LE RAPPEUR THIAT ARRETE ET PLACE EN GARDE A VUE
Malgré l’interdiction de leur manifestation, les membres du Front de l’opposition composé de partis politiques et de mouvements de la société civile ont bravé l’autorité.

Malgré l’interdiction de leur manifestation, les membres du Front de l’opposition composé de partis politiques et de mouvements de la société civile ont bravé l’autorité. Ainsi, ils onttenté de rallier la Place de l’Indépendance pour dénoncer la restriction des libertés et exiger la libération de Ousmane Sonko et de tous les détenus politiques. Résultats, plusieurs manifestants ont été interpellés dont le rappeur Thiat du mouvement «Y en a marre» arrêté et placé en garde à vue.
C’est par petits groupes que les manifestants ont tenté de déjouer l’attention des forces de l’ordre pour répondre à l’appel du Front de l’opposition composé de partis politiques et de mouvements de la société civile qui comptait battre le macadam.
Face à un important dispositif sécuritaire mis en place par les forces de l’ordre, les organisateurs ont délocalisé leur manifestation dans les rues et ruelles de Dakar. C’est ainsi que plusieurs marcheurs ont été interpellés. Parmi eux, figure Thiat, membre fondateur du mouvement Y en a Marre. «Il a été confié à la brigade de Thiong par des civils non identifiés qui, après l’avoir brutalement interpellé à 16h00 aux environs de Kër Serigne bi et exercé les pires sévices sur sa personne, l’ont promené un peu partout à travers la ville à bord d’un véhicule noir aux vitres teintées et l’ont conduit dans un premier temps chez le gouverneur du Palais», dénonce son avocat Cheikh Khoureyssi Ba.
La robe noire ajoute que le commandant de brigade a placé Thiat en garde à vue à Thiong pour participation à une manifestation non autorisée et trouble à l’ordre public. Préoccupé par la situation de son camarade, le coordonnateur du mouvement Aliou Sané révèle que le rappeur de Keurgui a été violemment tabassé et embarqué par la Police au moment où il ralliait la Place Soweto avec d’autres manifestants, à hauteur du rond-point Petersen.
Dans tous ses états, le député Moustapha Guirassy prend le chef de l’Etat pour responsable de ce qui s’est passé. «Les citoyens se sont exprimés depuis quelques jours. Ils ont, sur toute l’étendue du territoire, exprimé leur ras-lebol. Ce que nous attendons du chef de l’Etat, c’est qu’il fasse une déclaration. Mais depuis lors, on ne l’a pas entendu. Je ne comprends pas pourquoi il n’a pas fait une déclaration», se désole Moustapha Guirassy. Il déplore en outre l’acte posé par le Doyen des Juges d’Instruction (Dji) relatif à la levée de l’immunité parlementaire de Ousmane Sonko dans la procédure concernant les 19 jeunes arrêtés, inculpés et placés sous mandat de dépôt pour des faits d’appel à l’insurrection. Pour l’ancien ministre de la Communication, cette démarche relève d’une volonté de compliquer les choses.
Venu prendre part à la manifestation, l’ancien maire de Dakar, Khalifa Sall, a été stoppé net à hauteur de l’immeuble Kébé par la police qui l’a prié de rebrousser chemin pour éviter tout rassemblement qui pourrait déborder. Après quelques minutes d’échanges tendus avec les policiers, Khalifa Sall a accepté de coopérer afin d’éviter toute confrontation.
Pour sa part, le leader du Grand Parti, Malick Gackou, appelle les Sénégalais à intensifier le combat afin de libérer la démocratie et la liberté d’expression au Sénégal. «C’est un combat du peuple sénégalais. Il ne doit pas laisser le Président Macky sall opprimer les citoyens. On encourage la jeunesse à aller au bout jusqu’à la victoire», tonne l’ancien ministre du Commerce.
A noter que la manifestation a occasionné plusieurs blessés. Un élément du Groupe d’Intervention de la Gendarmerie Nationale (Gign) a perdu sa main au moment de lancer une grenade lacrymogène.