«SEUL LE CRITERE DE LE REPRESENTATIVITE EST VALABLE POUR MOI»
AIDA MBODJI SUR LA SUCCESSION DE ME WADE

En visite à Touba, hier, en prélude au «Magal» de Touba, Aïda Mbodji n’a pas fait dans le dilatoire en ce qui concerne la succession de Me Abdoulaye Wade à la tête du Parti démocratique sénégalais.
«Seul le critère de représentativité est valable pour moi, pour succéder à Wade. Il ne faut pas qu’on se fasse des illusions. Nous sommes dans un parti démocratique, et nous devons au moins mériter ce nom. Il faut que la personne la plus représentative remplace Wade. Et dans ce cas, tout le monde va la soutenir pour l’intérêt supérieur de notre parti», assène-t-elle.
Cette position de la présidente du Conseil départemental de Bambey intervient au moment où des responsables de son parti pensent que Karim Wade est la personne la mieux indiquée pour succéder à son père. Sur un autre registre, la députée libérale estime que «l’Assemblée nationale est toujours à la solde du pouvoir, et aucune rupture n’a été enregistrée». Aïda Mbodji demande à Macky Sall de siffler la fin de la recréation : «Ce pays nous appartient tous. J’ai bien apprécié l’accueil qu’il a eu, et qui a mis fin à une incompréhension avec une communauté à laquelle j’appartiens. Vous avez vu le monde fou qui a accueilli Wade ? Il est temps, donc, que le chef de l’Etat engage des discussions sérieuses avec l’opposition, incarnée par le Pds, pour discuter de ce pays qui nous appartient tous».
L’ex-mairesse de Bambey - qui a été reçu par le porte-parole du Khalife - a été félicitée par la communauté mouride pour avoir défendu, contre vents et marées, la position de Touba sur la parité. «Le Khalife vous remercie pour avoir défendu partout la spécificité de Touba sur certaines questions. Serigne Sidi Mactar est au courant et toute la communauté vous remercie. Chaque fois que l’intérêt de Touba est menacé, vous renoncez immédiatement à vos convictions politiques et personnelles», a dit Serigne Bass à l'endroit de Aïda Mbodji.
Très émue, la présidente du Conseil départemental de Bambey - qui était accompagnée d’une forte délégation - indique : «Je me suis simplement fondée sur une spécificité et une réalité que tous les partis politiques partagent avec moi. Je n’ai rien inventé, et je suis réaliste. Tous les partis s’accordent sur une chose : la compétition politique ne donne à personne la possibilité de briguer un poste de conseiller dans la commune de Touba. A quoi bon épiloguer sur une question de parité que les femmes, elles-mêmes, n’ont pas souhaitée dans cette ville, par respect à Touba ? Parler de parité à Touba est une aberration ».