QUAND LA POLITIQUE HASARDEUSE EXPOSE DES DAKAROIS QUI N’EN FONT QU’A LEUR TETE !
Entêtement de certaines populations, manque d’information et inaccessibilité et/ou privatisation des plages autorisées, c’est selon, la saison estivale rime toujours avec des cas de noyades causant plusieurs dizaines de pertes en vies humaines
Face à la centaine voire plus de cas de noyades enregistrés chaque année en période de chaleur (été), les autorités mettent à jour une liste de plages interdites et celles autorisées à la baignade à Dakar dans d’autres localités intérieures comme à Mbour. Entre manque d’informations pour certains, entêtement pour d’autres et inaccessibilité et/ou privatisation de celles autorisées, des populations n’hésitent pas à braver ces interdits, au péril de leur vie. Le drame survenu à la plage de Malibu (Malika), où le sable est mouvant, avant-hier dimanche, avec à la clé une dizaine de morts par noyade, en est un exemple déplorable.
Entêtement de certaines populations, manque d’information et inaccessibilité et/ou privatisation des plages autorisées, c’est selon, la saison estivale rime toujours avec des cas de noyades causant plusieurs dizaines voir une centaine ou plus de pertes en vies humaines chaque année. Et cet été qui s’annonce ne devrait pas faire exception à cette tragédie qui se répète au fur des ans. En atteste la dizaine de morts par noyade enregistrés avant-hier, dimanche 13 juin 2021, à la plage de Malibu à Malika. En effet, le bilan du drame de la plage de Malibu, à Malika, de ce dimanche s’est alourdi, passant de sept (7) à dix (10) personnes mortes noyées sur ladite plage.
Après les six (6) morts repêchés dans la mer de Malibu et un (1) corps sans vie qui a échoué à la plage de Gadaye (non loin à Guédiawaye), le soir même de la tragédie, trois (3) autres nouveaux décès ont été enregistrés hier, lundi 14 juin, portant le bilan à dix (10) morts. Mêmes si les autorités ne donnent pas assez d’informations pour savoir s’il s’agit de victimes enregistrées parmi les quatre (4) personnes évacuées aux urgences le dimanche ou s’il s’agit de nouveaux corps repêchés par les soldats du feu.
Dans tous les cas, face à l’ampleur du phénomène, avec la centaine voire plus de cas de noyade observés par an, ces dernières années, le gouvernement, par arrêté ministériel (ministre de l’Intérieur, chargé de la Sécurité publique) met à jour la liste des plages interdites qui sont au nombre de dix-neuf (19) dans la région de Dakar. Il s’agit des plages de l’Institut Pasteur, Lat Dior, Port autonome, Soumbédioune, Université, Mermoz, Mamelles, Almadies, le virage, Hann, Parcelles Assainies Unité 10, 15, 19, Guédiawaye (Hamo 3, 4, 5, 6), Malika, Rufisque (Thiawlène, Diokoukl Kaw, Thiawlène après l’ex-usine Bata et Soccocim, Cap des Biches (Centrale Senelec), Mbao à Diokoul Kaw Bargny, Minam), plage Niague. L’interdiction de la baignade au niveau de ces plages est motivée par des critères liés à l’inaccessibilité de la plage aux services de secours et de sauvetage en cas de noyade, la présence de rochers dans l’eau. Il y a aussi le fait que pour certaines plages, comme celle de Malika (Malibu), la censure est due au sable mouvant qui est causé par la turbulence des vagues. Certaines autres sont interdites d’accès à cause de l’existence de pollution due à des déchets d’origine industrielle ou domestique.
LES MAITRES-NAGEURS ET SAUVETEURS FACE A LA PRESSE, DEMAIN MERCREDI
Par contre, les fréquentations sont autorisées pour une quinzaine d’autres plages que sont Terrou Baye Sogui, Anse Bernard, Almadies 2 (pour les surfeurs), Plage des enfants, Cour suprême, Terrou-bi, Ouakam, Yoff, Ngor, Ile de Ngor, Cambarène, Piscine Mermoz, Ile de Gorée, El Mahdi, Koussoum. Seulement, nombre de dakarois se plainent, entre autres, d’installations, aménagements privés et mêmes les nombreuses constructions rendant inaccessibles ces espaces maritimes et donnant l’air de leur «privatisation». Ce qui fait que malgré l’interdiction de la baignade dans les plages dites dangereuses, des Dakarois continuent toujours de s’y rendre, surtout en cette période de chaleur, et au prix de leurs vies. D’ailleurs, alors que le drame de Malibu peine encore à livrer tous ses secrets, l’Association nationale des maîtres-nageurs et sauveteurs de plages annoncent «des bilans plus lourds». En attendant le début des vacances scolaire qui consacrent l’accroissement des cas de noyades, ses membres prévoient de faire face à la presse aprèsdemain, mercredi 16 juin 2021, à la plage BCEAO de Yoff pour plus d’informations.
MACKY SALL SUR LES CAS DE NOYADE A MALIKA «C’est intolérable !»
En tournée économique à Matam, dans le Nord du pays, le chef de l’État, Macky Sall, a réagi, au drame survenu à la plage de Malika, dimanche dernier, dénonçant une situation «intolérable». Suite à cet évènement douloureux, le chef de l’État, à travers sa page du réseau social Twitter, a déclaré : «la mort d’une dizaine de jeunes par noyade sur les plages de Malika est intolérable. Je présente mes condoléances émues aux familles éplorées et prie pour le repos de l’âme des disparus», a-t-il écrit. Macky Sall a engagé son gouvernement ainsi que les collectivités territoriales à prendre des mesures strictes pour la sécurisation des plages. «Je demande au gouvernement et aux collectivités territoriales de prendre les mesures idoines et urgentes pour une meilleure sécurisation des plages», a insisté le président Sall. Il a aussi, par la même occasion, invité les parents à plus de vigilances et de responsabilité. «J’invite aussi les parents à plus de vigilance en cette période estivale. J’en appelle à la responsabilité de tous»