MOUSTAPHA GAYE DECLINE SA FEUILLE DE ROUTE
Moustapha Gaye a pris ses nouvelles fonctions de Directeur technique national (Basket). Hier face à la presse, il a dévoilé les grands axes de son programme.

Moustapha Gaye a pris ses nouvelles fonctions de Directeur technique national (Basket). Hier face à la presse, il a dévoilé les grands axes de son programme. Il en a profité pour expliquer le retour de Porfirio Fisac de Diego sur le banc de l’équipe nationale masculine, après son passage de 2016 à 2018.
Que représente pour vous ce poste de Directeur technique national ?
«Depuis ma nomination, nous étions en chantier. Nous avons beaucoup échangé avec les acteurs. Je suis dans la direction depuis 1995 où j’étais assistant de l’équipe espoir du coach Mamadou Sow. J’ai vécu avec tous les directeurs techniques qui sont passés. J’ai été dans les sélections nationales où j’ai gravi tous les échelons. Aujourd’hui, je suis à ce poste et je remercie le Tout-Puissant. Je me retrouve autour de vous pour vous présenter la feuille de route, basée sur le développement qui est la vitrine des résultats. Quand on est à ce poste, il y a plein de priorités. En faisant l’état des lieux, je ne veux pas m’avancer dans les dossiers sans rendre hommage à mon prédécesseur Maguette Diop qui a abattu un travail énorme »
Quels sont les grands chantiers ?
Pour les premiers défis, il faut travailler pour que la petite catégorie puisse revenir dans les compétitions internationales. Si nous ne nous focalisons pas sur ça, je pense que nous allons nous mordre les droits. Je ne crois qu’en une seule chose qui est la vérité du terrain. Il faut qu’on revienne au travail sur le terrain. Je ne crois qu’à la performance sportive. Le basketball sénégalais doit être dans la continuité, en privilégiant le travail à la base. J’ai dit au président Babacar Ndiaye que le stadium Marius Ndiaye est fermé le samedi où parfois loué à des privés. Nos jeunes enfants ne vont pas à l’école pour la plupart le samedi. Mais qu’est-ce qui nous empêche de prendre les sélections locales de Dakar pour qu’elles se perfectionnent à l’entraînement ? Si nous le faisons à Dakar et dans les régions, je pense qu’au bout d’un moment, nous aurons une meilleure équipe. Avec la fédération, nous sommes d’accord sur le principe. Un pays qui se veut émergent en basket doit privilégier cette sélection.
Quel regard portez-vous sur Seed Academy ?
Nous avons la chance d’avoir sur notre territoire Seed Academy. Ce centre sélectionne de jeunes talents qui vont continuer leur performance. Ils ont une formation éducative et sportive. Le football a été intelligent, avec des centres de formation comme Génération Foot ou Dakar Sacré-Cœur. A côté, nous avons la même chose, mais on l’ignore. Il faut que Seed soit la base de notre sélection U16. Si nous partons en compétition avec cette catégorie, il faut forcément avoir comme objectif la gagne. C’est comme ça que nous aurons des jeunes outillés pour rivaliser avec les autres. Mais si nous ne faisons pas ça, nous serons toujours obligés de colmater de gauche à droite. Certes les jeunes auront du talent, mais pas de vécu sur le plan international. Nous devons parvenir à développer de futurs joueurs qui auront des aptitudes citoyennes et sportives. Ce qui nous permettra d’avoir des équipes saines
Quels sont les changements attendus?
Cette année sera celle transitoire sur certains aspects. Et le fait de le communiquer va permettre, à l’ouverture de la saison prochaine (en novembre ou décembre), aux entraîneurs et aux clubs de savoir à quoi s’en tenir. La formation des cadres est à jour. Il faut les mettre en exergue. Pour les années à venir, nous allons proposer à la fédération que le titulaire sur un banc de l’équipe nationale soit détenteur au minimum d’un diplôme de premier degré. Pour son assistant, il lui faut au moins un deuxième degré.
Quelles sont vos relations avec Cheikh Sarr ?
C’est le moment pour moi de remercier le coach Cheikh Sarr. Personne ne le connaît mieux que moi. C’est un compagnon de jeunesse. Je connais son cursus technique et universitaire. Trois semaines avant ma nomination, j’ai eu à échanger avec lui. Et je l’ai félicité pour le travail qu’il a accompli. C’est une bonne personne. Mais nous sommes dans un monde très sélectif. En 2001, j’ai été viré. Je suis revenu et j’étais assistant de Abourahmane Ndiaye. Et 2011, c’était également la même chose. C’est le quotidien des entraîneurs. Mais cela n’enlève en rien ses performances. Il en est de même pour son adjoint Parfait Adjuvon. Je vais me battre pour récupérer notre expertise nationale. Le moment venu, nous verrons comment travailler ensemble pour le bien de notre basket.
Pouvez-vous nous expliquer le choix des entraîneurs ?
Les entraîneurs sont nommés individuellement. En réunion sectorielle, j’avais dit que nous devrions donner les exemples en descendant sur le terrain. Nous ne devons pas laisser les sélections régionales (U16 et 18) aux plus jeunes. Nous allons même descendre sur le terrain et accompagner les jeunes entraîneurs à se perfectionner. Ils ont tous donné leur accord, dans la limite du possible. Nous avons deux entraîneurs nationaux en sélection des U25 (Dames). Il s’agit de Ben Abdallah Diagne, aujourd’hui sans club, mais qui est un entraîneur qualifié. Du côté des hommes, c’est Libasse Faye de Ouakam, Ahmed Gaye de Slbc et Ndiaga Lô. Chez les séniors (hommes), c’est le profil de Porfinio qui nous intéresse. Il a déjà fait l’Afrobasket et il est en train de faire un excellent travail en Espagne. Il est actuellement le troisième meilleur coach après le Real Madrid et le Barcelone. Je me suis dit pourquoi aller chercher ailleurs, alors que nous avons quelqu’un qui connaît la Tanière et fait de grandes choses dans le haut niveau. Par rapport à l’expertise locale, le meilleur sur le circuit masculin, c’est Mamadou Guèye «Paa bi». Il est capable de gérer l’équipe nationale du Sénégal. Mais face aux enjeux qui consistent à aller conquérir une coupe d’Afrique, moi j’ai préféré prendre quelqu’un qui est plus expérimenté. L’Espagnol aura comme assistant Boniface Ndong qui évolue actuellement en Nba. Le deuxième assistant est Mamadou Guèye «Paa bi». D’ailleurs, le technicien sénégalais va diriger les fenêtres de FIBA. Chez les dames, c’est moi, (NDL : Moustapha Gaye). J’ai accepté de rendre services, avec des objectifs clairs. Mon premier assistant sera El Hadji Mathiam Diop. Il y a également Mborika Fall et Khady Sourang Diop.
Pourquoi vous n’avez pas fait appel à «Adidas» ?
Personne ne me fera dire des choses sur Abdourahmane Ndiaye «Adidas». C’est une histoire classée. Vous avez entendu les propos du président de la fédération, Babacar Ndiaye, qui a dit que « Adidas » ne reviendra pas maintenant. En ce qui me concerne, je dirige les sélections et je propose les nominations. Mais c’est à la fédération de choisir. Et elle m’a dit qu’elle ne voulait pas de lui. C’est dans l’ordre des choses. De ce fait, le dernier mot revient à la fédération. Birou Gaye était entraîneur des U18. Je lui ai proposé un poste d’assistant chez l’équipe A masculine et il a décliné. Il m’a dit qu’il ne pouvait pas rendre service à son pays avec ce poste. Personne ne va faire des choix. C’est moi qui décide. Si quelqu’un pense être coach quelque part, il doit le prouver avant.
Est-ce que les entraîneurs auront des contrats ?
Il n’y aura pas de contrat pour les entraîneurs. Tout le monde sera pigiste. Et mon souhait, c’est de tendre vers des contrats. Mais la situation économique actuelle ne le permet pas. Il y a beaucoup de priorités. Nous pouvons nous contenter de ce qui existe déjà.