DIOURBEL, SAINT-LOUIS ET DAKAR EN TETE AVEC 17,5%, 15,0% ET 13,9%
SITUATION DU CHOMAGE DES JEUNES AU SENEGAL

Les plus forts taux de chômage du Sénégal sont enregistrés dans les régions de Diourbel (17,5%), de Saint-Louis (15,0%) et Dakar (13,9%). C’est ce qui ressort du document technique du projet de Nouvelle politique nationale de l’emploi 2015-2019.
L'atelier de validation technique du projet de Nouvelle politique nationale de l'emploi 2015-2019 a été tenu, hier, à Dakar. Et le rapport de la Nouvelle politique nationale de l’emploi, partagé à l’occasion, révèle que les régions de Diourbel, de Saint-Louis et de Dakar enregistrent les taux de chômage les plus élevés du pays avec, respectivement, 17,5%, 15,0% et 13,9%.
Un taux de chômage national à 10,2%
Le document renseigne, en effet,: «Le taux de chômage est de 10,2% au niveau national et de 12,8% pour les jeunes actifs de 15-35 ans, contre 7,2% pour la tranche de 35 ans et plus. Le taux de chômage des jeunes femmes est largement supérieur à celui des jeunes hommes : 17,4%, contre 9,1% pour les jeunes hommes. Le niveau de chômage des jeunes diplômés de l'enseignement supérieur est particulièrement élevé et se situe à 24,5% en 2011 contre 16% en 2005».
Quelle que soit la tranche d’âge, les régions de Diourbel, de Saint-Louis et Dakar enregistrent des taux de chômage les plus élevés avec respectivement 17,5%, 15,0% et 13,9%. La population jeune est passée de 4,5 millions d’individus en 2011, soit 9,7% d’augmentation».
Un taux de 75,1% de jeunes diplômés du supérieur chômeurs
L’enquête révèle, en outre, que «la structure de la population jeune, selon le niveau d’instruction, est marquée par la prédominance des jeunes n’ayant aucun niveau. Le taux d’emploi des jeunes au Sénégal est resté stable sur la période 2005 à 2011 et tourne autour de 38%. En 2011, le taux d’activité des jeunes était de l’ordre de 42%, contre 44% en 2005, soit un recul de 2 point. Les plus diplômés présentent les taux d’activités les plus faibles (20% pour le niveau secondaire et 36% pour le niveau supérieur).
En effet les personnes dépourvues d’éducation, d’emploi et de formation représentent près de 49,2% des jeunes à la recherche d’un emploi, tandis que 27,4% de l’effectif des jeunes ont un niveau d’instruction qui ne dépasse guère le primaire. «Le pourcentage des jeunes en situation de chômage de longue durée (plus de 6 mois) est de 75,1% chez les diplômés du supérieur, 60,2% chez les diplômés du secondaire, 66,4% pour ceux qui ont le niveau primaire et de 49,5% pour ceux qui n’ont aucun niveau d’instruction», note encore le document.
L’informel emploie plus de 90% des emplois des jeunes, contre 49% pour le primaire
Quant au sous-emploi, «il est relativement plus faible pour les jeunes que pour les adultes (28% des jeunes au Sénégal contre 30% chez les adultes). Le secteur primaire abrite près de la moitié des jeunes occupés, soit près de 49% des jeunes occupés. Le secteur informel emploie plus de 90% des emplois des jeunes au Sénégal. En 2011, près de 24% des jeunes demandeurs déclarent avoir cherché de l’emploi dans le secteur public, 13% dans les grandes sociétés privées et 5% dans les petites et moyennes entreprises privées. Et près d’un tiers des emplois du secteur formel sont offerts sans contrats en 2011». «Par ailleurs, peu de jeunes travailleurs sont affiliés à un système de protection sociale. Les jeunes cadres supérieurs et ingénieurs ont le plus bénéficié de couvertures sociales», souligne le rapport.
Meurtri par une telle situation, Aimé Sène, représentant du Conseil national du patronat (Cnp), a estimé: «Le chantier de l’emploi doit constituer une priorité pour tout le monde. Et nous voulons créer plus d’emplois décents pour plus de progrès sociaux. Car la tranche d’âge de 15 et 64 ans constitue 7,30 millions de personnes, soit 25,7%. C’est trop, le chantier de l’emploi devient une priorité, si nous voulons créer plus d’emplois pour plus de progrès sociaux».
Près de 7,5 millions de jeunes sans emploi
Pour sa part, le représentant de la Confédération nationale des travailleurs du Sénégal (Cnts), Lamine Fall, a indiqué: «Si près de 7,5 millions de jeunes sont sans emploi, cela est du aux multinationales qui veulent faire plus de profits avec moins de main d’œuvre. A cela s’ajoute-la concurrence des entreprises, la faiblesse du financement dédié aux programmes d’emploi. C’est pourquoi il faut assurer plus de concertation, de coordination entre les services de l’Etat en charge de la question».
En réponse à ces inquiétudes, le ministre de la Jeunesse et de l’Emploi, Mame Mbaye Niang, venu présider la rencontre, a souligné: «Notre ambition est, dans le cadre d’un dialogue social permanent, de faire de la promotion de l’emploi et du travail décent un instrument de stimulation de la croissance et de lutte contre la pauvreté. Cet objectif, j’en suis persuadé, ne peut être atteint sans une implication effective des partenaires sociaux dans la formulation, la mise en œuvre et le suivi des politiques nationales».
Pour ce faire, il a confié que «la Nouvelle politique de l’emploi met un accent particulier sur le secteur agricole au sens large et sur le secteur informel qui constituent de véritables gisements d’emplois, mais aussi des secteurs dans lesquels on trouve le plus de défi de travail décent à relever. Cette Nouvelle politique de l’emploi repose sur la considération selon laquelle la création massive d’emplois, et d’emplois décents constitue d’une part, est un moyen de promotion de la croissance, et d’autre part le meilleur instrument de lutte contre la pauvreté».