VIDEODIACK EXHIBE MAINS PROPRES
Réaction de la famille de l'ancien président de l'IAAF suite à sa mise en examen

L'entourage du président Lamine Diack est monté au créneau, hier, pour dénoncer et démonter en pièces les accusations de corruption sur le dopage des athlètes russes dont il fait l'objet. Accusations portées par un juge français qui a mis en examen l'ancien président de l'Iaaf, qui sont qualifiées d'"excessives" et "insignifiantes".
L'annonce a fait l'effet d'un bombe, si elle n'a pas sonné comme une farce de mauvais goût. Lamine Diack mis en examen par le juge français Van Ruymbeke qui l'accuse dans une affaire de corruption sur le dopage. Telle est l'information qui a été donnée, ce mercredi par les médias français qui renseignent aussi que son conseil juridique, Me Habib Cissé, a été aussi impliqué dans cette affaire.
La question est dès lors de savoir pourquoi ? Pourquoi la France en veut tant à l'homme qui a dirigé avec brio la Fédération internationale des associations d'athlétisme (Iaaf) de 1999 à août dernier ? Selon les médias français, la justice hexagonale enquête suite à un signalement de l'Agence mondiale antidopage (Ama), parvenu début août au Parquet national financier (Pnf). Ils renseignent que d'après une enquête préliminaire, les investigations ont été confiées à des juges d'instruction financiers qui ont aussi entendu l'actuel président de l'Iaaf, le Britannique Sebastian Coe.
À la base une révélation d'une télé allemande
Lamine Diack et Habib Cissé sont "soupçonnés d'avoir touché de l'argent de la part de la fédération d'athlétisme russe pour avoir caché des cas de dopage d'athlètes locaux". Une accusation difficile à comprendre. En effet, pour les proches de l'ancien président de l'Iaaf, "la mise en examen du président Lamine Diack pour corruption passive, par la justice française suite à une prétendue histoire de dopage, est un nouvel épisode du feuilleton de l'acharnement contre lui".
"Cet acharnement a commencé il y a plus de 11 mois, suite aux ‘révélations' d'un documentaire d'une télévision allemande Ard, qui n'a jamais apporté de preuves. Plus de 16 mois d'enquête de la commission d'éthique de l'Iaaf dirigée par l'avocat anglais Michael Beloff n'ont encore rien donné de concret. La commission d'Ethique doit rendre ses décisions le 19 décembre 2015 à Londres. Et il est fort étonnant qu'à quelques semaines de son verdict, on transfère le dossier sur le plan judiciaire, par l'entremise d'une procédure engagée par l'enquête indépendante de l'Agence mondiale anti-dopage", s'étonne-t-on.
La revanche de l'Occident
Pour les proches du président Diack, "accuser le président d'une organisation sportive internationale d'avoir couvert des cas de dopage est surréaliste. Parce que le président de l'Iaaf ne siège dans aucune commission de contrôle et n'administre pas de tests antidopage. Il se contente de constater les résultats qu'on lui fournit et de faire prendre au Conseil de l'Iaaf des décisions sur les sanctions".
"En cas de dopage, on ne peut même pas accuser un président de fédération nationale, a fortiori un président de Fédération internationale. A titre d'exemple, c'est comme accuser un président de la République d'avoir une responsabilité personnelle dans un accident de la circulation parce qu'un conducteur n'a pas respecté le code de la route", fait-on le parallèle pour démonter "les arguments saugrenues" qui sous-tendent cette accusation.
Diack et pas Platini
"En fait, le club des nations occidentales n'a jamais digéré l'élection d'un Tiers mondiste à la tête de la plus importante fédération olympique (l'Iaaf a plus de membres que l'Onu) et surtout, sa décision stratégique d'organiser les événements d'athlétisme dans les pays émergents comme la Russie, le Qatar et la Chine. Cela, là où les Usa peinent à gagner démocratiquement l'attribution des Jo (Cas de Chicago contre Rio en 2009 et d'Eugene en Oregon contre Doha en 2014)", éclaire l'entourage du président Diack, qui entend prouver ainsi que cette affaire cache une volonté de prendre une revanche sur l'histoire et de ternir l'image d'un homme qui a été toujours cité en modèle.
En effet, au moment où "Lamine Diack est accusé de corruption passive et est mis en examen, dans le même pays qu'est la France, Michel Platini, un Français qui a avoué un délit de corruption active sur près de 2 000 000 d'euros encaissés sans contrepartie, a le soutien actif du gouvernement français", signale-t-on.
Soupçons de dopage
Dès lors, il apparaît qu'"accuser Lamine Diack, dont la probité est mondialement reconnue, et laisser Platini en liberté revient à sanctionner la vertu et à encourager le vice ou la justice vous rendra blanc ou noir selon que vous soyez sénégalais ou français. Cet acharnement est excessif. Et comme dit Talleyrand : 'Tout ce qui est excessif devient insignifiant'".
"Les accusations contre Lamine Diack sont tellement excessives qu'elles sont insignifiantes sur tous les plans. Et les jours qui viennent vont démontrer l'insignifiance de ces accusations surréalistes", clame l'entourage du Président Diack. Il est à noter que la Fédération internationale d'athlétisme a réagi, hier, dans un communiqué. Elle indique qu'elle "coopère pleinement" avec la justice française. Dans le cadre de l'enquête française, la police a perquisitionné le siège de l'Iaaf mardi, pour mener des auditions et consulter des documents, précise-t-elle
OMAR FAYE DE "LÉRAL ASKANWI"
"Soutien public au nom du peuple"
Connu pour ne pas avoir sa langue dans sa poche, Omar Faye n'a pas mis longtemps à réagir suite aux accusations de corruption portées par un juge français contre Lamine Diack et Habib Cissé. Des accusations qui ont abouti à une mise en examen de l'ancien président de l'Association internationale des associations d'athlétisme (Iaaf) et de son ex-conseiller juridique.
Pour le président du Mouvement Léral Askanwi, "cet acte a tous les relents d'un règlement de comptes, pour ne pas dire que cette affaire à des soubassements racistes". "On a été choqué par ces accusations graves contre un homme dont la probité morale ne souffre d'aucun doute et dont le monde entier sait qu'il s'est toujours battu pour un sport propre. Vous vous imaginez un seul instant que Lamine Diack, qui a été toujours à l'avant garde du combat contre le dopage puisse être complice d'une telle entreprise.
Assurément non ! Tous nous savons qu'il n'en est rien et que cette histoire a été montée de toutes pièces par des juges français en mal de sensation qui veulent salir un homme digne et respecté, qui a tout donné à sa discipline, l'athlétisme, et qui est le symbole même de son pays. Et nous, nous n'accepterons pas qu'on traîne dans la boue notre symbole", a clamé M. Faye.
Aussi, Omar Faye demande "solennellement à Macky Sall de marquer le coup. Nous demandons à notre président de la République, de faire une déclaration publique de soutien à Lamine Diack, au nom du peuple Sénégalais. Parce que ce digne fils du pays mérite ce soutien et mérite qu'on se mobilise tous pour lui servir de bouclier contre ses délateurs qui sont à la solde de lobbies qui veulent briser l'image d'une icône. Nous autres Sénégalais nous ne l'accepterons pas et nous voulons que notre Président soit en première ligne dans ce combat. Parce que c'est une bataille qui s'ouvre pour l'honneur du Sénégal et pour celui de tous ses fils".
Rappelant que lorsqu'il a été mis en cause à la Fifa, Michel Platini a reçu le soutien public du président français, François Hollande, Omar Faye de dire qu'"on n'en attend pas moins de Macky Sall. Et qu'on nous parle pas de neutralité, de séparation de pouvoir ou de lutte anti-corruption. Parce que, dans cette affaire, le monde entier sait de quoi ça retourne. Il s'agit d'un acharnement sur un digne de fils de l'Afrique que les Blancs, les Européens et les Français en particulier, n'ont jamais digéré de le voir trôner pendant 15 ans à la tête de la première fédération olympique au monde. Aujourd'hui, on solde des comptes contre cet homme, parce qu'il est noir, parce qu'il est africain".
"Mais, clame-t-il, que les Français sachent que Lamine Diack n'est pas seul. Il a tout un peuple derrière lui. S'il y a des corrompus et des dopés, ils savent très bien où les trouver. Et c'est chez eux. Puisque tout le système français est basé sur la corruption et le lobbying. La France est aujourd'hui la plus grande mafia du monde. Et c'est ce qui s'est passé entre Blatter et Platini, qui a reçu des milliards en sous main à la Fifa, le prouve éloquemment. Lamine Diack n'est pas comme eux et il ne sera jamais à leur botte".
LUTTE CONTRE LE DOPAGE
La partition de Lamine Diack
L'ancien président de l'Iaaf (1999-2015), Lamine Diack, accusé d'avoir accepté des pots de vins pour cacher des cas de dopage, a "largement contribué" à la lutte contre ce phénomène dans l'athlétisme pendant son magistère, indiquent des documents officiels de l'instance mondiale en charge de cette discipline.
Selon ces documents consultés mercredi par l'Aps, le secteur médical et antidopage de la Fédération internationale d'athlétisme, composé de quatre personnes en 2000, est passé à sept puis à 11 personnes en 2008. Dans le même temps, renseignent-ils, le budget alloué à ce secteur a régulièrement augmenté pour atteindre plus de deux millions et demi de dollars (2.535.000 dollars), avec la mise en place d'Antidoping Task Force. Parmi les actions édictées par l'Iaaf, notent ces documents officiels, figure en bonne place la mise en oeuvre de contrôles sanguins aux championnats du monde d'Edmonton (Canada) en 2001, sans compter les actions éducatives mises en ouvre par cette instance en direction des athlètes.
L'Iaaf rappelle avoir collaboré dans cette lutte avec plusieurs structures travaillant contre le dopage, évoquant sa décision datant des championnats d'Helsinki (Finlande) en 2005 et consistant à conserver tous les échantillons d'urine prélevés. En 2007, à Osaka (Japon), à côté du renouvellement des membres de la Commission médicale et antidopage en marge des championnats du monde, indiquent les mêmes documents, il y a eu un vaste programme de tests sanguins et urinaires, avant et durant la compétition. Ils signalent par ailleurs la signature de la convention tripartite Iaaf-Lad-Ama (Agence mondiale antidopage) pour la conduite des contrôles sanguins, actée lors des championnats du monde en 2011, à Daegu (Corée du Sud). S'y ajoute "la collecte de sang de tous les athlètes participant pour le module hématologique et le module endocrinien du passeport biologique", selon les mêmes sources.
A Moscou (Russie) en 2013, poursuivent-elles, de nouvelles mesures ont été prises et certaines reconduites comme le programme des tests sanguins avec contrôle de tous les athlètes. Dans le même ordre d'idées, soulignent encore ces documents de l'Iaaf, il faut citer l'idée d'un laboratoire satellite spécialisée dans les analyses de sang du passeport biologique, une structure qui devait être implantée à Nairobi (Kenya).
En août dernier, des médias allemands et anglais avaient fait état de l'existence d'échantillons sanguins de 800 athlètes présentant des valeurs de dopage "suspectes ou hautement suspectes". Ces médias faisaient référence à une base de données détenue par l'Iaaf et concernant des athlètes russes et kényans, à quelques semaines des championnats du monde de Pékin.
L'ancien président de l'Iaaf a été mis en examen à Paris dans un dossier de corruption lié à la lutte antidopage, rapportent mercredi plusieurs médias français. Lamine Diack, 82 ans, a été mis en examen lundi, a indiqué mercredi une source judiciaire qui confirmait une information de la chaine d'info continue 'iTélé. Son conseiller juridique, l'avocat Habib Cissé, a également été mis en examen par deux juges financiers parisiens.