« NOUS VOULONS QUE LE MINISTRE NOUS ÉDIFIE SUR LA DESTINATION DES 200 MILLIONS ALLOUÉS À LA CULTURE URBAINE »
SAFOUANE PINDRA, DIRECTEUR DU FESTIVAL YAKAAR

Le patron du label « Optimist produktion » et directeur du festival « Yakaar » a encore jeté un pavé dans la mare. Connu pour son franc-parler, il a encore titillé le ministère de la Culture. C’était au cours du point de presse tenu vendredi dernier et qui était relatif à son festival. Nous avons profité de cette occasion pour aborder des sujets très brulants avec cet ex-manager du défunt groupe de rap « Sunu Flavor »…
Le Témoin – Où en êtes-vous avec la préparation de la quatorzième édition du festival « Yakaar » ?
Safouane PINDRA - Tout est fin prêt mais cela n’a pas été très facile. Nous n’avons reçu qu’un petit million du ministère de la Culture. Matador (un rappeur qui habite Thiaroye, Ndlr) qui organise « Festa 2 H » a décidé de ne pas prendre cet argent mais, moi, je l’ai bien pris car nous travaillons pour le rayonnement de notre pays. Tout cela pour dire que ces gens-là n’ont pas encore compris notre démarche. C’est pour cette raison que je voudrais ici réclamer que le ministre nous édifie sur la destination des 200 millions de francs alloués aux cultures urbaines. C’est le ministre qui nous avait affirmé que ce fonds était disponible et nous attendons depuis sa répartition. Tout cela pour dire que la tutelle ne nous prend pas trop au sérieux. Nous ne sommes pas en train de nous amuser et il faut que cela soit compris par tout le monde.
N’est-ce pas que c’est vous les rappeurs qui avez prêté le flanc avec vos querelles incessantes ?
Non, pas du tout ! Nous avons grandi et il n’est plus question de nous opposer de manière systématique et stérile. Les clashs sont derrière nous. A preuve, notre festival existe depuis quatorze ans et nous avons su évoluer et nous adapter. Nous travaillons en synergie avec d’autres structures du mouvement Hip Hop. C’est d’ailleurs lors de retrouvailles à Paris que nous avons eu l’idée de proposer un projet au ministère. C’est cela qui est à la base de la levée des 200 millions. Nous avons fédéré nos efforts de Matador à Simon en passant par Fou malade, Awadi, Docta et moi-même. Au total, il y a sept structures qui se sont réunies pour proposer ce projet au ministre.
Où en êtes-vous avec la distribution de trophées aux acteurs du hip hop ?
Je vous ai dit tantôt que nous avons grandi et que, désormais, nous travaillons ensemble. Ce sont les acteurs du mouvement qui m’ont demandé de ne pas laisser tomber et de continuer à remettre des trophées aux meilleurs artistes. Mais il se trouve que nous avons changé de formule et nous nous sommes ouverts aux musiques du monde. Matador et son équipe vont nous rejoindre et nous allons essayer de revenir à l’ancienne formule. Nous avons déblayé le chemin et nous sommes plus ouverts. Les initiatives viennent de partout et nous nous partageons les taches.