AYA BOUN MALICK DIOP FILE DROIT VERS LA RADIATION
Dans le collimateur du ministre de la Justice depuis plusieurs mois, le Secrétaire général du Sytjust s’est vu notifier une demande d’explication et une mise en demeure pour abandon de poste
Les choses prennent une autre tournure pour Me Aya Boun Malick Diop. Dans le collimateur du ministre de la Justice depuis plusieurs mois, le Secrétaire général du Sytjust s’est vu notifier une demande d’explication et une mise en demeure pour abandon de poste hier. Il risque purement et simplement la radiation.
Le climat est tendu dans le secteur de la justice où le syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) multiplie les grèves. Pour y mettre un terme, l’Administration a décidé de faire face. « L’As » avait annoncé l’intention de la tutelle d’envoyer le patron du Sytjust vers la guillotine. C’est chose faite depuis hier. Me Malick Sall a décidé d’ouvrir le dossier contre Me Diop.
En effet, un dossier pour «abandon de poste» est brandi contre celui qui est en service au Tribunal de grande instance de Fatick. Via huissier, il a reçu une lettre en guise de « demande d’explication » et de « mise en demeure » datée du 16 juillet 2020 et signée du président du Tribunal de grande instance de Fatick. Pourtant, Seyni Bodian n’a pris service que depuis quelques semaines. Mais il devra suivre.
Ainsi Me Aya Boun Malick Diop est sommé de se justifier. « Par arrêté N 011727 du 28 octobre 2011, vous avez été affecté au Tribunal régional de Fatick (actuel TGI), en complément d’effectif. Il ressort de l’examen des rapports d’inspectionN16/2014 du 4 août 2014 et 12/2017 du 27 septembre 2017, dressés par l’inspection générale de l’Administration de la justice, ainsi que des correspondances de mes prédécesseurs, que vous êtes signalé par votre absentéisme et votre mauvaise manière de remplir vos fonctions», peut-on lire dans le document.
Décidé à en finir avec le dossier, l’administration a même fixé un ultimatum au secrétaire général du Sytjust. Passé ce délai, des sanctions vont sans doute tomber. « Ainsi par la présente, un délai de huit (8) jours vous est imparti, à compter de la notification de la présente, pour expliquer les raisons de votre absence au travail et rejoindre votre poste d’affectation. A défaut, les sanctions disciplinaires prévues par les dispositions statutaires régissant votre profession vous seront appliquées », ajoute la lettre.
Des propos qui sonnent comme une menace. Mais lors de sa dernière sortie, Me Aya Boun Malick Diop avait réaffirmé la volonté du Sytjust d’aller jusqu’au bout. « Tant que le ministre de la Justice sera dans cette posture, nous serons obligés de défendre nos intérêts matériels et moraux. C’est vrai, c’est regrettable qu’il y a des dommages collatéraux auprès des justiciables, mais on n’y peut rien. L’unique comptable, c’estle ministre de la Justice qui essaie de nous châtier en représailles à notre témérité de l’avoir dénoncé publiquement », avait-il indiqué, lors de leur dernière marche. Ici se pose encore le problème de respect de la loi. Son syndicat étant en grève, lui demander de rejoindre son poste n’est-il pas une violation de son droit de grève ?