ABUSEE A 6 ANS PAR SON «OUSTAZ» ET UN VOISIN, N. DIOUF ENCORE VIOLEE PAR DEUX HOMMES
VIOL COLLECTIF SUR UNE FILLETTE DE 8 ANS

A coup sûr, N. Diouf sera traumatisée à vie par les nombreux assauts sexuels qu’elle a subis dès son bas âge. A 8 ans seulement, la fillette a déjà connu quatre hommes différents, parmi lesquels son «Oustaz» (maître coranique). Jugés, hier, ses quatre bourreaux ont tous nié les faits. Et puisque les faits ne datent pas d’aujourd’hui, le parquet qui estime qu’aucun élément objectif ne confirme le viol, a requis le doute.
Elle est née le 10 mars 2008 et a récemment soufflé ses 8 bougies. Mais il semble que ceux qui ont abusé d’elle, ou tout au moins ceux qui sont accusés d’avoir abusé d’elle, n’en ont cure de son âge. La preuve, c’est à l’âge de 6 ans qu’elle dit avoir subi, pour la première fois, les assauts sexuels de deux hommes. Il s’agit, selon la gamine, de son «Oustaz» (maître coranique) Abdou Sall dit Thierno Bocar, et d’Aliou Diop dit Bada Diop, son voisin.
Et alors qu’elle n’avait pas encore digéré ces deux cas de viol dont elle a gardé le secret, elle a aussi été abusée dernièrement par Ousmane Diagne et Nata Dièye. D’ailleurs, c’est à l’issue de ces deux derniers assauts sexuels que sa mère a découvert qu’elle n’en était pas à sa première expérience sexuelle.
Dans sa plainte déposée au commissariat de Thiaroye, comme à la barre du tribunal de Dakar, hier, la dame S. Ba explique que dans la matinée du 18 février dernier, aux environs de 7 heures, elle avait envoyé sa fille à la boutique, non loin de son domicile sis à Touba Thiaroye.
Selon elle, en cours de route, sa fille a été interpellée par le sieur Ousmane Diagne qui lui a demandé de lui acheter de la cigarette. De retour, elle a trouvé le sieur Diagne dans sa chambre, lequel en a profité, d’après les confidences de sa fille, pour abuser d’elle. En effet, c’est à la sortie de la chambre du mis en cause qu’une de leur voisine l’a aperçue. Craignant le pire, elle avait menacé la fillette de la dénoncer à sa sœur. Ce qu’elle a fait. Convaincue que sa mère allait la corriger, la fillette de 8 ans avait préféré passer la journée chez sa grand-mère.
Informée de la situation, la dame S. Ba dit s’être rendue sur les lieux pour soumettre sa fille à un interrogatoire. Mais, explique-t-elle, cette dernière ne s’est pas tout de suite confiée. Il a fallu l’intervention d’une de ses tantes pour qu’elle lâche enfin le morceau. Elle raconte que son bourreau, qui l’avait bâillonné pour assouvir sa libido, l’avait par la suite menacée de mort, si toutefois elle parlait de sa mésaventure à quiconque. Elle indiquera également que dans le passé, elle a fait l’objet de sévices sexuels de la part de son maître coranique, Thierno Bocar, de Nata Dièye et d’Aliou Diop dit Bada.
Pour le cas de Nata Dièye, elle souligne que c’est lors d’un voyage de sa mère à Ngaparou. Cette dernière l’avait en fait confiée à sa tante. Mais, indique-t-elle, lorsque sa tante allait au marché, Nata Dièye en a profité pour l’inviter dans sa chambre afin d’entretenir des rapports sexuels avec elle.
Quant à son maître coranique, dit-elle, il avait attendu l’heure de la descente pour l’envoyer acheter du lait caillé. Au retour, elle dit l’avoir trouvé dans sa chambre et c’est ainsi qu’il l’a déshabillée avant d’assouvir sa libido. Idem en ce qui concerne Aliou Diop dit Bada. En tout cas, le certificat médical parle de défloraison ancienne.
A la barre, les quatre mis en cause ont été unanimes à nier les faits de viols qui leur sont imputés. Si Ousmane Diagne affirme qu’il n’a jamais touché à la fille en question, Nata Dièye a quasiment tenu le même discours. Ils ont d’ailleurs tous les deux indiqué que la mère de la fillette demandait une compensation pour étouffer l’affaire. Quant au «Oustaz» qui s’est dit interloqué lorsqu’on lui a annoncé qu’il faisait partie des individus qui ont violé la fille, il a soutenu qu’il n’a jamais envoyé la fille. Il a également fait état de la tentative de la mère de la fille d’étouffer l’affaire en contrepartie d’une somme de 25 000 francs Cfa.
Aliou Diop dit Bada qui, dit ignoré les réelles motivations de la dame qui lui a demandé 50 000 francs, a également déclaré n’avoir jamais touché la fille.
Suffisant pour que le Procureur, qui estime qu’il n’y a aucun élément objectif prouvant la culpabilité des mis en cause, requiert la relaxe au bénéfice du doute.
Embouchant la même trompette, l’avocat de la défense, Me Daff, qui est d’avis que la fille a été préparée à répondre à toutes les questions du tribunal, en conclut que sa maman voulait seulement soutirer de l’argent aux prévenus. L’avocat qui a plaidé la relaxe pure et simple de conclure : «Lorsqu’une petite fille de cet âge fugue pendant 48 heures, elle ne peut évidemment pas être contrôlée».
Rendant son verdict dans cette affaire pour le moins alambiqué, le tribunal qui semble n’avoir pas été convaincu par les accusation, a relaxé de toutes fins de poursuites les quatre mis en cause.