DECRET DECLASSIFIANT 150 HECTARES DE LA BANDE DES FILAOS DE GUEDIAWAYE
Le Forum civil demande son abrogation

La section sénégalaise de l’Ong Transparency international s’oppose à la déclassification de 150 hectares de la bande des filaos de Guédiawaye. En effet, Birahime Seck et ses camarades du Forum Civil sont montés au créneau pour exiger l’abrogation du décret portant déclassification de cette zone.
La déclassification de 150 hectares de la bande des filaos de Guédiawaye sent un parfum de partage de gâteau entre des conseillers municipaux. En tout cas, c’est l’appréciation qu’en fait le Forum Civil après la signature, le 04 juin dernier, d’un décret approuvant et rendant exécutoire le Plan d'Urbanisme de Détails (Pud) de la zone nord de Guédiawaye et déclassant 150,58 hectares de la bande de filaos située dans la zone couverte par le Pud. Selon le coordonnateur du Forum Civil-Guédiawaye, Pape Michel Mendy, la Ville de Guédiawaye et les communes de Wakhinane-Nimzaat, Golf-sud, Ndiarème-Limamoulaye et Sam Notaire ont refusé de donner suite à la proposition de la société civile de procéder à des consultations citoyennes en vue de construire ensemble un Plan d'Aménagement Concerté. Non contents de cela, ils ont poussé le bouchon en faisant voter des délibérations par des conseillers à qui il était promis, en cas de déclassement de la bande, des cités municipales.
Rappelant l'article 25 de la Constitution qui dispose que «les ressources naturelles appartiennent au Peuple», considérant le rôle important de la bande contre l'érosion côtière et les effets du réchauffement planétaire, le Forum Civil, section Guédiawaye, dénonce avec la dernière énergie le décret en question et demande son abrogation. «Nous fustigeons le comportement inapproprié des conseillers municipaux, exigeons l'audit foncier de la bande et la restauration, la sauvegarde et la conservation de la bande», ont exigé Pape Michel Mendy et ses camarades. D’ores et déjà, ils tiennent «pour responsables des conséquences liées à l'éradication de la bande toute personne ayant joué un rôle dans la préparation, la signature et l'exécution du décret, notamment le chef de l'État, le préfet de Guédiawaye, le maire de la Ville de Guédiawaye, les maires et les conseillers municipaux des communes de Wakhinane- Nimzatt, Golf-sud, Ndiarème Limamoulaye et Sam Notaire».
En prenant ce décret, affirment les responsables du Forum Civil, le président de la République a posé «un acte dommageable, en contradiction absolue avec ses précédentes déclarations concernant cette bande des filaos située dans la zone des Niayes».
Il s’agit notamment celle, instruisant lors du conseil des ministres du 20 juillet 2016, le Premier ministre d'alors à veiller à la préservation stratégique du littoral national, notamment de la bande des filaos et des cordons dunaires et celle, où il promettait comme candidat à la présidentielle de 2019 dans le point 3 de son PSE vert, de lancer un programme d’investissements de 50 milliards FCFA dédié à l’initiative PSE vert de reforestation durable du territoire national, à réaliser en relation avec les collectivités territoriales, en particulier celles des zones semi-arides du pays.