent la scolarité des adolescentes. Au Sénégal, comme dans plusieurs pays, les menstrues constituent un frein à l’éducation des filles. Certaines d’entre elles, laissées à leur propre sort, sont emportées hors des salles de cours par le flux sanguin de la précarité.
« Quand j’ai mes règles et que je n’ai pas de serviettes hygiéniques, je suis obligée de rentrer chez moi ». Avec une voix assez timide, elle ajoute : « Cela perturbe mes études, car c’est difficile de se rattraper avec les explications de cours ». Ces propos sont de A. Diallo, élève en classe de 3e au Collège d’enseignement moyen de Kénia (CEM Kénia).
Nous sommes à Ziguinchor, région méridionale du Sénégal. Ici, certaines filles n’ont pas les moyens de se payer des serviettes hygiéniques. Elles sont alors confrontées à une situation des plus désagréables et inconfortables. Au Collège d’Enseignement Moyen (CEM) de Kénia, des jeunes filles le vivent depuis plusieurs années maintenant.
La santé et l’éducation sont des droits pour tous. Là où certains luttent pour la scolarisation des filles, d’autres se démènent pour leur maintien à l’école. A côté, il y a un tout autre phénomène qui prend de l’ampleur ; l’accès des filles à l’éducation est quelquefois limité ou menacé. Dans certaines zones, elles ratent des cours pendant un peu plus de trois jours. Cela est la conséquence d’une précarité dans laquelle elles vivent au point de ne pas pouvoir bénéficier d’une hygiène intime adéquate. Notons que les règles, c’est l’écoulement de sang qui apparait une fois par mois, chez la femme. C’est la définition qui est attribuée aux menstruations, qui d’ailleurs est une autre appellation des règles.
Des morceaux de tissu utilisés en période de menstrues
Elles sont nombreuses les filles qui font face à cette situation. A Saint-Louis du Sénégal, plus précisément à Sor, pour la plupart d’entre elles, l’étoffe est leur kit le plus accessible. Et entre les règles douloureuses et la précarité, la solution est toute trouvée afin de « se protéger ». Pour Salimata, c’est simple. « J’utilise des morceaux de tissu quand je suis en période de menstrues ». La première fois qu’elle est allée chercher de l’aide au niveau de l’administration de l’école, les surveillantes lui ont fait comprendre qu’elles n’ont malheureusement pas de serviettes à lui donner. Depuis ce jour, elle s’est rabattue sur les morceaux de tissu pour ses menstrues. Pour elle, c’est le moyen le plus adéquat pour se protéger. Elle s’y est habituée malgré les nombreux risques qui peuvent en découler.
Dr Seck, gynécologue : « Le tissu synthétique ou en polyester peut créer une réaction inflammatoire, allergique. »
Selon le Docteur Seck, gynécologue-accoucheur, ce n’est pas approprié́ d’utiliser n’importe quelle matière de tissu dans ce genre de situations. « Le tissu synthétique ou en polyester peut créer une réaction inflammatoire, allergique. Si vous avez une réaction due à l’intolérance de fibres synthétiques, ça peut créer des démangeaisons, des réactions inflammatoires avec possibilité de créer des lésions, de petites plaies qui peuvent être le nid de microbes ».
Le 28 mai est la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle, mais elle n’est pas connue de tous. Cette date dédiée à cette question semble ne figurer que dans l’agenda de certains particuliers, car nombre des filles interrogées n’ont pas connaissance de cette journée.
L’ONG Action Contre La Faim estime à 500 millions les femmes et filles qui n’auraient pas les moyens de se procurer régulièrement des protections hygiéniques, aujourd’hui dans le monde. Selon Plan International, « 2 adolescentes et femmes sur 5 dans le monde ne vont pas à l’école ou au travail parce qu’elles ont leurs règles ». Pourtant, les stratégies ne manquent pas pour réduire le taux de précarité menstruelle. Ce défi s’annonce à la fois vaste et compliqué en plus des préjugés et des tabous. Pour rappel, en septembre 2019, une jeune fille s’est suicidée au Kenya à la suite de l’humiliation qu’elle a subie de la part d’un enseignant. Elle avait ses règles et sans moyen de se protéger, elle a taché ses vêtements. C’était alors l’occasion pour l’enseignant de la traiter de « sale » avant de la renvoyer de la classe.
Toutefois, les actions menées dans plusieurs pays du monde ont donné naissance à beaucoup d’initiatives allant dans ce sens. Au Cameroun par exemple, KujaEcoPads fabrique des serviettes hygiéniques biodégradables à des prix réduits. Dans plusieurs autres pays, des plaidoyers sont faits afin de faciliter l’accès des kits hygiéniques à toutes les femmes.
Les jeunes filles du CEM de Kénia à Ziguinchor, après avoir vécu cette situation pendant plusieurs années, ont pu bénéficier de l’aide de certaines structures. Il s’agit entre autres, du Village d’enfants SOS de Ziguinchor qui, après une formation, a fourni à plusieurs filles des serviettes hygiéniques lavables. Une aubaine pour ces jeunes qui voient enfin une chance de pouvoir étudier convenablement sans rater des cours. D’ailleurs, l’une d’elles soutient que les serviettes lavables sont plus pratiques et plus sûres même si leur durée d’utilisation ne dépasse pas trois ans.
Ces jeunes filles évoluent toutes dans différents clubs mis en place par le corps professoral de leur collège. Du club Education à la Vie Familiale (EVF), en passant par le club des Jeunes Filles Leaders, elles organisent des causeries, assistent à des formations ou des sensibilisations visant à les conseiller, les guider, leur montrer comment faire face à cette situation. Toutefois, elles ne bénéficient pas d’aides venant de la mairie encore moins des autorités sanitaires ou de l’éducation nationale.
Heureusement pour elles, elles peuvent au moins compter sur Mme Bodian, surveillante au CEM Kénia, encadreuse des filles du club des Jeunes Filles Leaders. Elle est celle vers qui elles se tournent quand elles en ont besoin. Cette femme est celle qui les forme ou encore celle qui les a pris sous son aile afin de leur apporter toute l’aide et tout le soutien dont elles ont besoin. Très touchée par la cause de ces filles qui vivent dans la précarité, elle achète elle-même des serviettes hygiéniques pour elles. Parfois, avec la participation de quelques-uns de ses collègues, ils payent également des médicaments pouvant atténuer les règles douloureuses afin de leur permettre de suivre les cours sans problème.
L’administration de l’école essaie de mettre la main à la pâte. « L’école (le Principal) avait proposé à ce que l’on mette un stock de serviettes hygiéniques à la disposition des filles juste au cas où̀ elles en auraient besoin, mais jusqu’à présent rien n’a été fait ». Ces propos de Mme Bodian traduisent toute la peine qu’elle ressent en voyant la situation qui va de mal en pis sans solution concrète.
La santé de la reproduction constitue un sujet sensible et également un tabou dans certaines zones du pays. Alors, la question des menstrues, qui est parfois liée à la culture, constitue une barrière pour certaines choses. Difficile pour ces filles de s’exprimer librement sur le sujet avec n’importe qui. Aujourd’hui, la situation s’améliore même si elle n’a pas totalement changé. Avec cette condition, une meilleure implication des autorités est souhaitée par les élèves et le corps professoral afin de changer la donne.
Sur le marché, les prix des serviettes hygiéniques varient entre 500 francs CFA et 4.000 francs CFA. Elles sont ainsi un luxe pour certains parents qui préfèrent « s’occuper de choses plus importantes ». C’est ce que Mère Diaité nous fait comprendre. Cette maman de 5 enfants, dont 3 filles, est une ménagère. Le peu qu’elle gagne, elle l’investit dans l’éducation de ses enfants. Pour elle, il est impossible d’ajouter à ses dépenses d’autres frais. « Leur trouver de quoi manger et payer leurs frais de scolarité, c’est ma mission. C’est déjà dur de gérer cela donc si je dois y ajouter l’achat de serviettes hygiéniques, c’est clair qu’ils ne mangeront pas ». Ses filles se voient malheureusement se contenter des vieux t-shirts dont les voisins n’ont plus besoin.
Impact Social 221 à la rescousse des couches vulnérables
Magor Dia est un sociologue de formation, également coach en parentalité. Il a mis en place, avec d’autres collègues, une association nommée Impact Social 221 dont il est le coordinateur. En réalité, Impact social 221 est une organisation à but non lucratif, créée par des travailleurs sociaux, sociologues et psychologues pour promouvoir le développement social à travers des actions qui impactent directement la vie des personnes, des familles et des communautés. L’organisation déroule tous les deux mois une activité sociale pour apporter son soutien à la couche vulnérable. D’ailleurs, « une collecte de serviettes hygiéniques a été lancée en 2022 pour lutter contre la précarité menstruelle. Le choix de cette collecte s'est fait suite au constat que nous avons fait concernant des filles qui sont en situation de précarité menstruelle très avancée ».
Tout comme ces jeunes filles du CEM de Kénia, cette situation est vécue par plusieurs autres femmes, que cela soit à la maison, dans les prisons, mais également dans la rue, c’est partout dans le Sénégal que ce constat est fait. Cette organisation, mise en place par des jeunes à la fois dynamiques et engagés pour la bonne cause, a réussi à collecter un certain lot de serviettes hygiéniques. « Nous avons ajouté à cette collecte (de serviettes hygiéniques) une de vêtements pour toujours permettre à ces filles, en situation de vulnérabilité, de ne pas se sentir seules ».
Œuvrant pour toucher positivement le maximum de personnes vulnérables, Impact Social 221 appelle « tous les Sénégalais à faire un geste pour impacter le social ». Pour eux, « il y a des personnes qui se soucient de leurs (les personnes vulnérables) conditions de vie et qui feront tout pour les accompagner à vivre dans la dignité ».
Plus qu’un plaidoyer, c’est une question d’intérêt général, de santé publique, d’égalité et de dignité, car il s’agit de la vie des jeunes filles qui plus est une question de droit humain fondamental. Et à ce niveau, le cerveau n’a pas de genre.
AMADOU ALPHA SALL CONTREDIT LA COUR DES COMPTES
Le directeur de l’Institut Pasteur de Dakar, a nié les résultats du rapport des auditeurs de la Cour des comptes faisant état de gonflement de résultats Covid au ministère de la Santé et de l’Action sociale
Dr Amadou Alpha Sall, directeur de l’Institut Pasteur de Dakar, a nié les résultats du rapport des auditeurs de la Cour des comptes faisant état de gonflement de résultats Covid au ministère de la Santé et de l’Action sociale. Dr Amadou Alpha Sall, s’exprimait en marge de la visite du directeur de la Banque Islamique de Développement (BID) hier, jeudi, à l’Institut Pasteur.
«Je n’ai jamais vu personnellement de différence entre nous, ce qu’on a déclaré et ce qu’avait déclaré le ministère», a laissé entendre Dr Amadou Alpha Sall, directeur de l’Institut Pasteur de Dakar. Il se prononçait à l’occasion de la visite hier, jeudi, en marge de la visite du directeur de la Banque Islamique de Développement, à l’Institut Pasteur de Dakar.
Selon Docteur Amadou Alpha Sall, «Chaque fois qu’il y a quelqu’un qui a besoin d’un test Covid parce qu’il est suspect de Covid, il doit passer par le ministère de la Santé qui va nous envoyer ce prélèvement qu’on va tester. Et chaque jour, que ce soit les voyageurs, que ce soit les personnes qui viennent à travers ce système-là, lorsqu’ils sont testés, nous envoyons un rapport au niveau du ministre pour dire voilà le nombre de cas qu’on a relevé».
Cependant, le directeur de l’Institut Pasteur précise le fait que l’Institut Pasteur n’était pas le seul laboratoire qui effectuait les tests. «Alors, nous ne sommes pas le seul laboratoire qui teste. En tout cas, nous, les résultats qu’on a transmis, et ce que j’en sais, ils ont été donnés de façon très claire par le ministère, selon les standards que nous, nous avons donné», a rappelé M. Amadou Alpha Sall. «Mais, ça, c’est ce que je peux dire à titre personnel.
Dans la partie qui nous concerne, je n’ai pas vu, moi, de décalage entre ce que le ministère a su déclarer les jours et ce que nous, nous avons donné», a-t-il poursuivi. Avant de conclure : «Maintenant, encore une fois, nous ne sommes pas le seul laboratoire qui teste. Il y a d’autres laboratoires qui ont été désignés et ce qui se passe dans les autres laboratoires, je ne suis pas en mesure de vous le dire.»
Pour rappel, dans son rapport 2020-2021, les auditeurs de la Cour des comptes avaient fait état d’un gonflement des chiffres sur les cas de Covid-19, par le ministère de la Santé et de l’Action sociale.
LE SAMES DENONCE DES TENTATIVES D’INTIMIDATION DU DIRECTEUR DU CENTRE HOSPITALIER DE KAFFRINE
Les membres de la section Sames du Centre Hospitalier Régional Thierno Birahim Ndao de Kaffrine (Chrtbnk) sont dans une colère noire.
Face à la logique d’intimidation du directeur du Centre Hospitalier Régional de Kaffrine, la section Sames régionale ne compte pas se laisser faire. Ses membres accusent le directeur Babacar Sène d’avoir fait vivre des misères à deux médecins de l’hôpital et de viser à présent le chef de service de l’orthopédie traumatologie.
Les membres de la section Sames du Centre Hospitalier Régional Thierno Birahim Ndao de Kaffrine (Chrtbnk) sont dans une colère noire. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, ils dénoncent la gestion solitaire de la direction de l'hôpital qui, depuis le début de l’accident de Sikilo jusqu'à ce jour, n'a pas communiqué avec le corps médical sur la gestion de cette crise. «Suite à l'accident de Sikilo survenu la nuit du 07 au 08 janvier 2023, la section Sames du Chrtbnk condamne avec véhémence l'attitude solitaire de la direction de l'hôpital qui, depuis le début du drame jusqu'à ce jour, n'a pas communiqué avec le corps médical sur la gestion de cette crise», dénonce le secrétaire générale de la section du Sames du Chrtbnk, Dr El hadji Sader Top. Pourtant, souligne-t-il, c'est grâce au courage de tous les acteurs que l’hôpital a reçu ce satisfécit. Dans le même sillage, le Dr Top et ses collègues fustigent l'attitude du directeur, Babacar Sène, «de s'absenter pendant plusieurs jours en de pareilles circonstances tel un commandant qui abandonne son navire au moment où il chavire. En tant que responsable administratif de cet établissement, aucune urgence professionnelle ne devait être au-dessus de ce désastre», s’insurge le secrétaire général du Sames du Chrtbn de Kaffrine.
Toute cette frustration est exacerbée par le manque de respect notoire de la direction et ses tentatives d'intimidation envers le chef du service d'orthopédie-traumatologie et de surcroît le PCME qui était au cœur de la gestion de cette crise. A cet effet, «le Sames condamne fermement le fait d'amener un médecin externe stagiaire pour le suppléer à son insu alors qu'il n'a fait que demander quelques jours de repos après un travail sans relâche. Ce manque de respect et de reconnaissance à l'endroit du coordonnateur de la prise en charge des victimes ne passera pas», tonne-t-il.
De plus, le Sames se désole des conditions inhumaines d'hébergement dans lesquelles la direction voulait mettre le médecin externe. Tout cela, selon ses membres, témoigne à suffisance du mépris à l'égard de la corporation des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes. Toujours dans sa dénonciation, le Sames a également tenu à préciser que la référence d'un patient demeure un acte médical. «Seul un médecin est habilité à décider de référer ou pas un patient. La direction de l'hôpital ne doit guère interférer ou interdire une référence d'un patient», souligne M. Top qui condamne le refus du directeur Babacar Sène de contractualiser des Techniciens Supérieurs en anesthésie réanimation, ce qui a comme conséquence la suspension de tous les programmes opératoires réglés, toutes spécialités confondues, hypothéquant la santé des populations de toute la région. «En effet, le Directeur, dans sa logique d'intimider le personnel, a déjà réussi son coup avec l'ancien urologue et avec le chef de service de la chirurgie générale. A présent, il vise le chef de service de l'orthopédie traumatologie qui est en même temps le PCME».
Face à cette situation jugée désastreuse, la section Sames de Kaffrine prendra toutes ses responsabilités pour défendre non seulement son membre «injustement attaqué et intimidé», et met en garde le Directeur.
ACCUEIL DANS LES HOPITAUX, UN MAL ENDEMIQUE
L’accueil est également source de préoccupation dans les structures sanitaires, constate le Conseiller référendaire à la Cour suprême, El Hadji Birame Faye.
L’accueil est également source de préoccupation dans les structures sanitaires, constate le Conseiller référendaire à la Cour suprême, El Hadji Birame Faye. «Point n’est besoin de convaincre que c’est le talon d’Achille de nos hôpitaux publics qui, il faut s’en offusquer, sont des lieux austères et désorganisés, souvent insalubres, où l’on peine à trouver un contact empathique ou à identifier le personnel médical, paramédical, administratif ou d’appoint», fait-il remarquer, parlant de l’accueil dans les structures sanitaires publiques du Sénégal.
Selon lui, les établissements sanitaires ne donnent pas envie d’être fréquentés. «Les risques d’infections nosocomiales sont accrus par l’état des infrastructures, souvent très vétustes, et loin de respecter les normes d’hygiène et de sécurité, aussi élémentaires que la stérilisation, le changement de draps sales, le nettoyage des toilettes et des lits entre deux passages etc. Tout autant, l’impact des coupures d’électricité, du déficit d’équipements, de la non-disponibilité des médicaments ou autres produits essentiels est inquiétant», note-t-il.
Les griefs de juge El Hadji Birame sont également que, «les hôpitaux, sans chercher à faire des bénéfices, doivent adopter une meilleure gestion, inspirée des méthodes des entreprises privées, c’est-à-dire produire le meilleur au meilleur coût. Leurs ressources proviennent principalement des honoraires supportés par les malades et de la contribution étatique, sans aucun apport privé à leur fonds de dotation constitutifs. Néanmoins, les participations insuffisantes de l’Etat qui, de surcroit, n’honore pas régulièrement sa dette, constamment alimentée par le coût des programmes de gratuité, ne favorisent pas leur équilibre budgétaire».
Le principe d’égal accès à la santé inclut les médicaments qui sont indissociables des soins, constate-t-il. Et malheureusement, «les structures publiques comptent sur la disponibilité des médicaments et autres produits dérivés pour assurer leurs obligations de soins et approvisionner leurs usagers dans des conditions abordables. Hélas, les ruptures de stocks sont persistantes, en raison de carences dans l’évaluation et la planification des besoins, de la mauvaise répartition territoriale ou structurelle des produits et surtout de l’absence d’unités de production locales».
Birame Faye souligne aussi «la souveraineté pharmaceutique qui semble utopique face à la puissance des grandes firmes. Les officines privées constituent, certes, des alternatives, mais leurs tarifs ne sont pas toujours à la portée des populations. Par la force des choses, les plus démunis sont alors les plus exposés aux médicaments illicites dont le trafic se développe dangereusement. Ces produits, sans aucune garantie d’efficacité, d’innocuité et de conformité aux normes de qualité, sont un facteur non négligeable de dégradation de la santé».
L’HOMOGENEISATION DES TARIFS, UN DEFI A RELEVER
Le syndicat des médecins privés du Sénégal a tenu dimanche son congrès à Dakar. Une occasion qui a vu les acteurs se focaliser sur la nomenclature voire l’homogénéisation des tarifs et/ou des honoraires, un défi à relever
Le syndicat des médecins privés du Sénégal a tenu dimanche son congrès à Dakar. Une occasion qui a vu les acteurs se focaliser sur la nomenclature voire l’homogénéisation des tarifs et/ou des honoraires, un défi à relever. Au cours du congrès, le docteur Abdou Kane Diop a été porté à la tête du syndicat en remplacement de son collègue Ardo Doudou Ba.
Dr Ardo Doudou Ba, président sortant du syndicat des médecins privés du Sénégal, a profité lors dudit congrès pour souligner les difficultés dans le secteur.
Selon ce dernier, le syndicat a rencontré beaucoup d’entraves dans son exercice. « C’est un secteur qui n’est pas pris à sa juste valeur » a-t-il dénoncé. Il renseigne que selon leurs dernières évaluations, le secteur privé de la santé assure au moins 50% des soins dans ce pays et dans toute l’étendue du territoire et ce sont des soins de qualité.
Revenant sur la nomenclature des actes professionnels, la blouse blanche estime que c’est un sujet important. « Elle est la base et permet d’établir les tarifs des médecins privés. Or, cette nomenclature, il faut le savoir, devait être établie par l’autorité. Nous l’avons réclamé à plusieurs reprises en vain. C’est en ce moment que le syndicat a décidé lui-même de faire une proposition de nomenclature en 2000» a-t-il fait comprendre.
Et de poursuivre : «nous avons travaillé pendant deux ans en nous réunissant tous les mardis pour proposer cette nomenclature au ministère de la Santé pour validation. Cela a été présenté à plusieurs ministres de la Santé successifs et jusque-là ce n’est pas fait ».
Aujourd’hui, Dr Ardo reste convaincu : « pour que les tarifs puissent être homogènes et que l’opinion soit informée, il faut qu’il y ait une base. Sinon chacun peut faire ce qu’il veut et ce n’est pas normal. C’est vrai que nous sommes une profession libérale et le code de déontologie précise bien que les honoraires des médecins sont libres, mais il faut les établir avec tact et mesure ».
DES EXPERTS AFFINENT LA RECHERCHE A DAKAR
La capitale sénégalaise accueille depuis hier, lundi 23 janvier, pour trois jours, un atelier sur les stratégies de mise en œuvre pour l’introduction du vaccin antipaludique RTS,S/AS01 (RTS,S) dans les pays ayant des zones de transmission à haute saison
La capitale sénégalaise accueille depuis hier, lundi 23 janvier, pour trois jours, un atelier sur les stratégies de mise en œuvre pour l’introduction du vaccin antipaludique RTS,S/AS01 (RTS,S) dans les pays ayant des zones de transmission à haute saisonnalité. L’objectif est de fournir des informations actualisées sur le vaccin, y compris des preuves de son efficacité et de son impact, ainsi que de son innocuité mais aussi de favoriser les échanges entre les pays qui introduisent le vaccin antipaludique dans les services de vaccination de routine des enfants au Ghana/Kenya/Malawi, et ceux qui envisagent de l’introduire.
L ’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé le vaccin antipaludique RTS,S/AS01 (RTS,S) pour la prévention du paludisme chez les enfants vivant dans des régions où la transmission du paludisme est modérée à élevée.
Selon les experts de l’Oms, les résultats des essais pilotes de vaccins antipaludiques au Ghana, au Kenya et au Malawi lancés en 2019 et en cours jusqu’en 2023, ainsi que d’autres preuves obtenues avec le RTS,S, ont éclairé leurs recommandations pour le premier vaccin antipaludique. Au Sénégal, les acteurs de la réponse se sont réunis hier, lundi 23 janvier pour mieux comprendre les enjeux de cette vaccination qui verra bientôt le jour dans le pays.
Ramatoulaye Diagne Mbengue, recteur de l’université Iba Mar Diop de Thiès a déclaré : « il s’agit de se réunir autour de cette question et de voir les recherches à mener pour ce type de thérapie ». Et de poursuivre : « il s’agit de marquer une rupture. Au Sénégal c’est la prise de médicament ou la chimiothérapie qui est utilisée pour la prise en charge du paludisme. Il s’agit d’opérer une rupture et d’aller vers la vaccination. Cette rencontre va nous permettre avec les autres pays qui ont déjà expérimenté ce vaccin et avec l’aide de la recherche de pouvoir affiner les stratégies pour avoir une démarche inclusive ».
Pour l’Oms, l’analyse préliminaire des résultats de la phase pilote a montré que le vaccin est facile à administrer, qu’il présente un haut niveau d’innocuité et qu’il a un impact important dans les situations réelles de vaccination des enfants. L’adoption du vaccin a été élevée dans tous les pays pilotes, ce qui montre une forte demande de la part des communautés et l’acceptation du vaccin par les agents de santé dans les communautés. Pour les pays avec des zones de transmission saisonnière comme le Sénégal, la recommandation de l’OMS reconnaît la possibilité que 5 doses soient nécessaires et que l’administration du vaccin pourrait avoir besoin d’être adaptée.
IL NOUS FAUT MIEUX ORGANISER NOTRE SYSTÈME DE SANTÉ
Le chef de l’État, Macky Sall également président du Conseil supérieur de la Magistrature a présidé, ce lundi, l’audience solennelle de la rentrée des Cours et tribunaux pour l’année 2022-2023.
Le chef de l’État, Macky Sall également président du Conseil supérieur de la Magistrature a présidé, ce lundi, l’audience solennelle de la rentrée des Cours et tribunaux pour l’année 2022-2023. Cette année, le thème choisi est : « Protection des usages dans le système de santé publique ». Selon le président Macky Sall, le choix du thème n’est guère pour instruire un procès d’intention, mais pour rappeler ensemble, dans une réflexion saine et sereine, une problématique au cœur de notre corps social, touchant au secteur vital de la santé. « Des faits malheureux survenus récemment dans nos structures de santé, en constituent une douloureuse illustration. Au demeurant, la finalité de l’exercice qui nous réunit est de rappeler à notre conscience collective la nécessité et la responsabilité de sauvegarder en toute circonstance les droits et intérêts des usagers du système de santé publique et privée. Cette protection est d’autant plus exigeante qu’elle a valeur de norme constitutionnelle », a-t-il dit dans son discours.
Il ajoute : « c’est pour matérialiser ce principe que j’ai inscrit la santé comme composante de l’Axe II du Plan Sénégal Émergent dédié au capital humain. Il s’agit, dans une approche de justice sociale et d’équité territoriale, d’élargir l’offre de services de santé par un effort de construction de nouvelles structures, de relèvement du plateau médical et de recrutement de personnels médicaux et para médicaux. Ainsi, et pour ne mentionner que nos réalisations récentes, après les inaugurations des hôpitaux de Sédhiou, Kaffrine, Kédougou, Touba et Agnam, d’autres chantiers d’établissements publics de santé sont en cours, notamment à Tivaouane, Ourossogui, Mbour et Saint-Louis ; en plus de la reconstruction de l’hôpital Aristide Le Dantec et des travaux du Centre national d’oncologie de Diamniadio pour le traitement du cancer ; sans compter 21 centres de dialyse fonctionnels sur l’étendue du territoire national », a-t-il soutenu.
Non sans oublier la carte d’égalité des chances pour personnes vivant avec un handicap, la gratuité de la césarienne et le Programme de Couverture Maladie universelle qui, selon lui, s’inscrivent également dans la même dynamique de politiques publiques inclusives pour l’accès de tous aux soins de santé. « J’ai mis en place ces innovations majeures parce que j’ai pleinement conscience de ce que représentent les dépenses de santé dans nos familles. Chacun de nous, même ceux qui sont censés pouvoir joindre les deux bouts, peut le ressentir dans son propre environnement ; a fortiori les moins nantis et les couches sociales les plus vulnérables. Bien sûr, la solidarité familiale est toujours présente, mais dans bien des cas elle ne suffit pas. Il faut alors faire jouer la solidarité nationale pour que le fait d’être démuni ne soit pas un obstacle insurmontable à l’accès aux soins de santé. Voilà tout le sens de ma vision en la matière. Il nous faut, par contre, mieux organiser notre système de santé pour le rendre plus performant, en relevant ses résultats à la hauteur de nos investissements », a dit le président Sall. Avant de continuer : « comme je l’ai indiqué dans mon message à l’occasion du nouvel an, en même temps que nous investissons dans les structures et les ressources humaines, nous devons, réformer et améliorer la gouvernance du secteur de la santé, par sa digitalisation intégrale, y compris le système de Couverture Maladie Universelle, la mise en place de contrats de performance pour les hôpitaux et la révision de la Convention hospitalo-universitaire.
Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale devra me faire le point sur ces dossiers prioritaires ».
UN PEU D'HUMANISME DANS LES HOPITAUX
Le conseiller référendaire à la Cour suprême El Hadji Birame Faye a insisté, lundi, à Dakar, sur la nécessité de faire en sorte qu'il y ait davantage d'humanisme dans l'accueil des malades et des usagers des établissements de santé au Sénégal.
Dakar, 23 jan (APS) - Le conseiller référendaire à la Cour suprême El Hadji Birame Faye a insisté, lundi, à Dakar, sur la nécessité de faire en sorte qu'il y ait davantage d'humanisme dans l'accueil des malades et des usagers des établissements de santé au Sénégal.
“L'essence d'un bon système de santé, c'est l'humanisme", a soutenu le magistrat, en prononçant le discours de la rentrée solennelle des cours et tribunaux, sur "la protection des usagers dans le système de santé publique".
El Hadji Birame Faye a déploré l'"accueil austère et désorganisé" des usagers des établissements publics de santé au Sénégal, où, selon lui, il est "rare de trouver une personne empathique".
Il a dénoncé la "rétention de patients" dans des structures sanitaires "pour non-paiement" de leurs frais médicaux.
M. Faye a invité aussi les établissements de santé à "produire le meilleur service pour le meilleur coût".
En présence du chef de l'Etat, Macky Sall, le magistrat a réclamé une révision du système de santé sénégalais, dans le but de le "rendre moins tributaire des contributions extérieures".
Il souhaite en même temps que des "mesures incitatives" soient prises en faveur des zones éloignées des grandes villes, où se trouvent presque tous les meilleurs spécialistes.
La cérémonie officielle de la rentrée des cours et tribunaux s'est déroulée en présence du premier président de la Cour suprême, Cheikh Tidiane Coulibaly, et du ministre de la Justice, Ismaïla Madior Fall.
Le Premier ministre, Amadou Ba, ainsi que les présidents de l'Assemblée nationale et du Conseil économique, social et environnemental, Amadou Mame Diop, et Idrissa Seck, y ont également pris part.
NOTRE CAPACITE REELLE DEPASSE LES 6260 ECHANTILLONS ANALYSES EN 2022
Dr Bakary Diatta, directeur du Laboratoire national d'analyse et de contrôle (Lanac), évoque les contraintes et les défis à relever
Ayant pour mission le contrôle officiel de la qualité des produits alimentaires et non alimentaires au stade de la production, de la commercialisation, de l’importation et de l’exportation, le Laboratoire national d'analyse et de contrôle (Lanac) a analysé près de 6 260 échantillons en 2022. Un chiffre considérable mais insuffisant, selon le directeur du laboratoire, Dr Bakary Diatta qui, dans cette interview accordée à «L'As», évoque les contraintes et les défis à relever par Lanac.
Vous avez reçu, il y a quelques jours, des experts de l'Oms dans le cadre du programme antitabac. Pouvez-vous revenir sur cette mission?
La mission des experts de l'Organisation Mondiale de la Santé (Oms) s'est déroulée dans le cadre du programme de lutte antitabac. L'Oms s'est proposée de nous appuyer pour pouvoir analyser les produits du tabac, les produits émergents du tabac, des produits tels que la cigarette électronique. On est en train de préparer une requête à soumettre à nos partenaires de l'Oms pour un appui, notamment pour ce qui concerne les substances de référence. L'avantage qu'on a au niveau de Lanac, c’est que nous avons déjà les équipements. Ce qui manque un peu, c'est du matériel complémentaire et les réactifs utilisés dans l'analyse des paramètres du tabac, c'est-àdire le goudron, la nicotine, le monoxyde de carbone fondamentalement dans un premier temps. Après, on va étendre à d'autres paramètres toxiques qui sont dans la fumée du tabac
Quelle est sa pertinence par rapport aux enjeux nationaux ?
La pertinence, c'est de pouvoir analyser. Les produits n'étaient pas analysés. Maintenant, on va pouvoir un peu sérier le marché. Il y a une loi antitabac qui a fixé les niveaux à respecter pour ces paramètres que je viens de citer. Il s'agira pour nous de contrôler pour voir si les produits du tabac respectent ces recommandations.
Par ailleurs, quel est le bilan de l'année 2022 par rapport au contrôle de la qualité des produits ?
Pour 2022, nous sommes à 6 260 échantillons tandis qu'en 2021, on était à 6 063 échantillons. Il y a presque une augmentation de 200 échantillons de plus que l'année dernière. C'est déjà une performance.
Mais est-ce suffisant par rapport au territoire national et à vos capacités réelles ?
Ce n’est pas suffisant, parce que nous avons un problème de visibilité. Il y a beaucoup de clients qui ne viennent pas vers nous. Certains par méconnaissance, d'autres font l'analyse juste par contrainte. Nous sommes en train de voir avec les services de la Direction du Commerce Intérieur et des autres ministères techniques la possibilité d'imposer cela et pour que les gens fassent beaucoup plus d'analyses. Donc, ces échantillons constituent une goutte d'eau dans la mer. Notre capacité réelle dépasse les 6 260 échantillons. Le ministre nous a cités effectivement par rapport au travail que Lanac fait dans le cadre de la surveillance des marchés, dans le cadre des autorisations d'importation des produits qui sont assujettis à des analyses de laboratoire qui prouvent que les produits sont sains et marchands. Donc, avant qu'un produit alimentaire n'entre au Sénégal, il faut cette DIPA et pour avoir cette DIPA, il faut des échantillons qui prouvent que le produit est conforme à la réglementation en vigueur.
Avez-vous les moyens de votre politique ?
Les moyens sont à renforcer. Notre budget de fonctionnement alloué par l'Etat du Sénégal est un peu modique. Même la masse salariale dépasse largement le budget. Nous avons porté ceci à l'attention de l'autorité qui a promis de réagir dans le cadre de la Loi de Finance Rectificative pour nous doter de moyens suffisants pour pouvoir atteindre nos ambitions. Nous avons hérité d'un laboratoire aménagé dans le cadre de l'intérêt national de Diamniadio. Mais là-bas pratiquement, tout est à refaire. Il y a certes des équipements qui ont été aménagés par la coopération turque, mais il n'y pas de tables, de bureaux. Et les réactifs donnés depuis 2018 sont tous périmés aujourd'hui. Il faut donc acheter d'autres équipements complémentaires. Notre volume de travail a augmenté de manière substantielle ; il faudrait aussi que les moyens suivent derrière. On nous donne 250 millions Fcfa. La masse salariale dépasse cette somme. Donc, le budget ne peut pas être donné uniquement pour payer des salaires. Il y a nécessité de revoir à la hausse les fonds qui sont alloués. Il est vrai que nous faisons des prestations d'analyse, mais elles n'arrivent pas à couvrir nos charges.
Vous êtes un laboratoire aussi important que méconnu, comment comptez-vous faire pour renforcer votre visibilité ?
On est un laboratoire accrédité. L'accréditation, c'est la reconnaissance de la compétence d'un laboratoire par un service qui est reconnu à l'international. On est accrédité depuis 2015 par le Comité Français d'Accréditation (Cofrac). En microbiologie aussi, on est accrédité depuis 2020 suivantle programme 59 du Cofrac. Il faut dire aussi que parmi nos clients, il y a les hôtels pour que les aliments qui sont distribués dans ces hôtels aussi bien la matière première que les produits finis soient analysés. Nous avons aussi un partenariat avec l'Aibd pour le contrôle des eaux. Ce sont les démarches que nous sommes en train de faire. Mais je pense qu'il faut aussi rendre certaines normes obligatoires, car au Sénégal, les gens ne font ces analystes que par contrainte.
Quel est votre lien avec le monde de la recherche étant donné que vous êtes très pointu dans l'analyse des produits commerciaux ?
Les étudiants et les thésards viennent souvent ici pour faire des analyses. Mais, il n'y a pas que les thésards, il y a des structures qui nous saisissent pour ces cas de figure. Dans le cadre du réseau des laboratoires, nous sommes en train de travailler à la génération de données pour pouvoir donner les inputs aux décideurs, aux gestionnaires et évaluateurs de risques afin de mieux affiner leurs stratégies en matière de sécurisation des consommateurs et de normalisation. Par exemple, pour prendre des mesures allant dans le sens de la préservation des consommateurs, il faut au préalable qu'elles soient justifiées et argumentées. Et pour cela, il faut des données. Nous avons commencé au niveau de Lanac avec la problématique de la qualité des eaux conditionnées en sachets. On a fait des analyses, mais le résultat est catastrophique. C'est-à-dire que rien n'est bon.