KHADIDJATOU REÇOIT LE CONTENU BOUILLANT DE LA MARMITE SUR SON CORPS ET ACCUSE SA BELLE SŒUR
PREPARANT UNE SAUCE AUX BOULETTES
Une marmite de sauce aux boulettes bouillante, voilà ce que Khadidjatou Sidibé a reçu sur le corps. Et elle accuse sa belle sœur d’avoir renversé la sauce sur elle. L’affaire a fini à la barre du tribunal.
Une histoire de coups et blessures volontaires opposant deux belles sœurs a atterri à la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, hier. La partie civile, Khadidjatou Sidibé, a comparu sur une chaise roulante, avec des blessures à la poitrine et aux cuisses.
Elle a raconté qu’elle était assise, un fourneau «Jambaar» devant elle, préparant une sauce aux boulettes. C’est ainsi que sa belle-sœur, Gamou Fall, qui n’était pas en de bons termes avec elle, est passée entre elle et la marmite.
Khadidjatou dit avoir tiré la marmite vers elle pour continuer la friture de ses boulettes. Gamou Fall est encore repassée, selon elle, faisant exprès de renverser la marmite sur son corps. Ce qui lui a occasionné des blessures graves.
La prévenue, Gamou Fall, quant à elle, parle d’un accident et remet le tout sur le compte du destin. Elle a aussi précisé que c’est Khadidjatou elle-même qui a tiré la marmite, quand elle a vu que Gamou voulait passer.
L’avocat de la partie civile parle d’une première dispute où sa cliente avait été blessée à la lame par Gamou Fall. Mais cette dernière s’est inscrite en faux contre ces déclarations. Le conseil de la partie civile, dans son réquisitoire,a affirme que Gamou Fall a déplacé le fourneau pendant que sa belle-sœur préparait le repas.
Assimilant cela à une première provocation, il a souligné qu’en repassant, une nouvelle fois, Gamou Fall a fait exprès de renverser le contenu de la marmite sur elle. Le conseil a insisté sur les brûlures au 24e degré de sa cliente, avant de dire qu’une lettre de désistement a été imposée à sa cliente, sinon elle risquait le divorce. Il a plaidé pour le paiement de la somme de 10 millions de francs Cfa à sa cliente.
Le Procureur ayant requis l’application de la loi, Me Iba Mar Diop a parlé d’un accident entre les belles sœurs. Car Gamou Fall ayant été brûlée par la sauce bouillante. Il a ainsi requis une relaxe des fins de la poursuite à titre principal et une relaxe au bénéfice du doute à titre subsidiaire.
Son confrère a attaqué le conseil de la partie civile, précisant qu’une blessure au 24edegré n’existe pas. «Il n’y a que 3 degrés de blessures», a-t-il précisé, avant de s’inscrire également en faux contre les propos disant qu’il y a eu chantage pour que le partie civile se désiste ou sinon c’était le divorce. «Il y a beaucoup de faucons derrière cette dame. Gamou Fall ne l’a pas ébouillantée volontairement», a-t-il clamé en indexant en quelque sorte la partie civile «qui a réduit l’espace au moment où Gamou Fall passait».
Précisant qu’il n’y avait pas de témoins sur les lieux, l’avocat a soutenu que ce sont deux versions contradictoires, avant de plaider pour une relaxe pure et simple et à défaut une application bienveillante de la loi.
L’affaire a été mise en délibéré jusqu’au 7 octobre prochain.