LE DIOBASS DANS LA RUE POUR RÉCLAMER DE L’EAU POTABLE
Diobass se refuse d’être un « abreuvoir assoiffé » est encore descendu dans la rue pour dire « Non à l’injustice ».
Le Diobass du ministre-maire Aliou en Sarr a soif. Et sa population qui était dans la rue, ce week-end, a réussi le pari de la mobilisation au cours d’une marche pacifique encadrée par les forces de l’ordre, au terme de laquelle les « opprimés » ont, pour la énième fois, averti le président de la République sur les conséquences dramatiques qu’encoure la santé publique au niveau de leur localité en proie à une récurrente pénurie d’eau.
Ce samedi 21 mai 2022, le Diobass qui se refuse d’être un « abreuvoir assoiffé » est encore descendu dans la rue pour dire « Non à l’injustice ». À travers une forte mobilisation, les populations du village de Baback et d’autres localités environnantes ont hurlé leur désespoir pour dénoncer, en premier lieu, « l’implantation de 14 forages dans la commune de Diobass pour desservir Dakar et une partie de la région de Fatick, alors que les villages dans la circonscription communale peinent à s’approvisionner en eau ». Les protestataires qui sollicitent de l’Etat pour « régler définitivement ce manque d’eau dans notre localité alors que le liquide précieux est exploité à partir de notre nappe pour desservir d’autres régions » se sont indignées d’« une injustice qui n’a que trop durée ». Mouhamadou Lamine Sène, porte-parole du jour, remarque que « depuis 16 ans les populations du Diobass sont très assoiffées et très fatiguées. Elles n’en peuvent plus ». Et de s’offusquer : « deux grands pôles de forages qui se trouvent dans notre localité alimentent les régions de Thiès et Dakar jusqu’à Fatick. Il s’agit de l’un des plus grands ouvrages hydrauliques réalisés dans le cadre du Projet ‘’Eau et Assainissement en milieu urbain (Peamu)’’. 30 mille m2 d’eau, c’est la quantité du liquide précieux extraite chaque jour dans la nappe du Diobass et destinée à d’autres régions. Ce qui tue les puits et les forages locaux. C’est là, une injustice ».
Même nos élèves sont frappés par la déperdition scolaire du fait du manque d’eau
Les manifestants considèrent que « l’injustice que subissent les populations a atteint son paroxysme puisqu’elle a plongé les riverains dans une situation d’insécurité dont les conséquences sont incommensurables ». Ils constatent qu’« aujourd’hui même nos élèves sont frappés par la déperdition scolaire du fait du manque d’eau. Nos mamans sont usées, elles sont devenues toutes malades à cause de la recherche d’eau ». Aussi de noter « une récurrence de la violence dans notre localité parce que les populations sont fatiguées et ne dorment pas. Elles se lèvent à toutes les heures de la nuit à la recherche du liquide précieux ». Les populations diobassoises, soutenues par l’organisation citoyenne « Les Sentinelles du Diobass », pour réclamer « un besoin élémentaire, l’eau, qui n’est un luxe mais une nécessité, un droit pour tous ». Et surtout d’interpeller les autorités étatiques et le directeur de l’Ofor, pour une « solution à notre problème ». Aussi d’avertir : « cette manifestation marque le début d’un énième plan d’actions qui sera déroulé avec fermeté, pour briser les carcans de cette injustice et montrer à ce gouvernement qui fait la sourde oreille que l’inégalité ne pourrait avoir sa place dans le Diobass qui est une terre de refus ». Les populations du Diobass ne manquent surtout pas de menacer : « si rien n’est fait dans les prochains jours nous allons organiser une grande marche à l’échelle communale où les 67 villages de la commune, qui sont tous fatigués, seront conviés. Nous n’accepterons plus que la ressource eau soit exploitée à partir de notre nappe à un rythme excessif pour desservir d’autres régions de ce pays où vivent des sénégalais, citoyens au même titre que les populations du Diobass qui, elles, arbitrairement, meurent de soif ».