ALIOUNE SARR LIVRE SON DIAGNOSTIC
Face aux multiples questions qui agitent depuis quelques temps l’arène, le docteur Alioune Sarr a profité de son face-à-face avec la presse organisé hier, lundi 23 février, à la Maison de la presse pour monter au créneau et apporter les réponses du Cng.

Face aux multiples questions qui agitent depuis quelques temps l’arène, le docteur Alioune Sarr a profité de son face-à-face avec la presse organisé hier, lundi 23 février, à la Maison de la presse pour monter au créneau et apporter les réponses du Cng. Entre la rareté des combats dits de Vip, la violence qui s’est invitée en pleine saison dans l’arène, le titre de « Roi des arènes » toujours pas reconnu par la structure faîtière de la lutte ou encore le supposé malaise au sein du CNG, le patron de la lutte sénégalaise s’est montré à son aise pour faire le diagnostic et répondre aux différentes interpellations.
F ace aux nombreuses questions qui agitent la lutte sénégalaise, le CNG a tenu à réagir à travers le premier face-à-face organisé hier, lundi 23 février, à la Maison de la presse. Une occasion saisie par le docteur Alioune Sarr pour apporter des éclairages sur les différentes interpellations. A commencer par le dernier sujet lié à l’incident survenu le 9 janvier dernier à l’arène nationale, lors du combat entre Alioune Sèye 2 et Niakha Diarignou. Des faits que le Cng assimile à un problème de comportement et qui repose la question de la gestion des structures de base, notamment appelées écuries et écoles de lutte.
« LE CNG NE RECULERA DEVANT RIEN POUR ASSAINIR LE MILIEU DE LA LUTTE »
Nous avons constaté, il y a deux semaines, des comportements qu’on pensait disparus du milieu de la lutte, à savoir les agressions. Les gens pensent que la première agression est physique mais je dirai non. Elle est surtout de comportement. Je tiens à préciser que ce comportement repose la question de la gestion des structures de base notamment appelées écuries et écoles de lutte. Il est impensable que dans une structure bien organisée ces comportements puissent être. Parce qu’il est certain que le comportement de ce garçon a été bien mûri dans sa structure », note t-il. Le président du CNG est d’avis que les faits d’agression ne sont en réalité, que le reflet des comportements que l’on retrouve dans la vie de tous les jours. « Il est triste de constater une régression du comportement, des valeurs. Ce n’est pas propre à la lutte. Nous avons un problème de comportement quand on voit ce qui se passe. Regardez comment les enfants se comportent dans la rue. Le lutteur ne peut pas être exempt de ce comportement général. Le Sénégal a un problème et chacun de nous est interpellé », dira-t-il avant d’ajouter : « Je tiens à dire solennellement que le Cng ne reculera devant rien pour assainir le milieu de la lutte. A l’endroit des spectateurs, l’Arène nationale est dotée de caméras de surveillance qui ne laissent rien des agissements des casseurs. Cela dépasse le Cng».
VIP SANS COMBATS : LA CONCURRENCE DELOYALE ENTRES PROMOTEURS INDEXEE…
Interpellé sur l’absence depuis le début de la saison des grands combats, ces affiches dites « VIP », il estimera que sa structure n’a aucune responsabilité sur l’organisation des grands affiches. « Le Cng depuis son arrivée, a choisi de ne pas s’impliquer dans l’organisation des combats, en dehors du drapeau du Chef de l’Etat, du tournoi de la Cedeao et de la Journée du souvenir. Si nous voulons être juge et partie, cela peut être très compliqué. Si on devrait se télescoper avec les promoteurs dans l’organisation des combats, on aurait de sérieux problèmes. C’est notre choix », soutient-il. «En un moment, il y a une concurrence déloyale entres promoteurs qui ont fait flamber les cachets. La deuxième chose, c’est le comportement violent du milieu. Combien de fois ai-je interpellé les animateurs de face-à-face qui demandaient aux lutteurs de chauffer. Comment peut-on penser que l’on parle d’ambulance ? Le sport est une école où l’on apprend l’humilité, la dignité, le sens de la responsabilité. Il faut que le discours change, que le comportement change», explique- t-il Dans la même veine, Dr sarr reconnait qu’en dehors des grandes affiches, il y a énormément de combats qui sont organisés. « C’est pour vous dire que la lutte se comporte bien. Le problème, ce sont les ténors entre guillemets. On reste souvent sur notre faim après les combats dit « du siècle». On a vu le combat Tyson-Bombardier qui n’a pas duré 30 secondes et tant d’autres. Il faut que l’on soit raisonnable ».
TITRE DE « ROI DES ARENES» : « POUR ETRE LE MEILLEUR, IL FAUT PARTICIPER A UN TOURNOI»
Souvent agitée, la question du titre de « Roi des arènes » est encore remise sur la table. Mais l’instance dirigeante de la lutte restera campée sur sa position de ne pas reconnaître la distinction. « Est-ce que celui qui l’a battu est meilleur que tout le monde ? Je ne crois pas. Que les lutteurs aient le courage de se retrouver dans un tournoi annuel et que l’on puisse designer le meilleur. Il est difficile de désigner le meilleur. Dans les tournois, il y a un tirage au sort et on peut être champion avec un tirage hyper favorable. C’est une organisation et il faut chaque fois l‘améliorer. Que les lutteurs acceptent ! Depuis quelques années, Il y a une réflexion au niveau du Cng pour ce tournoi. On voulait faire un tournoi pour les espoirs, mais ils ne viennent pas. Cela pose problème. Le Cng n’a jamais reconnu un Roi des arènes. Car, pour être le meilleur, il faut participer à un tournoi. Il y a un lutteur qui dit qu’il est d’accord alors qu’il ne l’était pas, il y a quelques temps. Si tous les champions sont d’accord, on les prépare un tournoi. Mais il faut que ça soit clair, ils ne gagneront pas des centaines de millions au premier combat.»
MALAISE AU CNG ? « PAS AU COURANT DE PROBLEMES PERSONNELS AVEC YEKINI ! »
Interpellé sur un supposé malaise dans le Cng suite à la sortie dans les médias de Yakhya Diop Yékini, membre du Cng, Dr Sarr dégage en touche et écarte un quelconque problème. « Nous sommes une démocratie et la parole est libre. Il y a souvent des moments de haute tension à l’intérieur mais derrière il y a la défense de ses idées. Mais nous avons la chance s’il y a consensus, tout le monde se met au pas. J’ai eu la chance de voir tous ces jeunes qui sont autour de moi. Je suis heureux qu’ils soient là et aient leur liberté de parole. Je n’ai un problème avec personne mais j’ai ma façon de faire. Ce qui sont dans l’équipe doivent respecter les conditions de travail. Jusqu’au moment où je vous parle, en aucun moment, Yakhya Diop Yékini n’a pas montré des signes d’indiscipline de quoi que ce soit à l’égard de la structure. Je ne suis pas au courant de problèmes personnels avec Yékini. Nous sommes assez responsables pou savoir que quand on est dans un groupe, l’intérêt général passe avant», rappelle-t-il.
LUTTE OLYMPIQUE : EN PENSANT AUX JOJ 2022 R
evenant sur la lutte olympique qui enregistre depuis quelques années une succession de contre-performances, le docteur Sarr y est allé de son explication. « C’est tout simplement parce que les lutteurs qui sont là sont en fin de carrière ou s’apprêtent à décrocher. Isabelle Sambou a décroché, Adama Diatta prend de l’âge etc. L’arène n’est pas aussi très assurée pour plusieurs raisons. J’en citerai une et c’est que il y a une section olympique dans les écoles de lutte mais les lutteurs et leurs encadrements sont les premiers fossoyeurs de la lutte olympique en disant qu’il n’y a pas d’argent et les risques de blessure sont nombreux. C’est pourquoi nous sommes en train de changer de fusil d’épaule en allant vers les écoles pour essayer de trouver des jeunes et les préparer à la lutte olympique d’autant plus que nous allons vers les jeux de 2022 et il faut y arriver à l’âge de 17 ans et 18 ans »
ARENE NATIONALE : « CHOQUE D’ENTENDRE QU’ELLE NE REPOND PAS AUX NORMES SENEGALAISES »
Quid de l’arène nationale qui fait déjà l’objet de certaines critiques ? Le président du Cng en profitera pour faire l’historique et a assuré que l’infrastructure répond bien aux normes de la lutte. « C’est normal de critiquer mais il fait assumer. Quand par voie diplomatique, le président de la République a décidé de le confier à la Chine, une délégation composée du ministère des Sports, du Cng et de l’architecte sénégalais qui a conçu le projet s’est rendue en Chine. Nous avons échangé avec la partie chinoise. Je suis choque quand j’entends dire que cette arène ne répond pas aux normes sénégalaises », indique t-il avant de poursuivre/ « J’ai honte pour mon pays quand les gens pensent que les Chinois méritent des choses que les Sénégalais ne méritent pas. Les Chinois ne sont pas réveillés pou être disciplinés d’un seul coup. Je ne peux accepter que l’on dise que c’est trop civilisé pour nous, Sénégalais Qu’est ce qu’il faut faire pour ceux qui ne sont pas respectueux du bien public ? Comment faire pour les punir pour que plus personne ne pense à cela ? Voila le problème».