«LE PROBLEME D’ETAT CIVIL EST UNE SITUATION EXCEPTIONNELLE EN CASAMANCE»
ME ALIOUNE BADARA CISSE, MEDIATEUR DE LA REPUBLIQUE
Dans le cadre de sa tournée à l’intérieur du pays, le Médiateur de la République, Me Alioune Badara Cissé a fait une descente à Ziguinchor où il a participé au Comité régional de développement (Crd). Au cours de la rencontre au cours de laquelle ont pris part les membres de l’exécutif régional, les chefs de services et les populations, le Médiateur de la République s’est imprégné des difficultés que vivent les populations de la partie méridionale du Sénégal. Parmi ces difficultés, on peut citer la lancinante question de l’état civil.
Ziguinchor est la dernière étape de la tournée nationale effectuée par le Médiateur de la République. L’étape de Ziguinchor a été sanctionnée par un Comité régional de développement (Crd) qui a réuni hier les membres du Commandement territorial et les populations. Au cours des échanges, il a été beaucoup question de pièces d’état civil qui «entravent» le cursus scolaire des élèves de cette partie sud du pays. Selon Me Alioune Badara Cissé, une situation exceptionnelle prévaut au niveau de l’état civil. «Ce n’est pas Ziguinchor seulement qui vit cette situation, mais c’est l’ensemble de la région naturelle de Casamance», soutient le Médiateur de la République.
Expliquant l’origine du problème, l’ancien ministre des Affaires Etrangères indique que «les vastes mouvements de la population nées de la crise irrédentiste ont perturbé de façon anormale le fonctionnement de cette région administrative. Ces difficultés ont fait que beaucoup de personnes ne sont pas détentrices d’une pièce d’état civil en bonne et due forme. Pour s’inscrire à l’école, il fallait chercher cette pièce, et c’est valable aussi pour les examens. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes en Casamance ont des pièces d’état civil qui ne sont pas en conformité avec le diplôme qu’ils ont obtenus par rapport à la première inscription dans les établissements primaires et secondaires. C’est un problème qui exige et doit exiger de mesures exceptionnelles ».
Pour lui, on ne doit pas s’en tenir simplement aux audiences foraines et autres procédures administratives qui prennent énormément de temps. Face à cette situation, Me Cissé pense qu’il faut prendre des mesures exceptionnelles pour, dit il, «pour une régularisation à grande envergure de ces questions d’état civil. Une régularisation qui participe fondamentalement à la pérennisation de ce processus de paix qui s’est installé dans la région de Ziguinchor».