« JE SUIS PEINÉ QU’ON ME REPROCHE DE NE PAS JOUER SOUVENT À DAKAR ! »
ISMAËL LO, CHANTEUR ET INSTRUMENTISTE

Ismaël Lô était encore une fois la tête d’affiche du festival « Yakaar ». A cette occasion, « l’homme orchestre » a animé samedi dernier un concert très suivi à l’Institut Français Léopold Sédar Senghor. Nous avons profité de l’occasion pour échanger avec lui sur son parcours et ses projets.
Le Témoin - Quelle est la dernière actualité d’Ismaël Lô ?
Ismaël LO -Je suis là et je continue de vaquer à mes occupations. Comme à mon habitude, je suis très discret et j’aime rester dans l’ombre pour faire mon boulot sans pression.
Comment expliquez-vous votre seconde participation au festival « Yakaar » ?
C’est toujours avec un réel plaisir que je viens donner un petit coup de pouce à mes fils et jeunes frères. Nous avons le droit de les soutenir et c’est ce qui explique encore une fois ma participation à ce festival après 2008.
Oui mais, comment Pindra arrive-t-il à vous convaincre car vous ne jouez pas souvent au Sénégal ?
C’est vraiment dommage que mes compatriotes me reprochent toujours cet état de fait. Je suis là et bien là, la preuve Pindra n’a eu aucun problème à me faire jouer. Je ne réclame pas de cachets exorbitants mais j’avoue qu’il faut remplir certaines conditions comme disposer d’une bonne sono et d’une bonne installation scénique pour me convaincre. Il est vrai que je ne peux plus jouer dans certaines conditions.
Vous n’avez pas répondu à la question de votre absence…
(Il nous coupe) Vraiment, je suis désolé que mes compatriotes me fassent souvent ce reproche ! Cela ne veut dire nullement que je néglige mon pays. J’aime ce pays et j’y vis et cela veut tout dire. Il se trouve que je ne suis pas du genre à bomber le torse et je suis plutôt discret comme je l’ai dit tantôt. Je suis fier de pouvoir vaquer tranquillement à mes occupations comme le commun des Sénégalais sans gêner personne. C’est juste une question de style et je trouve que le mien me va à merveille.
A ce propos, quand allez-vous sortir un nouvel album après huit ans de diète pour les mélomanes ?
Encore une question récurrente. En toute franchise, je ne saurais le dire. Il se trouve qu’en un moment donné, il nous arrivait de sortir des albums tous les six mois, ensuite tous les ans et parfois tous les trois ans ou les quatre ans. Entre « Dabakh » et mon dernier opus, il y a exactement huit années d’intervalle. C’est une question qui doit faire plaisir à mon manager. Il ne cesse de me réclamer ce produit. En tous cas, j’ai fini d’enregistrer tous les titres depuis longtemps. Mais comme je suis perfectionniste, je ne veux surtout pas me précipiter. Je prends tout mon temps et je ne vais plus donner de date mais je peux vous assurer que l’album sortira bientôt.
A quand la première exposition de l’artiste-peintre Ismaël Lo ?
Je dois dire que là aussi j’avais tout calé avec le ministère de la Culture. Mais faute de temps cela n’a pas pu se faire. C’est pour vous dire que je suis fin prêt et tous les tableaux sont là. C’est juste un problème de calendrier mais cela finira par se faire un jour.
Comment voyez-vous l’évolution de la musique sénégalaise ?
J’ai toujours soutenu que notre musique est débordante de vitalité. Les talents sont bien là. Il se trouve que les jeunes ont beaucoup plus de moyens et de possibilités par rapport à nos débuts. Le monde évolue vite et ils ont su bien s’adapter. Je pense qu’il faut juste qu’ils se rapprochent de nous et qu’on échange car la musique n’a pas de frontières ou de barrières. Dans l’ensemble, je les encourage et constate qu’ils font de gros efforts pour le rayonnement de notre musique et c’est tant mieux.