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2 mai 2025
Société
LES VILLES AFRICAINES FAÇONNÉES PAR L’EXPÉRIENCE COLONIALE, SELON FELWINE SARR
Il a fait ce constat en prononçant, mercredi à Dakar, la conférence inaugurale d’un symposium international portant sur le thème ‘’A sense of place’’ (Un sens des lieux).
Dakar, 18 déc (APS)- Le visage actuel de certaines villes africaines reflète leur passé colonial, a affirmé, mercredi, l’universitaire et penseur sénégalais Felwine Sarr, évoquant notamment des villes construites contre ses habitants et configurées aux attentes du pouvoir colonial.
« Les villes coloniales ont été construites contre leurs habitants et configurées pour répondre aux besoins de l’extraction des ressources », a-t-il relevé, ajoutant : « Une grande partie du visage actuel des villes africaines a été façonnée par l’expérience coloniale ».
Felwine Sarr a fait ce constat en prononçant, mercredi à Dakar, la conférence inaugurale d’un symposium international portant sur le thème ‘’A sense of place’’ (Un sens des lieux) dont il est le directeur.
Cette rencontre, qui se poursuit jusqu’au samedi au musée Théodore Monod d’art africain de l’université Cheikh Anta Diop, réunit, entre autres, des artistes, des chercheurs, des architectes, des urbanistes et des géographes.
A l’initiative de Raw Material Company, une institution d’art basée à Dakar, cette manifestation intellectuelle offre un cadre pour réfléchir sur « la question écologique, les savoirs endogènes, les ressources cosmologiques et mythologiques et sur l’hospitalité », indique-t-on.
L’auteur d’Afrotopia (2016)-un essai dans lequel il invite l’Afrique à ne plus « courir sur les sentiers qu’on lui indique, mais marcher prestement sur le chemin qu’elle se sera choisi »- s’est aussi attardé sur « les matrices mythiques et symboliques originelles des villes africaines qui sont antérieures aux faits coloniaux ». Il cite à cet égard les exemples Tombouctou et Gao, au Mali, ainsi que Benin City, au Nigeria.
« Des villes africaines existaient bien avant la colonisation », a insisté Felwine Sarr ,qui a rejoint en 2021 l’Université de Duke, en Caroline du Nord (USA), où ses travaux académiques portent sur l’écologie des savoirs, la philosophie contemporaine africaine et diasporique. Il a enseigné pendant 13 ans l’économie du développement et l’histoire des idées religieuses à l’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis.
« C’est une réflexion pour faire l’état des lieux sur la crise de la ville, aussi sur la crise écologique et sur toutes les difficultés que les individus ont à habiter pleinement les lieux qui doivent nourrir la vie », a-t-il martelé, en faisant notamment allusion aux défis spatiaux, environnementaux, démographiques et sécuritaires qui interpellent « les villes africaines, actuelles et futures ».
Il a insisté sur la nécessité d’une « planification urbaine adéquate », au regard des « statistiques galopantes des villes africaines, qui vont concentrer plus de la moitié de la population du continent d’ici à 2030 ».
« En 2030, Lagos (Nigéria) comptera 25 millions d’habitants, Kinshasa 16 millions (Congo), Le Caire (Egypte) 14 millions et Dakar (Sénégal) 7 millions », a-t-il laissé entendre.
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UN FAUX RELEVÉ BANCAIRE ATTRIBUÉ À MACKY SALL
Un milliard de dollars, c'est la somme astronomique qui s'affiche sur un prétendu relevé bancaire de l'ancien président massivement partagé sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Une falsification grossière, truffée d'incohérences
Un document présenté comme un relevé bancaire de l'ancien président Macky Sall, affichant un solde final d'un milliard de dollars à la banque HSBC de Singapour, s'est largement propagé sur les réseaux sociaux ces derniers jours. L'enquête du Soleil Check démontre qu'il s'agit d'un faux.
Contactée le 16 décembre 2024 par le service de fact-checking du journal, la banque HSBC Singapour a formellement démenti l'authenticité du document. Dans sa réponse, l'institution bancaire précise : "Ce document n'est pas légitime". La banque alerte même sur la recrudescence de ce type de fausses pièces bancaires, appelant à la vigilance face aux tentatives d'arnaque.
L'analyse approfondie du document par des experts en conformité bancaire révèle plusieurs anomalies majeures :
Tout d'abord, l'IBAN (International Bank Account Number) commence par "GB", indicatif de la Grande-Bretagne, alors que le compte est supposé être domicilié à Singapour. Cette contradiction géographique constitue une erreur majeure.
Deuxièmement, une discordance flagrante apparaît entre le numéro de compte et l'IBAN après les chiffres "345" : là où le numéro de compte indique "6 09 8 7", l'IBAN présente une séquence totalement différente. Dans un document bancaire authentique, ces informations doivent être parfaitement alignées.
Troisièmement, le code SWIFT mentionné sur le document est inexistant dans les registres bancaires internationaux.
Le document a connu une diffusion importante sur X (anciennement Twitter) et Facebook, générant de nombreux partages et commentaires. Fait notable : aucun média traditionnel n'a relayé cette information, laissant la viralité se concentrer exclusivement sur les réseaux sociaux.
L'origine première du document reste impossible à déterminer, les recherches d'images inversées n'ayant donné aucun résultat. Les utilisateurs intéressés affirment simplement l'avoir trouvé et partagé depuis les réseaux sociaux.
MAMADOU DIA ENFIN AU POUVOIR
L'homme qui fut emprisonné en 1962 pour avoir défié Senghor voit aujourd'hui ses idées triompher au sommet de l'État. Le nouveau régime assume pleinement cette filiation intellectuelle avec celui qui fut le premier président du Conseil
La crise de 1962 opposant Mamadou Dia et Senghor a été un tournant déterminant de l'histoire politique du Sénégal, voire économique. Et même si beaucoup d'eau a coulé depuis, une certaine frange de la nouvelle génération d'intellectuels, d'activistes et de politiques a "réhabilité" le président Mamadou Dia. Les nouveaux tenants du pouvoir revendiquent leur "affinité politique" avec Dia.
L'ancien président du Conseil du Sénégal a-t-il finalement pris sa revanche sur le président Léopold Sédar Senghor ? La réponse semble affirmative si l'on se fie aux bouleversements politiques de ces dernières années dans le pays et l'avènement d'une classe politique plus encline aux idéaux du président Mamadou Dia. Et 62 ans après la crise du 17 décembre 1962, l'héritage de cette personnalité emblématique de la lutte pour l'indépendance est remis au goût du jour, et on peut dire sans "risque de nous tromper" que les nouveaux tenants du pouvoir sont ses "fils spirituels".
En effet, le tandem Diomaye-Sonko arbore et assume certaines idées de Mamadou Dia depuis qu'ils étaient dans l'opposition. Dans un article du Monde datant de 2022, le directeur du parti Pastef d'alors devenu aujourd'hui le ministre de la formation professionnelle et porte-parole du gouvernement affirmait sans ambages : "La pensée de notre parti est influencée par son patriotisme et sa rigueur dans la gestion de l'État". Et le nouveau porte-parole du gouvernement ajoutait : "Dès 1957, il avait la volonté d'instaurer une souveraineté politique et économique et développer une politique de changement des structures sur le plan agricole, industriel et social. Par exemple, il avait pointé du doigt le problème du franc CFA et parlait d'indépendance monétaire pour laquelle nous militons aussi".
Il faut rappeler à ce titre que le siège du parti aujourd'hui au pouvoir porte le nom de "Kër Maodo" en hommage à Mamadou Dia. Dans le même ordre d'idées, force est de constater aussi que le nouveau gouvernement a repris les idées de Dia sur le système de coopératives, la seule voie selon Dia pour le Développement et l'émancipation des paysans. Ainsi le ministre de l'Agriculture annonce la création, dans les 5 ans, de Coopératives agricoles communales (Cac) dans chacune des 525 communes rurales pour permettre à la jeunesse de produire en quantité. Ses idées anti colonialistes sous-tendent aussi les idéaux de ce nouveau régime qui affirme ouvertement la lutte contre la Françafrique sous toutes ses formes au Sénégal.
"La nouvelle génération a choisi sans aucun doute le camp de Mamadou Dia"
C'est ce que le prospectiviste Cheikh Guèye confirme. "Il n'y a même de doute, la nouvelle génération a choisi le camp de Dia comme inspiration dans leur combat pour conquérir le pouvoir, comme une sorte de revanche due à Dia. Mais aussi en termes de modèle économique puisqu'ils font recours au modèle économique endogène et anti impérialiste", soutient Dr Cheikh Guèye dans un entretien accordé à l'AS non sans indiquer aussi que l'influence de la pensée de Dia se fait sentir sur le plan culturel. "Le complexe culturel qui était celui de la période des indépendances n'existe plus. La culture est devenue plus endogène", renchérit-il. Sur le plan religieux aussi, le chercheur à IPAR trouve aussi que la nouvelle génération de politiques a beaucoup de similitudes avec Mamadou Dia. "La posture de Dia par rapport aux autorités religieuses, on retrouve cette volonté de rentrer dans une relation plus sincère, plus transparente et plus institutionnalisée. Ça aussi, c'était la ligne de Dia", révèle Dr Cheikh Guèye. Il souligne tout de même que la seule différence, c'est que Dia avait fini par assumer cette relation avec les religieux de manière très forte. "Sans doute trop forte", précise-t-il.
Rappelons que la date du 17 décembre 1962 demeure une tache sombre dans l'histoire politique du Sénégal. Le lundi 17 décembre 1962, Mamadou Dia fait évacuer l'Assemblée et déploie un cordon de gendarmerie autour du bâtiment. Quatre députés sont arrêtés. Mais la motion est tout de même votée dans l'après-midi du 17 au domicile du président de l'Assemblée, maître Lamine Guèye. Le 18, Mamadou Dia et ses compagnons sont arrêtés par un détachement de paras-commandos. Mis en accusation, il est jugé du 9 au 13 mai 1963 par la Haute Cour. Il est condamné à la déportation perpétuelle. Il est transféré à Kédougou. Il sera libéré 12 ans après.
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AES-CEDEAO, ANATOMIE D'UNE SÉPARATION
Pour Gilles Yabi, le retrait du Niger, du Mali et du Burkina relève davantage d'une stratégie de survie politique. Son analyse révèle les contradictions d'une posture qui pourrait coûter cher à l'avenir de toute la région
Dans un entretien accordé mardi soir à la TFM, Gilles Yabi, fondateur du think tank Wathi, a dévoilé les véritables enjeux derrière l'annonce du retrait du Mali, du Niger et du Burkina Faso de la CEDEAO. Son analyse révèle une réalité plus complexe que le simple discours souverainiste affiché.
Selon l'expert, cette décision s'inscrit d'abord dans une stratégie politique interne des régimes militaires. Face aux difficultés économiques et sociales persistantes dans leurs pays respectifs, ces dirigeants auraient besoin d'un "discours politique mobilisateur". Le narratif anti-occidental, et particulièrement anti-français, servirait ainsi de levier pour maintenir une adhésion populaire, malgré l'absence d'amélioration concrète des conditions de vie des populations.
L'incohérence de cette posture apparaît notamment dans le maintien de ces pays au sein de l'UEMOA, organisation qui, selon Gilles Yabi, représente paradoxalement une plus forte empreinte de l'héritage colonial que la CEDEAO elle-même. "Si le problème majeur est la France et la colonisation, l'organisation qui incarne le plus la proximité avec la France et l'héritage colonial, c'est l'UEMOA", souligne-t-il.
Plus préoccupant encore, ce retrait s'accompagne d'une dégradation de l'espace démocratique dans ces pays. L'invité de Chérif Diop pointe l'absence totale de débat public autour de cette décision capitale : "Il n'y a pas eu de débat ni au Mali, ni au Niger, ni au Burkina Faso".
Pour Gilles Yabi, la décision de retrait ne peut être dissociée de la façon dont ces régimes sont arrivés au pouvoir. Bien que ces dirigeants militaires bénéficient d'une légitimité de fait, leurs décisions n'émanent pas d'un processus démocratique, ce qui soulève des questions sur la pérennité et la validité de tels choix pour l'avenir de leurs nations.
L'expert met en garde contre les conséquences à long terme de cette fragmentation régionale. Au-delà des implications économiques immédiates, c'est toute l'architecture de la coopération régionale en matière de sécurité qui se trouve fragilisée, alors même que la menace terroriste nécessite plus que jamais une réponse coordonnée entre pays sahéliens et côtiers.
MIGRATION IRRÉGULIÈRE, AUGMENTATION DE 70% ENTRE 2022 ET 2023
Invité sur Radio Sénégal, Mamadou Mignane Diouf a révélé une hausse alarmante du phénomène, avec des itinéraires de plus en plus risqués.
À l’occasion de la journée des Migrants célébrée aujourd’hui dans le pays, Mamadou Mignane Diouf, Coordinateur du Forum Social Sénégalais, était récemment l’invité de l’émission Salam Sénégal sur Radio Sénégal. Au cours de son intervention, il a souligné un constat alarmant : les voies de migration irrégulière sont de plus en plus difficiles d’accès, ce qui pousse de nombreuses personnes à emprunter des itinéraires dangereux.
Entre 2021 et 2023, un nombre considérable de pirogues ont quitté le Sénégal pour tenter de rejoindre l’Europe, mais il est impossible de fournir un chiffre précis. Il a expliqué que, pour mieux appréhender cette situation, un projet a été mis en place en collaboration avec des journalistes, visant à recueillir des données approximatives sur le nombre de pirogues, de migrants, d’arrivées et de décès.
Le coordinateur a évoqué les nombreux déplacements effectués dans des localités comme Mbour, Joal, Palmarin, Casamance et Saint-Louis, afin de rencontrer des familles endeuillées et de recueillir des témoignages. Cependant, il a reconnu la difficulté de cette tâche, notamment en raison de la réticence de certains témoins et des données souvent contradictoires. Les résultats obtenus sont préoccupants, avec une augmentation de 70 % du taux de migration entre 2022 et 2023. Les chiffres des décès et des disparitions sont également en hausse, particulièrement entre mars et novembre 2024, période durant laquelle les conditions climatiques favorables et la connaissance par les passeurs des meilleures saisons pour effectuer ces voyages contribuent à l’augmentation du phénomène.
Mamadou Mignane Diouf a également mis en lumière un aspect important : la migration est inséparable de la vie des individus. Selon lui, la solution réside dans la facilitation des voies légales de migration, notamment par l’émission de visas. Il a également plaidé pour la signature de quotas de visa avec les pays européens, ainsi que pour la mise en place de programmes intégrés de développement pour les jeunes. Le coordinateur du Forum Social Sénégalais a conclu en espérant que ces initiatives pourraien
par l'éditorialiste de seneplus, Amadou Elimane Kane
LA MÉMOIRE DE THIAROYE OU LE BATAILLON DES TIRAILLEURS SÉNÉGALAIS CONTINGENT DE LA FORCE COLONIALE
EXCLUSIF SENEPLUS - Pourquoi nous, peuples d'Afrique subsaharienne et particulièrement du Sénégal, continuons-nous à célébrer ceux qui ont participé à notre oppression historique et à l’extermination de notre souveraineté ?
Amadou Elimane Kane de SenePlus |
Publication 18/12/2024
Au moment de la commémoration du massacre du camp de Thiaroye, survenu le 1er décembre 1944, l’histoire du bataillon des Tirailleurs Sénégalais mérite que l’on s’y attarde pour éclairer l’histoire de l'hégémonie coloniale.
Le bataillon des Tirailleurs Sénégalais a été formé par un décret de Napoléon III en juillet 1857, sous le commandement de Louis Faidherbe, gouverneur du Sénégal depuis 1854 et dont on connaît le rôle dans l’expansion coloniale et ses violences meurtrières. Le recrutement effectué d’abord sur les terres sénégalaises s’est peu à peu étendu à d’autres nations africaines, recrutant dans ses rangs des soldats d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique du Nord.
L’objectif de l’existence de ce contingent était d’apporter un soutien militaire aux opérations d'envahissement et de conquêtes coloniales. Les Tirailleurs sénégalais avaient d’abord pour mission de réprimer toute résistance à l’empire colonial français, utilisant les mêmes armes que l’impérialisme colonial. Ainsi, les Tirailleurs Sénégalais devenaient la main armée de l’empire colonial français, sur leur propre territoire en combattant les peuples en lutte. Et il n’est pas insultant de dire que Les Tirailleurs Sénégalais devenaient ainsi les collaborateurs de la domination coloniale française. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le bataillon a été dissout entre 1960 et 1962, au moment des indépendances des États africains.
Plusieurs questions se posent alors. Comment peut-on encore défendre un groupe armé à la solde de la colonisation ? Pourquoi en Afrique et au Sénégal en particulier, devient-on les défenseurs naturels des collaborateurs ?
Engagés inconsciemment ou consciemment comme tous les soldats de la première guerre mondiale et de la seconde guerre mondiale, les Tirailleurs Sénégalais tirent toutefois leur existence dans des actes de collaboration et de répression envers leur propre peuple, avec des avantages non négligeables à ce moment de l’histoire. De même, ils ont contribué aux guerres coloniales en Afrique, en Indochine, en Algérie et à Madagascar, aux côtés de l’empire colonial français.
Souvenons-nous que les collaborateurs ont partout été jugés, tués et indexés dans l’histoire de leur pays. Le Maréchal Pétain, héros de la première guerre mondiale et alors vainqueur dans l’opinion publique, est accusé de collaboration avec les nazis à la fin de la seconde guerre mondiale pour avoir installé le régime autoritaire de Vichy. À la libération, il est jugé et arrêté pour haute trahison et condamné à mort, une peine commuée en détention à perpétuité. Il meurt en prison en 1951. Aujourd'hui encore, l’histoire de la France ne reconnaît pas la mémoire du Maréchal Pétain car cela n’est pas acceptable pour tous les combattants et les résistants à l’occupation nazie.
En Italie, Benito Mussolini, dictateur fasciste et collaborateur du régime nazi, a été exécuté en place publique en avril 1945 par les partisans italiens et son corps mutilé a été exposé à la foule, comme l’ultime humiliation.
En Algérie, les harkis, combattants anti-indépendance à la solde de l’armée française, ont été bannis de leur pays, avec un traitement de violence qui aujourd'hui continue de subsister, pour dénoncer leur collaboration avec l’empire colonial français.
Alors pourquoi nous, Africains noirs sub-sahariens, et en particulier Sénégalais, conscients des luttes sanglantes que nous avons eues à mener face à l’agression perpétuelle et à l’extermination de notre souveraineté humaine, culturelle et historique, célébrons-nous encore ceux qui ont été les complices de notre propre désintégration ?
J’ose m’adresser au peuple sénégalais en disant de ne pas soutenir les oppresseurs de notre libre-arbitre. C'est une insulte à ceux et à celles qui se sont levés contre la colonisation et qui ont œuvré pour la liberté. Si nous voulons nous affranchir définitivement du joug colonial, nous devons examiner notre conscience pour oser prendre position contre ce type de manipulations mentales.
Je ne dis pas que les assassinats du camp de Thiaroye en décembre 1944 sont une bonne chose, je dis simplement que notre mémoire doit s'accompagner d’une conscience entière, sans déni de vérité historique.
Si les archives françaises du 1er décembre 1944 restent nébuleuses ou inaccessibles, c’est encore une fois une manière de garder la mainmise sur notre histoire. Ce n’est pas non plus un hasard si l’État français continue d’honorer la mémoire des Tirailleurs Sénégalais car ils sont le symbole de leur suprématie qui continue d’instrumentaliser notre conscience historique. Mais gardons-nous de pleurer ceux qui ont collaboré pour mieux écrire notre propre récit historique et pour célébrer la mémoire de ceux qui ont toujours résisté à l’empire colonial français.
Ce qui nous importe aujourd'hui au XXIe siècle, c'est de faire vivre notre propre récit, de célébrer les combattants historiques des luttes pour notre liberté, sans omettre de dénoncer ceux qui nous ont trahis. Notre devoir de mémoire s’accompagne de cette prise de conscience qui contribue à la renaissance africaine et à l’émergence de tous les soleils de notre émancipation.
Amadou Elimane Kane est enseignant, écrivain poète et chercheur en sciences cognitives.
POUR LA LIBÉRATION DE MOUSSA TCHAGARY
Le traitement qui lui a été réservé lors de son arrestation, notamment le fait d'avoir été "cagoulé" avant d'être conduit aux services de renseignement, soulève de sérieuses questions sur le respect des droits fondamentaux au Niger
Moussa Tchagary, figure emblématique de la défense des droits humains au Niger, se trouve aujourd'hui derrière les barreaux dans des conditions qui soulèvent de graves préoccupations. Secrétaire général de l'association Alternative Espace Citoyen, il a été brutalement arrêté à son domicile de Niamey le 9 décembre, dans des circonstances troublantes qui rappellent les méthodes des régimes autoritaires.
Les accusations portées contre lui - "apologie du terrorisme, atteinte à la sûreté de l'État et association de malfaiteurs en relation avec le terrorisme" - apparaissent comme un prétexte pour faire taire une voix critique de la société civile. Le traitement qui lui a été réservé lors de son arrestation, notamment le fait d'avoir été "cagoulé" avant d'être conduit aux services de renseignement, soulève de sérieuses questions sur le respect des droits fondamentaux au Niger.
Cette pétition demande au Général Abdouramane Tiané, actuel chef de l'État nigérien, d'intervenir pour mettre fin à ce qui s'apparente à une violation flagrante des libertés d'expression et de manifestation. L'abandon immédiat des charges contre Moussa Tchagary et sa libération constitueraient un signal fort du respect de l'État de droit dans un pays où la société civile joue un rôle crucial de contre-pouvoir.
Face à cette situation préoccupante, votre signature représente plus qu'un simple soutien : elle participe à la défense des droits humains et des libertés fondamentales au Niger, et plus largement en Afrique de l'Ouest.
Ancien journaliste au quotidien national « Le Soleil », Babacar Dramé est décédé, lundi, à l’âge de 67 ans, des suites d’une maladie. Il sera inhumé, ce mercredi, à Koungheul, sa ville natale.
Ancien journaliste au quotidien national « Le Soleil », Babacar Dramé est décédé, lundi, à l’âge de 67 ans, des suites d’une maladie. Il sera inhumé, ce mercredi, à Koungheul, sa ville natale.
Un des illustres soldats du quo tidien national « Le Soleil » a rendu les armes, lundi, après une longue bataille contre la maladie. Babacar Dramé, affectueusement appelé « Mbaye », s’est éteint à l’âge de 67 ans. L’ancien journa liste du « Soleil » a marqué son passage à l’astre de Hann par sa plume, son engagement, sa joie de vivre. Recruté en juillet 1990, Baba car Dramé a eu un parcours riche. Du service mise en page à son statut de rédacteur en chef, en passant par celui de chef du bureau de Thiès, grand reporter cumulativement chargé de la ru brique « Culte », secrétaire de ré daction chargé de la rubrique « Population et santé », rédacteur en chef délégué du service « Société », il a fait ses preuves de pro fessionnel de l’information jusqu’à sa retraite le 31 décembre 2017.
Ses anciens collègues se rappellent encore son dévoue ment. Sa disparition a déclenché une vague d’émotion profonde au sein de la rédaction du « Soleil ». Son décès a surpris Sidy Diop, journaliste et conseiller éditorial du Directeur général. « Mbaye Dramé était un homme entier, qui n’hésitait jamais à se lever pour se battre à la place des autres. Quand il considérait que vous êtes son ami, vous êtes sûr de l’avoir toujours à vos côtés quand vous êtes dans une mauvaise passe. C’était un homme d’une grande générosité, qui a le cœur pur, un homme très émotif », té moigne-t-il.
Le défunt était aussi un homme engagé, surtout sur le plan syn dical. « Tout le monde se rappelle le combat qu’il a mené au « Soleil » pour protéger les travailleurs et leur outil de travail. Il n’a jamais hésité à se dresser quand il y avait une injustice faite à un agent ou à l’entreprise. Mbaye Dramé aimait le « Soleil » ; il était le premier à venir et le dernier à quitter. Il était, avec Babacar Dieng, les totems du « Soleil », tel lement ils étaient liés à cette en treprise », indique Sidy Diop. Face à la mort, Habib Demba Fall, ancien rédacteur en chef et directeur des rédactions du « So leil », célèbre la loyauté de Mbaye Dramé. Un homme véridique, selon lui, un homme de devoir, d’une grande générosité, avec un instinct protecteur et une énergie qu’il transmettait à l’autre. « Mbaye était un homme véridique, pas un béni-oui-oui qui acceptait tout ce qu’on lui disait, parce qu’il considérait l’éthique comme un principe immuable. Il était le grand frère protecteur, le ciment du groupe quand les choses ont menacé de basculer dans le mauvais sens et qui n’avait pas peur de l’exercice du miroir », fait savoir Habib Demba Fall. « Mbaye nous a appris à être résilients. Il est resté constant, l’ami fidèle, le frère dévoué, le père attentif, le soldat qu’il a toujours été. Que le Seigneur l’entoure de Sa miséri corde et lui retourne la générosité dont il a fait montre », ajoute-t-il.
Mbaye Dramé était très fier de ses origines en tant que petit-fils de Maba Diakhou Ba et Habib Demba Fall garde de lui l’éternel souvenir de sa générosité, de sa loyauté et de sa fidélité exem plaire. La levée du corps du « Lion du Bambouck », l’un de ses sur noms, est prévue ce mercredi à 10h, à l’hôpital militaire de Oua kam et l’enterrement le même jour, à Koungheul. La Direction générale et l’en semble de la rédaction du « Soleil » lui rendent hommage et présentent leurs condoléances à sa famille.
VAGUE DE POUSSIERE ET BAISSE DES TEMPERATURES, SELON L’ANACIM
L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) a publié, ce mardi soir, les prévisions météorologiques pour les prochaines heures. Ce bulletin fait état de poussière et de fraicheur attendues sur l’ensemble du territoire.
L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacim) a publié, ce mardi soir, les prévisions météorologiques pour les prochaines heures. Ce bulletin fait état de poussière et de fraicheur attendues sur l’ensemble du territoire.
Selon l’Agence, une importante vague de poussière s’étend actuellement sur la moitié nord du pays et devrait s’intensifier sur l’ensemble du territoire à partir du jeudi 19 décembre.
Les régions du Nord et du Centre (Saint-Louis, Podor, Matam, Linguère, Louga, Thiès, Dakar, Diourbel et Kaolack) seront les plus affectées. Dans ces zones, les concentrations de particules dans l’air réduiront fortement la visibilité.
Dans le Sud (Kolda, Ziguinchor, Sédhiou), les effets de la poussière seront moins marqués, mais pourraient se faire sentir de manière intermittente. Ce phénomène commencera à s’atténuer progressivement à partir du samedi 21 décembre.
ALERTE MÉTÉO : POUSSIÈRE ET BAISSE DES TEMPÉRATURES EN VUE
L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) a publié un communiqué alertant sur des conditions météorologiques particulières qui toucheront le Sénégal dans les jours à venir.
L’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (ANACIM) a publié un communiqué alertant sur des conditions météorologiques particulières qui toucheront le Sénégal dans les jours à venir. Un épisode de poussière, accompagné d’une baisse significative des températures, est prévu du 17 au 23 décembre 2024.
Selon l’ANACIM, une importante vague de poussière s’étend actuellement sur la moitié nord du pays et devrait s’intensifier sur l’ensemble du territoire à partir du jeudi 19 décembre.
Les régions du Nord et du Centre (Saint-Louis, Podor, Matam, Linguère, Louga, Thiès, Dakar, Diourbel et Kaolack) seront les plus affectées. Dans ces zones, les concentrations de particules dans l’air réduiront fortement la visibilité.
Dans le Sud (Kolda, Ziguinchor, Sédhiou), les effets de la poussière seront moins marqués, mais pourraient se faire sentir de manière intermittente. Ce phénomène commencera à s’atténuer progressivement à partir du samedi 21 décembre.
Au Nord et au Centre-Ouest, incluant des localités comme Saint-Louis, Podor, Linguère, Louga, Thiès, Diourbel, Kaolack et Dakar, la fraîcheur sera particulièrement ressentie, avec des températures nocturnes descendant parfois en dessous de 17°C. Dans le Sud, bien que la baisse soit modérée, les nuits seront plus fraîches qu’à l’accoutumée.
Face à ces conditions, l’ANACIM recommande aux populations, notamment celles des régions les plus exposées, de prendre des précautions, notamment pour les personnes vulnérables souffrant de problèmes respiratoires ou cardiaques. La visibilité réduite pourrait également impacter les déplacements.
L’ANACIM précise que ce bulletin sera actualisé en fonction de l’évolution des conditions météorologiques.