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3 mai 2024
SÉNÉGAL-FRANCE, QUI VA REMPORTER LES FAVEURS DE FERLAND MENDY ?
Si Deschamps a eu du flair en le pré-convoquant en octobre 2017, il avait déjà une longueur de retard sur son homologue sénégalais Aliou Cissé, qui a branché le joueur six mois plus tôt
« Ferland Mendy a un vrai potentiel, et même par rapport à l’équipe de France, tu sens que tu vas le retrouver après la Coupe du monde, ça c’est clair. » Le présage, délivré en avril sur RMC, est signé William Gallas. Un type qui, avec ses 84 capes chez les Bleus, sait plutôt de quoi il parle. Sauf qu’entre-temps, un groupe est né en Russie, et puisqu'il est jeune et qu’il gagne déjà, Didier Deschamps a au moins deux bonnes raisons de ne pas vouloir y toucher pour l’instant.
Les copains d’abord
À la faveur des blessures de Rami, Umtiti, Benjamin Mendy et Tolisso, la porte s’est entrouverte, toutefois. Mais à la façon d’un videur de boîte, DD y a passé la tête, repéré les visages familiers, demandé aux importuns de s’écarter et les a invités à couper la file pour se mêler au cercle d’habitués. Méritants depuis la reprise, Kurt Zouma, Mamadou Sakho et Lucas Digne n’étaient pas jusqu’ici les Français les plus performants à leur poste pour autant. Mais ils étaient réservistes avant le Mondial et connaissent la maison bleue, et ce vécu a plaidé en leur faveur. Tant pis pour la forme du moment, souvent érigée par Deschamps comme un facteur de choix déterminant. Comme Aymeric Laporte ou Clément Lenglet, Ferland Mendy attendra.
Mais il a de quoi être frustré : cela fait déjà un an que l'ancien Havrais a reçu sa première pré-convocation chez les A, quelques jours après que Benjamin Mendy s'est fait les croisés. À l’époque, le Lyonnais n’avait pourtant qu’une saison pleine de Ligue 2 et cinq matchs de L1 dans les pattes. Personne ne s’était d’ailleurs vraiment offusqué que la Dèche lui préfère Jordan Amavi pour pallier, ensuite, la défection de Layvin Kurzawa. Le simple fait d’enchaîner les matchs et de confirmer devait suffire, tôt ou tard, à faire de lui un nouveau visage d’un groupe France alors encore en mutation. Confirmer, c’est justement ce que le natif de Meulan a fait, facturant 35 matchs et 5 passes décisives pour sa première saison dans le Rhône. Et balayant au passage la concurrence du Brésilien Marçal, arrivé à l’OL en titulaire, mais dont Mendy a presque fait oublier l’existence.
Aliou Cissé au pressing
Cette saison, le garçon formé au HAC semble avoir passé un nouveau cap. Si cela ne se ressent pas encore dans ses stats, sa plus grande régularité tranche avec son équipe, tantôt éblouissante, tantôt crispante. Une impression d’ensemble confirmée, et par les Gones, et par Mendy le 2 octobre face au Shakhtar Donetsk en Ligue des champions (2-2), une compétition en forme d’argument supplémentaire en faveur du numéro 22 rhodanien. Il en faudra plus, visiblement, pour convaincre le sélectionneur national d’en faire le numéro 3 dans la hiérarchie des arrières gauches chez les Bleus derrière Lucas Hernandez et Benjamin Mendy. Pas sûr qu’il en ait le temps. Car si Deschamps a eu du flair en le pré-convoquant en octobre 2017, il avait déjà une longueur de retard sur son homologue sénégalais Aliou Cissé, qui a branché le joueur six mois plus tôt.
En mars dernier, le joueur de 23 ans n’avait « pas encore tranché » , comme il l’assurait à Lyon Capitale. Mais le manque d’empressement de Deschamps pourrait bien finir par faire le jeu du Sénégal. D’autant que s’il jurait l’an dernier ne pas vouloir « lui mettre la pression » , Cissé lui a balancé en avril ce qui ressemble fort à un ultimatum, via la chaîne de télé sénégalaise RTS 4 : « Je lui cours après depuis un certain temps, mais je ne vais pas continuer à le faire indéfiniment » . Sauf que Mendy n’a jamais trop écouté l’avis des autres. Jugé perdu pour le football à 14 ans par certains médecins après une blessure à la hanche, et lourdé par le PSGà 17, cela ne l'a pas empêché de se fabriquer un destin qui l'a rapproché de l'équipe de France. Le genre de type qui revient par la fenêtre quand on le sort par la porte, en somme. C’est peut-être là la chance de la France : les videurs surveillent rarement les fenêtres.
L'OIF OU LES INTÉRÊTS BIEN COMPRIS DE PARIS ET KIGALI
Le sommet de l'Organisation internationale de la Francophonie s'ouvre jeudi en Arménie - La candidate soutenue par la France pour prendre la tête de l'OIF est Louise Mushikiwabo, chef de la diplomatie rwandaise - Analyse
L'actuelle secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie, Michaëlle Jean espère être réélue à la tête de l'OIF mais devant elle se dresse une candidate soutenue par la France : Louise Mushikiwabo.
Emmanuel Macron a donné son soutien à la candidature de la chef de la diplomatie rwandaise à ce poste :
"J'ai une conviction que je n'ai jamais cachée : s'il y a une candidature africaine au poste de secrétaire général de la Francophonie, elle aurait beaucoup de sens. Si cette candidature était africaine et féminine, elle aurait encore plus de sens. Donc à ce titre, je crois que la ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Louise Mushikiwabo, a toutes les compétences et tous les titres pour exercer cette fonction."
Obtenir un tel appui de la bouche d'un président français, c'est quasiment un adoubement. Ces propos ont été tenus en mars dernier, lors de la visite à Paris de Paul Kagame.
Une question d'influence
L'Organisation internationale de la francophonie, dont le siège est à Paris, reste un outil d'influence puissant pour la France.
Ancienne colonie belge, le Rwanda présente toutefois l'avantage de ne pas faire partie du « pré carré » français et d'ouvrir une porte vers l'Afrique de l'Est.
Le Rwanda présente aussi un grand intérêt pour les investisseurs français qui lorgnent sur un marché rwandais en plein boom.
Laurent Monty Etoughe, analyste indépendant d'origine gabonaise installé en France, estime que ce soutien à la candidate rwandaise ne peut être que bénéfique pour le chef de l'Etat français. Selon lui, "Emmanuel Macron, que ce soit pour le Rwanda ou pour l'Algérie, est dans une forme de Realpolitik et il essaie de dépasser les clivages de manière à aboutir à des relations apaisées et sans doute aussi de renforcer la coopération économique. Et il est vrai qu'en termes de politique interne, le choix de Louise Mushikiwabo n'aura pas tellement d'incidence négative car l'OIF, que ce soit en France ou sur la scène internationale, a encore à gagner en termes de visibilité."
Le Rwanda redécouvre la francophonie
Côté francophonie, depuis 2010, l'anglais est devenu la principale langue d'enseignement dans les écoles rwandaises. Louise Mushikiwabo y voit une richesse du multilinguisme. Mais la mesure a bien été prise par Paul Kagame au plus fort de la crise avec Paris depuis le génocide de 1994 : les Rwandais réclament toujours à la France l'ouverture des archives et qu'elle demande pardon pour son implication dans le génocide.
Par ailleurs, c'est la justice française qui enquête toujours sur l'attentat contre l'avion du président Juvénal Habiyarimana, qui a donné le coup d'envoi des tueries de 1994.
Et les droits de l'Homme ?
Autre épine dans son dossier de candidature : l'OIF revendique la promotion de la paix, de la démocratie et des droits de l'Homme comme l'une de ses priorités. Or le régime de Paul Kagame est souvent accusé d'autoritarisme, de museler les voix critiques.
"Il est trop gentil ces derniers temps", s'étonnent d'ailleurs des Rwandais d'Allemagne au sujet des récentes grâces et libérations de prisonniers politiques par Paul Kagame.
Sur TV5 Monde, la ministre rétorque que ces décisions de la justice rwandaise n'ont rien à voir avec un quelconque agenda de l'OIF. Et quand on la confronte aux reproches à l'égard du régime Kagame, Louise Mushikiwabo répond :
"C'est vrai il y a eu des critiques pendant longtemps par rapport à tout ce qui est droits et libertés etc. la presse, également. Mais on est venu de loin, de très loin. Par rapport à la liberté de la presse, pendant très longtemps, jusqu'à très récemment, il y avait beaucoup de confusion entre la pratique courante des médias et la politisation des acteurs médiatiques au pays. Mais les choses s'améliorent. C'est un chemin qui est long mais sur lequel mon pays avance très sûrement."
Si l'élection de Louise Mushikiwabo à la tête de l'OIF doit servir au rapprochement du Rwanda et de la France, des esprits chagrins regrettent que lors de sa visite à Paris Paul Kagame ait remercié son homologue dans la langue de Shakespaeare par un "Thank you very much, President Macron… "
… au lieu de lui dire tout bonnement "merci”.
PAR MAME LESS CAMARA
LE TEMPS DES ASSASSINS
Si l’assassinat de la militante du Pasteef a des motifs politiques, cela peut imprégner la prochaine élection présidentielle - Pas de promesse facile ni de critique dévastatrice
Si le lien est établi entre le viol et l’assassinat d’une responsable du parti Pasteef et ses activités politiques, il faudrait en tirer la leçon tout de suite et éradiquer la menace d’une dérive crapuleuse de la compétition électorale. La prochaine présidentielle a déjà été décrite, à juste titre, comme un tournant de l’histoire politique du Sénégal.
Les enjeux n’en sont pas seulement la conquête ou le maintien du pouvoir. Ils sont aussi le sort des vieilles ligues qui se recomposent à chaque échéance, prônant le changement pour, en fin de compte, refaire la même chose. Leur mise à l’écart équivaudrait à un véritable déclassement social pour ceux qui tirent leurs revenus de leur proximité avec l’Etat. Ils ne vont pas laisser le changement les dépouiller.
Cet enjeu est exaspéré par l’apparition de nouvelles richesses dont le partage ouvre déjà des appétits. Depuis l’indépendance, les mêmes groupes, sous des sigles différents, s’allient, s’opposent puis se recomposent et se remplacent sans cesse à la tête de l’Etat.
Cet univers réglé dans lequel les verts dirigent et les bleus s’opposent, puis vice versa, est dérangé par l’irruption de nouveaux arrivants. Leurs discours participent à la relance de l’intérêt pour la politique de catégories désillusionnées et qui se remettent à espérer. Cela change tout, notamment l’accès aux suffrages de citoyens dont bon nombre avaient renoncé à la politique. Pour ces groupes, gaz et pétrole signifient emploi, revenus, niveau de vie plus élevé etc. L’avenir est la clé de cette élection. Pas la promesse facile ni la critique dévastatrice.
Cela signifie aussi l’acceptation du débat. Malheureusement, l’orientation actuelle des échanges ne présage rien de tel. Menaces et accusations faciles meublent un désert d’idées. Cela donne de la place à des intervenants avides de se faire remarquer, par leurs excès et insultes, des camps dont ils espèrent la reconnaissance sonnante et trébuchante. Et, si cela ne suffit pas, ils usent d’interventions musclées et d’arguments abjects et meurtriers. Il ne s’agit pas d’épiphonèmes. Si l’assassinat d’une militante a des motifs politiques, cela peut imprégner toute la campagne électorale, le vote et la période suivante.
Aucun camp n’a le monopole de cette attitude. Il y a, au contraire, un parfait partage des rôles entre un pouvoir sortant qui annonce une victoire au premier tour et ses adversaires qui jugent une telle prétention totalement inacceptable. Il ne faut pas prendre ces positions pour de simples fanfaronnades. Elles vont dans une large mesure commander l’attitude de la base électorale de bien des candidats. Les « masses de manœuvre » sont remplies de certitudes que leur ont transmises leurs leaders. Cela s’est toujours passé ainsi au Sénégal où la violence électorale est bien plus récurrente qu’on ne veut l’admettre. Pour rappel, on a enregistré douze à quinze morts lors de la dernière présidentielle, en 2012.
La police fera son enquête, à n’en pas douter. Les coupables seront jugés et la loi leur sera appliquée dans toute sa rigueur. Mais cela seul ne suffira pas, les protagonistes de la compétition devraient s’impliquer de manière beaucoup plus visible et responsable. Ils doivent se désolidariser publiquement de tels actes. Parler aux militants dont les préférences s’expriment sans tolérance à travers des circuits de communication hors de contrôle.
Il faut arrêter la violence. L’atmosphère préélectorale est déjà électrique et doit être désamorcée. Tout le monde y a intérêt. Surtout les populations qui n’ont jamais cessé d’exprimer leur volonté de vivre une démocratie apaisée.
La 18e édition du festival Image et vie s’est ouverte ce samedi à Dakar. Avant-hier, l’école Barack Obama a accueilli plusieurs projections dont «Fifiré en pays cuballo». Un documentaire qui colle bien au thème du festival, «Art et mémoire», dans le sens où la réalisatrice, Mame Woury Thioubou, s’intéresse à l’histoire des Peuples de l’eau à Matam. Un pan de sa propre histoire, étant elle-même membre de cette communauté de pêcheurs vivant au bord du fleuve Sénégal.
Mame Woury Thioubou a tenu en haleine le public du festival Image et vie avec son dernier film Fifiré en pays cuballo. La réalisatrice, en quête de l’histoire de ses ancêtres, pose sa caméra dans l’eau. Elle se filme et filme les habitants du quartier Subalo à Matam. Entraîné dans les rives du fleuve, le public découvre le quotidien des pêcheurs du Fouta, précisément ceux de Matam. Dans sa quête de ce patrimoine enfui, la réalisatrice noue le dialogue avec les anciens, les dépositaires de l’histoire. La plupart des gens s’expriment en puular et révèlent des secrets jalousement gardés par les Subalbés (les pêcheurs), notamment les incantations pour se prémunir des génies du fleuve, pour attraper le plus de poissons possible et éviter les attaques d’un crocodile.
Dans ce dialogue entre la réalisatrice et ses protagonistes, il est aussi question d’une pratique bien particulière et connue des habitants de cette partie du fleuve, le fifiré. «Le fifiré est une cérémonie que les anciens organisaient périodiquement. Quand les pêcheurs finissaient de pêcher et les autres de récolter, on faisait appel aux meilleurs pêcheurs et chasseurs de toute la contrée pour tuer les crocodiles du fleuve. Les villageois des environs y participaient. La veille, on organisait une veillée où les pêcheurs rivalisaient de talents, chacun jurant de tuer le plus grand.» Cette description que fait la réalisatrice du fifiré laisse croire qu’elle l’a vécu pleinement. Mais si l’on se fie à l’un des intervenants dans le documentaire, le dernier fifiré remonte à 1936. Pour Mame Woury Thioubou, il s’agit, à travers ce film, de revisiter non seulement ce patrimoine des pays cubalbé pour le partager avec les gens, mais aussi et surtout de sensibiliser sur la nécessité de le sauvegarder. «Cette culture est riche. Elle mérite d’être préservée et montrée aux jeunes», martèle-t-elle.
Celle qui a eu la chance de connaître le fifiré grâce à un père qui écoutait très souvent les chansons de Gelaye (le Pékane) plaide pour la transmission. «Quand je tournais le documentaire, j’étais partagée entre le bonheur de retrouver une partie de mon histoire et le regret de voir que cette culture est en train de disparaître.
Les vieux meurent, les jeunes ne s’y intéressent pas vraiment», se désole-t-elle. Dans son récit, Mame Woury Thioubou sonne l’alarme et lance aussi un appel aux autorités locales pour qu’elles viennent en aide à cette communauté qui est aujourd’hui confrontée à la rareté des ressources halieutiques. «Le fleuve est complètement vide. Il n’y a plus de poissons. La pêche ne nourrit plus les pêcheurs. Je suis vraiment déçue de ce qu’il y a Matam. Malgré les grandes annonces, il n’y a toujours rien», s’indigne-t-elle. En attendant, son espoir est de voir une volonté politique plus affirmée accompagner les habitants de cette localité. Et en tant que réalisatrice, son vœu est aussi de voir les femmes mieux valorisées dans cette communauté de pêcheurs.
Le voisinage entre l’entreprise Colas et les populations de Thiawlene (Rufisque Est) s’annonce compliqué. Une bande d’habitants, non encore identifiés, de ce quartier traditionnel a pris d’assaut hier dans la matinée, l’unité de production de bitume y causant des dégâts considérables. Portail incendié, enseigne de l’usine et des portes en vitre cassées : l’alerte a eu de l’ampleur. La police et les autorités locales, appelées à la rescousse, sont vite intervenues pour tempérer les ardeurs des habitants qui se disent déterminées à faire face avec «tout ce que ça coûtera» pour préserver leur environnement. Nouvellement implantée au cœur de leur quartier, l’entreprise Colas, qui est une multinationale, produit du bitume ; une substance que les protestataires disent nocive pour la santé des habitants. «C’est par irrespect qu’on ose implanter ce genre d’usine dans notre quartier. Tout ce que nous voulons c’est qu’ils dégagent», a martelé Maguette Wone, lors du point de presse organisé par le collectif des habitants de Thiawlène hier dans l’après-midi.
«C’est une usine qui a été installée de manière sournoise à 10 mètres des maisons. Les démarches entreprises ne nous ont pas rassurés et les dangers d’une cohabitation avec elle sont réels. S’ils avaient suivi la procédure normale, il ne pourrait y avoir une autorisation d’implantation», a estimé Dr Babacar Ndiaye Amdy Diouf, porte-parole du collectif. «Pour la production de bitume des hydrocarbures aromatiques polycycliques qui sont extrêmement cancérigènes. Il y aura aussi des effets mutagènes qui vont apparaître sur le long terme sur les populations», a avisé le professionnel de la santé. Les organisations de la Société civile, venues participer au point de presse, ont appelé l’Etat à réagir.
«Indexer Colas n’exclut pas d’indexer les autorités, qui ont laissé cette entreprise s’installer. Les populations ont été abusées et si l’Etat n’agit pas, il devient complice. Il faut que justice soit rendue à ces populations, car ils ont droit à un environnement sain», a laissé entendre l’activiste Mamadou Diop Thioune, membre du Hcct. «C’est toujours une honte de voir l’Etat réagir après des débordements. On ne peut pas imposer à des populations une usine sans des concertations avec elles», a soutenu Djiby Gueye du Forum civil.
Ragaillardis par le soutien des Rufisquois des autres quartiers de la Vieille cité, les habitants de Thiawlène espèrent une prompte réaction des autorités étatiques auxquelles des correspondances ont été envoyées. Aucune réaction du côté de Colas. Pour parer à un nouvel assaut contre l’usine implantée en face de la Route nationale, un important dispositif policier a été déployé tout autour.
Le front Dog bummi gacce tient une marche ce vendredi 12 octobre du ministère de l’Intérieur aux grilles du Palais. Babacar Diop et Cie avertissent contre toute interdiction.
«Aucun arrêté prefectoral ne peut empêcher la tenue de notre manifestation. Il vaut mieux l’encadrer que de tenter de l’interdire, car un préfet ne peut arrêter un Peuple décidé à marcher vers la liberté et la dignité.» C’est le défi lancé hier par le front Dog bummi gacce (briser les chaînes de la servitude) à l’endroit du préfet de Dakar. Qui va sans doute brandir l’arrêté Ousmane Ngom comme il l’a fait pour toutes les manifestations des leaders de l’opposition dans ce périmètre. Ce mouvement mis en place il y a quelques semaines compte en effet tenir une marche vendredi 12 octobre du ministère de l’Intérieur, à partir de 15h, jusqu’aux grilles du palais de la République. Ce jour sera considéré, selon Babacar Diop, coordonnateur dudit front, comme la «Journée nationale de la dignité et de la démocratie (Jndd)». M. Diop d’avertir : «Nous demandons solennellement au président de la République de prendre ses responsabilités pour assurer l’encadrement dans la paix et le calme. Sinon, il sera le seul et unique responsable de tout ce qu’il en adviendra.» Il s’agit pour eux de «dénoncer les dérives dictatoriales du pouvoir par une série d’actions, de défendre la dignité et la démocratie, de sauver nos institutions républicaines, d’exiger la libération de tous les prisonniers politiques, le retour des exilés politiques, la démission du ministre de l’Intérieur Aly Ngouille Ndiaye, la restitution des cartes nationales d’identité, l’organisation des élections libres et transparentes, surtout à Dakar, Thiès et à Touba».
Babacar Diop et Cie disent détenir des informations selon lesquelles «le gouvernement se prépare à saboter les élections dans ces zones». «La stratégie du second mandat ou le déluge adopté par Macky Sall est suicidaire et menace la stabilité du pays. Il faut tirer le Sénégal de la botte de ce tyran barbare et fasciste», accuse le leader des Forces démocratiques du Sénégal (Fds), allié de Idrissa Seck.
«C’EST UNE QUESTION DE VIE OU DE MORT»
1 650 victimes de démolition à Tivaoune Peulh réclament toujours justice
Alors que les doléances du collectif des 53 familles victimes de Gadaye n’ont pas encore connu une issue positive, c’est au tour des 1 650 familles de Tivaoune Peulh, réunies ce week-end au site de ladite localité, d’exposer leur situation qui demeure la même que celle des victimes de Gadaye qui ont vu la Descos, appuyée par des éléments du Gmi, détruire leurs maisons avec des engins.
Ces victimes ne comptent pas baisser les bras après une plainte déposée au niveau de la justice. Lasses d’attendre pendant plus de 19 mois, elles ont décidé d’interpeller le chef de l’Etat. Mieux, elles comptent retourner sur le site de la démolition avant d’entamer cette fois de nouvelles constructions. «Nous mettons en garde les autorités étatiques pour leur dire que nous avons respecté toutes les procédures. Il y a trois semaines, nous avions décidé d’organiser une marche à laquelle nous avons décidé de surseoir à la demande du préfet. Il nous avait dit que dans deux semaines l’affaire sera réglée, mais en fin de compte nous nous sommes rendu compte que c’était une dose de calmant», se désole Mamadou Lamine Diédhiou.
Ces victimes réunies sur les décombre, les visages attristés, condamnent le silence de l’Etat du Sénégal par rapport à cette situation. «On ne peut pas comprendre que des fils de ce pays subissent des injustices pareilles. Des familles dispersées, des mariages éclatés, d’aucuns, après cette humiliation, ont contracté une maladie qui a entraîné leur mort. Et il y a quelques mois le Président, lorsque ses parents (éleveurs) ont perdu des bœufs, est vite intervenu pour leur octroyer 1 milliard de francs Cfa. Vous vous rendez compte. Dans ce pays, il y a deux types de Sénégalais : ceux qui sont les préférés de l’Etat et d’autres qui sont des misérables.»
Les victimes, dans une colère noire, mettent en garde les autorités étatiques que désormais, «tout ce qui arrivera ici à Tivaouane Peulh sera sous la haute responsabilité du chef de l’Etat. Parce que c’est une situation de vie ou de mort. Et nous sommes prêts, dans ce cas, à mourir dignement. Ces genres de situation doivent finir dans ce pays». Le maire de Tivaouane Peulh nous a clairement dit que ce problème le dépasse. Et nous en profitons pour interpeller le ministre Oumar Guèye, car c’est lui qui avait signé tous ces papiers quand il était Pcr ici. Alors pourquoi aujourd’hui il se tait en décidant de ne plus intervenir, et pourtant il est au courant de la situation», renseigne le porte-parole des victimes de Tivaouane Peulh.
Sur un autre registre, Demba Khaly Diaw, membre du collectif des victimes, s’est prononcé sur l’aspect technique de leur dossier. Et c’est pour brandir des dossiers : «L’Etat a octroyé 100 ha à la Sipres. Et pour donner 100 ha, il y a des conditions. Il faut payer les impenses. Nous sommes des citoyens comme tout le monde ; nous avons suivi la voie normale. Nous avons nos délibérations. Nous sommes encore en règle. Qu’il vienne voir ou nous convoque pour voir si nous faisons du faux.»
«UN ETAT RESPONSABLE DOIT POUVOIR RESPECTER SES ENGAGEMENTS»
EXPRESS… Me Ousmane Thiam, président de l’Association des jeunes avocats
Le président de l’Association des jeunes avocats sénégalais (Ajas) appelle l’Etat au respect des engagements pris. Dans cet entretien, Me Ousmane Thiam parle des conséquences de la grève du Syndicat des travailleurs de la justice (Sytjust) pour les avocats, mais aussi les justiciables.
En tant qu’avocat, quelles conséquences vous cause la grève du Sytjust ?
Le constant est le même partout, que ça soit pour les justiciables et pour les avocats. Pour nous, la conséquence c’est que nous représentons les justiciables. Si les audiences ne se tiennent pas, les affaires ne peuvent pas marcher comme il se doit. Il est vrai que l’exercice du droit de grève est prévu par la Constitution. Mais le secteur de la justice est tellement sensible qu’aujourd’hui s’il y a une grève d’abord les délibérés pour la plupart ne sont pas vidés. Certaines audiences sont renvoyées de manière automatique.
Il y a le fait que si vous devez interjeter un appel par déclaration de greffe, c’est compliqué. Si vous devez vous faire délivrer un document comme un acte d’appel, une attestation de jugement rendu, vous ne pouvez pas avoir ces documents. Il y a autre chose : par exemple, il arrive pour des avocats qui ont des clients qui sont à l’extérieur, parfois c’est des audiences qui sont programmées un mois avant et que la personne, si elle travaille, est obligée de demander une permission pour venir prendre cette audience. Vous imaginez le désagrément que ça peut causer pour une personne qui a quitté un autre pays, payer son billet d’avion etc. pour venir prendre une audience et rentrer, elle trouve qu’il y a une grève et qu’elle ne sait pas quand l’audience va se tenir. Ça c’est un problème. Elle va perdre de l’argent. Elle ne sait pas à quelle date cette audience va se tenir. Elle est peut-être obligée de rentrer, si le délai de permission est épuisé. Donc, tout ça montre que la grève pénalise tout le monde.
C’est l’occasion de demander à l’Etat de prendre ses responsabilités parce que d’après ce que j’ai entendu dire, l’Etat a pris des engagements qu’il n’a pas voulu respecter. Je considère qu’un Etat qui se veut être de droit et responsable doit pouvoir respecter les engagements qu’il prend. Donc, c’est la raison pour laquelle nous invitons l’Etat à prendre ses responsabilités pour que cette affaire puisse être réglée de manière définitive parce que la grève a des conséquences qui sont, un peu, désastreuses pour tout le monde.
Le fait que les greffiers soient remplacés par des gendarmes peut-il avoir des conséquences sur les décisions rendues par les juges ?
Le problème, c’est que parfois il est arrivé que des gendarmes puissent remplacer des greffiers et que les délibérés soient vidés. Mais on s’est rendu compte à la pratique que la disponibilité du jugement pose problème. C’est pourquoi, pour la plupart du temps, maintenant vous constaterez que les délibérés sont automatiquement prorogés à une date qui permettra au greffier d’être présent. Parce que si le greffier ne signe pas le jugement, on aura des problèmes de disponibilité. Et quand ils vont en grève et que des délibérés sont vidés, ils ne sont pas comptables de la rédaction et de la signature de ces jugements. C’est ce qui fait que parfois certains jugements peinent à être délivrés.
Parfois, le président de la juridiction fait en sorte que les décisions puissent être prises, mais je crois que les greffiers sont plus à même de tenir la plume au niveau du Tribunal. C’est la raison pour laquelle les présidents de juridiction pour ne pas se confronter à des problèmes de délivrance du jugement prorogent les délibérés de manière automatique.
Les usagers demandent à ce que le service minimum soit assuré. Etes-vous d’accord avec eux ?
Ce ne sont pas les justiciables qui doivent déterminés le fait pour les greffiers d’assurer le service minimum. Je crois que c’est l’Etat qui devrait faire en sorte qu’il y ait un service minimum au moins pour que certaines urgences puissent être réglées. L’Etat doit prendre ses responsabilités. Maintenant, quelqu’un qui fait une grève vous ne pouvez pas l’obliger aujourd’hui à travailler. Parce que le sens de la grève, c’est de ne pas travailler.
L’enquête sur le crime crapuleux ou politique de la jeune responsable du parti de Ousmane Sonko, Mariama Sagna Sonko, avance à pas de géant. Selon nos sources, un des témoins aurait été interpellé et le tueur « identifié ». Les enquêteurs sont actuellement à pied d’œuvre pour mettre la main sur le tueur de Mariama Sagna Sonko, responsable du parti « Pastef-Les patriotes », tuée dans la nuit du 6 octobre dernier dans son domicile sis à l’unité 4 des parcelles-assainies de Keur Massar. Un meurtre survenu après le meeting politique qu’organisait son parti et présidé par son leader Ousmane Sonko. Les hommes en bleu auraient mis la main sur un des témoins de l’assassinat de Mariama Sagna Sonko.
« Il a aussi montré la maison du tueur aux enquêteurs »
a en croire nos sources, en effet, le tueur ou « charretier » n’était pas seul en tuant la dame Sonko. Il serait en effet fait accompagner par un autre. « Ils étaient deux au moins. Celui qu’on a interpellé est certes un charretier mais il n’était pas impliqué directement dans cette affaire », confient nos sources. Poursuivant, nos interlocuteurs, bien au fait de l’enquête, révèlent que la personne interpellée actuellement serait juste une connaissance qui exerce le même métier que le présumé tueur de Mariama Sagna. et puisqu’il connait les présumés tueurs et ferait aussi partie du groupe qui était partie transporter les bagages chez la responsable de Pastef, les enquêteurs l’ont interpellé pour enquête.
A en croire nos sources, la personne interpellée pour enquête connait bien le nom du tueur mais « malheureusement elle ne connait pas sa famille au niveau de Keur Massar ». « Il a aussi montré la maison du tueur aux enquêteurs », confient nos sources. En militante et responsable engagée de Pastef-Les patriotes dans la grande commune de Keur Massar, Mariama Sagna Sonko a activement participé à l’organisation du meeting du leader de ce parti. D’abord en mettant à la disposition de son parti son salon ou plus précisément ses fauteuils mais aussi d’autres matériels pouvant faire réussir cette grande rencontre politique présidée par Ousmane Sonko. après quoi, Mme Sonko a, comme tous les autres militants et responsables dudit parti, pris part à cette manifestation politique qui a démarré aux environs de 16 heures. a la fin du meeting aux environs de 20 heures, Mariama Sagna Sonko, qui était pleine d’énergie, aurait sollicité les services d’un charretier pour ramener ses fauteuils chez elle. Il était 20h30mn selon nos sources.
Les fauteuils bien rangés sur la charrette, Mariama aurait pris la direction de son domicile en compagnie du « transporteur » de la logistique. « On s’est quitté après cela et nous avons continué le travail sur place », confiait un membre de Pastef. Une demi-heure plus tard, Mariama Sagna Sonko venait d’être étranglée à mort dans sa villa numéro 72 sise à l’unité 4 des parcelles-assainies.
AGEROUTE OFFRE UN CADEAU D’UN MILLIARD 416 MILLIONS DE FRANCS A SENAC EIFFAGE
Gérard Senac et Eiffage sont décidément bien gâtés dans notre pays. Non seulement l’entreprise française profite à plein de son contrat léonin sur l’autoroute à péage dénoncée comme la plus chère au monde mais voilà encore qu’on lui offre sur un plateau d’argent, et dans des conditions nébuleuses, l’entretien du tronçon Aibd-Sindia. Ce cadeau est de l’Ageroute qui l’a octroyé par entente directe pour un montant d’un milliard 416 millions de francs. Pendant deux ans, donc, l’entretien dudit tronçon sera le fait d’Eiffage. Le prétexte des services de l’inamovible directeur général Ibrahima Ndiaye pour offrir ce marché en entente directe ? Le savoir-faire que détiendrait exclusivement Eiffage dans ce domaine de l’entretien des routes !
Le président de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (CNES), Mansour Cama, a beau avoir poussé un coup de gueule lors d’un Conseil présidentiel pour l’investissement, tout comme le syndicat patronal du Bâtiment et des Travaux publics avait dénoncé le favoritisme accordé aux entreprises étrangères dans l’entretien des marchés publics, nos donneurs d’ordre publics n’en ont cure. a l’image d’Ibrahima Ndiaye de l’Ageroute, ils en font à leur tête et favorisent allègrement des entreprises étrangères. a preuve, il vient d’offrir sur un plateau d’argent, puisque par entente directe, le pactole d’un milliard 416 millions de francs sur deux ans, soit 708 millions de francs annuels, l’entretien du tronçon AIBD-SINDIA à Eiffage de M. Gérard Sénac. Seulement ce qui donne à la chose une tournure problématique, c’est que même si, dans un premier temps, la Direction centrale des marchés publics (DCMP) avait autorisé un premier contrat par entente directe entre l’Ageroute et Eiffage d’un montant de 708 millions de francs pour la période 2017-2018, elle a refusé le renouvellement de ce contrat quand elle a été sollicitée de nouveau par l’Ageroute pour la période 2018-2019. La société dirigée par l’ancien « karimiste » Ibrahima Ndiaye, bien inspirée, se tourne alors vers l’autorité de régulation des marchés publics (Armp) qui lui a donné le feu vert pour reconduire le contrat de l’entreprise française. Faisons la genèse de cette affaire pour en comprendre les tenants et aboutissants. en attendant que soit installée la cellule de gestion des autoroutes appartenant à l’Etat, l’Ageroute a pensé, dans une volonté de mise en cohérence globale de son programme de développement des infrastructures, passer un contrat de prestations de services par entente directe avec Eiffage Sénégal. C’est en tout cas ce qui est expliqué sur le site de l’Armp visité par Le Témoin. « L’objet du contrat était d’assurer I’ entretien courant et la viabilité-sécurité du tronçon d’autoroute AIBD-SINDIA mise en service le 26 octobre 2016, suite a une décision de l’Etat du Sénégal. En réponse, la DCMP par lettre n° 000150/MEFP/DCMP /16 du 11 janvier 2017 avait autorisé la conclusion du contrat pour une période de onze mois avec Ie prestataire identifié pour un montant de 708 000 000 FCFA TTC. Ledit Contrat a été souscrit en février 2017, approuvé et notifié en mars 2017, suivi d’un avenant autorisé par la DCMP pour une période de trois mois avec comme date d’expiration Ie 20 mai 2018 » écrit l’Armp dans sa décision de juin 2018.
REFUS DE LA DCMP DE RENOUVELER LE CONTRAT, L’ARMP APPROUVE
Seulement voilà, deux semaines avant l’expiration de l’avenant, l’Ageroute a, par lettre du 07 mai 2018, sollicité de la DCMp l’autorisation de conclure un nouveau marché par entente directe sur le même objet et avec le titulaire. La DCMp refuse de valider le renouvellement du contrat pour une année « au motif que les conditions limitativement énumérées à l’article 76 du Code des Marchés publics ne sont pas remplies ». en clair et en plus le simple, la DCMp estime que l’Ageroute n’a pas respecté les conditions convaincantes et conformes à l’article 76 du Code des marchés qui posent expressément pour le gré à gré l’exclusivité, un marché complémentaire relatif à la défense et à la sécurité. L’art 76 veut éviter les magouilles, la corruption. Un spécialiste consulté indique sous l’anonymat que c’est parce que l’Ageroute n’a pas rempli toutes les conditions exigées par l’art 76 du Code des marchés. Il reste que cette volonté de la DCMp de bien réguler les marchés publics a été freinée au niveau de l’Armp de Saer Niang.
Sachant qu’elle pouvait obtenir une meilleure écoute de l’autre côté, l’Ageroute a, par correspondance du 29 mai 2018, saisi le Comité de Règlement des Différends de l’Armp pour demander l’autorisation de conclure ledit marché par entente directe pour la période allant de juin 2018 à mai 2019 dans les mêmes conditions financières que le précédent expiré ( 59 000 000 F CFa TTC par mois). Appréciant sa saisine, le CRD de l’Armp argumente pour dire que « le maintien de la mise en circulation du tronçon AIBD-SINDIA ouvert depuis le 26 octobre 2016 sans opérateur ne permet pas d’assurer la pérennité de l’infrastructure, ainsi que la sécurité des usagers et des riverains, eu égard aux risques d’accidents et de dégradation de l’ouvrage. Que dès lors, la nécessité de la continuité du service public dans les meilleures conditions de sécurité pour les usagers, les populations riveraines et leurs biens ainsi que la pérennité de l’infrastructure, sont autant de faits à prendre en compte pour assurer la présence d’un opérateur sur ce tronçon, afin de réaliser l’entretien, la maintenance et la viabilité –sécurité. Que le lancement d’une consultation, même en procédure d’urgence ne permet pas d’assurer la continuité des prestations sur le tronçon AIBD-SINDIA compte tenu des délais de passation qu’il importe d’observer . Que dans ces conditions, autoriser la reconduction du contrat conclu avec le titulaire devra permettre de minimiser les risques sus-indiqués.
Qu’il s’y ajoute que le tronçon AIBD –SINDIA étant le prolongement naturel de DAKARAIBD sur lequel intervient SENAC en qualité de concessionnaire, il apparait indiqué d’offrir sur les deux tronçons, les mêmes conditions de confort et de sécurité pour ne pas compromettre l’investissement déjà réalisé ». Tu parles ! Ces arguments de l’Armp sont balayés par un spécialiste des marchés publics. « L’ARMP se signale depuis quelques années à travers une pratique consistant à prendre systématiquement le contre-pied de la DCMP. A travers son CRD, elle abuse dans l’autorisation de marchés à titre exceptionnel. J’ai répertorié plus de 50 décisions rendues à titre exceptionnel. Finalement, l’exceptionnel devient la règle au niveau de l’ARMP. Cette pratique illégale remet en cause la régularité des marchés publics » indique notre expert sous l’anonymat. Une chose est sûre : ces autorisations « à titre exceptionnel » qui tendent à devenir la règle au niveau de l’Armp font le bonheur de certains bienheureux comme l’entreprise Eiffage de l’ami Gérard Senac, l’homme de l’autoroute la plus chère du monde !