VIDEOSA FAMILLE RECLAME LE CORPS ET JUSTICE
Ibrahima Mbow, mort lors de la mutinerie de Rebeuss

Thiaroye Guinaw-rails pleure toujours son fils Ibrahima Mbow alias Ibrahima Fall, mort lors de la mutinerie de Rebeuss. Ayant reçu une balle à la tête, il a rendu l’âme sur le coup. Sa famille veut désormais récupérer le corps pour faire le deuil. Elle réclame que justice soit faite.
Mort lors de la mutinerie de Rebeuss mardi dernier, le prévenu Ibrahima Mbow avait reçu une balle dans la tête. Poursuivi pour vol de bétail, il a été retenu à la police de Rufisque puis transféré à la Maison d’arrêt de Rebeuss en attendant son procès qui était prévu le vendredi 23 Septembre au Tribunal de Rufisque.
A Thiaroye Guinaw-rails où elle habite, la famille de Ibrahima Fall alias Ibrahima Mbow ne trouve plus le sommeil et réclame le corps de son fils. Amy Kassé, mère du défunt, n’en revient toujours pas de cette tragédie. Visage attristé, le foulard noué à la tête, elle déclare que son seul souhait est qu’on lui rende le corps sans vie de son fils pour qu’elle puisse l’enterrer auprès de son guide religieux Serigne Touba.
«Je suis très attristée par la mort de mon fils, je suis malade actuellement. Depuis que son père est mort, il est le chef de la maison. Il a une femme et une fille de 6 mois et il n’était âgé que de 33 ans. Je réclame justice et que le tueur paye pour l’assassinat de mon fils», soutient la maman éplorée.
«Le jour de son arrestation, (vendredi 9 Septembre dernier), mon fils m’a dit qu’il allait vendre quelques ventilateurs. C’est par la suite après avoir gagné un peu de sous, qu’il est allé à Rufisque acheter son mouton de tabaski. Après qu’il a acheté un mouton à 80.000 francs Cfa, un peulh l’a poursuivi pour lui dire que la bête lui appartenait et qu’elle est volée. Les vendeurs de bétail l’ont amené à la police de Rufisque. J’ai été informé de son arrestation le samedi 10 septembre quand il m’a appelé de la police. Je suis allé à la police de Rufisque pour m’enquérir de sa situation et depuis lors, je ne l’ai plus revu.
A la veille de la Tabaski, il a été transféré à Rebeuss pour qu’il puisse attendre son procès. Le mardi, lors de la mutinerie, je lui ai apporté à manger à la Maison d’arrêt de Rebeuss, mais malheureusement, il était déjà mort et on ne m’a rien dit. Son procès devait avoir lieu le vendredi passé, toute la famille est allée au tribunal de Rufisque, mais je n’ai pas vu mon fils et portant son nom était bien inscrit sur le registre. C’est ainsi qu’on est allé voir un de ses compagnons de chambre qui nous a confié qu’il était mort d’une balle dans la tête lors de la mutinerie de Rebeuss. C’est de cette manière que j’ai appris sa mort», a-t-elle ajouté. Les policiers ont fait comme si de rien n’était, souligne la mère. «Ils prenaient tout ce que nous apportions à Ibrahima Mbow, de la nourriture, de l’argent et les habits», dit-elle le coeur meurtri.
Maïmouna Samb, la veuve du défunt n’arrive pas à s’exprimer à cause de la douleur qui la ronge. Se couvrant le visage avec un foulard et le corps enveloppé dans un pagne, chapelet à la main, elle est assise dans sa chambre avec sa fille de 6 mois.
«Actuellement, je suis seule. Mon mari était en même temps le soutien de la famille. C’est lui qui assurait toutes les charges de la maison. Il était l’aîné de la famille. Il m’a dit qu’il se rendait à Rufisque pour acheter un mouton. Le lendemain, il m’a appelé pour me dire qu’il avait un problème et qu’il est actuellement à la police de Rufisque. Je me suis rendue làbas. Tout ce que je veux c’est qu’on nous rende le corps de mon mari pour qu’on puisse lui rendre l’hommage qu’il mérite. Il a une fille qui a 6 mois qui ne le connaitra jamais», déclare-t-elle.
Ibrahima Mbow, le frère du défunt qui porte un tee-shirt multicolore que lui avait offert son défunt frère et un jean bleu, martèle que la seule chose dont ils ont besoin actuellement est que justice soit faite et que l’Etat leur rende le corps de son frère. D’une voix tremblante de colère, son ami Tamsir Ndiaye demande que justice soit faite. « C’était mon meilleur ami. Il était un vendeur de ventilateur et de téléviseur. C’est un homme digne qui ne cherchait qu’à satisfaire sa famille. Il n’a jamais eu de problème avec personne. Cette situation est l’oeuvre de Dieu», soutient- il.