A L’ORIGINE, LE DEMANTELEMENT PAR LA DOUANE D’UNE CHAINE DE FRAUDE SUR LA PROCEDURE DU TRANSIT
GREVE ANNONCEE DU 17 AOUT DES TRANSPORTEURS ROUTIERS

Le Directeur général des Douanes s’est prononcé, hier, sur la grève annoncée par les transporteurs routiers pour dénoncer les tracasseries douanières et surtout l’immobilisation des bus qui ne respectent pas la législation douanière. Selon Papa Ousmane Guèye, tout cela résulte du fait que la douane a démantelé une chaîne de fraude qui utilise la procédure du transit pour contourner les procédures de dédouanement. Ainsi, des véhicules qui ne devaient faire que transiter par le Sénégal se trouvent en circulation dans notre pays.
En marge d’un séminaire de partage sur les plateformes informatiques douanières du ministère de l'Economie, des Finances et du Plan, organisé par la Direction générale des Douanes, hier, le Colonel Papa Ousmane Guèye a abordé l'actualité récente. Notamment les accusations portées par les transporteurs routiers du Sénégal qui affirment que la douane les soumet à des tracasseries et a même immobilisé plusieurs bus qu’elle trouve trop âgés. Selon le Directeur général des Douanes, il n’en est rien. C’est simplement un réseau de fraude sur les transits de véhicules qui a été démantelé.
«Chaque jour, nous découvrons de nouveaux modes opératoires. L'actualité récente parle des bus que les douanes auraient saisis et qu'il y a des tracasseries. En réalité, il n'en est rien. C'est un travail de tous les jours que les douanes font. Nous avons été informés par diverses sources qu'il y a des chaînes de fraude qui utilisent la procédure du transit chez nous pour contourner les procédures de dédouanement», a informé le Dg des Douanes.
Poursuivant, le Colonel Guèye indique : «Les transits sont des marchandises qui sont importées pour entrer au Sénégal et qui utilisent simplement notre territoire comme point de passage. Le point de destination étant un autre pays tiers, mais pas le Sénégal. Cela peut être la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, le Mali et même la Mauritanie. Et ce que certains font, c’est qu’ils viennent régulièrement nous déclarer le transit des marchandises qui, en principe, ne paient pas de droits chez nous et qui, parfois même, par la réglementation, ne peuvent même pas être dédouanées chez nous. Parce que c'est le cas des véhicules usagers. Mais après, ils les mettent en circulation dans notre pays».
Décortiquant le mode opératoire de ces fraudeurs, il a révélé qu’«ils lèvent les déclarations de transit, ils sont dispensés d’escorte. Et au lieu que ses marchandises se retrouvent dans les bureaux de sortie et quittent le pays, elles se retrouvent dans des villes de l'intérieur du pays, avec de fausses plaques d'immatriculations. Les douanes, avec les services de renseignement, arrivent à débusquer cette fraude et nous sévissons. Voilà de quoi il s’agit».
«Et aujourd'hui, comme le disait le chanteur, il est de bonnes mesures de porter presse. Mais ceux qui sont pris sont en train de payer. Et pas plus tard qu’hier (avant-hier), nous avons pris quelqu'un qui a trafiqué 3 bus et il a payé 20 millions de francs Cfa à Dakar extérieur. Pour nous, il n'y a aucun problème sur ce terrain-là. C’est l’eternel jeu du chat et de la souris. Il y a des fraudeurs que nous prenons, que nous verbalisons conformément aux textes, aux lois et règlements qui organisent notre travail. Les douanes ne font pas désordre et on outrepasse pas nos compétences», a-t-il clarifié.
Et pour ce qui est de la grève annoncée pour le 17 août prochain par des transporteurs routiers, regroupés au sein d’une association, le patron des Douanes sénégalaises a déclaré : «Il n'y a pas de négociations. Ce sont des gens qui ne dépendent pas de la douane. Ils ont déposé une plateforme de 27 points. Et sur les 27 points, il n'y a qu'un seul point qui concerne la douane».