LES JEUNES PARLENT D’UNE SEULE VOIX A DAKAR
MIGRATION, GOUVERNANCE ET DEVELOPPEMENT EN AFRIQUE DE L’OUEST
Le Sénégal abrite, du 25 au 27 octobre prochain, une Conférence sur les migrations en Afrique de l’Ouest, sous l’égide de la Coalition pour le Dialogue en Afrique (CoDA), avec l’appui de l’Institut africain de gouvernance (IAG), de l’Alliance pour refonder la gouvernance en Afrique (ARGA), de l’Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), entre autres. Pour préparer la contribution des jeunes à cette dite conférence, les organisateurs les ont invité hier, jeudi 20 octobre à Dakar, à une pré-conférence pour identifier les causes structurelles et conjoncturelles de la migration.
Les organisateurs de la Conférence internationale sur le thème «Migrations, gouvernance et développement en Afrique de l’Ouest: le temps de l’action», prévue à Dakar à partir du 25 octobre prochain, ont convié des jeunes sénégalais et africains hier, jeudi 20 octobre, à une pré-conférence pour partager avec eux sur les défis et les enjeux de la migration, en identifier les causes et élaborer des propositions et des recommandations qui pourront contribuer à la définition de politiques migratoires avantageuses.
Selon Falilou Mbacké Cissé, directeur exécutif de l’IAG, l’objectif principal est la volonté de «questionner les migrations pour dépasser le débat de se demander si nous avons le droit d’y aller ou s’ils ont le droit de nous retenir». Pour lui, «il faut se départir des éléments factuels, des jugements de valeur pour surtout élever le débat et la réflexion mais surtout se donner des pistes de stratégies et d’actions».
La ministre Ngoné Ndoye a signalé qu’ils ont tenu, sur instruction de l’IAG, à avoir la parole des jeunes, à construire leur parole parce qu’ils sont principalement ceux qui partent pour la migration irrégulière. «Ce sont principalement eux que nous perdons pour la fuite des cerveaux. Après avoir investi pour leur instruction et formation, le Sénégal les perd parce qu’ils préfèrent aller travailler ailleurs. Après leurs études supérieures, ils préfèrent rester travailler à l’étranger. Si nous perdons nos cerveaux et notre force qu’est la jeunesse, nous ne pourrons pas répondre à cette bonification que l’Afrique cherche sur la migration», déclare l’ancienne ministre sous Wade. Et d’ajouter: «voilà pourquoi il faut non seulement les conscientiser, leur parler, mais les écouter sur la raison de leur départ, sur ce qu’ils pensent et ce qu’ils n’ont pas compris, leur demander ce qu’ils cherchent à l’extérieur».
PAUVRETE, CHOMAGE, ESPOIR ET MIRAGE: CE QUI POUSSE LES JEUNES A L’AVANTURE
Le directeur exécutif de l’IPAR, Dr Cheikh Oumar Ba, a, pour sa part, signalé que s’il y a autant (différents) d’acteurs, c’est qu’ils veulent sortir des chantiers battus. «On se rend compte aujourd’hui que les africains ont une chance et on parle du temps de l’Afrique. Avec l’analyse qu’on pourrait faire en croisant des regards, en voyant ce qui se passe en Inde, au Mexique, et c’est l’intérêt que la conférence va développer, essayer de voir comment valoriser les ressources disponibles en Afrique de l’Ouest», a déclaré M. Ba.
Mme Ndioro Ndiaye estime que Dakar est le point de départ d’un dialogue politique entre les différents chefs d’Etat qui feront le déplacement pour parler de ce qu’ils pensent de la migration et agir en conséquence. Cette conférence mettra à contribution les décideurs politiques, les migrants, les chercheurs et les partenaires techniques et financiers. Les jeunes africains ont procédé, pendant plusieurs heures, à l’analyse diagnostique des migrations. Pour la plupart, ils ont signalé que la pauvreté, le poids du chômage, l’espoir et le mirage sont principalement à l’origine des migrations chez les jeunes.