70% DES CONFLITS SONT D’ORIGINES FONCIERES DANS CERTAINS TRIBUNAUX
L’ouverture du Forum national sur le foncier, organisé par le Comité de Pilotage de la Plateforme Nationale sur la Gouvernance Foncière au Sénégal, s’est tenue hier, mardi 18 mai.

L’ouverture du Forum national sur le foncier, organisé par le Comité de Pilotage de la Plateforme Nationale sur la Gouvernance Foncière au Sénégal, s’est tenue hier, mardi 18 mai. Ce forum se déroulera pendant deux jours (du 18 au 19 mai), en virtuelle, sur le Thème : «Gouvernance foncière au Sénégal, des Directives volontaires à l’Observatoire national sur le foncier : une trajectoire de dialogue à consolider». Une rencontre annuelle des acteurs au Sénégal pour échanger sur les enjeux et problématiques du foncier. S’exprimant lors de ce forum, notamment sur l’enjeu de la terre, le Directeur exécutif d’Initiative Prospective Agricole et Rural (IPAR), a relevé que dans certains tribunaux, 70% des conflits sont d’origines foncières.
«Le premier élément est que le foncier sénégalais n’augmente jamais, alors que la population sénégalaise augmente. Dans certains tribunaux, on dépasse les 70% des conflits d’origine foncières. Et la question aujourd’hui, c’est comment mettre des mécanismes qui soient inclusifs.» C’est le Directeur exécutif d’Initiative Prospective Agricole et Rural (IPAR), Cheikh Oumar Ba qui attire ainsi l’attention sur les enjeux et la nécessité d’une gestion et gouvernance foncière inclusive et participative.
S’exprimant hier, mardi 18 mai 2021, à l’ouverture du Forum national (de deux jours) sur le foncière, organisé par le Comité de Pilotage de la Plateforme Nationale sur la Gouvernance Foncière au Sénégal, Cheikh Oumar Ba précisera : «Quand on parle de Directives volontaires, c’est des principes de bonne gouvernance foncière. En seconde lieu, nous avons aujourd’hui des défis parmi les cinq (5) préoccupations de l’agriculture à savoir : nourrir les sénégalais ; gérer des devises pour l’Etat ; créer des revenus ; gérer l’environnement ; créer des emplois. Pour ce faire, nous devons faire de la transparence, nous assurer que ce qu’on investit va servir le Sénégal», a expliqué M. Ba. Aux cours de ces deux jours d’échanges, l’objectif est de faire le bilan de la contribution des Directives volontaires sur la gouvernance foncière au Sénégal, de partager les résultats de terrain, et échanger sur les enjeux et défis de la gouvernance foncière. Pour sa part, le représentant du Conseil National de Concertation et Coopération des ruraux (CNCR), Babacar Diop, a déclaré que parler de foncier, c’est «parler de la communauté que nous représentons. Cet atelier va faire le point de toutes les actions qui ont été menées de concert avec les scientifiques, les gouvernants et les collectivités territoriales».
Poursuivant son propos, Babacar Diop n’a pas manqué de rappeler la «nécessité de créer un dispositif et des conditions stratégiques pour aller vers une section nationale». «Dans chaque communauté, nous avons des traditions qui ne doivent pas être occultées. Nous devons faire en sorte que les traditions, panachées avec les dispositions réglementaires, nous permettent d’aller vers des solutions consensuels», a-t-il dit.
PASSER A LA LOUPE LA MISE EN ŒUVRE DES DIRECTIVES VOLONTAIRES AU SENEGAL
Quand à la représentante de l’Agence Italienne de Coopération pour le Développement (AICD), elle a réitéré l’engagement de la Coopération Italienne toujours aux côté du gouvernement sénégalais pour la réalisation de la réforme foncière. Et elle poursuit : «l’AICD a prévu un financement d’un million de dollars (environ 500 millions FCFA) donné à la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture, ndlr) pour supporter tout le processus». Avant de préciser que l’appui n’est pas que financier, mais qu’ils sont là aussi en tant que soutien technique pour supporter et accompagner le Sénégal dans ce processus. Venu assister au forum, le Conseiller Technique du ministre de l’Agriculture et de l’Equipement rural, Tanor Dieng, interpellé sur la réalisation du Comité de Pilotage, a rappelé que «depuis l’adoption des Directives volontaires (DV), en 2012, le Sénégal s’est résolument engagé dans la mise en œuvre de ces DV. C’est la raison pour laquelle, en 2014, nous avons mis en place cette Plateforme nationale pour regrouper tout un ensemble d’acteurs».
Les objectifs visées sont : «partager les résultats et les leçons apprises sur la trajectoire de la mise en œuvre des DV au Sénégal ; réaliser des analyses thématiques en lien avec la promotion des investissements privés ; la cohabitation avec les exportations agricoles familiales et l’accès des groupes vulnérables (jeunes et femmes) au foncier ; renforcer la qualité du dialogue sur la gouvernance foncière par une actualisation de la structuration, des axes stratégiques et les rapports partenariaux de la Plateforme Nationale sur la Gouvernance Foncière». Et enfin, il y a aussi «échanger sur les perspectives de suivi-évaluation de la gouvernance foncière, en lien avec les actions portées par les partenaires techniques et financiers».