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3 mai 2024
PAR L'ÉDITORIALISTE DE SENEPLUS, DEMBA NDIAYE
PANAFRICANISME, NATIONALISME, MONDIALISATION
EXCLUSIF SENEPLUS - Pourquoi nos urnes, outils techniques de nos souverainetés réclamées à grands cris "nationalistes" et autres machines à voter nous viennent-ils toujours de ces détestables "envahisseurs étrangers" ?
La question est : existe-t-il des points de repères pour un projet historique continental commun, pour et par l’Afrique ? Entre le nombrilisme qui fait office de patriotisme, et la mondialisation honteusement acceptée comme une fatalité incontournable, quels « débats africains » devons-nous poser pour l’avenir du continent ?
Evidemment, on ne peut pas s’assoir sur nos problèmes domestiques, encore moins les ignorer, mais faut-il pour autant en faire la seule préoccupation ? Y’en a marre du « parrainage » et des parrains ; marre des petits achats de conscience qui vont avec ; marre des défilés des "transhumants" à sens unique qui constituent des éléments de jouissance du "camp-réceptacle-marron beige" du Macky. Avec les inévitables petits meurtres de circonstances propres aux campagnes et élections africaines.
Si on oubliait un moment que le "Pape" du Sopi est un retraité du poids de la vie (son âge), qu’il n’est plus la « constante » qui jadis faisait et défaisait des vies et des carrières ; que le « prince héritier » (son fils) ne fait plus peur à personne depuis qu’il n’est plus le ministre « de la terre et du ciel », et constitue plus, un boulet pour l’avenir des prétendants au trône qu’un catalyseur d’énergie, encore moins un réceptacle d’espoirs ; oui, si on oubliait tout ça, pourrions-nous enfin discuter de "futilités" comme "l’avenir commun d’une Afrique commune"?
Patriotisme, nationalisme, serinent à longueur de journée nos dirigeants pour calmer leur jeunesse, leurs opérateurs économiques, réveiller et remuer la fibre nationale malmenée par « l’envahissement » d’une supra mondialisation hors contrôle. Des oripeaux pour faire semblant de faire peur aux « investisseurs étrangers » et autres « partenaires au développement » pour qu’ils signent les contrats ou le peuple descendra dans la rue.
Alors, une question peu patriotique et nationaliste qu’on ne peut raisonnablement pas éviter : pourquoi prend-on d’assaut chaque année, le Club de Paris et ses bailleurs, pour financer nos budgets gagés à plus de 60% sur la "générosité" de ces bailleurs de fonds?
Pourquoi, sous prétexte de notre arriération économique non assumée (à qui la faute après plus de 50 ans « d’indépendance »), nos ressources minières (de toutes natures) ne peuvent être extraites, mises en valeur que par ces étrangers qu’on vilipende pourtant à longueur de journée ? Pourquoi on lâche les meutes contre « les français qui prennent la place de nos opérateurs économiques » (Auchan entre autres) alors que nos opérateurs s’installent dans les transports et autres immobiliers tous ultra cher ? Pourquoi nos marchés, leurs moyens de vivre, ne respectent aucune règle d’hygiène et de santé et sont des sources et vecteurs de maladies?
Pourquoi notre sécurité est toujours tributaire et l’intangibilité de nos frontières héritées dépendent-elles des différentes variantes de la "Monusco" et autres "Barkane" sentinelles de nos vies?
Pourquoi nos urnes, « outils techniques » de nos souverainetés réclamées à grands cris « nationalistes, voire panafricanistes » et autres machines à voter nous viennent-ils toujours de ces détestables "envahisseurs étrangers"?
Pourquoi, 50-60 ans après, est-il toujours plus simple, plus rapide, moins cher de voyager avec les compagnies étrangères, passer par les capitales étrangères (européennes), que par nos aéroports, ports et autres "borders-lines"?
Pourquoi, avons-nous accepté comme parole du Saint Coran ou de l’Evangile des interdits comme : « limitation à deux mandats ; pas de troisième mandat ; etc...? Pourquoi, pourquoi avons-nous accepté ces règles édictées, dictées par « des étrangers » qui, eux-mêmes , ne respectent pas ces "interdits" imposés?
Revenons aux marqueurs, à l’ADN, des attributs du système dit démocratique, avec ses règles, ses fondations-fondamentales : le pouvoir POUR et PAR le peuple. Moyen de l’acquérir, le garder, le perpétuer, le perdre : le suffrage des électeurs. Donc du peuple. Dont l’autorisation, la délégation, voire le blanc-seing , s’obtient par la consultation électorale périodique....
Alors, qu’on me permette quelques questions impertinentes, voire carrément hérétiques dans nos cerveaux en continuelle décérébration : qui a décidé de l’uniformité des processus d’acquisition, de conservation, de dévolution du pouvoir?
La première puissance économique européenne, l’Allemagne, se tape depuis plus de trois législatures Angela Merkel ; personne n’y trouve à dire. C’est normal paraît-il. Avant elle, Margaret Tacher avait eu plus de deux mandats pour déstructurer complètement l’économie britannique. C’était « normal » parait-il. Musevéni est au pouvoir depuis plus de trente ans, les donneurs de leçons la ferment parce qu’il aide à la lutte contre le terrorisme. Kagamé fascine tout le monde parce qu’il a mis fin au génocide dans son pays, mis au pas, au cachot et en exil, tous ceux qui avaient la velléité de penser autrement, de "mal penser".
Paul Biya, 85 ans, 36 ans au pouvoir, rempile pour sept longues autres années, personne des pays donneurs de leçons et propagateurs de « morale républicain et démocratique » n’a élevé la voix encore moins crié au scandale.
Si on adopte le système qu’on dit le « moins mauvais » des systèmes politiques, le système démocratique, il faut accepter qu’outre les fondamentaux : élections régulières, séparation des pouvoirs (l’Exécutif, le Parlementaire, le judiciaire, et les pouvoirs annexes-presse), il ne peut y avoir un système « universel à géométrie variable » selon les intérêts de l’ex-puissance colonisatrice, et par-dessus tout, membre de l’injuste Conseil de sécurité, avec droit de veto, et droit de résolutions sur toutes les questions.
Les « nationalistes, panafricanistes » feraient bien de réfléchir au sens de la souveraineté en général, et celle du peuple en particulier.
Qui, à l’exception de nos peuples peut décider de nos textes fondamentaux et de nos choix de vie, politique et sociétale?
On peut et on doit rédiger et décider de nos règles de vie en société et non accepter, endosser comme des prêt-à-porter, des recettes empoisonnées. Nous pouvons encadrer nos Constitutions pour une meilleure vie en communauté et un meilleur encadrement de nos dirigeants.
Par exemple, un président sortant candidat, ne doit disposer que d’un minimum de moyens de sécurité. Fini les cortèges kilométriques, avec des véhicules de l’Etat, les moyens de l’Etat. En campagne électorale, il doit disposer des mêmes moyens que les autres candidats.
Les députés partisans ne doivent pas disposer encore moins jouir des moyens dus à leurs charges de députés. Ils doivent battre campagne avec leurs propres moyens : leurs voitures personnelles ; pas de voitures de service et autres tickets d’essence;
C’est encore plus valable pour les DG des agences et autres Directeurs de sociétés nationales : les moyens mis à leur disposition pour leurs fonctions ne doivent en aucun cas être utilisés pour leur campagne électorale..
Toutes ces mesures doivent être réglementées, encadrées formellement. Tous les candidats à des postes électifs (conseils municipaux, députés etc.) doivent utiliser leurs moyens propres et non les moyens et services de l’Etat.
Avec ces mesures et précautions républicaines, avec des Constitutions non traficotées par des « tailleurs », avec l’affirmation que la seule souveraineté est celle du peuple, le nombre de mandat est superfétatoire. C’est le peuple seul qui choisit son (ses) dirigeant(s). C’est lui qui décide s’il garde et peut mettre au chômage un président qui n’aurait pas respecté ses engagements ou satisfait à ses attentes. Tout doit être décidé par le Peuple. Parce que c’est pour le peuple. Les référendums servent à ça!
Il me semble qu’on devrait consacrer plus de temps et d’énergie à nos « sénégalaiseries » comme dirait Ibou du « P’tit railleur », et à nos nombreux "débats et priorités" africains.
"IL FAUT ARRÊTER D'ÊTRE CONDESCENDANT VIS-À-VIS DE L'AFRIQUE"
Chimamanda Ngozi Adichie considère que le France doit assumer sa responsabilité dans l’état de l’Afrique post-coloniale, alors qu’elle « contrôle encore la monnaie de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest »
L’auteure nigériane Chimamanda Ngozi Adichie s’est imposée comme l’un des grands noms de la littérature anglophone avec ses romans L’Hibiscus pourpre (Anne Carrière, 2004), L’Autre Moitié du soleil (Gallimard, 2008) et Americanah (Gallimard, 2015). Celle qui vit aujourd’hui entre les Etats-Unis et son Nigeria natal était l’invitée du Monde Festival, qui s’est tenu du 5 au 7 octobre à Paris. La discussion était animée par Maryline Baumard, rédactrice en chef du Monde Afrique.
Chimamanda Ngozi Adichie considère que le France doit assumer sa responsabilité dans la crise des migrants et dans l’état de l’Afrique post-coloniale, alors qu’elle « contrôle encore la monnaie de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest » et qu’« elle soutient le président camerounais, qui passe plus de temps à Genève que dans son pays ».
FATOU CAMARA, PATRONNE DU BUREAU FIFA À DAKAR
L'ancienne footballeuse malienne Fatou Camara a été désignée pour diriger le nouveau bureau régional de l'instance mondiale du football, dans la capitale sénégalaise
Selon le site Internet de la CAF, Mme Camara s'est reconvertie dans l'administration des instances de football à la fin de sa carrière de footballeuse.
Elle a été présidente de la Commission centrale du football féminin au Mali et commissaire de matchs de la Confédération africaine de football.
Elle a quitté ses fonctions d'assistante financière des projets de coopération technique et de gestionnaire de compte du Bureau international du travail au Mali, pour prendre la direction du bureau de la Fifa à Dakar.
Ce nouveau bureau ouvert dans la capitale sénégalaise est l'un des trois que l'instance chargée de la gestion du football mondial a dédiés à l'Afrique, les deux autres se trouvant en Ethiopie et en Afrique du Sud.
L'accord de siège autorisant l'ouverture du bureau de Dakar a été signé en février dernier par le ministre des Affaires étrangères, Sidiki Kaba, et la secrétaire générale de la Fifa, Fatma Samoura.
"Dans le cadre de sa vision Fifa 2.0, la Fifa a résolument pris l'option de remettre le football au centre de ses décisions et l'ouverture de bureaux régionaux dans neuf pays", avait annoncé Fatma Samoura en février dernier à Dakar.
Le bureau dakarois de la Fifa "est un symbole sans équivoque de l'engagement de [cette organisation] à renforcer le dialogue avec les acteurs clés du football que sont nos associations membres, aux fins de développer le football à tous les niveaux", avait-elle expliqué.
"Les bureaux régionaux sont chargés de coordonner toutes les activités de développement de la Fifa dans leurs régions respectives, d'aider les associations à mettre au point leurs stratégies, en vue d'atteindre leurs objectifs de développement et de mettre en œuvre le programme (... ) de la Fifa", avait ajouté Mme Samoura.
Elle assure que "ce travail est accompli en étroite collaboration avec l'administration de la Fifa à Zurich", la ville suisse où se trouve le siège de l'organisation chargée du football.
"NOTRE PARTI, C'EST DAKAR"
Première femme à être maire de Dakar, Soham El Wardini, fidèle de Khalifa Sall, l'édile révoqué de la capitale, se veut pragmatique en attendant les municipales de la fin de l'année prochaine - ENTRETIEN
Le Point Afrique |
Manon Laplace |
Publication 08/10/2018
Samedi 29 septembre, Soham El Wardini a succédé à son mentor Khalifa Sall à la suite de la révocation de celui-ci par décret présidentiel en août. Pour la nouvelle maire de Dakar, la priorité est de poser des actes forts et visibles de la population pour l'année de mandat qu'elle doit finir. Sur ses défis, ses projets et son état d'esprit, Soham El Wardini s'est confiée au Point Afrique.
Le Point Afrique : En devenant maire de Dakar ce samedi 29 septembre, vous êtes devenue la première femme élue à ce poste. Quel est votre sentiment ?
Soham El Wardini : Avant toute chose, il s'agit d'un sentiment de fierté. Je suis honorée d'avoir été élue et d'être la première femme maire de la capitale du Sénégal. J'espère que mon élection permettra d'encourager les femmes sénégalaises qui souhaitent s'engager en politique. Il faut montrer que c'est un avantage d'avoir une femme à la tête d'une ville. En Afrique, lorsqu'on a un problème, ce sont les femmes que l'on consulte en premier. Dans un sens, on gère une mairie comme on gère un foyer. Ça ne veut pas dire que l'on ne fait que du social, mais il ne faut pas minimiser la part de social dans une collectivité locale. Et pour ces questions-là, être une femme est un avantage. C'est pourquoi le premier projet que je souhaite mener mobilisera les Dakaroises, qu'elles soient issues de la classe politique ou de milieux associatifs. Avec elles, je souhaite lutter pour la salubrité de Dakar. La femme est épouse, mère et éducatrice, donc la mieux placée pour sensibiliser sur la question de la propreté de la ville.
Vous répétez que votre mandat s'inscrira dans la continuité de celle de Khalifa Sall. Quels sont les projets que vous comptez mener au terme de cette année de mandat qui reste ?
Il y a de nombreux projets en cours, mais ceux de l'éclairage public et du pavage de la ville figurent parmi les prioritaires. Ça ne veut pas dire que toutes les surfaces ou toutes les bandes de terre de Dakar pourront être pavées, surtout en un an, mais on fera notre possible. De la même manière, nous souhaitons éclairer Dakar, mais la ville n'est compétente que pour ce qui concerne l'éclairage des grandes artères. Les petites rues relèvent de la compétence des communes.
Qu'en est-il de vos propres projets ?
Le temps qui m'est imparti est très court et je considère que la question de la salubrité de Dakar peut être efficiente dans la marge de manœuvre qui est la mienne dans l'année qui reste. Cela permettra de réaliser quelque chose de visible d'ici à la fin du mandat. Il s'agira avant toute chose de mener d'importantes actions de sensibilisation. Quant aux grandes lignes du projet, il est trop tôt pour les détailler. Il faudra les définir en concertation avec les maires des 19 communes de la ville et inscrire nos actions dans l'orientation budgétaire qui sera décidée au mois de novembre.
Lors du premier mandat de Khalifa Sall, une commission de mobilité et de salubrité se réunissait chaque semaine, mais lorsque l'État a retiré la gestion des ordures ménagères à la ville de Dakar en 2015, nous n'avons plus eu les moyens de poursuivre nos actions. Je souhaite réhabiliter ces opérations de nettoyage ou de désencombrement, par exemple en enlevant les marchands installés sur la voie publique. Je suis consciente que nous ne pouvons pas demander à l'État de nous rendre les fonds, mais nous pouvons essayer de nouer des partenariats avec l'Unité de coordination de la gestion des déchets solides (UCG) qui dépend de l'État.
Vous poursuivez le mandat du maire sortant Khalifa Sall sous la bannière de Taxawu Dakar, considérez-vous être à la tête d'une mairie d'opposition ?
Khalifa Sall avait l'habitude de dire qu'à la mairie de Dakar « nous ne faisons pas de politique ». Nous avons été élus par les populations de Dakar et travaillons pour Dakar. Dans cette perspective, je ne peux pas considérer qu'il s'agisse d'une mairie d'opposition. Notre parti, c'est Dakar. D'ailleurs, ce sont des conseillers municipaux de toutes obédiences politiques qui m'ont élue.
Continuerez-vous de rendre visite à Khalifa Sall en prison ? Vous qui dites vouloir « finir son mandat », vous attendez-vous à des consignes de sa part ?
[Elle rit] Je ne pense pas qu'il y aura de consignes. Lui-même m'a dit : « C'est ton mandat, tu y mettras ta touche féminine. » Mais je lui serai toujours loyale et fidèle. Khalifa Sall et moi, c'est une longue histoire qui a commencé en 2009, et je veux m'inscrire dans la continuité de son action. Car son action a conquis les Dakarois qui lui ont renouvelé leur confiance pour un second mandat en 2014.
Avant sa révocation, Khalifa Sall était le secrétaire général de l'Association internationale des maires francophones (AIMF). Est-ce un flambeau que vous comptez reprendre ?
Il est trop tôt pour envisager ce que je vais faire sur ce sujet. Je n'ai été élue que pour un mandat d'un an, « secrétaire général » sera sans doute une fonction un peu lourde pour le temps imparti. Il faut considérer s'il est raisonnable de penser au secrétariat général ou à un autre poste comme la vice-présidence.
POURQUOI LES JOJ 2022 ONT ÉTÉ ATTRIBUÉS À DAKAR
Le Sénégal a une large population de jeunes et voit les JOJ comme un catalyseur pour mobiliser ceux-ci et développer le sport et la politique de la jeunesse dans le pays - COMMUNIQUÉ DU CIO
SenePlus publie ci-dessous, le communiqué du Comité international olympique (CIO), daté du 8 octobre 2018, relatif à la désignation du Sénégal comme pays organisateur des 4è Jeux olympiques de la jeunesse en 2022.
"C'est au tour de l'Afrique - À bientôt au Sénégal !
La quatrième édition des Jeux Olympiques de la Jeunesse d’été (JOJ) aura lieu en 2022 à Dakar, Sénégal. La décision a été prise à l’unanimité aujourd’hui par un vote à main levée de tous les membres du Comité International Olympique (CIO) lors de la Session du CIO à Buenos Aires. C’est la première fois que les Jeux Olympiques de la Jeunesse seront organisés en Afrique.
Quatre pays africains* étaient en lice et, après une analyse approfondie, la commission d’évaluation et la commission exécutive ont estimé que Dakar, au Sénégal, offrait la meilleure proposition de valeur globale et les opportunités les plus solides à ce moment précis.
Le Sénégal a une large population de jeunes et voit les JOJ comme un catalyseur pour mobiliser ceux-ci et développer le sport et la politique de la jeunesse dans le pays.
D’importants investissements ont déjà été effectués dans les secteurs de la jeunesse et du sport dans le cadre du “Plan Sénégal émergent”, qui établit la vision du président du Sénégal jusqu’en 2035.
Le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré : “L’Afrique est unie derrière le Sénégal pour accueillir les Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2022. C’est au tour de l’Afrique, au tour du Sénégal, avec sa population de jeunes et sa passion pour le sport.”
Les compétitions et autres activités se dérouleront dans trois villes, montrant ainsi les nombreuses facettes du Sénégal : la capitale historique de Dakar, la nouvelle ville de Diamniadio et la beauté naturelle de Saly sur la côte.
Le président du Sénégal, Macky Sall, qui a fait le voyage jusqu’à Buenos Aires pour la décision historique du CIO a déclaré : "Le Sénégal et sa jeunesse sont fiers de l’honneur que vous nous faites, en confiant à notre pays l’organisation des Jeux olympiques de la Jeunesse de 2022. En définitive, c’est toute l’Afrique, berceau de l’humanité par l’histoire et plus jeune continent par sa démographie, qui donne rendez-vous à la jeunesse sportive du monde en 2022."
Grâce au pouvoir rassembleur du sport, le CIO est heureux de pouvoir compter sur les quatre parties, qui ont toutes approuvé sa décision et se sont engagées à soutenir pleinement l’hôte sélectionné."
LE SÉNÉGAL, HÔTE DES JOJ 2022
Quatre pays africains étaient en lice et, après une analyse approfondie, la commission d'évaluation et la commission exécutive ont estimé que Dakar, offrait la meilleure proposition de valeur globale et les opportunités les plus solides
La quatrième édition des Jeux Olympiques de la Jeunesse (JOJ) aura lieu en 2022 au Sénégal, annonce le Comité International Olympique (CIO).
La décision a été prise à l'unanimité à main levée par tous les membres du CIO à Buenos Aires, la capitale de l'Argentine.
"Quatre pays africains étaient en lice et, après une analyse approfondie, la commission d'évaluation et la commission exécutive ont estimé que Dakar, au Sénégal, offrait la meilleure proposition de valeur globale et les opportunités les plus solides à ce moment précis. Dakar 2022 a présenté un projet visionnaire, ambitieux et techniquement viable répondant aux objectifs à long terme du pays", indique le Comité International Olympique.
D'importants investissements ont déjà été effectués dans les secteurs de la jeunesse et du sport dans le cadre du "Plan Sénégal émergent" qui établit la vision du président du Sénégal jusqu'en 2035.
Le président du CIO, Thomas Bach, a déclaré : "L'Afrique est unie derrière le Sénégal pour accueillir les Jeux Olympiques de la Jeunesse en 2022. C'est au tour de l'Afrique, au tour du Sénégal, avec sa population de jeunes et sa passion pour le sport."
PAR NIOXOR TINE
LA MORT DES PARTIS POLITIQUES
La classe politique, de par son refus de mettre en œuvre les conclusions des Assises Nationales, ajoutées aux recommandations de la CNRI, porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle marquée par la lente agonie des formations politiques
La candidature inattendue à la prochaine présidentielle de Me Madické Niang, en violation du consensus extravagant et audacieux, retenu par ses frères libéraux, qui rejettent l’idée d’un plan B, n’est qu’une étape supplémentaire dans la longue série d’actes de rébellion contre le projet de « dévolution familiale » du pouvoir au sein de la formation libérale.
On peut citer, entre autres, la dissidence de Modou Fada Diagne, la démarcation de l’ancienne mairesse de Bambey, jusqu’à la fronde scélérate du rassemblement pour la pérennisation du libéralisme, sans oublier les innombrables mouvements politiques nés des flancs du Parti démocratique sénégalais.
C’est pourquoi, on ne peut s’empêcher de penser, que l’inamovible Pape du Sopi, en laissant péricliter son Parti pour les beaux yeux d’un ex-prince héritier déchu, au lieu de laisser la place à une nouvelle génération des cadres de son parti, se complique inutilement la tâche et fait objectivement le jeu du pouvoir en place.
Le président Macky Sall, de son côté, ne se préoccupe point de structurer ni son parti encore bloqué à un stade infantile voire embryonnaire, ni sa méga-coalition disparate regroupant pêle-mêle des hommes d’appareils politiques sclérosés, des entrepreneurs politiques sans scrupules, des transhumants et des souteneurs prêts à servir tout nouveau pouvoir. Il a pris le parti de s’adosser à l’État et à ses différentes Institutions, pour débaucher ou neutraliser ses adversaires politiques.
Ce bref aperçu des péripéties pré-électorales, qui agitent la scène politique, au-delà de la répugnance qu’elles suscitent chez les citoyens sénégalais ne font que traduire la crise de la représentation politique, illustrée par un parrainage anachronique, qui signe l’arrêt de mort des partis politiques.
C’est un fait que la classe politique apparaît de plus en plus discréditée aux yeux de l’opinion. La pratique politique, noble par essence, subit les contrecoups de sa personnalisation excessive. Le vote des électeurs sénégalais est marqué par de fortes connotations sentimentales. On peut citer, à titre d’exemple, l’engagement de la majorité des militants du PDS qui a davantage été une manifestation d’affection à l’endroit du président Wade et de sa famille, qu’une preuve d’adhésion à son programme. De manière plus générale, les partis politiques sont de moins en moins au service de visions et de programmes incarnés par des personnalités mais ils deviennent plutôt des instruments aux mains de leaders plus ou moins charismatiques, mais toujours fortunés, qui ont de plus en plus tendance à vouloir en faire une affaire de clan ou de famille.
Une autre tare de notre système politique est la professionnalisation des acteurs, dont un nombre croissant est constitué d’entrepreneurs politiques provenant, très souvent, du mouvement associatif et n’ayant jamais exercé une profession digne de ce nom, ou de responsables politiques disposant bel et bien d’un emploi, mais qui trouvent peu valorisant, après leurs prestigieuses fonctions au sein des Institutions de la République, de retourner à leur métier d’origine. C’est aussi cela qui favorise le phénomène de la transhumance, qui permet au politicien professionnel de se maintenir, ad vitamaeternam dans les arcanes du pouvoir.
Il serait naïf de croire que la problématique autour des partis politiques et la crise de représentation démocratique sont spécifiques à notre pays. Ces questions ont plutôt tendance à devenir universelles et des phénomènes tels que le dégoût du fait politique, le rejet des élites, la peur de l’Étranger, la corruption, l’abstention et les votes extrémistes sont le lot quotidien des démocraties occidentalisées. L’accession au pouvoir de personnages comme Donald Trump ou Emmanuel Macron, le Brexit sont autant d’illustrations de la contestation du modèle occidental de démocratie représentative.
Néanmoins, la classe politique de notre pays, de par son refus de mettre en œuvre les pertinentes conclusions des Assises Nationales, complétées par les recommandations de la CNRI, porte une lourde responsabilité dans la situation actuelle marquée par la lente agonie des formations politiques.
Il faut signaler le rôle peu reluisant joué, à ce niveau, par la bourgeoisie bureaucratique, dont personne ne parle plus, hormis le parti PASTEF et la Coalition, qui le soutient. Cette couche parasitaire, dissimulée derrière l’écran de Benno Bokk Yakaar et nichée au sein de l’État-Parti-APR, est bien là présente, plus prédatrice que jamais. Elle fait, comme toujours, la part belle à l’ancienne puissance coloniale, à certains lobbies d’obédience maçonnique ou religieuse. Elle vampirise l’économie nationale par la création de situations de rentes et la fabrication de nouveaux milliardaires, amis politiques ou proches du clan présidentiel, qui plus que par le passé, domine les autres Institutions. Mais le trait le plus spécifique de la gouvernance du président Sall est sa mainmise sur le pouvoir judiciaire et les organes de régulation (CENA, CNRA…), qu’il instrumentalise, dans une optique de maîtrise quasi-absolue sur le processus électoral.
Au cas où le climat sociopolitique permettrait la tenue d’un scrutin apaisé en février 2019, la désaffection des masses populaires vis-à-vis des partis politiques risque-t-elle d’entraîner une abstention massive ?
Il est difficile de répondre à cette question. En effet, si les taux de participation aux législatives de 2012, aux locales de 2014 et au référendum de 2016, étaient faibles, on a pu noter une nette amélioration lors des législatives de 2017, peut-être due à la proximité de la présidentielle et la crainte morbide du pouvoir de perdre sa majorité parlementaire, ce qui l’a amené à jeter toutes ses forces dans la bataille. Il y a aussi le fait connu, que dans tous les régimes de type présidentialiste, les élections présidentielles sont les moins touchées par le phénomène de l’abstention.
Mais encore faudrait-il que les électeurs n’aient pas l’impression, comme lors de la dernière présidentielle au Mali, qu’il n’y a aucune perspective de changement véritable ou de rupture significative dans la conduite des affaires de l’État, après la tenue des élections.
Dans notre pays, l’heure n’est certainement pas à la passivité. Le peuple souverain doit plus que jamais se dresser pour promouvoir la souveraineté nationale et empêcher le bradage programmé de nos nouvelles ressources, dont laisse augurer la gestion opaque, qui en a été faite jusqu’à présent.
PAR CHEIKH DIOP
LES MENSONGES DE MAMADOU LAMINE DIALLO
Le leader de "Tekki" se livre à un exercice d’annonceur de faillite, arguant de 25 milliards que le PUDC devrait aux entreprises - Comment un programme qui réalise l’électrification de dizaines de villages peut-il être en faillite ?
Dans votre édition du samedi 6 octobre 2018, vous avez publié l’interview de Monsieur Mamadou Lamine Diallo que vous présentez comme étant le leader du Mouvement Tekki et par ailleurs député à l’Assemblée Nationale. Dans cet entretien, Monsieur Diallo dit ceci : « … Par exemple, je vous annonce que le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC) est en faillite. Sur les 100 milliards, il y a au moins 25 milliards d’impayés. Je ne suis pas sûr que le PNUD va rester. Peut-être qu’ils vont prendre l’argent prêté récemment par la BAD pour payer les arriérés d’abord… »
Pour exercer notre droit de réponse nous vous demandons de publier cette clarification pour rétablir la vérité.
Ces déclarations, constituent un enchainement de contrevérités, colportées par un homme politique en mal de popularité qui s’accroche par le mensonge au PUDC pour mieux se faire connaître.
Il sait pertinemment que le PUDC a fini de montrer ses preuves par ses nombreuses réalisations dans les domaines de l’hydraulique rurale, de l’électrification rurale, des pistes de désenclavement des équipements post-récoltes et des périmètres agricoles ; il sait que le PUDC modèle de développement économique est plébiscité par 22 pays sur le continent africain ; il sait que des centaines de milliers de sénégalais vivant dans le monde rural, magnifient l’action de haute portée du gouvernement à travers ce programme, il sait aussi que les partenaires techniques et financiers à l’image de la Banque Africaine de développement, de la Banque Islamique de Développement et du Fonds Séoudien de Développement ont applaudi la réussite de ce programme ; il sait enfin que ce programme, initiative du président de la République, son Excellence monsieur Macky Sall, a fini d’être applaudi par toute la classe politique au Sénégal.
Et voilà que le leader du Mouvement Tekki et par ailleurs député se livre à un exercice d’annonceur de faillite, arguant des impayés de 25 milliards, montant que le PUDC devrait aux entreprises… Mensonge !
Dans le cadre de la première phase, le montant des engagements contractuels non encore exécutés par les entreprises s’élèvent à 26 milliards FCFA, une partie de ce montant ayant fait récemment l’objet de décomptes certifiés est en cours de paiement ; les autres décomptes reçus seront payés après la signature des accords tripartites de cession de contrats entre le PUDC, les entreprises et le PNUD dont le mandat d’agence d’exécution est arrivé à terme le 30 juin 2018.
Comment un programme qui, en ce moment, réalise l’électrification de dizaines de villages peut-il être en faillite ? Posons la question aux populations de Ngouloum (près de 10 000 habitants) dans la Commune de Ngathie Naoudé (Kaolack) ou à celles de Ngayène Sabakh (Kaolack), de Fandene (Thiès), de Samécouta (Kédougou), de Thioumadé (Louga) ; Posons-la à toutes ces populations des 10 régions du Sénégal qui bénéficient de l’électrification de leurs localités grâce aux travaux du PUDC…elle croiront tout de suite à la thèse du mensonge et de la désinformation !
Comment un programme peut-il être en faillite et réaliser un forage en partenariat avec l’Office des Forages dans le cadre de la préparation du Magal de Touba ?
Le député poursuit : il se lance dans un pronostic en disant que l’argent de la BAD servirait « à payer les arriérés d’abord… » ! Nous admirons son ignorance ! Pour son information, dans le cadre de l’exécution du PUDC, la Banque Africaine de Développement, partenaire stratégique du Sénégal nous a déjà octroyé un appui budgétaire de 28.5 milliards de Francs CFA en 2016.
Le prêt dont parle monsieur Diallo financera un programme d’investissement inscrit dans le document Stratégie Pays de la BAD (DSP 2016-2020) dénommé Projet d’Appui au Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PA-PUDC). L’Accord de prêt, d’un montant de 39 357 milliards FCFA vient d’être signé par le ministre de l’Economie des Finances et du Plan ; ce financement permettra de faire bénéficier aux populations des zones non encore touchées, entre autres, celles des départements de Mbacké, de Kébémer et celles des régions de Sédhiou, Ziguinchor et Kolda, de nouvelles réalisations du PUDC.
A ce financement s’ajoute celui de la Banque Islamique de Développement (22 milliards FCFA) et celui du Fonds Saoudien de développement (33.3 milliards FCFA)
Un programme en faillite ne peut drainer autant de financements ; nous l’invitons à se raviser et à bien méditer ce proverbe arabe qui dit : « Le mensonge te fait vivre une nuit et la vérité toujours. »
Le PUDC a choisi la vérité et demeure une vérité pour les populations du monde rural et pour l’Afrique
Le PUDC est en vie pour toujours !
Cheikh Diop est Directeur National du PUDC
PAR MASSAMBA NDIAYE
LA LOYAUTE À L’ÉPREUVE DU POUVOIR
Madické Niang veut suivre les traces du président Macky Sall en se disant pourquoi pas moi ? Ou est-il un simple candidat de diversion?
Malgré les dénégations par voie épistolaire fortement martelées sur fond de convictions confrériques et la dernière tentative de conciliabules à Doha, la déclaration de candidature de maître Madické Niang pose les prémisses d’un divorce conflictuel avec le PDS et avec son secrétaire national, l’ancien président de la République, maître Abdoulaye Wade.
Pourtant, après la sortie virulente de maître Abdoulaye Wade en réponse au débat posé non pas en interne mais dans les médias par maître Madické Niang, beaucoup de nos compatriotes ont pensé que ce dernier n’aurait jamais le courage d'en découdre avec son ami et frère de longue date et avait fini de déposer les armes afin de préserver des liens d’amitié et de fraternité confrérique. Ils estimaient que le pouvoir ou sa conquête ne prendrait jamais le dessus sur la confiance et l’estime entre de vieux compagnons qui ont su préserver leur relation en dépit de l’usure du temps et des aléas liés à l’existence humaine.
Que nenni ! C’est vraiment mal connaître la nature de nos politiciens professionnels. En vérité, le simple fait d’amener le débat d’une éventuelle candidature de substitution au candidat Karim Meissa Wade, investi régulièrement par les instances du PDS sur la place publique, constitue au demeurant, un moyen de pression en vue de faire bouger les lignes et de créer une fissure au sein du parti de maître Abdoulaye Wade voire de se poser en victime aux yeux de l’opinion de ses pratiques despotiques. Ces échanges épistolaires lui ont entre ouvert la voie de la séparation. Sans cet exercice de communication politique, jamais maître Madické Niang n’allait franchir le pas d’une confrontation directe avec maître Abdoulaye Wade.
Sur ce coup, maître Abdoulaye Wade n'a pas vu venir son fidèle compagnon de parti, mais aussi il a sous-estimé les talents de politicien professionnel de maître Madické Niang, un homme de l’ombre et de réseaux au sein de la confrérie mouride. Pourquoi, par ailleurs, maître Madické Niang de surcroît avocat de Karim Meissa Wade n’a pas su poser avec courage et détermination le débat de sa candidature à l’élection présidentielle du 24 Février 2019 un peu plus tôt à partir du moment où il était convaincu que le candidat du PDS Karim Meissa Wade n’avait aucune chance de participer à ces joutes électorales en raison même des nombreux obstacles imposés de fait par le président Macky Sall ? La candidature de maître Madické Niang aurait eu plus d’impact s’il avait montré son opposition à la candidature de Karim Meissa Wade de manière ferme.
En homme de l’ombre, il a gardé son mal en patience tout en jouant sur le temps et sur l’improbable candidature de Karim Meissa Wade pour sortir du bois et de contester le choix du PDS afin de mieux fragiliser l’intransigeance des instances du parti de poursuivre dans la voie d’un affrontement inévitable avec le régime du président Macky Sall.
Cette façon cavalière et machiavélique de porter sa candidature sur les marges du PDS est un coup fatal de maître Madické Niang qui risque de déstructurer les instances du parti, voire de jeter le doute sur ses militants au moment même où des suspicions sur son accointance avec le président Macky Sall sont soulevées de part et d’autre. Soit !
Cependant, il revient de droit et en toute responsabilité au candidat maître Madické Niang de clarifier sa position au sein du PDS. Ou compte-t-il s’appuyer en concurrence avec le candidat déclaré du PDS sur ses forces vives pour partir à la conquête du pouvoir ? Une telle posture est - elle tenable sur le plan de l’éthique à partir du moment où maître Madické Niang a choisi délibérément de ne pas respecter la ligne directrice des instances du PDS ? N’est – il pas judicieux pour maître Madické Niang d’assumer son choix et de ne compter que sur ses forces pour briguer la magistrature suprême ?
Maître Madické Niang a-t-il reçu l’aval de Touba ou a t – il été instruit voire travaillé par des membres influents de la garde rapprochée du khalife général proches du président Macky Sall afin de contrecarrer les velléités du PDS à vouloir maintenir coûte que coûte la candidature de Karim Meissa Wade et d’éviter in fine des tensions sociales ? Avec un refrain à la clé visant comme toujours à préserver la paix sociale tout en activant leurs réseaux en vue de pacifier l’espace politique et de permettre à certains dont maître Madické Niang, une oreille de confiance à se positionner afin de récolter par des voies détournées les voix du PDS dans la Cité de Touba ou d’ouvrir un boulevard à la coalition Benno Bokk Yakaar dans le fief du mouridisme. C’est selon. Même s’ils se gardent de le dire ouvertement comme à Tivaouane afin d’éviter une levée de boucliers ou une dénonciation de connivence coupable avec les fossoyeurs de la République, certains milieux de l’entourage direct du Khalife militent pour la réélection du président Macky Sall.
Pourquoi soudainement maître Madicke Niang décide de se présenter à l’élection présidentielle alors qu’il n’a jamais manifesté le désir de conduire les destinées de la nation ? Ou pense t – il sérieusement que les jeux sont ouverts au regard de la situation de crise qui prévaut dans le pays et la méfiance accrue de la population à l’égard de la mouvance présidentielle Benno Bokk Yakaar et que tout compte fait il peut sortir de l’ombre et remporter l’élection du 24 Février 2019 ? Ou estime t – il que le pouvoir se ramasse au pays de la Teranga et que le dernier venu peut ravir la vedette contre toutes attentes aux autres candidats déjà bien présents dans le champ politique ? Ou pense t – il comme le commun des sénégalais que si Macky Sall est parvenu à devenir président de la République, lui qui ne se projetait jamais au-delà de chef de service à Petrosen, n’importe quel autre homme politique peut y arriver même s’il traîne des casseroles ou s’il est visé par une enquête de la CREI, rangée depuis dans les tiroirs du président de la République, Macky Sall ? L’audace donne des ailes. Et maître Madické Niang veut suivre les traces du président Macky Sall en se disant pourquoi pas moi ? Ou est-il un simple candidat de diversion ?
Toutefois, il ne suffit pas de se poser comme candidat de substitution du PDS pour se donner une posture de présidentiable. Il faut s’armer de courage et accepter de recevoir des coups et de tenir un langage de vérité à nos compatriotes. Il faut oser sortir du politiquement correct pour dire ouvertement et en toute franchise vos positions sur toutes les questions de société qui secouent le pays de la Teranga : notre rapport à une gestion éthique de nos deniers publics, la problématique du favoritisme au Sénégal sur toutes ses formes et son impact sur le devenir du pays, les questions liées à une justice indépendance et à équidistance des différentes chapelles politiques ou confrériques voire quel contenu donner à la République, la question liée à la préférence nationale et la gestion de nos ressources énergétiques, une nouvelle offre éducation calquée sur nos valeurs sociétales afin de mieux façonner l’homme senegalensis, un être capable de porter voire de défendre nos référents culturels dans un monde désenchanté où les repères se perdent assez facilement.
Une candidature crédible aujourd’hui ne peut faire l’impasse sur ces différentes interrogations. Le Sénégal est face à son destin et ne peut plus se permettre de poursuivre inlassablement la voie des politiciens professionnels qui ne pensent qu’à la satisfaction de leur volonté de puissance. Nous espérons que votre candidature n’est pas celle de trop et qui vise à brouiller les pistes de l’opposition sénégalaise afin de permettre au président Macky Sall de rempiler. Une telle attitude serait contraire à l’honneur et au devoir de responsabilité. Maître avez-vous réellement les moyens de faire mieux que le candidat du PDS monsieur Karim Meissa Wade ? Dites – nous maître Madické Niang, pourquoi maintenant vous vous lancez dans une aventure incertaine en raison même de votre position de chamberlan ou Beuk nekk de maître Abdoulaye Wade et ce malgré vos différentes fonctions ministérielles au PDS au lieu de poursuivre le combat politique contre le président Macky Sall avec vos frères de parti en vue de le contraindre à lâcher du lest ? Les citoyens sénégalais ont le devoir de connaître vos réelles motivations. On ne quitte pas les rangs de son parti à quelques mois d’une élection capitale pour espérer convaincre ses militants de vous accompagner sur une autre bannière politique ou de porter une candidature indépendante
La loyauté d’un confident ne devrait jamais se défaire, peu importe les enjeux de l’heure. Au Sénégal, le jeu politique n’a que faire de ces considérations à partir du moment où on peut rompre sans coup férir ses nombreux engagements de fidélité. La politique est sur le point de montrer à nos compatriotes que l’amitié ne résiste pas à la tentation du pouvoir. Au demeurant, il faut savoir faire le choix entre la satisfaction de nos intérêts personnels et la poursuite d’un idéal d’épanouissement de l’ensemble du corps social sénégalais.
Toutefois, si vous tenez réellement à solliciter le suffrage de nos concitoyens, il faut alors oser rompre maître Madické Niang avec le PDS afin de mettre tout le monde à l’aise. Vous ne pouviez pas avoir un pied dans le PDS et un autre dans un mouvement qui lui fait face en vue de réduire dans une certaine mesure ses prétentions. Assumez maître Madické Niang en définitive vos choix politiques devant l’histoire et tournez la page du PDS.
A partir du moment où vous avez pris souverainement la décision de briguer le suffrage des citoyens sénégalais, il vous revient de droit de vous préparer en connaissance en proposant un programme alternatif crédible qui rompt avec les pratiques de gestion clanique du président Macky Sall et qui prend en compte de manière intrinsèque les intérêts supérieurs de la société sénégalaise. Comptiez-vous maître Madické Niang redonner à la République ses valeurs et vertus malmenées par le régime du président Macky Sall ou optiez-vous en faveur d’un statu quo d’une République sous influence de lobbies maraboutiques et de puissances étrangères ?
Certes, c’est votre droit et libre à vous de solliciter le suffrage de nos compatriotes. Cependant, vous devez batailler fermement en proposant à nos concitoyens un projet de société crédible pouvant rallier les électeurs sénégalais sur l’essentiel de ce qui fonde notre volonté de vivre en commun dans la dignité de l’ensemble du corps social et le respect des lois et règlements de la République en vue de mettre fin aux dérives du régime hétéroclite Benno Bokk Yakaar et non de divertir nos compatriotes sur une candidature qui ne repose en définitive que sur du vent.
Vous portez ainsi comme d’autres candidats de moindre envergure ou de saupoudrage médiatique, une énorme responsabilité sur une possible dispersion de voix de l’opposition sénégalaise. Maître Madické Niang, le jeu ou un désir immodéré de puissance en valent-ils la peine au point d’hypothéquer l’avenir de la nation ? Et le peuple dans toute mise en scène grotesque orchestrée par les vrais profiteurs du système d’accaparement systématique de nos deniers publics ?
ALPHA CONDÉ À CŒUR OUVERT
Situation économique et politique en Guinée, relations prétendument tendues avec Macky Sall, Hadjibou Soumaré, Karim Wade... Le chef de l'Etat Guinéen dit tout - ENTRETIEN
On peut l’aimer, ne pas l’aimer, mais il faut reconnaître à Alpha Condé son amour viscéral à la Guinée qu’il dirige depuis 2010 et son obsession à dire ses vérités, sans porter de gants. Dans un entretien accordé à L’Observateur et au journal Enquête, vendredi, dans son Palais, l’opposant alors très radical revient sur le sens de la célébration du 60e anniversaire de la fête de l’Indépendance de la Guinée célébrée mardi 2 octobre dernier. Le Pr Alpha Condé n’a pas esquivé les questions liées à ses relations prétendues tendues avec son homologue sénégalais, Macky Sall. Aussi, il a donné les détails pour mettre la Guinée sur les rails de l’émergence.
Qu’est-ce que vous avez retenu du message fort que vous avez transmis aux chefs d’Etat et aux populations guinéennes ?
Mon objectif était de faire connaître, surtout à la jeunesse guinéenne, africaine, mais aussi française, quelle était la situation en 1958, leur dire ce qui s’est passé. Pour le deuxième message, j’ai voulu insister sur le panafricanisme, parce que durant tout mon mandat, j’ai toujours soutenu que l’Union africaine doit prendre son destin en main et que l’Afrique parle d’une seule voix. Donc pour moi, c’était une occasion de rendre hommage à tous les pères fondateurs du Panafricanisme et de faire de sorte qu’il soit une valeur pour la nouvelle génération qui n’a pas connu cette période. Ensuite, il fallait insister sur l’unité de la Guinée, parce que, c’est Sékou Touré qui a demandé l’indépendance, mais il a fallu que Barry Diawandou et Barry III acceptent de voter «Non» pour que la Guinée accède à l’indépendance. C’est pourquoi j’ai tenu à associer Barry Diawandou, Barry III et Sékou Touré pour leur rendre hommage, parce qu’ils ont contribué à l’unité du peuple guinéen.
On a remarqué une forte adhésion de la population à la fête de l’indépendance du 2 octobre 2018, qu’est-ce qui a été l’élément catalyseur ?
Je pense que la jeunesse a compris qu’il était important que le monde entier sache que la Guinée a été le seul pays francophone à voter «Non» et à prendre son indépendance. C’est un élément de fierté qui a galvanisé la jeunesse. Ce n’est pas seulement Conakry, les gens se sont mobilisés à fond dans les 33 Préfectures. Les Guinéens étaient contents, parce qu’ils ont osé voter «Non» en 1958, ce qui représente une certaine fierté.
Mais aujourd’hui, avec les enjeux de l’heure, quelle est la pertinence de parler de Sékou Touré et de tous les anciens, dans un monde où les défis se conjuguent en termes d’emplois pour les jeunes, d’avancées technologiques, ne pensez-vous pas être en retard par rapport à l’histoire ?
Un peuple doit être fier de son passé. 70% des Guinéens n’ont pas 40 ans, ils ne connaissent pas l’histoire de la Guinée. Or, tous les pays fêtent leur héros historiques. En France, on parle souvent de Napoléon, mais Napoléon ne fait pas l’actualité de la France en ce moment. Nous allons renforcer l’emploi des jeunes en octobre, je l’ai dit dans mon message. Nous allons aussi renforcer l’autonomisation des femmes en direction des Mifa. Nous avons créé une banque d’investissements et nous allons créer des Groupements d’intérêts économiques (GIE) pour la pêche. Nous allons, d’ici à la fin de l’année, faire plus de 70 pirogue-modèles. Nous avons plus de 300 mille décortiqueuses. Nous avons des machines pour faire du jus de fruits, des machines pour faire des chips… Tout cela, c’est l’emploi-jeune.
Nous allons revenir sur ces questions, mais juste pour rappeler que Sékou Touré n’est pas un ange. Si vous faites allusion à lui et lui rendez hommage aujourd’hui, c’est comme si…
Non ! Je sais bien que quelles que soient les vicissitudes de l’histoire… D’ailleurs, j’ai bien dit dans mon discours à la Nation que j’assume la Guinée dans sa totalité et que je demande pardon. Il ne faut pas faire une confusion. Le fait de fêter un point ponctuel de l’histoire d’un pays, cela ne met pas en cause l’évolution de ce pays. Quand les Français fêtent Napoléon, cela ne veut pas dire que Napaléon n’a fait que de bonnes choses. Il faut quand même qu’on puisse se situer dans le temps et savoir ce qui a été positif à un moment donné. Tout le monde sait que ce qui s’est passé en 1958 est positif, mais pour parler de l’histoire de la Guinée, on ne doit pas oublier le camp Boiro, le camp Kindian. Mais, là, il s’agissait de montrer ce qui s’est réellement passé en 1958. Beaucoup d’entre vous l’ignorent. Quelle a été la situation en Guinée et comment la Guinée a été mise en quarantaine ? D’accord, pour le retard de la Guinée, il a la responsabilité du gouvernement, mais aussi les évènements de 1958 ont eu des conséquences sur la marche du pays. Il fallait rappeler à la population que la Guinée a été le seul pays francophone à voter «Non», alors qu’on était menacé d’être mis en quarantaine, ce qui a été fait après.
Un pays doit connaître son passé, mais doit aussi penser à son avenir, au delà de ce qui a été fait, vous engagez-vous à laisser un pays stable à la Guinée ?
C’est ma bataille, mais cela ne dépend pas seulement de moi. C’est le peuple guinéen qui décidera. Ce que je veux faire comprendre aux Guinéens, c’est qu’en 1958, on a été unis pour notre destin, nous pouvons de nouveau être unis, parce qu’en 1958, il y a eu beaucoup de morts, mais cela n’a pas empêché, deux ans après, que tous les Guinéens se donnent la main. L’unité de la Guinée est nécessaire pour son développement et je suis très optimiste en ce qui concerne l’avenir de la Guinée. Vous êtes venus en Guinée en 2011, vous avez vu la Guinée d’aujourd’hui, vous pouvez tirer vos propres conclusions. Vous n’avez même pas à me poser la question, en tant que journaliste. Vous avez vu ce qui se passe sur le terrain. A partir du mois d’octobre, nous allons renforcer l’emploi des jeunes, nous mettrons les pirogues à leur disposition. Aussi, des décortiqueuses leur seront données pour les activités liées à la transformation du riz Paddy. Ce sera dans toutes les Sous-préfectures. Nous allons travailler avec le Brésil pour reproduire le modèle exemple du Président Lula qui a réussi à sortir plus de 20 millions de Brésiliens de la misère. Nous travaillons avec cette organisation. D’ailleurs, Des gens vont venir ici pour former des jeunes. Nous avons commandé du matériel en Chine, au Brésil. Nous avons déjà financé 50 boulangeries et chacune d’elle peut faire jusqu’à 4 000 pains par jour. Pour les femmes, nous avons aujourd’hui, plus de 60 Mifa pour renforcer leur autonomisation. Notre préoccupation aujourd’hui, c’est l’emploi des jeunes, l’autonomisation des femmes et l’agro-business. Tout le monde parle des mines, mais les mines n’emploient pas beaucoup de monde. Elles servent à nous donner de l’argent pour faire les infrastructures. Ce qui peut sortir le peuple guinéen de la misère, c’est l’agro-business et nous avons un grand projet pour l’agriculture qui s’ajoute à ce que fait le ministère de l’Agriculture.
Quand vous accédiez au pouvoir, le véritable talon d’Achille de la Guinée, c’était l’énergie. Qu’est-ce qui a été fait depuis 2010, pour régler ce problème ?
Nous avons progressé, mais il nous reste beaucoup de choses à faire. Il faut que nous arrivions à ce que 100% des Guinéens aient l’énergie domestique, mais aussi de l’énergie pour le développement de l’industrie, de l’agro-business, pour la transformation de la bauxite en alumine et après en aluminium, c’est un grand défi. Nous avons aussi deux autres grands défis. D’abord, les infrastructures car en Guinée, il n’y a pas de routes. Ensuite, l’autre bataille, c’est l’assainissement. Il y a aussi un dossier qui concerne l’autosuffisance alimentaire et le développement de l’agriculture, l’emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes.
Le Sénégal et la Guinée ont des relations très étroites. D’ailleurs, il y a une très forte communauté guinéenne à Dakar, mais dans la compréhension générale, c’est comme s’il y a une incompréhension entre le Président Macky Sall et le président Alpha Condé. Qu’est-ce qui se passe entre vous ?
(Il hausse le ton) Il n’y a aucune incompréhension entre le président Macky Sall et le Président Alpha Condé. C’est vous, journalistes, qui inventez des choses. Avez-vous une fois vu un Président africain passer ses vacances dans un autre pays africain ? J’étais à Poponguine, il y a quelques jours. Macky Sall est comme petit un frère. Je lui ai dit : «Macky, il faut qu’on communique régulièrement, au moins un fois par semaine.» Ce sont les gens…
Mais d’où viennent ces informations ?
(Il coupe) Non, s’il vous plait… On a dit que Kassory (Ibrahima Kassory Fofana, Premier ministre de la Guinée : Ndlr) est l’ami de Karim Wade, donc Karim va venir en Guinée. Mais, Karim Wade a beaucoup d’amis au Sénégal aussi. On a aussi dit que je soutiens un candidat que je ne connais.
Oui, c’est l’ancien Premier ministre Cheikh Hadjibou Soumaré…
Je ne l’ai jamais vu. Je ne le connais pas. Je ne connais pas Cheikh Hadjibou Soumaré. Les gens inventent des choses.
Vous avez des amitiés à Dakar qui, politiquement, ne sont pas en phase avec le président Sall, cela ne participe-t-il pas à créer des incompréhensions ?
Est-ce que sous le règne du Président Abdou Diouf, quand je venais au Sénégal, il m’interdisait d’aller chez Wade ? J’allais chez Wade qui était son opposant, alors que Diouf me donnait un véhicule et m’affectait un gendarme. C’est un principe, je suis fidèle à mes amitiés. Quelle que soit la situation politique, quand je vais dans un pays, je rencontre mes amis. Que ce soit au Sénégal, en Côte d’Ivoire. Dernièrement, j’étais en Côte d’Ivoire, je présidais le sommet Union africaine-Union européenne, je n’ai pas assisté au dîner officiel, j’ai diné chez des amis. Je ne confonds pas les amitiés avec la chose politique. Il y a des gens qui m’ont soutenu, ce sont mes amis, mais ils peuvent avoir des problèmes politiques, ce sont des problèmes internes, je ne m’en mêle pas. Il faut qu’on apprenne à gérer nos relations. Et quand le reçois mes amis, ils ont la gentillesse de laisser les couteaux aux vestiaires et on blague ensemble. Qu’on ne se regarde pas en chiens de faïence, parce qu’on n’est pas de la même tendance politique !
Vous assumez vos amitiés, vous les défendez même, un de vos amis, Khalifa Sall, est en prison, était-il arrivé que vous en discutiez avec le président Macky Sall ?
Ce sont des problèmes internes du Sénégal et je ne me mêle pas des affaires internes d’un pays.
La gestion de l’affaire de la Gambie, avec le départ exigé de Yaya Jammeh par la Cedeao, avait suscité des controverses, pouvez-vous expliquer votre démarche d’alors ?
Tout le monde sait que je ne voulais pas participer à une délégation présidentielle pour aller en Gambie. Je n’étais pas d’accord sur la façon de gérer les problèmes. J’étais à Davos, le Président mauritanien est parti en Gambie et m’a fait un compte rendu, j’ai appelé pour que la Cedeao l’écoute, mais cela ne s’est pas fait toute la journée. J’étais avec le vice-président du Nigeria, je lui ai dit que c’est moi qui ai proposé que le Président Buhari fasse la médiation et je ne veux pas que cela échoue, donc j’irai en Gambie. J’ai appelé la Présidente de la Cedeao à l’époque, pour l’en informer, à l’époque Mme Sirleaf et le Président de l’Union africaine, qui m’ont tous encouragé et je suis parti en Gambie. Il fallait qu’on montre que les Africains sont capables de régler leurs problèmes par nous-mêmes. Il fallait montrer qu’on n’avait pas nécessairement besoin de l’Onu ou de grandes puissances pour trouver des solutions. La preuve, Yaya Jammeh est parti dans la paix. En quoi cela concerne le Sénégal, la Côte d’Ivoire ou la Guinée ? Aider un pays africain à trouver une solution pacifique dans le cadre africain, je ne vois pas en quoi, cela peut avoir une interférence dans les relations avec un pays.
Certains avaient pensé que vous serviez de bouclier à Jammeh, pour lui permettre de gagner du temps ?
Comment voulez-vous qu’on encourage un Président africain à partir, si après, on le traite comme un chien ? Il faut savoir ce qu’on veut. Quelqu’un qui a été Président dans un pays, on ne peut pas le jeter à la rue comme çà.
Pouvez-vous faire le point sur la médiation que vous aviez conduite en Gambie, au Togo, en Guinée-Bissau… ?
J’ai fait la médiation en Guinée-Bissau et vous ne trouvez rien à redire. Pour moi, le Paigc est un parti historique, père de l’Indépendance et la Guinée a été très impliquée et n’oubliez pas que la Guinée a participé au combat. Le Président Lansana Conté dirigeait les troupes guinéennes qui ont participé à la lutte pour la libération aux frontières. On dit que si la maison de ton voisin brûle, si tu laisse faire, le feu va consumer ta maison. Quand il y a le feu dans un pays voisin, il faut aider à éteindre le feu ou aider à ce qu’il n’ait pas le feu, c’est ce que je fais.
On a vu que la Chine est très présente à Conakry, qu’est-ce qui explique cela ?
En quoi la Chine est plus présente en Afrique qu’en Guinée. La plus grande société qui exploite les mines ici, c’est Alcoa, une société américaine. Ensuite, vous avez Moubadala d’Abu Dhabi qui va investir 5 milliards de dollars pour le développement de la mine de bauxite de Sangarédi. Vous avez Alufer qui est une société anglaise qui va démarrer l’exploitation de sa mine à Boffa au cours de ce mois d’octobre. Il y aussi Russal qui a trois mines. Cette société vient d’avoir une des plus grandes réserves de bauxite à Diandian. Je rappelle qu’il y a une société indienne qui est associée à notre société nationale, la Société guinéenne du patrimoine minier (Soguipami) pour l’exploitation de la bauxite. Pourquoi on ne parle pas des Russes qui sont là, des Américains qui sont là depuis 1963 ? On ne parle que de la Chine, alors qu’actuellement, il a deux sociétés de l’Etat chinois qui n’ont même pas encore commencé à exploiter la bauxite. Est-ce que vous voyez des Chinois dans le marché ? Je ne vois pas comment les Chinois nous ont envahis. La pêche artisanale est réservée uniquement aux Guinéens ou aux Sierra-léonais… Pour la pêche industrielle, j’ai dit aux Guinéens qu’il faut avoir un bateau et je leur ai donné un délai, parce que tous font la consignation. C’est-à-dire, ils prennent des bateaux et ils consignent, alors qu’ils doivent chercher des bateaux. J’ai demandé à la banque de les financer pour qu’ils trouvent leurs propres bateaux, parce que pour le moment, ils font de la consignation des bateaux chinois ou coréens.
Dans le domaine de l’énergie et des constructions, où en êtes-vous ?
Si je veux faire un barrage, je lance un appel d’offres pour demander qui peut financer. Si quelqu’un se signale pour financer, je le laisserai faire mon barrage. Si aucun pays ne se signale, est-ce que je dois laisser tomber le projet ? Non, moi, je veux développer mon pays et le donne les projets à ceux qui peuvent les réaliser, même si ce sont des Marsiens. Quand je suis arrivé, la Guinée ne faisait que 13 millions de tonnes de bauxite, alors qu’on a plus la moitié de la réserve mondiale. Vous voulez que la bauxite reste sous terre ?
Quel est le plus grand programme d’exploitation de cette bauxite ?
Aujourd’hui, nous sommes à 60 millions de tonnes, nous envisageons d’aller à 100 millions de tonnes. Dans les pays pétroliers, ce sont les grandes sociétés qui exploitaient le pétrole. C’étaient les sociétés anglo-saxonnes et françaises. Il faut que notre ressource nous serve à avoir des revenus. Nous devons faire des routes. Si on n’arrive pas à exploiter notre richesse, comment va-t-on faire pour construire des infrastructures ? C’est se moquer du peuple de Guinée. Nous sommes à la phase où les sociétés qui exploitent la bauxite vont commencer à faire l’alumine. Vous avez la société Winning qui a dans son programme la construction d’un chemin de fer et l’exploitation de la bauxite. Il y a la société Tba et la société Mubadala va commencer par la bauxite et après, l’alumine. Une partie de la bauxite va être transformée ici en Guinée. La société Tba est allée beaucoup plus loin, car elle a un projet pour faire l’aluminium sur place. Il faut que nos ressources naturelles nous servent à avoir des revenus pour faire des routes.
Vous êtes dans les grands chantiers, mais concrètement, qu’est-ce que vous faites pour assurer une stabilité politique et sociale de sorte que la Guinée ne tombe pas dans des situations qu’elle a connues ?
Ceux qui incarnent l’opposition en Guinée sont des gens qui ont dirigé ce pays pendant longtemps. Vous savez dans quel état j’ai trouvé la Guinée. Beaucoup d’entre eux ne veulent pas que le pouvoir avance, mais c’est leur problème. C’est le peuple guinéen qui sera juge. Je suis venu en 2011 et pendant deux ans, ils ont mis des enfants dans la rue pour que je n’avance pas. Et la Guinée n’a jamais terminé un programme avec le Fonds monétaire international (Fmi). Malgré cela, en 2 ans, j’ai eu le Programme pays pauvres très endettés (PPTE). Et si ce n’était la maladie à virus Ebola, on aurait terminé longtemps avec le Fmi. On ne peut pas empêcher le pays d’avancer. Evidemment, quand il y a 1 000 personnes dans la rue, certaines presses disent qu’il y en a 50 000, 100 000. Quand vous écoutez certaines radios internationales, vous avez l’impression que la Guinée est en guerre.
M.le Président, vous ne sentez pas un péril jeune ?
C’est moi qui avais dit aux chefs d’Etat, à une réunion de l’Union africaine (UA), en Afrique du Sud, que nous sommes assis sur une bombe : la jeunesse. La jeunesse est une chance, mais aussi un danger. Si nous ne trouvons pas de l’emploi aux jeunes, nous allons tous sauter. Aujourd’hui, notre politique c’est mettre la jeunesse au travail et nous allons nous donner les moyens de le faire. Le danger de la jeunesse ne se trouve pas uniquement en Guinée. Ça se trouve dans tous les pays africains. Le problème de la jeunesse, c’est partout, même dans les pays développés.
Comment voyez-vous la Guinée dans cinq ans ?
Quelqu’un a dit que l’humanité ne résout que les problèmes qui se posent à elle, le problème qui se pose à moi est un problème complet : c’est comment résoudre le problème de la jeunesse, comment développer l’agro-business.
Le temps n’est-il pas court pour relever tous les défis ?
(Il observe une petite et sourit) Dieu seul le sait.