«C’est un scandale que je n’ai pas été plus tôt au Sénégal»
TROIS QUESTIONS A GRAND CORPS MALADE, SLAMEUR FRANÇAIS

Grand Corps Malade est le plus célèbre des slameurs français. Il est à Dakar pour sa toute première fois dans le cadre du festa2h. Il va parler du slam, un genre artistique qui commence à trouver ses lettres de noblesse à Dakar avec le travail abattu depuis plus de deux ans par le collectif Vendredi Slam.
Grand-Place : Comment se passe votre séjour à Dakar ?
Grand Corps Malade : Je suis content et honoré d’être venu au Sénégal. Je promets de faire mon maximum pour satisfaire le public de Dakar où j’étais attendu depuis un bout de temps, car j’ai reçu plusieurs mails d’invitation à venir au Sénégal.
Pourquoi Dakar ne reçoit que cette année Grand Corps Malade ?
Je juge scandaleux et regrettable de n’être pas venu plus tôt au Sénégal. Mais, ce n’est pas moi qui organise les tournées. Cela devait se faire il y a trois à quatre ans, mais c’était une question de planning et j’étais au Québec en ce moment. Quelles que soient les raisons, ce n’est pas normal que je ne sois là que maintenant. Cela fait longtemps qu’on aurait dû faire des concerts à Dakar. Donc, ce temps est enfin arrivé et c’est d’ailleurs le dernier concert de la tournée. Pour m’excuser, je vais dire qu’on est plus en tournée. On a arrêté la tournée en février. Là, maintenant, Dakar nous a proposé de venir et c’était hors de question de refuser. Nous avons fait des répétitions exprès pour vendredi (hier soir, ndlr) pour satisfaire le public dakarois.
Avez-vous été influencé, d’une manière ou d’une autre, par la musique africaine ?
On dit souvent dans le slam, qu’il n’y a pas encore de musique, pas de texte d’a capela, mais, il y a déjà le rythme, le mot. Évidemment, dès qu’on parle d’un texte à l’oral, on parle de l’oralité. On se rapproche forcément des grandes traditions africaines, on est sur un continent de l’oralité. Après, voilà… Non, je ne peux pas dire qu’il y a quelque chose qui m’a influencé. C’est un mélange de la musique qu’écoutaient mes parents, le mélange de ce que j’écoutais, car le hip-hop est un mélange de tout cela. Il y a aussi ma petite source personnelle qui fait qu’aujourd’hui j’écris mes textes de cette façon.
Quelles sont vos attendes durant ces trois jours de partage ?
Je m’attends à de belles rencontres, de belles choses. Déjà mon concert, c’est vendredi (hier soir, ndlr), mais, avant, je vais faire plein de choses ce soir (l’entretien a été réalisé le jeudi 13 juin 2013, ndlr). Je vais participer à une scène de slam, le vendredi slam collectif. Je sais que le slam est très présent et très actif ici.
Je vais faire aussi des ateliers slam dans des écoles tout en essayant de multiplier les rencontres. Quand tu viens dans un pays, ce n’est pas juste pour faire un concert et te barrer le lendemain. C’est important de prendre le pouls du pays, de pouvoir rencontrer les gens, les acteurs culturels locaux. J’ai plein d’attentes et d’envies pendant ces deux à trois jours. On va essayer de se nourrir de tout cela.