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5 mai 2025
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17 NOVEMBRE, UN OBJECTIF QUI FAIT PEUR
Une majorité absolue ou écrasante :c’est l’obsession des partis pour ces législatives. Une ambition surprenante pour le Pr Abdoulaye Dieye étant entendu que la formation du gouvernement ne relève pas du score des partis politiques comme en France.
La campagne électorale en vue des législatives anticipées du 17 novembre bat son plein et les états-majors des partis affichent sans complexe leur objectif pour ce rendez-vous démocratique. Que ce soit du côté du pouvoir en place comme de l'opposition, on vise la majorité absolue comme si c’était le nec plus ultra pour le pays. Cela suscite un questionnement chez certains juristes comme le Pr Abdoulaye Dieye.
Les dispositions constitutionnelles ont tout prévu pour que le president de la République ait une majorité à l’Assemblée pour mener sa politique. Toutefois, pour les législatives du 17 novembre 2024, chaque camp a clairement exposé ses ambitions : avoir une majorité plutôt «absolue » au Parlement.
Au vu de cet objectif affiché de part et d’autre, le Pr Abdoulaye Dieye, spécialiste du droit public se demande si les acteurs ont une bonne connaissance des préconisations de leur constitution qui a tout prévu pour que le president de la République ait une majorité puisque c'est lui qui détermine la politique de la nation et qui par le biais de son Premier ministre forme le gouvernement. Autrement «une majorité absolue » ou « majorité écrasante » à quelle fin ?
En effet, si le pouvoir cherche une « majorité écrasante », c’est sans doute pour imposer sa « dictature » à tous au Parlement sans avoir besoin de débattre sur des questions importantes.
Quant à l’opposition, si elle rêve, elle aussi d’une « majorité absolue », ce n’est pas pour faciliter la tâche au pouvoir. Mais pour sans fin bloquer des projets de loi proposés par la majorité et prendre en quelque sorte sa revanche. D’ailleurs un de ses représentants de l’opposition, en l'occurrence Barthelemy Diaz, le maire de Dakar, l’a tout de go avoué sans sourciller.
Ou sera donc le débat démocratique dans tout ça ? Le pays, en sortira-t-il gagnant de quelque manière si chacun veut imposer sa discature? En tout cas le Pr Abdoulaye Dieye n'arrive pas à comprendre des postures des uns et des autres.
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UNE HEURE POUR CONVAINCRE AVEC AMINATA TOURÉ
Une heure pour convaincre avec Aminata TOURE - Présidente mouvement pour l'intégrité le mérite et l'indépendance
Vous savez bien que je commence à durer dans l’arène politique. En 1993 déjà, j’étais directrice de campagne de Landing Savané à l’élection présidentielle de cette année là. Et c’est la première fois que je vois un candidat tête de liste battre campagne sur WhatsApp. Et je suis sûre que celui qui n’est pas venu battre campagne ne viendra pas voter le jour de l’élection. Je comprends d’ailleurs ce qui le quitte et qu’on accuse de transhumer vers le pouvoir. Ils sont certainement fâchés de son comportement. Macky Sall a failli à sa mission. Il devait faire comme le Président Abdou DIOUF par exemple et prendre du recul. Il ne l’a pas fait et pire il ose s’attaquer ouvertement à successeur et son Premier ministre en lieu et place de leur rendre l’ascenseur. Ces derniers pouvaient le bloquer après sa passation de service juste à cause des nombreux scandales de son régime que vous entendez. Ils pouvaient lui demander de clarifier tout cela avant de partir. Il ne l’a pas fait et il essaie de vilipender son pays. Il met même mal à l’aise le Maroc qui l’accueille avec son comportement là. Les Marocains sont extrêmement gênés actuellement. Tu ne peux pas être un opposant assumé et avoir ce comportement là dans son pays. Mais, son comportement peut être assimilé à quelqu’un qui a peur. À juste titre d’ailleurs vu que plus 80 personnes ont perdus la vie sous son magistère à cause du troisième mandat. Vous avez même le Président du Conseil constitutionnel dire en Europe qu’il avait dit au Président Macky Sall qu’il n’avait pas droit au troisième mandat. C’est dommage qu’il ne l’avait pas publié parce que s’il l’avait publié on aurait pas vécu tout ce problème là Jusqu’à qu’il y ait des morts. Il a même dit dans une interview que oui si je ne m’engage pas ces gens là vont prendre le pays en otage. Mais tout le monde sait qu’il a peur qu’on gagne avec plus de 99 députés pour pouvoir mettre en place la haute cour de justice. Parce que c’est seulement cette haute cour de juste qui peut le poursuivre pour haute trahison lui et poursuivre aussi ses ministres. On doit le sanctionner pour ça pour ne pas avoir de la grandeur.
Quelqu’un comme Amadou Ba, ce n’est pas un grand problème. Lui il n’est pas un politicien. Il va être battu dans son propre bureau de vote, dans son commune et dans son département. Je vous avais dit en octobre 2023 qu’il ne serait même pas au deuxième tour. Certains me disaient que j’étais excessif. Je le disais parce que je savais qu’il n’était pas un politicien mais aussi parce qu’il était trempé à fonds dans les scandales du régime de Macky Sall. Les sénégalais vont le remettre à sa p’ace le 17 novembre. Président Bassirou Diomaye Faye a bien dit qu’il ne protègera personne. Que tu sois de Pastef, de Mimi24 ou de l’Apr. C’est fini ça. Alors pour matérialiser la rupture, il faut voter massivement notre liste. On ne va pas voter pour ceux qui ont pris leur argent. Il faut clarifier les dettes exorbitantes et où est passé notre argent. Moi le Président Macky Sall m’a audité pendant 3ans durant même quand j’étais sa tête de liste nationale. Et il n’a rien pu voir sur moi. Je lui ai fait face quand je suis venu dans l’opposition sans sourciller. Il n’a rien pu me faire parce que je suis clean.
Saam Sa Kaadu
Ce sont qui encore ?
Barthélémy, Bougane, Anta Babacar, etc…
Sans minimiser qui que ce soit, parce que même le Seigneur ne le veut pas, quand la poussière disparaîtra on saura qui et qui. Eux ils savent bien que le 24 mars, les sénégalais ont élus massivement le Président Bassirou Diomaye Faye. Les Sénégalais comprennent que quand le Président Bassirou Diomaye Faye avait voulu dissoudre la CESE et le HCCT pour mettre leurs budgets dans d’autres priorités, ceux qui avaient la majorité l’ont bloqué. Les sénégalais savent que pour que le Président de la République veut mettre en œuvre ses réformes il faut impérativement qu’il est une majorité à l’Assemblée nationale avec au moins 99 députés. Personnellement j’ai foi en voyant cette mobilisation des sénégalais qu’on aura minimum 150 députés
Passer d’un État de droit à «une société de droit et de responsabilités ». Telle est la préconisation du sociologue-anthropologue Mariteuw Chimère Diaw pour un garantir le vivre-ensemble dans un Sénégal juste et apaisé
Passer d’un État de droit à «une société de droit et de responsabilités ». Telle est la préconisation du sociologue-anthropologue Mariteuw Chimère Diaw pour un garantir le vivre-ensemble dans un Sénégal juste et apaisé. Mais pour réaliser cet idéal, il y a absolument un préalable. Il s’agit de briser la muraille de Chine épaisse qui se dresse entre intellectuels europhones et arabo-wolophones au Sénégal et qui limite l’égale contribution de tous à l’édification d’une meilleure société.
La responsabilité des intellectuels est capitale dans l’édification de chaque société. «Penser la société sénégalaise dans ses propres termes » par ses filles et filles exige l’inclusion et la participation de tous. Ainsi, le sociologue-anthropologue Mariteuw Chimère Diaw plaide pour la fin de l’apartheid au sein de l’intelligentsia sénégalaise. Toute chose qui ouvre la voie vers «une société de droit et de responsabilités » prôné par le chercheur.
« L’État de droit c’est une chose mais il faut que nous on aille vers une société droit et de responsabilité, ça veut dire d’abord qu’on brise la muraille de chine qui existe entre les intellectuels eurpohones qui sont formées à l’école française et les autres intellectuels du pays qui utilisent d’ autre langues et qui ont une autre forme de pensée qui est différente, une autre forme d’articulation», a soutenu Mariteuw Chimère Diaw récemment , à Dakar, en marge de la séance de projection organisée de documentaire réalisé par Sursaut citoyen dans le cadre de la mobilisation de l’opinion autour du Pacte de bonne gouvernance.
Mettre les intellectuels de toutes les obédiences sur le pied d’égalité devrait contribuer à construire « un pont épistémologique et sémiologique » pour parvenir à cet idéal, qu’est la « société de droit et de responsabilités».
Le Pacte de Bonne gouvernance prône entre autres une société plus juste, équilibrée et équitable. Si cet outil de gouvernance est mis en œuvre, il devrait notamment aider à corriger cet apartheid qui existe depuis entre l’intelligentsia sénégalaise : d’une part des intellectuels «europhones» notamment francophone et anglophones qui dirigent et ont droit à tout et d’autre part, les intellectuels « arabo-wolophone » qui sont ghettoïsés et n’ont pas droit à grand-chose sinon non écrasés par le complexe de supériorité des premiers.
Aussi, pour Mariteuw Chimère Diaw, est-il impératif de passer d’un État de droit à une société de droit ou des principes non écrits, des valeurs non écrite et non érigées en loi pourront faire foi dans le vivre-ensemble.
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L'EXODE SILENCIEUX
Dans un contexte de montée du nationalisme, des violences policières et des tensions sociales en France, certains jeunes Français d'origine africaine se tournent vers le continent à la recherche, selon eux, d'une meilleure vie
Dans un contexte de montée du nationalisme, des violences policières et des tensions sociales en France, certains jeunes Français d'origine africaine se tournent vers le continent à la recherche, selon eux, d'une vie meilleure.
L'émission "Le Retour au Pays" de BBC Africa Eye explore cette « migration inversée », en suivant leur parcours jusqu'au Sénégal, à l'opposé de ce que leurs parents ont fait des décennies plus tôt.
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LA NOUVELLE GÉNÉRATION POLITIQUE BOUSCULE LES CODES
Réseaux sociaux, communication numérique, influence de la diaspora : les outils du pouvoir changent de mains. Pour Alioune Tine, fondateur d'AfrikaJom Center, cette mutation annonce l'avènement d'une nouvelle civilisation politique
À deux semaines des législatives, une révolution silencieuse bouleverse le paysage politique national. La nouvelle génération, armée des outils numériques, redéfinit les règles du jeu démocratique. C'est le constat majeur dressé par Alioune Tine, fondateur d'AfrikaJom Center, lors de son intervention dans l'émission "Objection" sur Sud FM ce dimanche 3 novembre 2024.
"Nous assistons à l'émergence d'une nouvelle vague qui s'approprie les outils les plus modernes de communication, y compris l'intelligence artificielle", analyse le défenseur des droits humains. Cette génération montante, selon lui, ne se contente pas de maîtriser les réseaux sociaux : elle en fait un véritable instrument de transformation politique.
Le phénomène se manifeste particulièrement dans la campagne actuelle. "Il n'y a pas photo", souligne Alioune Tine, "quand vous regardez les réseaux sociaux, vous voyez des jeunes qui s'amusent à promouvoir leurs idées avec une efficacité redoutable". Cette dynamique s'accompagne d'un renouvellement profond des méthodes de communication politique.
Le rôle de la diaspora apparaît central dans cette mutation. "Elle n'apporte pas seulement des moyens financiers", précise l'analyste, "mais importe également de nouvelles pratiques politiques". Cette influence se traduit par des stratégies de communication plus sophistiquées et une approche politique rénovée.
Face à cette évolution, les formations politiques traditionnelles tentent de s'adapter. Alioune Tine cite l'exemple de certains dirigeants historiques qui mettent désormais en première ligne leurs jeunes cadres pour porter leur message.
Cette transformation numérique s'accompagne cependant de nouveaux défis. Le fondateur d'AfrikaJom Centre pointe notamment la prolifération des fake news et la montée d'une forme de "post-vérité" dans le débat politique. "Il y a beaucoup de désinformation, de manipulation, de mensonges", alerte-t-il.
Pour autant, cette révolution numérique témoigne aussi d'une maturité croissante de la démocratie sénégalaise. "Nous avons une nouvelle génération qui émerge avec de nouveaux outils de communication et qui remet en question les valeurs consensuelles", observe Alioune Tine, y voyant le signe d'une "transition nécessaire".
Cette mutation profonde du paysage politique sénégalais s'inscrit dans un contexte plus large de transformation démocratique. Pour l'expert, elle illustre l'entrée du Sénégal dans une "nouvelle civilisation" politique, portée par une jeunesse déterminée à faire entendre sa voix.
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SONKO VOIT ROUGE À PROPOS DU LIVRE SUR LA CASAMANCE
"Elle n'a pas à écrire sur le Sénégal". Le Premier ministre s'en est violemment pris à l'ouvrage "L'idée de la Casamance autonome : Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", y voyant des intentions cachées de la France
(SenePlus) - Le Premier ministre Ousmane Sonko a violemment réagi ce vendredi 1er novembre 2024 à la publication d'un ouvrage sur la Casamance, lors d'un meeting électoral à Ziguinchor. Dans le viseur du chef du gouvernement : "L'idée de la Casamance autonome : Possibles et dettes morales de la situation coloniale au Sénégal", un livre de l'historienne française Séverine Awenengo Dalberto, chercheuse au CNRS.
"J'en ai discuté avec le président de la République et ce livre-là, personne n'en fera la promotion ici au Sénégal. Ce livre ne sera ni autorisé ni commercialisé au Sénégal", a déclaré le Premier ministre face aux militants. La tension était déjà montée d'un cran après l'annulation, le 26 octobre dernier, d'une séance de dédicace prévue à la librairie "Aux 4 vents".
Le Premier ministre voit dans cette publication des intentions cachées, alors que la France avait déjà "clarifié la question de l'appartenance totale et intégrale de la Casamance au Sénégal" dans les années 1990 avec Jacques Charpy. "Puisqu'ils ne peuvent pas revenir sur leur témoignage et ne peuvent plus parler d'indépendance, ils glissent sur la notion d'autonomie", dénonce-t-il.
"Si cette Française veut écrire, elle n'a qu'à aller écrire sur la Corse ou la Nouvelle Calédonie qui demandent leur indépendance à la France", lance Sonko, avant de réaffirmer : "Nous sommes un État unitaire. Du nord au sud, de l'est à l'ouest, les mêmes réalités vont s'appliquer sur chaque portion du territoire national."
Face à ce qu'elle décrit comme un "climat potentiellement dangereux", l'historienne défend la nature scientifique de son travail dans un communiqué transmis à l'AFP. Elle dénonce des "commentaires malveillants et infondés" et assure que son livre "ne vise aucunement à rouvrir les fractures". Les éditions Karthala dénoncent quant à elles "une instrumentalisation politique d'un ouvrage scientifique".
Une réponse qui n'a visiblement pas convaincu le chef du gouvernement, qui attend plutôt de la France qu'elle livre "les archives de ses exécutions sommaires au Sénégal pendant la colonisation, les tortures qu'elle a menées, les travaux forcés" ou encore "les archives de Thiaroye 44".
Cette controverse fait écho à celle de 2010, lorsqu'un autre livre sur le conflit casamançais, "Le conflit de Casamance - Ce que disent les armes" de Jean-Claude Marut, également publié chez Karthala, avait été interdit. Un précédent qui illustre la sensibilité persistante de la question casamançaise, alors que cette région du sud, séparée du reste du pays par la Gambie, reste marquée par l'un des plus anciens conflits d'Afrique, ayant fait des milliers de victimes depuis le soulèvement indépendantiste de décembre 1982.
Voici l'intégralité du discours d'Ousmane Sonko à Ziguinchor
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RAMA SALLA DIENG, DU SAVOIR À L'ACTION
De l'université d'Édimbourg en Écosse aux champs de Saint-Louis, l'universitaire traque les mécanismes d'exploitation des femmes persistants en Afrique. Son combat prend aujourd'hui une nouvelle dimension avec la création du CinéFemFest
Dans un contexte où l'Afrique repense ses paradigmes de développement, le parcours de Dr Rama Salla incarne une nouvelle voie pour l'engagement intellectuel africain. Ancienne maîtresse de conférences à l'Université d'Édimbourg en études africaines et développement international, cette universitaire sénégalaise a choisi de rompre avec le système académique occidental pour réinventer sa contribution au continent.
Sa recherche centrée sur le foncier et le travail des femmes en Afrique, révèle les mécanismes persistants d'exploitation dans les chaînes de valeur agricole. Ses travaux, publiés notamment dans le prestigieux Journal of Peasant Studies, démontrent comment le travail des femmes reste systématiquement sous-évalué, avec des salaires journaliers inférieurs au prix de vente d'un simple sac de tomates.
Mais c'est par la création du CinéFemFest que Dr Dieng transforme la recherche en action concrète. Ce festival africain du film et de la recherche féministe, dont la deuxième édition se tiendra à Toubab Dialaw, propose une plateforme unique où convergent cinéma, recherche et activisme. L'événement célèbre l'héritage de pionnières comme Safi Faye, première réalisatrice de long-métrage commercial en Afrique, tout en donnant voix aux créatrices contemporaines.
La dimension panafricaine du festival prend une résonance particulière dans le contexte actuel de tensions régionales. Face aux défis de l'intégration ouest-africaine, le festival propose la culture comme vecteur de solidarité transnationale, réunissant cinéastes, chercheuses et activistes de tout le continent.
Cette approche reflète la vision du féminisme portée par Rama Salla Dieng : radicale dans son ambition d'abolir toutes les formes de discrimination, mais pragmatique dans sa mise en œuvre. En quittant la tour d'ivoire universitaire pour créer des espaces de dialogue accessibles, elle démontre qu'une autre forme d'engagement intellectuel est possible, ancrée dans les réalités africaines et orientée vers l'action.