LE FORUM CIVIL REFUTE LA THESE D’UNE SCISSION ENTRE NDINGLER ET DJILAKH
La division supposée entre les populations de Ndingler et de Djilakh est un faux débat, de l’avis de Birahim SECK, coordonnateur du Forum Civil.

Alors que la controverse autour du litige foncier opposant Babacar Ngom et les populations de Ndingler commençait à prendre une autre tournure, le Forum Civil qui s’est saisi du dossier et a décidé de recadrer le débat. Selon le Coordonnateur du Forum Civil, contrairement à ce que les gens veulent faire croire, les populations de Ndingler et de Djilakh (deux villages frontaliers situés dans deux communes différentes) sont en parfaite harmonie. Tout ce qu’elles demandent, précise Birahime Seck, c’est de récupérer leurs terres.
La division supposée entre les populations de Ndingler et de Djilakh est un faux débat, de l’avis du coordonnateur du Forum Civil. Selon Birahim Seck, le collectif du village de Ndingler situé dans la commune de Ndiaganiao est même entré en contact avec celui constitué récemment dans le village de Djilakh, commune de Sindia, pour ensemble réclamer les 224 hectares de leurs terres dont dispose Babacar Ngom. « Donc, les objectifs étant les mêmes, il se trouve qu’il y a aujourd’hui une volonté de vouloir opposer les deux populations. Les deux villages sont des amis et des parents. Sur ce, aucune velléité ne peut semer la zizanie entre la population de Ndingler et celle de Djilakh», a tranché Birahime Seck devant les journalistes.
En outre, renseigne-t-il, les populations de Ndingler sont restées ouvertes par rapport aux différentes propositions en répondant à toutes les sollicitations que les autorités ont eu à faire à leur endroit. « Elles ont répondu à tous les appels, pour dire qu’elles ne sont pas réfractaires à la discussion. Tout ce dont ces populations ont besoin aujourd’hui, c’est de récupérer leurs terres pour vivre», soupire le Coordonnateur du Forum Civil qui invite toutes les personnes, citadines et rurales, à descendre sur le terrain. «Cela va permettre à ces personnes de constater par elles-mêmes que les terres que demandent ces populations, c’est leur survie», affirme le patron du Forum.
Et d’un ton ferme, il se demande Birahim Seck où est-ce que ces pauvres paysans vont trouver de quoi se nourrir si on leur ôte à leurs terres. Concernant toujours la restitution de l’assiette foncière détenue par Babacar Ngom, il indique qu’il ne s’agit pas d’une opposition entre ceux qui font l’agro-business et les agricultures paysannes. Originaire de Ndengler, Bassirou Diomaye Faye, patron des cadres de Pastef les Patriotes déclare qu’en ce moment, la seule solution qui vaille, c’est de restituer aux populations de Ndingler leurs terres. «La seule explication qui vaille sur la dépossession d’une telle assiette foncière de pauvres paysans au profit d’une seule personne qui va faire la même activité que ces derniers, c’est uniquement de maintenir ces villageois dans la pauvreté».
Pour le sieur Faye, Babacar Ngom veut transformer les paysans de Ndingler en des ouvriers agricoles. L’autre fait qui le met également en colère concernant la Responsabilité Sociétale d’Entreprise (Rse). «Malgré ses nombreuses promesses, le président de Sedima n’a encore rien fait pour soutenir les villages qui ont eu des désagréments avec son projet».
Pis, ajoute le président du Mouvement National des Cadres Patriotes, la responsabilité de l’Etat, ce n’est pas de déshabiller de pauvres paysans pour habiller des riches qui veulent se lancer dans l’agrobusiness. «Aujourd’hui, il est extrêmement difficile pour ces pauvres paysans d’avoir des titres fonciers. Et pourtant, il pouvait valoriser ces titres fonciers. Les personnes à qui l’Etat donne des titres fonciers, ce sont des gens comme Babacar Ngom. Cela suffit que des gens riches ou célèbres continuent de s’accaparer des terres de pauvres paysans», dénonce-t-il.
Pour lui, si l’Etat veut trouver une solution à l’accaparement des terres de pauvres citoyens, il n’a qu’à accepter de titrer les terres des paysans pour que chacun d’entre eux puisse détenir un titre foncier. Et Bassirou Diomaye Faye invite les pouvoirs publics à aller dans ce sens parce que les paysans doivent avoir une souveraineté sur leurs terres.