SALAH-MANÉ, DE DUO ANGLAIS À DUEL AFRICAIN
Coéquipiers prolifiques à Liverpool dans le championnat anglais, l’Égyptien Mohamed Salah et le Sénégalais Sadio Mané se retrouvent en finale de la CAN 2022 ce dimanche 6 février 2022. Point d’orgue d’une rivalité sur le continent depuis quelques années

Le 5 septembre 2014 à Dakar, Sadio Mané et Mohamed Salah se croisaient pour la première sur la pelouse du stade Léopold Sédar Senghor lors des éliminatoires de la CAN 2015. Le Sénégal, avec un Mané fraîchement arrivé à Southampton, battait l’Égypte (2-0) de Mo Salah qui entamait sa deuxième saison à Chelsea. Sadio avait marqué, Mohamed était resté muet.
Bien malin qui pouvait prédire que le Sénégalais et l’Égyptien se retrouveraient, plus de 6 ans après en finale de la 33e CAN, en guides éclairés de leur sélection pour décrocher le trophée, s’approprier peut-être le titre du meilleur joueur du tournoi et certainement celui du Joueur africain de l’année.
Fritures sur la ligne
De Dakar à Yaoundé, les trajectoires Mo Salah et Sadio Mané ont épousé divers chemins pour finir au haut niveau, à Liverpool où ils écrivent leur légende.
Salah, le gaucher, à droite, Mané, le droitier, à gauche, buteurs insatiables, dynamiteurs de défense en Angleterre et en Europe depuis leur association en 2017. Un duo à 255 buts à ce jour. Jamais probablement un tandem n’avait porté aussi haut et aussi longtemps un club. Mais l’association de bienfaiteurs a souvent connu des grincements sur la ligne, moins à cause d’une course au meilleur buteur en Premier League que d’une rivalité sur le contient. La course au titre de Ballon d’or et surtout au titre de Joueur africain de l’année a parfois fait grésiller la connexion entre l’Égyptien et le Sénégalais avant que leur mentor Jürgen Klopp ne rétablisse le réseau entre les deux compères.
Aujourd’hui, le coach allemand de Liverpool suit avec attention ses poulains s’affronter à des milliers de kilomètres de la Mersey dans une finale qu’il compte « regarder ». « C'est vraiment très impressionnant à voir. (…) C'est évidemment difficile d'aller aussi loin dans un tournoi, ce sont des superstars, donc la pression qu'ils avaient sur leurs épaules était énorme. Je suis vraiment fier de la façon dont ils ont géré la situation, pour être honnête. »