DES MAIRES MENACENT DE TRADUIRE LE PREFET DEVANT LE CONSEIL D’ETAT
BAMBEY - EXCES DE POUVOIR DANS LA CONSTRUCTION DE L’AUTOROUTE A PEAGE ILA TOUBA

Le maire de la commune de Ngogom, Baboucar Ndiaye, qui présidait une finale de football de la zone 4 de Bambey Sérère, s’insurge contre l’attitude du préfet de Bambey. Pape El Hadji Madické Dramé est accusé de s’être accaparé des chinois dès leur arrivée dans le département de Bambey, dans le cadre de la construction de l’autoroute à péage Ila Touba. Selon l’édile de Ngogom, l’autorité administrative n’a pas associé les maires dans le projet de réalisation de l’autoroute à péage.
Le maire de la commune de Ngogom n’a pas été tendre avec le préfet de Bambey. Baboucar Ndiaye soutient que sa commune est traversée par l’autoroute à péage Ila Touba sur une distance de 15 km et prés de 3 passerelles devraient y être érigées. Elle a également délibéré prés de 15 hectares pour servir de base aux chinois chargé de la construction de l’infrastructure. Mais ces derniers, regrette-t-il, traitent directement avec le préfet à la place des maires concernés. Ce qui constitue, à l’en croire, une violation des textes.
Le maire de Ngogom, au nom de ses collègues maires, décide de traduire l’autorité administrative devant le Conseil d’Etat pour excès de pouvoir. Selon lui, «le problème, c’est lorsque le préfet viole les textes, quand on se permet, en tant qu’autorité, d’autoriser les chinois à construire des forages dans les communes sans aucune délibération des conseils municipaux. Nous disons qu’il y a une violation manifeste des textes. Il n’y a aucune relation entre le préfet et les maires. Les directeurs chargés de mettre en place des projets au niveau de Bambey savent que les maires ne viennent plus en réunion», a-t-il soutenu.
Et d’ajouter que «depuis que nous avons attribué les terres, pour les chinois, le préfet a mis une croix sur nous. Il traite directement avec les chinois. Il a créé une commission auxiliaire de protection civile pour dire que la sécurité doit être assurée à Bambey commune. Et, nous des communes rurales, nous avons entendu qu’ils vont aménager un dépotoir d’ordures dans la commune. Ils sont entrain de sillonner la commune de Bambey pour réfectionner les services. Au même moment, aucune visite de proximité n’a été organisée par les chinois au niveau des communes rurales».
L’édile de Ngogom, Baboucar Ndiaye souligne que les collectivités locales ont «écrit des lettres au chinois sans suite. C’est un combat de principe et un combat pour la légalité. Il faut que force reste à la loi. Comme le préfet fait ce qu’il veut, nous allons saisir le président de la République, mais aussi nous allons le traduire devant le Conseil d’Etat pour excès de pouvoir. Nous allons déposer des lettres au niveau du ministère des Infrastructures pour rétablir la légalité», menace-t-il.
LE PREFET BOTE EN TOUCHE
Le préfet de Bambey que nous avons trouvé dans son bureau se veut clair. «Nous n’avons pas quelque chose à nous reprocher». Mieux, Pape El Hadji Madické Dramé soutient que «tous les maires concernés ont été associés dans le processus pour la réalisation de l’autoroute à péage du début à la fin. Les délibérations autorisant les chinois à construire des ouvrages ont été consignés par les maires».