LE GOUVERNEMENT RECONNAIT SES LIMITES ET S’ENGAGE AVEC UNE NOUVELLE LOI
Dans le but de mettre fin aux déchets plastiques, la loi n°2015-09 du 4 mai 2015 interdisant les sachets plastiques de faible micronnage a été abrogée.

Dans le but de mettre fin aux déchets plastiques, la loi n°2015-09 du 4 mai 2015 interdisant les sachets plastiques de faible micronnage a été abrogée. Elle est remplacée par la loi n°21-2019 relative à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques qui a été votée hier, lundi 30 décembre, par les députés. La nouvelle loi concerne ainsi tous les sachets et gobelets plastiques. Selon le ministre l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall, dans le nouveau Code de l’environnement, il est prévu même l’interdiction des pneus usagers.
L’Assemblée nationale a adopté hier, lundi 30 décembre, à l’unanimité, le projet de loi n°21-2019 relatif à la prévention et à la réduction de l’incidence sur l’environnement des produits plastiques. Cette nouvelle loi qui concerne tous les sachets plastiques et les gobelets, vient ainsi remplacer la loi n°2015-09 du 4 mai 2015 qui a atteint ses limites. «Depuis l’entrée en vigueur de la loi n°2015-09 du 4 mai 2015, force est de constater que la situation n’a guère changé. L’orientation prise par la loi n°2015-09 peut en grande partie expliquer cet état de fait. Celle-ci, en effet, n’interdit que les sachets plastiques de faible micronnage. Une autre explication de la situation actuelle est liée à l’ineffectivité de cette loi, elle-même tenant à la difficulté, pour les agents de contrôle, de distinguer, à l’œil nu sans l’aide d’un micrométre, les sachets plastiques interdit de ceux qui ne le sont pas», a expliqué le ministre de l’Environnement et du Développement durable, Abdou Karim Sall.
«PLUS DE 5 MILLIONS DE SACHETS PLASTIQUES UTILISES CHAQUE JOUR»
Selon le député, Mberry Sylla, «plus de 5 millions de sachets plastiques sont utilisés chaque jour par les Sénégalais, 193 mille tonnes de déchets plastiques sont produits chaque année dont 8 mille tonnes seulement sont recyclés». Ce qui lui fait dire que «nos villes croulent sous l’effet de la pollution». Dans son intervention, Abdou Karim Sall a indiqué que la loi n°21-2019 étend son périmètre pour y intégrer d’autres plastiques non pris en compte, «plus polluants et plus nuisibles à l’environnement et à la nature». La présente loi interdit «les produits plastiques à usage unique ou jetables qui sont omniprésents dans la nature et sur les plages et pour lesquels il existe des solutions alternatives durables, prohibe les sacs plastiques sorties de caisse, qu’ils soient biodégradables, oxo biodégradables ou oxo fragmentables, prévoit des objectifs d’intégration de plastique recyclé dans les produits neufs constitués ou fabriqués à partir de matières plastiques mis sur le marché, instaure un système de consigne des bouteilles en plastiques qui est le moyen par excellence pour améliorer le taux de collecte et de traitement des déchets qui en sont issus». Sur ce, il a laissé entendre qu’il est prévu un «décret qui va fixer le montant de la consigne de sorte que, du producteur au client final, chacun trouvera un intérêt suffisant dans la collecte de ces bouteilles qui peuvent être destinées à la réutilisation et aux industries de recyclage». Répondant au député Théodore Chérif Monteil qui parlai d’économie solitaire, Abdou Karim Sall a fait savoir que la loi n°21-2019 prévoit, entre autres, des «objectifs d’intégration de plastique recyclé dans les produits neufs constitués ou fabriqués à partir de matières plastiques mis sur le marché».
INTERDICTION DES PNEUS USAGES DANS LE NOUVEAU CODE DE L’ENVIRONNEMENT
Dans sa lutte contre les déchets plastiques et la dégradation de l’environnement, Abdou Karim Sall a annoncé l’interdiction des pneus usagers dans le nouveau Code de l’environnement. En ce qui concerne les plastiques non recyclables, Abdou Karim Sall a annoncé qu’il est prévu une taxe pour que leur prise en charge ultérieure soit facilitée. Le ministre de l’Environnement et du Développement durable a rassuré les députés quant à l’application de la nouvelle loi. «Dès qu’elle sera promulguée et divulgué, elle sera appliquée dans sa rigueur», a-t-il dit.