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4 mai 2025
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LA NATION REND HOMMAGE À ME KHOUREYCHI BA
La communauté judiciaire, politique et religieuse s'est rassemblée samedi à l'hôpital Principal de Dakar pour honorer la mémoire de l'avocat décédé le 26 mars à Istanbul. Il a marqué l'histoire judiciaire du pays par son engagement indéfectible
Autorités politiques, judiciaires, religieuses, confrères, parents et amis ont pris part, samedi, à l’hôpital Principal de Dakar, à la cérémonie de levée du corps de Me Khoureychi Ba, saluant un avocat d’une ‘’grande dignité’’, qui défendait ‘’la veuve éplorée’’, ‘’l’orphelin esseulé’’ et des ‘’clients plus célèbres’’.
Me Cheikh Khoureychi Ba, figure emblématique du Barreau sénégalais, est décédé, mercredi 26 mars, à Istanbul, en Turquie, des suites d’une maladie, à l’âge de 69 ans.
Il a fait partie du pool des avocats de Pastef, alors dans l’opposition, et qui luttait contre des affaires juridico-politiques ayant donné lieu à de graves crises au Sénégal entre 2021 et 2024. Avec ses confrères Bamba Cissé et Ciré Clédor Ly, il faisait partie des ‘’avocats du peuple PASTEF’’, qualificatif donné par les militants du parti fondé par l’actuel Premier ministre, Ousmane Sonko, et le président de la République, Bassirou Diomaye Faye.
Mes Ciré Clédor Ly, Said Larifou (Comores), Juan Branco (France) étaient présents à la cérémonie de levée du corps aux côtés d’autres membres de la famille judiciaire.
Le Premier ministre Ousmane Sonko a rendu hommage à un homme d’une ‘’grande dignité’’, qui était au service de son prochain. Il rappelé la présence de Me Ba aux côtés des militants de son parti Pastef. Selon lui, Me Khoureychi Ba faisait partie de ceux qui ‘’sont toujours présents pour tout le monde’’.
Au nom du président de la République, il a présenté les condoléances du gouvernement et de la nation à la famille du défunt.
L’avocat Me Ousseynou Fall a relevé que son confrère était un avocat d’une ‘’’grande dignité’’, qui incarnait ‘’la compétence, le courage et la culture’’.
Me Cheikh Khoureychi Ba, selon lui, incarnait ‘’l’avocat au vrai sens du mot’’, celui qui ‘’est appelé au secours et ne demande rien en retour’’. Il avait toutes les qualités requises chez un avocat, ‘’la dignité, la probité, l’honneur, le courage et l’humilité’’, a-t-il dit.
Selon le Bâtonnier de l’Ordre des avocats, Me Cheikh Khoureychi Ba, ‘’c’est plusieurs vies menées au travers de combats multiformes dans sa quête de vérité et de justice’’.
”Il est bien réducteur de ramener la dimension exceptionnelle de l’homme à l’aune d’un de ses clients les plus célèbres. Toute ton œuvre, ton sacerdoce t’ont conduit à fréquenter la veuve éplorée, l’orphelin esseulé, l’étranger en errance et angoissé, les caves surpeuplées pour répondre à l’appel de la justice’’, a-t-il déclaré dans son éloge funèbre.
Cette cérémonie de levée du corps était ‘’un moment émouvant, d’une très grande tristesse’’, selon Me Ciré Clédor Ly, soulignant que le nombre de personnes présentes ‘’témoigne de la dimension de l’homme’’.
Me Cheikh Khoureychi Ba était ‘’un homme d’une grande spiritualité’’, ‘’un avocat qui excellait dans son art, la plaidoirie à l’écrit comme à l’oral’’, a dit son confrère.
Me Ciré Clédor Ly a rappelé que Me Cheikh Khoureychi Ba ‘’a mené des combats très jeune’’ pour la défense des libertés et de la démocratie au Sénégal, soulignant qu’’’il n’y a jamais eu de changement ou d’alternance sans qu’il y ait l’empreinte de Khoureychi Ba’’.
‘’C’était une personne inconnue de ce pays (…). Cet homme avait aussi une dimension internationale’’, a-t-il dit, rappelant qu’il a défendu des hommes et des femmes en Afrique et même en Europe. Selon lui, ‘’peu de personnes savaient qu’il était malade, mais il a tenu jusqu’au bout’’.
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DES VICTIMES DÉNONCENT UN DOUBLE JEU SUR L'AMNISTIE
Les victimes des manifestations (2021-2024) apportent leur soutien à la proposition de loi interprétative d'amnistie, tout en dénonçant les revirements constants de l'opposition et la duplicité de certaines ONG
Lors d'une conférence de presse tenue ce vendredi à Dakar, les victimes des événements politiques survenus entre 2021 et 2024 ont vivement critiqué l'opposition et certaines organisations de la société civile pour leur position jugée incohérente sur la loi d'amnistie.
"N'écoutez pas cette opposition qui est en perte de vitesse. Le matin, ils nous disent que personne ne peut abroger cette loi, à midi ils proposent une abrogation totale, et le soir ils viennent réclamer une annulation", ont dénoncé les représentants des victimes dans leur déclaration commune.
Les victimes ont particulièrement ciblé les organisations de la société civile qu'elles qualifient de "politiciens encagoulés animés de mauvaise foi" qui auraient, selon elles, "raté le train de l'histoire" des événements survenus depuis mars 2021.
Ces anciens détenus politiques, familles de martyrs et blessés lors des manifestations apportent leur soutien à la proposition de loi interprétative déposée par le député Amadou Ba du Pastef. Cette initiative vise à clarifier la loi adoptée par l'ancien président Macky Sall en mars 2024, en excluant de son champ d'application les crimes graves comme les meurtres et les tortures.
"Nous ne sommes pas favorables à une abrogation totale de la loi d'amnistie, une telle démarche risquerait de raviver les tensions", ont précisé les victimes, estimant que l'interprétation proposée par le député du parti au pouvoir constitue "la voie la plus appropriée pour équilibrer les impératifs de justice et de paix sociale".
Les intervenants ont également rappelé que deux procédures permettraient aux victimes d'obtenir réparation : l'une devant l'agence judiciaire de l'État, l'autre devant une commission juridictionnelle de la Cour suprême.
Cette conférence de presse survient dans un contexte de débat national sur le traitement judiciaire des violences politiques qui ont secoué le Sénégal entre 2021 et 2024, période marquée par des arrestations arbitraires et des pertes humaines lors de manifestations.
"En soutenant l'interprétation de la loi d'amnistie, nous faisons un pas significatif vers la justice, la vérité et la réconciliation nationale", ont conclu les victimes, appelant à un "Sénégal juste, souverain et prospère".
Ce dimanche 23 mars, En vérité sur la RLS avec l'ancienne Premier ministre Aminata Touré.
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L'AMNISTIE, UNE IMPASSE CONSTITUTIONNELLE
Selon Maurice Soudieck Dione, l'abrogation créerait paradoxalement l'impunité, tandis que l'interprétation se heurte à la clarté du texte initial. Il pointe un dilemme révélateur des contradictions héritées d'une transition politique mal négociée
Ce dimanche 23 mars 2025, l'émission "Point de vue" de la RTS recevait le professeur Maurice Soudieck Dione, agrégé de sciences politiques à l'université Gaston Berger de Saint-Louis, pour dresser le bilan de la première année du gouvernement Bassirou Diomaye Faye. Parmi les sujets brûlants abordés, la controverse entourant la loi d'amnistie votée par l'ancien régime précédent a particulièrement retenu l'attention.
"Cette loi d'amnistie est une loi assez particulière", explique l'invité. "L'amnistie, comme vous le savez, c'est une amnésie provoquée et organisée juridiquement. Elle porte sur des faits passés, alors que l'abrogation d'une loi n'a d'effets que pour l'avenir."
Au cœur du débat se trouve une proposition de loi interprétative portée par le député Amadou Ba, visant à exclure du champ d'application de l'amnistie les auteurs de crimes de sang et de torture. Face à cette initiative, l'opposition et la société civile réclament une abrogation totale.
Maurice Soudieck Dione souligne toutefois une contradiction juridique majeure : "Comment une loi qui ne peut viser que l'avenir peut-elle régir un temps du passé ? Si on abroge la loi d'amnistie, en réalité, on crée l'impunité, puisqu'en droit, la loi nouvelle n'a d'effet que pour l'avenir."
Il précise également que la loi d'amnistie actuelle est parfaitement claire dans son exposé des motifs, qui mentionne que "pendant longtemps, le législateur a voulu privilégier l'amnistie de plein droit pour effacer toutes les infractions sans aucune distinction". Par conséquent, selon lui, "il n'y a pas matière à interprétation".
Pour le politologue, le véritable enjeu dépasse le cadre juridique : "C'est très grave ce qui s'est passé au Sénégal. Il y a eu un ensauvagement de la culture politique sénégalaise et ça, c'est extrêmement grave parce qu'après, cela produit des effets de désinstitutionnalisation démocratique."
Avec près de 80 morts lors des manifestations entre 2021 et 2024, une situation sans précédent dans l'histoire politique du Sénégal, Maurice Soudieck Dione insiste sur la nécessité de faire la lumière sur ces événements : "Si on ne fait pas la lumière, qu'est-ce qui va se passer ? On aura l'impression que ces faits-là sont passés par pertes et profits, et que finalement, on est dans une sorte de banalisation du mal."
Face à cette impasse juridique, le professeur suggère d'explorer d'autres voies : "Peut-être qu'on aurait dû aller vers des concertations plus larges et ne pas avoir seulement une perception juridique et judiciaire. Peut-être avoir une perspective plus englobante, non seulement judiciaire, mais également culturelle, sociale, psychologique, de prise en charge des victimes, de réconciliation, et pourquoi pas une loi constitutionnelle qui permettrait de surmonter cette difficulté."
Maurice Soudieck Dione rappelle que l'Histoire sénégalaise a connu plusieurs épisodes de violence politique, mais que la vague récente représente une dangereuse escalade qu'il faut absolument stopper : "Ce qui est sûr, c'est que si on laisse les choses passer de cette manière, on aura l'impression que la violence, c'est normal, et cela peut se reproduire à tout moment."
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LA GUERRE DES MOTS ENTRE OUAGADOUGOU ET JEUNE AFRIQUE
Le président Ibrahim Traoré accuse le magazine d'avoir tenté de lui soutirer de l'argent contre une couverture favorable. La réponse du média ne s'est pas fait attendre, dénonçant une "tactique de diversion" typique des régimes autoritaires
(SenePlus) - Lors d'un récent discours prononcé à Ziniaré, le président Ibrahim Traoré a consacré une portion significative de son intervention à critiquer les médias internationaux, qu'il accuse de mener ce qu'il qualifie de "guerre de communication" contre son pays. "Dans ce combat que nous menons aujourd'hui, le plus dangereux c'est la guerre de communication," a-t-il déclaré, tout en exhortant les Burkinabè à demeurer vigilants face à ce qu'il considère comme des tentatives de désinformation.
Le président a particulièrement ciblé Jeune Afrique dans ses critiques, affirmant que ce média aurait tenté d'établir des relations financières avec son gouvernement : "Ces mêmes médias, je le dis aujourd'hui haut et fort, surtout Jeune Afrique, nous ont courtisés au tout début 2022-2023. Ils sont passés par plusieurs canaux pour nous aborder, pour nous faire payer et laver notre image comme ils le disent. Nous avons refusé."
Selon les propos du dirigeant burkinabè, ce type de médias fonctionnerait selon un système bien établi de chantage à l'image : "C'est comme ça qu'ils fonctionnent, et beaucoup de chefs d'État tombent dans leurs pièges. Ils versent de l'argent chaque mois pour qu'on publie des articles pour laver leur image. Vous payez l'argent, ils mentent pour laver votre image. Vous refusez, ils mentent pour détruire votre image."
Les accusations du président Traoré vont plus loin encore, imputant à ces médias une responsabilité dans plusieurs crises africaines : "Ils ont procédé par la même méthode pour mettre le feu au Rwanda, par la même méthode pour détruire le Soudan, par les mêmes méthodes pour détruire l'Afrique."
La réaction du magazine panafricain a été prompte et directe. Dans un éditorial publié le 23 mars 2025, Marwane Ben Yahmed, directeur de publication de Jeune Afrique, a riposté avec un texte incisif intitulé "Ibrahim Traoré ou l'art de la diversion".
Dès les premières lignes, le ton est donné : "Ce n'est pas en portant des accusations grossières contre Jeune Afrique que le chef de la junte fera oublier qu'il a mis la démocratie burkinabè à genoux. Sans parvenir à gagner une fois de terrain face aux terroristes."
Qualifiant l'intervention du président de "diatribe nauséabonde", Ben Yahmed analyse cette stratégie comme une tactique classique des régimes autoritaires : "C'est vieux comme les dictatures, et Ibrahim Traoré est coutumier du fait : désigner un bouc émissaire, l'impérialisme, les médias, les Ivoiriens, l'Occident, les Peuls, les Martiens..."
L'éditorial conteste également les affirmations du gouvernement sur les avancées sécuritaires, arguant au contraire d'une détérioration de la situation : "La restauration de la sécurité et la guerre contre les terroristes, qui avaient servi de honteuse justification aux putschs contre Roch Marc Christian Kaboré puis contre Paul-Henri Sandaogo Damiba, demeurent un mirage. La situation sur le terrain a même empiré."
Le directeur de publication dénonce par ailleurs ce qu'il considère comme des atteintes à la liberté de la presse : "La propagande officielle tourne à plein régime, les médias publics ont été transformés en Pravda sahélienne, les médias étrangers (dont Jeune Afrique) ont été interdits."
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KHADY DIENE GAYE VEUT METTRE LES ACTEURS DE LA LUTTE AU PAS
Invitée de l'émission "Objection" ce dimanche, la ministre des Sports met fin au laxisme dans l'organisation des combats de lutte. Désormais, le dernier coup d'envoi sera sifflé à 18h30, sans exception
La ministre de la Jeunesse, des Sports et de la Culture, Mme Khady Diene Gaye, était l'invitée de l'émission "Objection" sur Sud FM ce dimanche 23 mars 2025. Parmi les sujets abordés, la question de l'indiscipline dans la lutte a particulièrement retenu l'attention.
Face aux problèmes récurrents de sécurité lors des combats de lutte, Mme Gaye a annoncé une série de mesures strictes qui seront désormais appliquées. "J'ai reçu l'ensemble des acteurs, les promoteurs, les associations de lutteurs, ainsi que le CNG de lutte, et plusieurs résolutions ont été adoptées," a-t-elle expliqué.
"Désormais, le dernier combat devra commencer au plus tard à 18h30, pour une fin à 19h, ce qui permettra à tous les spectateurs d'évacuer le stade en toute sécurité." Elle a insisté sur le fait que cette règle devra être "scrupuleusement respectée par les différents acteurs."
Autre point crucial abordé par la ministre : le respect des itinéraires prédéfinis pour les cortèges des lutteurs. "Très souvent, les champions demandaient le changement d'itinéraires au dernier moment, ce qui entraînait des problèmes de planification et de sécurisation," a-t-elle précisé. Dorénavant, "les lutteurs devront se conformer strictement aux itinéraires tracés en amont."
Concernant la billetterie, Mme Gaye a confirmé que les promoteurs n'émettront jamais plus de 20 000 billets pour l'arène nationale, dont la capacité est de 22 000 places. Les places restantes seront réservées aux accompagnants des lutteurs, aux membres du CNG et aux personnes concernées par le combat.
La ministre a également annoncé la création de portes d'entrée supplémentaires pour les lutteurs. "Souvent, ils se croisent au niveau de la même porte d'entrée à la même heure, ce qui était à l'origine d'échanges verbaux aboutissant parfois à des bagarres," a-t-elle expliqué.
Durant l'entretien, Mme Gaye a également abordé d'autres aspects de sa politique, notamment son plan d'investissement de 3,225 milliards FCFA pour la création de 25 plateaux sportifs multifonctionnels dans différentes communes, ainsi que ses projets pour le développement culturel.
Concernant la transparence dans la gestion, elle s'est engagée à mettre en place une revue trimestrielle de l'utilisation des fonds. "Je n'attendrai pas la fin de l'année budgétaire pour contrôler l'utilisation des ressources," a-t-elle assuré.
Native de Dakar mais ayant grandi à Joal-Fadiouth, Mme Gaye a rejoint le parti Pastef dès sa création en 2014. Après un an à la tête de ce ministère stratégique, elle reste convaincue que le sport et la culture sont des vecteurs essentiels de cohésion sociale et de développement pour la jeunesse sénégalaise.
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LES 3 MOMENTS FAVORIS OÙ L'HUMAIN MENT
La manipulation et le truquage d’images ne sont pas une nouveauté dans le monde de la communication. Mais avec le numérique et l’avènement des intelligences artificielles, ces phénomènes prennent une autre dimension.
Invité à discuter des intelligences artificielles et de leur risque pour certaines personnes dans l’émission Les Carnets culturels, Djiby Diakhaté a, d’entrée de jeu, tenu à souligner les moments propices où l’être humain ment sans sourciller. Il s’agit des périodes préélectorales, des périodes de guerre et de l’après-chasse. Le sociologue explique amplement les raisons dans l’extrait de cette émission produite par Le Carré culturel.
La manipulation et le truquage d’images ne sont pas une nouveauté dans le monde de la communication. Mais avec le numérique et l’avènement des intelligences artificielles, ces phénomènes prennent une autre dimension dans un contexte où les IA concurrencent rudement l’intelligence humaine. En effet, il est aujourd’hui facile de faire accepter une image générée par une IA, même si, dans la réalité, elle n’existe pas. Djiby Diakhaté a analysé une série d'images truquées ou générées par l'intelligence artificielle.
Pour lui, l'avènement de l'intelligence artificielle porte le mensonge à un autre niveau, bouleversant la vie en société. Ainsi, le sociologue attire l'attention sur les deepfakes, qui visent à manipuler l'opinion, y compris dans la création des savoirs. Par exemple, la tricherie avec les IA est aujourd'hui technicisée, l'homme étant, in fine, devenu l'outil de ses propres outils qu'il a créés.
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LE MIRAGE DES RÉSEAUX SOCIAUX
Moise Inandjo est un romancier qui consacre l’essentiel de ses romans à des sujets visant à préserver les jeunes et les adolescents des fléaux pouvant gâcher leur vie d’une manière ou d’une autre. M. Inandjo est l'invité des Carnets culturels
Dans son dernier roman, Le Mirage des réseaux sociaux, édité par Le Carré culturel, le fonctionnaire international met en garde contre le piège qui guette les jeunes dans le mésusage des réseaux sociaux numériques. Invité des Carnets culturels, l’écrivain revient en détail sur sa production littéraire et, en particulier, sur son dernier ouvrage.
À travers ce roman, l’auteur raconte l’histoire d’un jeune étudiant africain parti étudier à l’étranger et qui, pris dans l’engrenage des réseaux sociaux, abandonne ses études pour se lancer dans une « carrière d’influenceur ». Une activité qui lui réussit au début, puisqu’il gagne rapidement en célébrité et parvient à amasser de l’argent. Mais, au fil du temps, il en veut toujours plus pour maintenir son train de vie, au point de sombrer dans la cybercriminalité et d’autres activités illicites, telles que le trafic de drogue. Finalement, il n’obtiendra aucun diplôme et finira en prison, entraîné dans une véritable descente aux enfers qui le conduira même à tuer ses propres parents.
Sociologue de formation, Moise Inandjo fait partie des écrivains les plus productifs du Togo. Sa plume est reconnue dans son pays, notamment parce qu’un de ses ouvrages est inscrit au programme scolaire. Il a également été lauréat d’un prix littéraire au Togo.
KEN BUGUL, UNE LEÇON DE SPIRITUALITÉ ET DE RÉSILIENCE
Honorée d'un doctorat Honoris Causa, l'écrivaine sénégalaise partage sa vision d'une société où l'indifférence gagne du terrain. "Je mourrai debout", affirme celle qui a fait de la résistance à la fatalité son credo
L'écrivaine sénégalaise Ken Bugul était l'invitée de l'émission "BL" animée par Pape Alioune Sarr, ce jeudi 19 mars 2025. Dans cet entretien profond et touchant, l'auteure du "Baobab fou" a livré une véritable leçon de spiritualité et partagé sa vision de la société contemporaine.
Récemment honorée d'un doctorat Honoris Causa par l'Université de La Laguna pour l'ensemble de son œuvre, Ken Bugul est revenue sur cette distinction qu'elle considère comme "un grand honneur". Cette reconnaissance internationale témoigne de l'impact de ses écrits sur plusieurs générations de lecteurs.
"Je mourrai debout", affirme celle qui a fait de la résilience sa philosophie de vie. L'écrivaine établit une distinction claire entre destin et fatalité : "Le destin, c'est le kit avec lequel on naît, tandis que la fatalité est une démission rapide face aux difficultés temporaires." Cette approche lui a permis de surmonter les nombreuses épreuves jalonnant son parcours.
La spiritualité occupe une place centrale dans la vie de Ken Bugul. Pour elle, il s'agit d'une quête permanente qui transcende le simple cadre religieux : "Du dogme à la connaissance, il faut toujours être dans la quête de Dieu. Plus on pense l'avoir trouvé, plus il nous dépasse."
L'auteure s'est également inquiétée de l'indifférence grandissante dans la société, particulièrement envers les jeunes. Évoquant le suicide récent de l'étudiant Matar Diagne, elle dénonce l'absence de "garde-fous" pour récupérer ceux qui souffrent : "Personne n'a le temps de personne. Les gens ne se parlent plus, ne s'écoutent plus, ne se regardent plus."
Ken Bugul a également tenu à rappeler le rôle fondamental mais souvent occulté des femmes dans les traditions spirituelles : "Sans les femmes, il n'y aurait pas eu de religion." Elle illustre son propos par des exemples tirés des trois religions monothéistes, où les femmes ont joué un rôle déterminant bien que rarement mis en lumière.
Son œuvre littéraire, initialement conçue comme une démarche personnelle de guérison, s'est révélée thérapeutique pour de nombreux lecteurs. "L'écriture qui répare", comme l'a qualifiée un professeur camerounais, trouve aujourd'hui un écho renouvelé auprès d'une jeune génération qui redécouvre ses livres.