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6 mai 2025
Société
«MALHEUREUSEMENT, C’EST L’APPLICATION DES TEXTES QUI FAIT TRES SOUVENT DEFAUT»
Jean Augustin Carvalho, président de l’Ordre des architectes, qui revient sur les causes de ces effondrements, en appelle à l’application des textes de construction déjà existants
Des bâtiments en ruine qui menacent de s’effondrer d’une minute à l’autre, campent le décor de plusieurs quartiers à Dakar. A cela s’ajoute des constructions illégales qui sont pilotées par des personnes non qualifiées dans le domaine de l’architecture. Ainsi des immeubles continuent de s’écrouler, mettant en danger la vie des populations, tuant des occupants ou de simples passants. Le tout dernier drame s’est produit à la Médina et a fait un mort et un blessé. Jean Augustin Carvalho, président de l’Ordre des architectes, qui revient sur les causes de ces effondrements, en appelle à l’application des textes de construction déjà existants, ce qui fait très souvent défaut.
L'effondrement de la dalle d’un immeuble de deux (2) étages à la Médina, un quartier de Dakar, a fait un (1) mort et un (1) blessé, lundi dernier 23 novembre 2020. Il s’agit d’un enfant de 2 ans qui a succombé à ses blessures et de son oncle qui a tenté de le sauver. Plus chanceux, ce dernier s’en est sorti avec une «tête cassée». Ce genre d’incident est récurrent, du fait nombre important de constructions irrégulières et de bâtiments menaçant ruine recensés par la protection civile mais toujours occupés. Interrogé par Sud Fm, Jean Augustin Carvalho, président de l’Ordre des architectes du Sénégal, liste les racines du mal.
Les racines du mal
A en croire M. Carvalho, «c’est un problème récurrent, l’effondrement d’immeubles à travers le pays. Ce problème est dû à plusieurs facteurs, mais on pourra en citer principalement deux points. Le premier, c’est que beaucoup de constructions dans ce pays se font sans faire appel à l’expertise des gens habilités dans ce sens c’est-à-dire l’architecte qui est le premier concepteur et le premier intervenant du projet. L’architecte, c’est lui qui fait la conception, assure le suivi des travaux et coordonne l’ensemble du processus de construction. C’est le maître d’ouvrage. Ajouté à cet architecte, nous avons d’autres experts qui interviennent à savoir les ingénieurs, concernant la stabilité technique, les lots techniques, et enfin un entrepreneur qualifié pour faire les travaux. Malheureusement, tous ces intervenants dans la chaine de construction sont la plupart du temps passés sous silence pour des travaux de construction. Et ces travaux, ça va de la plus petite construction… entrainant souvent des immeubles ; ce qui est dangereux et vraiment déplorable», regrette t-il.
Pour Jean Augustin Carvalho, l’application des textes de construction fait défaut. «Au Sénégal, nous avons cette chance d’avoir des textes et une règlementation très bien ficelée depuis très longtemps. Malheureusement, c’est l’application de ces textes qui fait très souvent défaut. Je m’explique : par exemple dans le domaine de la construction, la réglementation dit clairement que toute construction à travers le pays doit être faite et coordonnée par un architecte. Sans l’intervention d’un architecte dans un processus de construction, d’une part, on ne peut pas obtenir l’autorisation de construire. Et si par extraordinaire une personne réussit à contourner cette règle, il y a des services de contrôle qui sont là pour vérifier est-ce que cette loi a été respectée ; sinon, ces services de contrôle arrêtent les travaux. Qu’est-ce qu’on constate sur le terrain ? C’est que très souvent des constructions parfois même de grande importance sont en train d’être érigées. Ces gens qui construisent vous brandissent des autorisations de construire. Et comme par miracle, dans ces autorisations, il n’y a ni architecte ni ingénieur. Comment se fait-il qu’ils puissent obtenir ce fameux papier ?», se demande Augustin Carvalho.
Solutions : appliquer les textes existants et…
Suffisant pour qu’il insiste sur la préoccupation de l’Ordre des architectes qui ne demande que l’application des textes de construction. Car, dit-il, «toute construction doit obtenir des études techniques d’ingénieur qualifié et l’intervention de l’approbation des services de contrôle. Une fois que toutes ces trois étapes seront respectées, je crois que nous aurons des constructions sures et fonctionnelles. Quand on fait abstraction de différentes expertises, c’est le problème que l’on retrouve après des constructions qui ne sont pas stables, qui ne sont pas solides ni sures et qui ne sont pas fonctionnelles. Quand vous avez une construction et qu’en pleine journée vous soyez obligé d’allumer la lumière pour pouvoir travailler à l’intérieur ou vivre à l’intérieur, vous avez un problème. Nous avons un pays où il y a énormément de soleil, la lumière et la ventilation naturels doivent accéder à toutes les pièces d’une construction. Mais si on fait cette construction sans faire appel à un architecte, ces problèmes vont se présenter», fait-il savoir.
…traquer les faux architectes
Avant de proposer des solutions pour mettre un terme à tous ces drames. «Nous demandons simplement l’application des textes qui existent. Si ces textes sont appliqués, nous éviterons tous ces drames que l’on constate à travers le pays». M. Carvalho n’a pas manqué de se prononcer sur l’exercice illégal du métier d’architecte. «Quand nous constatons, à travers le pays, des constructions illégales, irrégulières, des gens qui ne sont pas architectes qui exercent, c’est notre devoir et droit d’interpeller le ministère pour qu’il nous accompagne pour mettre un frein à cela. Quand on constate, malheureusement, qu’il n’y pas de suivi, nous serons obligé de prendre le taureau par les cornes et de trainer la personne en justice. Parce que cela va de la vie de beaucoup de personnes, il y va de la sécurité et même du portefeuille des gens car c’est l’économie de toute une vie qui part en fumé par la faute de ces gens qui ne sont pas habilité à exercer», conclut Jean Augustin Carvalho, président de l’Ordre des architectes.
PARFUM DE SCANDALE AUTOUR DE L'OUVERTURE D'UNE PHARMACIE
Un scandale lié à l’autorisation d’ouverture d’une officine de vente de médicaments à la cité Keur Gorgui suscite l’indignation du Collectif de veille des pharmaciens. Une des leurs serait dépossédée de son site mis en compétition pour 2016
Alors qu’on n’a pas encore fini d’épiloguer sur l’affaire de la pharmacienne Aicha Goundiam Mbodj dépossédée de son site au profit d'Aminata Gassama, épouse du maire de Ziguinchor, Abdoulaye Baldé à la Place de l’Indépendance, voilà qu’une autre affaire relative à une autorisation d’ouverture d’officine de pharmacie dont l’arrêté signé par le ministre de la Santé et de l’Action Sociale suscite l’indignation. Cette fois, elle profite à l’épouse du ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Dame Diop, Dr Ndèye Dome Fall, au détriment de la pharmacienne Dr Colette Guèye. Pourtant, la Cour suprême avait ordonné l’annulation de la décision du Directeur de la Pharmacie et du Médicament portant rejet de la demande d’autorisation d’ouverture d’officine de pharmacie sise à la cité Keur Gorgui au profit du Dr Colette Guèye.
Un scandale lié à l’autorisation d’ouverture d’une officine de pharmacie à la cité Keur Gorgui suscite l’indignation du Collectif de veille des pharmaciens. Pour cause, une des leurs du nom de Dr Colette Guèye serait dépossédée de son site de création de pharmacie mis en compétition pour l’année 2016 au profit du Dr Ndèye Dome Fall, épouse de l’actuel ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Dame Diop, qui a déjà ouvert une pharmacie dénommée El Hadj Yaré sur le même site et s’est même adonnée à la vente de médicaments depuis… 2019.
L’arrêté en question qui autorise Dr Ndèye Dome Fall à ouvrir une officine de pharmacie à la cité Keur Gorgui porte la signature du ministre de la Santé et de l’Action Sociale alors que la Cour suprême avait rendu son arrêt «annulant la décision du 8 février 2017 du Directeur de la Pharmacie et du Médicament portant rejet de la demande d’autorisation d’ouverture d’officine de pharmacie à la Cité Keur Gorgui à Dakar du Docteur Colette Guèye». Cette dernière déclare être illégalement écartée de la compétition pour les sites de pharmacie pour l’année 2016 par le Directeur de la Pharmacie et du Médicament (DPM), avec sa collaboratrice d’alors, le Docteur Ndèye Dome Fall, chef de la Division Législation à la DPM, qui était chargée de traiter les dossiers d’ouverture d’officine de Pharmacie des différents candidats. En juillet 2018, une réévaluation des dossiers de compétition se fait sur le site de la cité Keur Gorgui. Là également, Dr Colette Guéye dit avoir gagné mais jusqu’au moment où ces lignes sont écrites, elle n’est pas encore rentrée dans ses droits.
Dans le cadre de cette affaire, Dr Colette Guèye déplore l’agissement de la section B de l’Ordre national des pharmaciens. «Le 9 septembre 2020, ses souteneurs tapis dans l’ombre au sein de l’Ordre national des pharmaciens du Sénégal, en l’occurrence la section B, au lieu de sanctionner une faussaire, viennent de lui faire une inscription sous-réserve. Ce qui n’existe nulle part dans les annales de la Pharmacie, alors qu’elle vient d’être déchue par la Cour suprême du recours qu’elle a intenté contre l’Ordre National des Pharmaciens pour refus d’inscription», a fait savoir Dr Colette Guèye.
Pour rappel, deux jours après la signature de l’autorisation d’une officine de pharmacie, plus précisément le 15 février 2018, le Conseil national de l’Ordre des Pharmaciens du Sénégal avait reçu la demande d’inscription du Dr Ndèye Dome Fall à l’Ordre des pharmaciens du Sénégal. «Il nous est parvenu l’arrêté du 28 décembre 2017 de la Cour suprême qui a annulé, pour rupture de l’égalité entre les candidats, la décision du 8 février 2017 du Directeur de la Pharmacie et du Médicament, portant rejet de la demande d’autorisation d’ouverture d’officine de pharmacie à la cité Keur Gorgui de Dakar, du Docteur Colette Guèye. Nous avons jugé nécessaire de suspendre la demande d’inscription du Dr Ndéye Dome Fall en attendant de porter l’information à votre connaissance», indique l’Ordre des pharmaciens du Sénégal dans un document dont nous avons reçu copie.
Suite au refus de son inscription au Tableau à la section B, Dr Ndèye Dome Fall porte l’affaire devant la justice le 11 mars 2019 pour l’annulation de la décision du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal. Cependant, «la Cour suprême déclare Ndèye Dome Fall déchue de son recours» le 11 juin 2020.
Le collectif de veille des pharmaciens en ordre de bataille
Dans une lettre adressée au Conseil national de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal le 2 octobre 2020 que nous avons parcourue, le Collectif de veille des pharmaciens déclarait : «Nous avons appris avec stupéfaction, l’inscription de Dr Ndèye Dome Fall au Tableau B le 9 septembre 2020, par le conseil de section B, en vue de l’ouverture d’une officine de pharmacie à la Cité Keur Gorgui. Nous faisons appel, auprès du conseil national, pour l’annulation purement et simplement de cette décision inqualifiable».
Selon le Collectif, Dr Ndèye Dome Fall n’a pas gagné le site mis en compétition pour l’année 2016. «Le nombre de points qu’elle a obtenus lors de la réévaluation tenue le 20 juillet 2018 en présence, entre autres, des représentants de l’Ordre des pharmaciens trouve aisément qu’elle avait usé de faux administratif et intellectuel pour se donner des points indus, elle qui était en poste à la Direction de la Pharmacie et du Médicament et qu’elle se devait même d’être sanctionnée sévèrement par l’Ordre pour ses agissements contraires à l’éthique et à la morale», lit-on dans le document.
En effet, avant cette lettre du 2 octobre, le Collectif de veille des pharmaciens toujours déterminé à gagner la bataille, avait écrit le 14 septembre 2020 une lettre au président du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens du Sénégal pour dénoncer ce qu’il considère comme un «mépris de la décision de l’autorité judiciaire et une absence de considération de l’autorité de l’Ordre et des règles de leur profession».
Le Collectif avait ainsi invité le Conseil national à remédier à cette «situation inédite». «Il est impératif pour notre Ordre d’agir avec fermeté, pour nous rassurer et tous les membres de notre corporation, qu’une telle forfaiture perpétrée, qui risque de créer un précédent dangereux dans la profession, ne saurait être tolérée, quelle que soit la personne concernée qui en est l’auteur. Mieux, il est question pour notre Ordre de rassurer sur le fait qu’il n’y a pas et ne saurait y avoir de rupture d’égalité entre candidats, quels qu’ils soient, mis en compétition pour un site», a fait savoir le Collectif. Il poursuit : «le comportement de la Dame Fall qui allie défiance aux règles fondamentales régissant la profession pharmaceutique au Sénégal, concurrence déloyale, faux, usage de faux et vente illicite de médicaments, lui cause un préjudice incommensurable en même temps qu’il nuit également aux intérêts de toute la profession».
Les détails d’une affaire aux allures de «forfaiture»
L’affaire de l’autorisation d’ouverture d’une officine de pharmacie à la cité Keur Gorgui remonte à 2016 lors de la compétition pour les sites de pharmacie à laquelle avait postulé Dr Colette Guèye. « Votre demande d’autorisation d’ouverture d’une officine de pharmacie à la Cité Keur Gorgui, région de Dakar, a été bien reçue. Cependant, vous avez été présélectionnée pour la commune de Biscuiterie et dans votre dossier, les critères de distance n’étaient pas respectés. Vous avez été informée de cette situation et nous attendons que vous nous proposiez un site respectant les critères de distance fixés. Ainsi, ce dossier n’étant pas clos, nous ne vous avons pas intégré dans la compétition pour les sites de 2016». Il s’agit là de la réponse du Directeur de la Pharmacie et du Médicament de l’époque, Pr Amadou Moctar Diéye datant du 8 février 2017 contenue dans un document qui nous est parvenu. Toutefois, Dr Colette ne l’entendit pas de cette oreille. Elle décida alors de saisir la Justice par recours pour «excès de pouvoir». Rendant son arrêt le 28 décembre 2017, la Cour suprême tranche à sa faveur. Elle annule ainsi la «décision du 8 février 2017 du Directeur de la Pharmacie et du Médicament portant rejet de la demande d’autorisation d’ouverture d’officine de pharmacie à la Cité Keur Gorgui à Dakar du Docteur Colette Guèye». En effet, selon nos informations, le ministre de la Santé et de l’Action Sociale de l’époque, Dr Eva Marie Coll Seck, «informée du recours, avait stoppé le processus administratif d’autorisation d’ouverture décidé illégalement au profit de Ndèye Dome Fall par le directeur de la Pharmacie et du médicament».
Dr Colette Guèye n’étant pas rentrée dans ses droits après la décision de la Cour suprême, son avocat adresse une lettre au ministre de la Santé et de l’Action Sociale, Abdoulaye Diouf Sarr le 9 février 2018. «Malgré la décision connue de Ndèye Dome Fall, par ailleurs en service à la DPM, cette dernière fait croire le contraire pour obtenir en toute mauvaise foi un arrêté de création. En tout état de cause, elle clame urbi et orbi avoir des assurances pour disposer dudit arrêté. J’attire votre attention sur cette attitude qui me parait contraire au respect des principes directeurs d’un Etat de droit », lit-on dans le document dont nous avons reçu copie. Sauf que l’alerte va tomber dans l’oreille d’un sourd. Abdoulaye Diouf Sarr signe un «arrêté portant autorisation d’une officine de pharmacie» le 13 février 2018, en faisant fi de la décision de la Cour suprême.
Non-respect de la distance de 300 metres entre les officines de pharmacie : Dr Ndèye Dome Fall au banc des accusés
Ce qui choque encore le Collectif de veille des pharmaciens dans le cadre de l’ouverture de la pharmacie El Hadj Yaré, c’est le non-respect de la distance de 300 mètres entre les officines. Pourtant, dans sa réponse à Dr Colette Guèye pour lui signifier son revers, le DPM disait que «les critères de distance n’étaient pas respectés». L’officine El Hadj Yaré se situe à moins de 300 m plus exactement à 250 mètres de la pharmacie Saint Pierre du Dr Raymond Pierre Diémé située en face du collège Sacré-Cœur. C’est ce dernier qui le dénonce dans une lettre adressée au ministre de la Santé et de l’Action Sociale le 17 décembre 2019. «L’article 2 de l’arrêté portant répartition des officines de pharmacie précise bien que la distance minimale à vol d’oiseau entre les officines est de 300 m. Toute nouvelle création ou transfert d’officine de pharmacie doit respecter une distance minimale de 300 m avec les hôpitaux et les centres de santé. Par ailleurs, avec le projet du BRT, mon officine sera impactée par les travaux. Ma possibilité de transfert se trouve dans le rayon prévu par la loi et dans une distance conforme aux autres pharmacies environnantes officiellement reconnues. Ce transfert de mon officine se trouvera, dès lors, sur une distance de moins de 100 m du projet de notre consœur», a fait savoir Dr Raymond Pierre Diémé. En guise de réponse le 5 janvier 2020, le ministre de la Santé et de l’Action Sociale déclare : «J’ai instruit le DPM à effectuer un règlement diligent de cette situation. Soyez assuré que la question sera traitée dans l’intérêt réciproque des pharmaciens concernées et des populations de la zone». Le Conseil de section B de l’Ordre national des pharmaciens du Sénégal, suite à une lettre du Dr Raymond Pierre Diémé datée du 17 décembre 2019 avait aussi reconnu le non-respect de la distance réglementaire entre les officines de pharmacie en question. Selon le conseil, «après vérification, le Cadastre a confirmé que la distance entre les pharmacies est inférieure à 300 m et a reconnu l’erreur commise par leurs services en fournissant des plans sur lesquels les distances n’étaient pas bonnes», lit-on dans le document en date du 23 novembre 2020. La même source d’ajouter que «le Conseil vous donne raison et reconnait que le plan de masse que vous nous avez fourni est donc le bon. Par conséquent, cet état de fait, indépendant de notre volonté, sera signalé auprès des autorités compétentes».
Dr Ndeye Dome Fall, propriétaire de la pharmacie El Hadj Yare : «J’ai ouvert mon officine en toute légalité»
«C’est une compétition qui devait se faire. S’il y a des possibilités de création des officines de pharmacie dans une commune, le ministère de la Santé et de l’Action Sociale sort un arrêté pour la compétition. On était 8 à être en compétition. Cette personne-là (Dr Colette Guéye, Ndlr), le directeur de la Pharmacie et du Médicament à l’époque avait dit qu’elle ne peut pas compétir parce qu’elle avait un dossier en cours. Elle avait une demande d’ouverture qui était en cours et qui n’était pas clôturée. C’était deux ans avant. J’imagine qu’elle a pensé que ce dossier était clos alors que directeur a dit que le dossier n’était pas clos. Sa demande a été sortie de la compétition. Et cette année, elle n’était pas la seule à qui on a fait ça. Je travaille là-bas. Elle était hors de la compétition. Alors, on a compéti et je suis sortie en tête. On a commencé à traiter. Quand elle a été mise au courant, elle est venue dire qu’on a l’écartée de la compétition à mon profit parce que je travaillais au ministère de la Santé. Elle a fait un recours contre l’Etat du Sénégal. D’abord, il y a eu un premier référé pour annuler la décision du directeur et le référé n’a pas abouti. Le référé dit «qu’il n’y a pas lieu de suspendre l’étude des dossiers». L’étude des dossiers a donc suivi son cours. J’ai eu un avis favorable. J’ai cherché un local. J’ai commencé à payer. Mon arrêté est sorti. La procédure qui devait suivre, c’est d’aller s’inscrire à l’Ordre national des pharmaciens du Sénégal. Quand j’ai eu mon arrêté avec l’ensemble des décisions qu’il fallait, j’ai déposé une demande d’inscription à l’Ordre. Et à ce stade, elle (Dr Colette Guéye, Ndlr) a été informée à mon avis et est allée déposer le recours qu’elle avait fait contre l’Etat du Sénégal qui avait dit qu’il y a annulation de la décision du directeur. Mais entretemps, mon arrêté est sorti. Est-ce qu’on va revenir en arrière ? Il n’y a pas d’antériorité dans la loi. Elle s’applique le jour où elle a été prise.
L’Ordre national des pharmaciens du Sénégal a dit : « il faut qu’on fasse attention. Il y’a l’arrêt de la Cour suprême. Je ne peux pas donner votre inscription toute de suite ». Les choses ont suivi leur cours. A un moment donné, j’ai fait une autre requête et ils ont dit niet. Je me suis approchée d’un conseiller pour voir ce qu’il y a lieu de faire parce que je ne peux pas déposer un dossier complet pour une inscription et on me refuse cette inscription. Chemin faisant, on m’a conseillé de faire un recours contre l’Ordre parce que là aussi, il y a abus de pouvoir me concernant. J’ai fait ce recours contre l’Ordre. Ça a pris son cours. On a pris presque un an. A un moment donné, on m’a demandé de retirer le recours que j’avais fait parce que j’ai insisté pour mon inscription. On m’a dit : «vous ne pouvez pas porter plainte contre nous et ensuite nous demander de vous inscrire. Si aujourd’hui, vous retirez ce recours, on réétudie votre dossier ». J’ai donc retiré le recours. Mon dossier a été étudié et j’ai mon inscription à l’Ordre. J’ai donc aujourd’hui tous les papiers qui me permettent d’exercer la pharmacie légalement parce que le seul papier qui bloquait, c’est l’inscription parce que les textes disent que «nul ne peut exercer s’il n’est inscrit régulièrement à l’Ordre». Aujourd’hui, j’ai mon inscription, mon arrêté d’ouverture, ma lettre d’approvisionnement et je travaille correctement. La Cour suprême m’avait déclarée déchue à propos de mon recours contre l’Ordre juste parce que le recours n’a pas été déposé dans les délais. Il y a eu tellement d’amalgames dans cette affaire. Je suis dans toute la légalité d’ouvrir mon officine de pharmacie. C’est juste de l’acharnement. Il y a eu plusieurs lettres antérieures», a déclaré Mme Diop.
FRANCE-AFRIQUE : AVEC MACRON, TOUT CHANGE POUR QUE RIEN NE CHANGE
Dans une interview accordée à «Jeune Afrique», Emmanuel Macron a dévoilé les grandes lignes de sa vision des relations avec l'Afrique. Au prix de quelques arrangements avec la réalité, et tout en confortant certains régimes en place
Libération |
Maria Malagardis |
Publication 26/11/2020
Dans une interview accordée vendredi à l'hebdomadaire «Jeune Afrique», Emmanuel Macron a dévoilé les grandes lignes de sa vision des relations avec l'Afrique. Au prix de quelques arrangements avec la réalité, et tout en confortant certains régimes en place, provoquant dans la foulée la colère sur les réseaux sociaux.
«Tout change pour que rien ne change», soupirait le prince de Salina avec nostalgie dans une scène culte du film le Guépard. Soixante ans plus tard, la même réflexion doit-elle s’appliquer aux relations entre la France et l’Afrique, telles qu’elles se dessinent dans la longue interview accordée par Emmanuel Macron et publiée vendredi dans l’hebdomadaire Jeune Afrique ?
Reconnaissons à Macron la volonté affichée de s’investir en Afrique, en soulignant régulièrement l’importance de ce continent pour la France et l’Europe. Bien sûr, cette valorisation, cet attachement quasi émotionnel au continent africain est en réalité une vieille tradition française, à laquelle se soumettent même ceux qu’on n’attendait pas. A priori plus proche de la Corrèze que du Zambèze, François Hollande, alors président, n’avait-il pas déclaré le 4 février 2013 que la reconquête de la ville malienne de Tombouctou sur les forces djihadistes était «le plus beau jour de [sa] vie» ?
Emmanuel Macron, lui, n’hésite pas à parler d'«histoire d’amour», tout en réclamant constamment le divorce, avec les habitudes et le poids du passé. Pas si facile. Et puisque le président français s’est parfois voulu «le maître des horloges», commençons par remettre d’emblée quelques pendules à l’heure.
«Tabous»
Evoquant dans cette interview les «mesures inédites» et «les tabous» qu’il aurait levés, Macron mentionne la restitution des œuvres d’art africaines aux pays spoliés pendant la colonisation, et surtout la fin du franc CFA, qui lie un grand nombre d’anciennes colonies au Trésor français.
Or la restitution des œuvres d’art, plutôt limitée dans l’immédiat, résultant parfois bien plus d’initiatives privées que de fonds publics, suscite encore une certaine grogne dans les pays concernés comme le Bénin. Quant à la fin du franc CFA, annoncée en grande pompe à Abidjan (Côte-d’Ivoire) en décembre 2019, on l’attend toujours. Et le sommet des pays d’Afrique de l’Ouest à Niamey, au Niger, en septembre a surtout jugé qu’il était urgent d’attendre. On est donc loin de la «fin d’un marqueur très symbolique qui alimentait beaucoup de fantasmes et de critiques», revendiquée par le Président dans Jeune Afrique. Le processus est peut-être amorcé, il n’aurait pas été inutile de rappeler qu’il doit encore surmonter beaucoup d’obstacles et de réticences.
SenePlus publie ci-dessous, les nominations prononcées au Conseil des ministres du 25 novembre 2020.
"Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Docteur Momar TALLA SECK, Chercheur, matricule de solde n°608 289/K, précédemment Directeur du Laboratoire national de l’Elevage et de Recherches vétérinaires (LNERV) est nommé Directeur général de l’Institut sénégalais de Recherches agricoles (ISRA) en remplacement du Docteur Alioune FALL admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Madame Mbossé NDIAYE GUEYE, Enseignante-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, matricule de solde n° 605 670/L, est nommée Directeur de l’Institut supérieur d’Enseignement professionnel (ISEP) de Diamniadio, en remplacement du professeur Oumar NIANG appelé à d’autres fonctions."
MACKY DEMANDE UN RAPPORT SUR LA SITUATION DES MARCHÉS DU PAYS
Le président a instruit le ministre des Finances de lui faire parvenir des propositions innovantes, visant la construction rapide de nouveaux marchés « aérés », « sécurisés » dans les chefs-lieux de région - COMMUNIQUÉ DU CONSEIL DES MINISTRES
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Conseil des ministres du 25 novembre 2020.
"Le Président de la République, son Excellence Macky SALL a présidé le conseil des ministres ce Mercredi 25 Novembre 2020 au Palais de la République.
A l’entame de sa communication, le Président de la République abordant la communication gouvernementale a félicité le Porte-Parole et les Ministres du Gouvernement pour leurs éclairages et prestations de qualité lors de la première édition de l’exercice d’information des populations : « le Gouvernement face à la Presse ».
Sur le rapport de la mission d’information parlementaire relative à la gestion des inondations, le Président de la République remercie et félicite l’Assemblée nationale, son Président, l’Honorable Moustapha Niasse, les Députés et membres de la Mission d’information parlementaire, suite à la réception de leur rapport le 19 novembre 2020.
A ce propos, le Chef de l’Etat demande au Gouvernement d’examiner avec attention et diligence les pertinentes recommandations de la représentation parlementaire, en vue de consolider les acquis et les réalisations notables du Programme décennal de lutte contre les inondations (2012 - 2022) dont le taux d’exécution financière, à ce jour, est de 66, 07 %, soit 506.714.000.000 FCFA dépensés sur 766 milliards FCFA.
Il invite, dans la même dynamique, le Gouvernement à veiller à l’interdiction systématique des constructions dans les zones non aedificandi. Il demande également au Gouvernement de poursuivre le programme d’extension des réseaux d’assainissement (eaux usées/eaux pluviales) sur l’ensemble du territoire.
Le Président de la République demande, dans ce contexte, au Ministre des Finances et du Budget et au Ministre des Collectivités territoriales, du Développement et de l’Aménagement des Territoires de veiller à la mobilisation effective du financement d’amorçage (de 15 milliards FCFA), nécessaire au lancement des travaux de la phase d’urgence, dans la zone de Keur Massar, du Projet de Gestion des Eaux pluviales et d’Adaptation au changement climatique (PROGEP 2) ; projet de seconde génération dont la requête de financement global s’élève à 344 millions de dollars US.
Le Chef de l’Etat demande, par ailleurs, au Ministre de l’Intérieur de lui faire parvenir l’évaluation exhaustive du Plan ORSEC (déclenché le 05 septembre 2020).
Abordant la question liée à la mise en œuvre du programme de sécurisation et de modernisation des marchés, le Président de la République exprime, au nom de la Nation, sa compassion et manifeste davantage le soutien de l’Etat aux sinistrés des incendies des marchés Ocas de Touba et du marché de Mbacké.
Le Chef de l’Etat demande au Ministre de l’Intérieur, à travers la Direction de la Protection civile et les Gouverneurs de région, de finaliser, dans les quinze jours, en relation avec les maires, un Rapport national sur la situation des marchés sur le plan sécuritaire (sécurité incendie, sécurité des installations électriques etc…).
Le Président de la République demande au Ministre du Commerce, en relation avec les Ministres en charge des Finances, de l’Economie et de la Transformation du secteur informel, de lui faire parvenir des propositions innovantes, visant la construction rapide de nouveaux marchés « aérés », « sécurisés » respectant toutes les normes en terme de construction, dans les chefs-lieux de région.
Dans cette perspective la Caisse de Dépôts et Consignations fera des propositions dans le cadre d’un Partenariat Public Privé.
Le Chef de l’Etat demande, enfin, au Ministre en charge du Commerce et au Ministre en charge de l’Economie de veiller, avec la SOGIP et le secteur privé national, à l’entrée effective en exploitation du Marché d’Intérêt national et de la Gare des Gros porteurs de Diamniadio.
Poursuivant sa communication, le Président de la République a informé le Conseil qu’il présidera, demain Jeudi 26 Novembre au CICAD, la 2 ème édition du Forum du Numérique et la remise du Grand Prix du Chef de l’Etat pour l’Innovation Numérique.
Il a à ce propos indiqué au Gouvernement l’impératif de faire du SENEGAL NUMERIQUE en 2025, une réalité au cœur de toutes les activités académiques, économiques, sociales et culturelle.
Le Chef de l’Etat exhorte ainsi le Gouvernement, les structures de l’Etat impliqués (ARTP, ADIE, les directions et services informatiques des ministères), les opérateurs de télécommunications et acteurs privés du secteur à travailler ensemble pour asseoir, en permanence et dans la qualité, l’aménagement numérique optimal du territoire.
Le Président de la République invite également les ministres à engager, chacun en ce qui le concerne, l’exécution d’un plan de transformation digitale de leurs administrations afin d’accentuer la célérité, l’efficacité, la transparence et la performance des services publics.
Il a à ce sujet demandé, en particulier, au Ministre des Finances et du Budget d’assurer, en priorité, la convergence intégrale des systèmes informatiques des régies financières (Impôts, Douanes, Trésor) ainsi que la dématérialisation générale du cadastre et du livre foncier.
Sur le climat social, la gestion et le suivi des affaires intérieures, le Chef de l’Etat abordant la problématique de la maladie des gens de mer qui touche certains pêcheurs demande au Ministre de la Santé et de l’Action sociale, au Ministre de l’Environnement et du Développement Durable de faire un suivi rapproché de ce phénomène en vue d’en déterminer les causes.
Il demande également au Ministre de l’Environnement et du Développement durable de veiller avec le Ministre des Forces Armées, le Ministre des pêches et de l’Economie maritime et la HASSMAR, à la surveillance renforcée des risques de pollution des eaux sur notre espace maritime.
Abordant la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, célébrée ce 25 Novembre 2020, le Chef de l’Etat réaffirme son engagement et son soutien à cette lutte et appelle à la mobilisation de toute la communauté nationale et internationale pour éradiquer ce fléau.
Au titre de la coopération et des partenariats, le Chef de l’Etat demande au Ministre du Pétrole et des énergies de diligenter le projet d’électrification par voie solaire de 300 villages, exécuté par la compagnie allemande GAUFF.
Le Chef de l’Etat a terminé sa communication sur son agenda diplomatique.
Au titre des Communications, Le Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République a fait le point sur le suivi des directives présidentielles ;
- Le Ministre des Finances et Budget a fait une communication sur la mobilisation du Fonds Force COVID et sur l’exécution budgétaire ;
- Le Ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur a fait une communication sur la situation internationale ;
-Le Ministre de la Santé et de l’Action sociale a fait une communication sur la concertation nationale axée sur le rôle et la place des personnes âgées dans le développement économique et social du Sénégal ;
- Le Ministre de l’Agriculture et de l’équipement rural a fait une communication sur la campagne agricole 2020-2021 ;
-Le Ministre du Commerce et des PME a fait une communication sur le « mois du consommer local » ;
-Le Ministre auprès du Président de la République en charge du suivi du Plan Sénégal Emergeant a fait le point sur les projets phares du PSE.
Au titre des textes législatifs et réglementaires, le Conseil a examiné et adopté :
-Le projet de loi autorisant le Président de la République à ratifier l’accord relatif aux services aériens entre la République du Sénégal et le Royaume d’Arabie Saoudite signé à Djeddah, le 22 Juillet 2019 ;
-Le projet de décret portant érection du Centre national d’Oncologie de Diamniadio (CNOD) en Etablissement public de Santé (EPS) de niveau 3 ;
-Le projet de décret portant création d’un Etablissement public de Santé (EPS) de niveau 3 à Touba ;
-Le projet de décret portant création d’un Etablissement public de Santé (EPS) de niveau 2 à Kaffrine ;
-Le projet de décret portant création d’un Etablissement public de Santé (EPS) de niveau 2 à Sédhiou ;
-Le projet de décret portant création d’un Etablissement public de Santé (EPS) de niveau 2 à Kédougou.
Au titre des mesures individuelles, le Président de la République a pris les décisions suivantes :
Docteur Momar TALLA SECK, Chercheur, matricule de solde n°608 289/K, précédemment Directeur du Laboratoire national de l’Elevage et de Recherches vétérinaires (LNERV) est nommé Directeur général de l’Institut sénégalais de Recherches agricoles (ISRA) en remplacement du Docteur Alioune FALL admis à faire valoir ses droits à une pension de retraite ;
Madame Mbossé NDIAYE GUEYE, Enseignante-chercheur à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis, matricule de solde n° 605 670/L, est nommée Directeur de l’Institut supérieur d’Enseignement professionnel (ISEP) de Diamniadio, en remplacement du professeur Oumar NIANG appelé à d’autres fonctions."
BONNE ENTRÉE EN MATIÈRE DES LIONS, VAINQUEURS (92-54) DU KENYA
L’équipe nationale de basket-ball du Sénégal a largement battu (92-54) celle du Kenya, en match comptant pour la première journée du tournoi qualificatif de l’Afrobasket 2021, qui se déroule au Rwanda.
Dakar, 25 nov (APS) - L’équipe nationale de basket-ball du Sénégal a largement battu (92-54) celle du Kenya, en match comptant pour la première journée du tournoi qualificatif de l’Afrobasket 2021, qui se déroule au Rwanda.
A la mi-temps, l’avantage était de 14 points pour les Lions (47-33).
Logé dans le groupe B, le Sénégal va en découdre jeudi avec le Mozambique, avant de terminer par l’Angola, vendredi.
Les trois meilleures équipes des cinq groupes se qualifieront automatiquement pour l’Afrobasket 2021 qui se déroulera au Rwanda.
VIDEO
AU SENEGAL, LE FLEAU DE L'EXCISION PERSISTE MALGRE L'INTERDICTION
Alors que l’excision y est interdite depuis une vingtaine d'années, plus d’une fillette sur 10 subit cette violence au Sénégal, selon une agence nationale de la statistique.
Alors que l’excision y est interdite depuis une vingtaine d'années, plus d’une fillette sur 10 subit cette violence au Sénégal, selon une agence nationale de la statistique. Dans le milieu rural, les parents continuent cette pratique en cachette et les associations peinent à changer les mentalités. Reportage.
À 500 km de Dakar, à Tambacounda, de nombreuses familles font subir l’excision à leurs fillettes au nom de la tradition. À l’image de Ma Awa Maiga, 17 ans : "Cela me fait toujours mal de penser à ce que j’ai subi. Cela me traumatise toujours, j’ai souvent des douleurs et cela m’empêche d’aller à l’école."
Alors que les militants anti-excision tentent de convaincre les parents de la brutalité de la pratique, leurs arguments peinent à être entendus, surtout en milieu rural.
La pratique est en pleine croissance, malgré une loi l’interdisant depuis plus de 20 ans. Selon le ministère de la Femme, à Dakar, très peu d’arrestations ont lieu dans son cadre.
par l'éditorialiste de seneplus, serigne saliou guèye
IDY/MACKY, TRAGIQUE POKER MENTEUR
EXCLUSIF SENEPLUS - On s’enlace d’une main tout en maintenant le couteau tueur enserré dans l’autre. Et à la moindre occasion rêvée, Brutus entre en action. Leur alliance est impossible puisque tout les oppose
Serigne Saliou Guèye de SenePlus |
Publication 25/11/2020
Depuis qu’il a rejoint le gouvernement, Idrissa Seck et les siens ne cessent de hâbler sur ses retrouvailles avec son bienfaiteur. Aujourd’hui, il n’a aucune vergogne et aucune gêne pour adorer celui qu’il abhorrait dans un passé récent. Pour justifier son reniement, il se contorsionne laborieusement dans des équivocités discursives sans convaincre une seule fois son auditoire. Dans plusieurs sorties médiatiques, il avait déclaré qu’il ne serait plus conditionné par un décret mais par les suffrages. Ce qui veut dire qu’aucun président de la République ne l’assujettirait plus en le nommant par voie décrétale. Mais voilà le nouveau président caméléonesque du CESE qui se lance dans des explications tortueuses pour nuancer ses propos en ouvrant un interstice qui laisse place à la volonté divine dans toute prise de décision. Mais puisque nous vivons à l’ère de la VAR, tout propos peut être passé à la loupe du fact-checking. Malheureusement pour lui, ses propos ne souffrent d’aucune ambiguïté. Il a déclaré sans circonlocutions dans une de ses sorties que pour ce qui reste de sa vie politique, un décret ne conditionnera plus son destin. Pour donner des gages d’amitié sincère lors de son installation à son nouveau mentor, Idy, avec ses pantalonnades fadasses et bouffonneries malséantes, plonge son assistance dans l’hilarité générale en soutenant que lui et Macky sont la fusion du pain et du lait. On est en pleine tragi-comédie.
Si Idy sent le besoin de pondre au forceps tout ce tintamarre explicatif, c’est parce que ses discours et postures passés invalident sa présente imposture. « Au secours Djibo Ka ! Le virus de la tortuosité dont vous accusait un certain Idrissa Seck l’a mortellement infecté à son tour. » La pandémie de la Pochevide-20, pardon de la Covid-19 est devenue son prétexte de prédilection pour s’adonner à tous les reniements et ignominies. Aujourd’hui, les invectives furibondes, les vannes insultantes et les lazzis incisifs sous-tendus par son rictus sardonique ont fait place aux embrassades chaleureuses, aux bisounours tendres. On s’enlace d’une main tout en maintenant le couteau tueur enserré dans l’autre. Et à la moindre occasion rêvée, Brutus entre en action.
Par conséquent, il est évident que ces épousailles morganatiques dont les accordailles démarchées depuis plus de 15 mois dans l’ombre et célébrées publiquement sont celles de la carpe et du lapin. Leur alliance est impossible puisque tout les oppose. Macky Sall, en attente d’interview dans les locaux de Walf le 12 décembre 2011, a laissé échapper en off que «le jaloux président de Rewmi ne connaitra jamais le bonheur d’être président du pays».
Il est de notoriété publique que jamais Idy n’a supporté que cet ancien président de la Cellule initiatives et stratégies (CIS) et dont il était le patron en tant que numéro 2 du PDS après Abdoulaye Wade devienne président du Sénégal alors que lui, président de Rewmi, est né pour être président du Sénégal. Aux premières heures de l’alternance, l’alors directeur du président Wade reprochait avec morgue à un certain Macky Sall de manquer d’ambition quand ce dernier s’était pointé à son bureau sur recommandation du président Wade pour lui demander un poste, fût-il celui de directeur adjoint. Ce Macky Sall qui a gravi les échelons du gouvernement jusqu’à la Primature au moment où Idy en était défenestrée a été le maitre d’œuvre de sa mise en accusation à propos du scandale des chantiers de Thiès. Idrissa Seck en a toujours voulu à son successeur à la Primature qu’il a accusé d’avoir voulu prononcer son oraison funèbre en exposant sa mise en accusation devant toutes les représentations diplomatiques le 26 juillet 2004, soit trois jours après son embastillement.
Ce réquisitoire livré par-devers les ambassadeurs accrédités au Sénégal est un moyen pour décrédibiliser à jamais celui qui dans ses rêves les plus fous a voulu prématurément être calife à la place du calife. A cet instant empreint de gravité, il fallait que Macky Sall présentât aux yeux du monde entier ce nain politique trop ambitieux comme un vulgaire détourneur de milliards avant de l’expédier à Rebeuss. Et pour sortir de cet enfer de Rebeuss, Idy a montré encore une facette hideuse de sa personne. Il est de notoriété publique que le fameux protocole de Rebeuss paraphé nuitamment a élargi Ndamal Kadior.
Il est avéré que l’actuel président du CESE entretient des rapports troubles avec l’argent public. Après les 44 milliards non encore élucidés des chantiers de Thiès à cause d’un non-lieu politique qui a mis un terme à l’action judiciaire, Idy n’a pas hésité à déclarer le 29 octobre 2006 à l’émission Grand Jury de la RFM qu’il a fait profit avec les fonds politiques. «Je ne me suis pas enrichi à la faveur du pouvoir. Les seules ressources que mon passage au pouvoir a mises à ma disposition et qui renforcent mes moyens d’intervention politique et sociale, ce sont les fonds politiques que le président de la République lui-même m’a alloués de façon discrétionnaire », a-t-il soutenu au micro de Mamadou Ibra Kane. Terrible aveu d’enrichissement sans cause avec nos deniers nationaux sous le pseudo-prétexte qu’il s’agit de fonds dont l’utilisation n’est assujettie à aucun contrôle.
Dans ce poker menteur où les agendas politiques diffèrent radicalement, chacun cherche à duper son alter ego. Mais le principal perdant dans ce jeu de dupes, c’est le nouveau président du CESE. Son image fluctuante qui se déforme sous le miroir de ses intérêts a fini par répugner les Sénégalais qui ne parviennent pas à le situer. S’il a rejoint les prairies fertiles de la mouvance présidentielle pour bénéficier d’un salaire consistant et de fonds politiques (encore les fonds politiques) d’une institution superfétatoire qui ne sert qu’à caser des retraités désargentés ou des va-nu-pieds qui végètent dans une impécuniosité ambiante, s’il a renié ses convictions d’antan pour disposer de ministères qui serviront de vache laitière à un Rewmi exsangue, le retour de bâton risque d’être mortel. De son parti politique, il n’existe plus qu’une carcasse désincarnée dont les os qui le tiennent encore brinquebalent avant de se désagréger.
Macky Sall a réussi son projet politique : montrer aux Sénégalais que celui qui a été deuxième à la présidentielle de 2019 n’est pas un homme chevillé au respect de la parole donnée. En contraignant son nouveau rallié à venir à Canossa pour passer sous les fourches caudines d’une kyrielle de rétractations verbales et de reniements de principes, il offre un enterrement politique de première classe à Idy qui se glorifie de rester toujours en vie nonobstant les pelletées de sable qui veulent l’ensevelir. Mais cette fois-ci, c’est une odyssée sans retour.
La légende du football argentin et du sport mondial, est décédée ce mercredi à l’âge de 60 ans, victime d'une crise cardiaque. Plus qu'une idole, l'emblématique numéro 10, champion du monde en 1986, était un mythe
Diego Maradona, génie du ballon rond décédé mercredi, a payé cher sa gloire en sombrant dans la drogue et l'alcool, mais cette icône du football, l'égal d'un dieu en Argentine, avait toujours su rebondir.
En dépit de ses excès en tous genres, Diego Armando Maradona, né à Buenos Aires et qui venait de fêter ses 60 ans, restera à jamais le "diez", le numéro dix, capable de marquer les plus beaux buts de l'histoire, à l'instar du roi Pelé, finalement son seul rival.
Ange ou démon? La polémique n'a jamais cessé. "Rebelle. Héros. Arnaqueur. Dieu": dans son documentaire "Diego Maradona", présenté hors compétition au festival de Cannes en mai 2019, le Britannique Asif Kapadia raconte les années tumultueuses de l'Argentin à Naples, qui lui ont apporté ses plus grandes joies et ont fini par le broyer.
Issu des quartiers pauvres de Buenos Aires, le "Pibe de oro" ("gamin en or") est tombé dans le chaudron de la Bombonera, le stade du club Boca Juniors, quand il était petit.
Dribbleur hors pair capable de mystifier les défenses, Maradona restera le symbole et capitaine incontesté de l'Argentine. Sous les couleurs de l'équipe nationale pendant 17 ans (1977-1994), le légendaire numéro 10 a marqué 50 buts en 115 matches et offert à son pays la deuxième Coupe du monde de son histoire en 1986.
- "La main de Dieu" -
Parmi les milliers de photos accompagnant la gloire puis la déchéance de Maradona, deux images résument sa vie. La première remonte justement à 1986, un soir de finale de Coupe du Monde, dans le mythique stade Aztèque de Mexico, où le joueur de 1,65 m n'est qu'un immense sourire brandissant le trophée mondial. Il est au sommet de son art.
Son but inscrit de la main contre les Anglais en quarts de finale a fait hurler de joie tout un peuple qui a accepté l'explication improvisée et géniale de Maradona: "la main de Dieu".
Mais les fans de football retiendront surtout son deuxième but contre ces mêmes Anglais, lui qui a passé en revue toute la défense avant de tromper le gardien, un chef-d'oeuvre d'intuition et de talent pur.
Beaucoup moins glorieux, le second cliché date du 26 avril 1991. Hirsute, bouffi, mal rasé, l'oeil éteint, Maradona sort de son domicile de Buenos Aires entouré de deux policiers venus l'arrêter pour détention et consommation de cocaïne.
C'est le début de la déchéance, des déclarations tapageuses, des outrances de tous ordres, des retours au premier plan soigneusement orchestrés par un entourage de requins. Les cures de désintoxication vont désormais alterner avec les rechutes.
Après avoir goûté à la drogue dans le barrio Chino de Barcelone, où il a joué deux saisons (1982-1984), son accoutumance n'a pas faibli pendant ses années de gloire à Naples (1984-1991), club où il est adulé pour lui avoir fait gagner les deux seuls titres de champion d'Italie de son histoire, en 1987 et 1990.
Mais Maradona a payé cher cette célébrité qu'il n'a jamais su gérer. Sali par les scandales, sous le coup d'une suspension de deux ans pour un nouveau contrôle positif en 1994, il quitte officiellement le monde du football, à 37 ans, le jour de son anniversaire.
- Crises à répétition -
Loin des stades, la déchéance va s'accélérer. En 2000, il est hospitalisé à Punta del Este, célèbre station balnéaire d'Uruguay, pour une crise cardiaque liée à la drogue.
Il s'en sort et part à Cuba en cure de désintoxication. Quatre ans d'allers et retours entre l'Argentine et sa seconde patrie ne réussiront pas à le guérir durablement de sa dépendance à la cocaïne. En 2004, il frôle la mort après un accident cardiovasculaire à l'issue duquel il repart à La Havane.
L'année suivante, il subit à Bogota une opération chirurgicale destinée à réduire la capacité d'absorption de son estomac pour lutter contre l'obésité, ce qui lui permet de perdre près de 50 kilos.
L'Argentine veut à nouveau y croire. Fin 2005, charmeur et en forme, il bat des records d'audience avec son émission télévisée "La nuit du 10" où il invite notamment son grand rival Pelé. Pourtant, Diego se met à boire, grossit, fume et rechute dans une crise hépathique qui le ramène à l'hôpital en 2007.
Une fois encore, il s'en sort et reprend du service. Nommé sélectionneur de l'équipe d'Argentine en 2008, il est écarté deux ans plus tard pour mauvais résultats. Par la suite, il entraînera deux clubs émiratis avant de s'engager en tant que président du club bélarusse du Dinamo Brest (D1) en 2018.
La même année, il devient entraîneur des Dorados de Sinaloa (D2 mexicaine) avant d'en claquer la porte avec fracas huit mois plus tard à cause d'un pénalty non sifflé pour son club. Maradona dans toute sa splendeur...
THIAROYE, LA POUDRIÈRE
Les habitants sont pris au piège par des pollutions de l’air, du sol, des eaux de mer. À cela s’ajoutent les fuites d’hydrocarbures des pipelines de la Société africaine de raffinage (Sar), une véritable bombe écologique
Les habitants de Thiaroye sont pris au piège par des pollutions de l’air, du sol, des eaux de mer. Ces pollutions résultent des activités industrielles, des rejets des produits toxiques qui échappent des trains. À cela s’ajoutent les fuites d’hydrocarbures des pipelines de la Société africaine de raffinage (Sar). Dans ce reportage, les habitants ont reconnu qu’ils sont assis sur une bombe écologique.
Le tragique destin des quartiers en bordure de mer
Il devait faire bon vivre dans les quartiers de Thiaroye qui sont sous l’emprise de la brise marine. Tel n’est, cependant, pas le cas. Ces quartiers, situés au bord de la mer, sont le siège de toutes sortes de pollutions, sources de maladies, lesquelles ont poussé certains à vendre leur villa pour aller habiter ailleurs.
Les abords de l’imposant bâtiment de Royal céramique ne grouille pas. Les boutiques, les ateliers de réparation des réfrigérateurs et des cantines ont baissé leur rideau. Le coin ne s’est pas encore réveillé, ce dimanche 22 novembre 2020, à 9 heures, à part les charretiers couchés sur des sacs à moins de 10 mètres des rails, dans le quartier usine de Thiaroye Sur Mer. Ici, tous les jours, les charretiers côtoient la mort. « À la veille de la Tabaski, le train a sectionné les jambes et les bras d’un charretier du nom de Kara », rapporte Adama Thioune qui vit à Thiaroye Usine, depuis une trentaine d’années. L’échange réveille en lui des flots d’incidents qui auraient viré à la catastrophe, dans cette zone habitée amis coincée entre les usines, les rails et la mer. Lui, comme d’autres habitants de Thiaroye, est habitué à voir des images des sapeurs-pompiers qui débarquent sans crier gare et qui délimitent un périmètre de sécurité pour une décontamination. « Il n’y a pas longtemps, cette voie a été fermée à la circulation pour une opération de décontamination aux abords des rails. Un train avait déraillé et déversé des produits toxiques », raconte Abdoulaye Guèye. Le bout de cette grande artère est un cul de sac formé par des usines de fabrication de boisson, de la verrerie, des dépôts, entrepôts, les Câbleries du Sénégal, des unités de transformation de poisson. Dans ce coin, on s’accommode de la dégradation du cadre de vie. Peu de personnes n’élèvent la voix contre la concentration des usines. « Nous demandons aux usines de faire encore plus d’efforts dans la dépollution, dans la décontamination du sol. Il y a un travail qui se fait », nous souffle le chef de quartier de Thiaroye Usine, Abdoulaye Guèye.
En contrebas des rails, derrière la maison du chef de quartier, des carcasses de véhicule, des moteurs, des cadrans forment des monts de ferraille sur un sol couvert d’huile noire. Entre des épaves, sous un hangar, deux teinturiers étalent les pagnes, les eaux violettes qui coulent sur une petite rigole se jettent dans une zone basse envahie par des plantes aquatiques. « La chance de Thiaroye, c’est la mer. Pourtant, durant l’hivernage, il est impossible de circuler, les routes étant entrecoupées », s’indigne un fonctionnaire à la retraite sous le couvert de l’anonymat.
Les belles cités de Thiaroye sur Mer, Thiaroye Azur ont perdu leur lustre au fil des décennies. Le sol est devenu le lit de toutes les pollutions. Le mal est plus profond et a atteint le Maastrichtien c’est-à-dire, la nappe riche en eau. « La Sones a cessé de faire des prélèvements sur la nappe de Thiaroye à cause des pollutions », rapporte le Professeur Seydou Niang, du laboratoire des eaux usées de l’Ifan.
Au Sud de Thiayoye, au bord de la route nationale, se trouve l’usine Senchim. Elle est isolée comme des bâtiments en construction. À partir de l’extérieur, on aperçoit les toitures rouillées des hangars. Les unités ne tournent plus du moins pas en plein régime. Cet arrêt n’efface pas les séquelles. À l’entrée du quartier Famara Ibrahima Sagna, un chef de famille, revenu du sport, prend de l’air, sur son perron. Il est témoin de plusieurs activités de mobilisation des populations contre les usines. Il pointe sa main sur une belle villa. « La maison là-bas appartenait à l’ancien Directeur des ressources humaines de la Poste. Il l’a vendue pour aller habiter ailleurs afin d’épargner sa famille du drame silencieux », avance Serigne Dieng. Au fur et à mesure que nous parcourons les ruelles sinueuses et sableuses du quartier Famara Ibrahima Sagna, plus nous croisons des victimes de la pollution comme El Hadj Coumba Ngom, reconverti dans la vente de foin. Sa maison jouxte le mur de Senchim. « Mon médecin traitant a été clair avec moi. Il m’a dit qu’il ne me donnera que des calmants. Chaque 15 jours, je suis obligé d’acheter des médicaments. Je suis convaincu que beaucoup de personnes décédées dans ce quartier, ont contracté la maladie à cause de la pollution », confesse le vieux El Hadji Coumba Ngom, le cœur lourd.
Habillé d’un polo bleu, la chevelure rase, le jeune Matar Nguer qui nous a rejoints confirme les complaintes du vieux Ngom. Lui et des jeunes du quartier ont été sur le front pour la délocalisation de cette usine depuis des décennies. Le site a changé plusieurs fois de nom sans qu’il ne cesse d’émettre des particules nuisibles à la santé humaine et à l’environnement. « Ma maman a les tiroirs de sa coiffeuse remplis de médicaments. Tout le monde souffre de maladies pulmonaires, à Thiaroye. Plus vous prenez de l’âge, plus ces pathologies se révèlent », constate Matar Nguer.
Des maisons sur les pipelines de la Sar
La maison de Assane Diop est à la frontière entre la cité Famara Ibrahima Sagna bien aménagée et le village de traditionnel de Thiaroye. Les deux zones d’habitations sont séparées par les rails. Cette zone est parcourue par des pipelines de la Société africaine de raffinage (Sar). Les déraillements des trains sont réguliers dans cette zone où sont enfouies les conduites d’hydrocarbures. « Il y a quelques semaines, de l’acide a été déversée sur les rails. Tous ceux qui vivaient à proximité étaient délogés. Des produits chimiques échappent des wagons du train et polluent la zone. À cela, nous pouvons ajouter des maisons construites sur les conduites de la Sar. Il y a des habitants qui perforent les conduites pour chiffonner du carburant. Le jour où ça va exploser, il y aura une catastrophe. On dit que Thiaroye est assis sur une bombe, ce n’est pas exagéré », semble se résigner Assane Diop qui a servi dans le domaine maritime pendant des années avant de prendre sa retraite. Aujourd’hui, il regrette d’être contraint de passer sa vie en sursis dans cette cité polluée. « Lorsque j’achetais cette parcelle, on m’avait dit que les rails seront délocalisés », raconte-t-il. Plus de trente ans après, les trains continuent de passer laissant sur son itinéraire des produits dangereux. Mais dans ce quartier, le temps de la résignation est révolu. La lutte pour la survie a donné naissance à une floraison d’associations et un collectif qui se battent pour sauver ce qui peut l’être avant qu’une catastrophe ne se produise.