LE COURS MAGISTRAL DE MAÏMOUNA NDOYE SECK
Le ministre des Transports aériens a livré samedi, devant les auditeurs du Master en Droit économique, un cours magistral sur la régulation des marchés

C’est dans des habits de professeur que Maimouna Ndoye seck s’est présentée devant une assistance composée d’intellectuels, de consuméristes et d’étudiants pour animer une conférence sur le thème : «La régulation économique des marchés : Enjeux et portées». Le ministre des Transports Aériens a expliqué les raisons qui ont poussé certains Etats à installer des mécanismes de régulation, ses enjeux. Elle est également revenue sur les défaillances que peuvent rencontrer les régulateurs ainsi que les externalités
Le ministre des Transports aériens a livré samedi, devant les auditeurs du Master en Droit économique, un cours magistral sur la régulation des marchés. Pendant près d’une heure, Maimouna Ndoye Seck a expliqué les enjeux et la portée économique de la régulation des marchés au Sénégal. A ses yeux, «la régulation peut être définie comme un ensemble de méthodes et de moyens d’actions dont dispose un Etat ou une institution internationale, et qui ont pour objectif la régulation globale d’un Etat ou d’une société afin de permettre à une économie de tenir». Elle considère que les enjeux de la régulation sont économiques, sociaux et technologiques. «L’enjeu premier de la régulation est économique, car il faut que le régulateur puisse garantir à l’investisseur un bénéfice qui le pousse à continuer à évoluer dans un métier donné», explique Maimouna Ndoye Seck. L’enjeu est d’ordre social, explique la conférencière, parce que tout ce que l’Etat fait dans le domaine politique est au profit des populations. «Si ces dernières n’arrivent pas accéder à des biens et services, tout ce que les autorités font devient caduc, pour ne pas dire nul. «L’enjeu social est encore important quand on fait de la régulation», lance-t-elle.
A côté de l’économie et du social, la technologie constitue le troisième enjeu. Pour expliquer l’importance de cet enjeu, Maimouna Ndoye Seck se fonde sur les prix des biens et services. «Si le prix n’est pas à un niveau suffisant pour que les investissements soient renouvelés, on perd des possibilités dans le domaine de l’innovation et de la technologie. «Il est important dans la formulation d’un prix qu’on tienne compte également du besoin de renouvellement des secteurs surtout ceux qui avancent très vite comme les télécommunications et autres dans lesquels on peut investir et se retrouver dans une situation où les produits seront dépassés en peu de temps», renseigne Mme Seck. Quand un marché présente des risques de distorsion, indique-telle, il faut impérativement un régulateur.
DUMPING, SITUATION DE PENURIE
«Il y avait des moyens d’investir dans des secteurs publics. Alors que les ressources financières ont commencé à se tarir, les Etats ont fait appel à des investisseurs privés pour prendre la gestion des services publics», dit-elle. Maimouna Ndoye Seck se rappelle que c’est à ce moment précis que des dérives ont commencé à être notées. C’est sont ces dernières qui ont poussé les autorités à mettre en place des mécanismes de régulation. Selon le ministre des Transports aériens, la régulation peut aussi connaître des défaillances. Elle cite l’exemple des vendeurs qui achètent des produits tels que l’oignon ou les pommes de terres et les mettent en stock afin de créer une situation de pénurie. Le dumping, selon elle, fait aussi partie des défaillances. C’est le cas de gens assez puissants qui mettent leurs prix à des niveaux inférieurs au prix de revient afin de renverser ceux qui n’ont pas les reins solides. «C’est de cette manière qu’ils vont faire appliquer leurs prix pour devenir seuls et occuper l’espace», ditelle. Par ailleurs, Maimouna Ndoye Seck estime que la fabrication de voitures Diesel peut être considérée comme une défaillance de la régulation. «Car, cela crée de la pollution. Il en est de même pour l’autorisation donnée aux charrettes de circuler. Elles créent un encombrement, même si elles règlent plusieurs problèmes», soutient le ministre des Transports Aériens.