15 MILLIONS F CFA POUR DES LOTS DE TEE-SHIRTS ET DE CASQUETTES
COLLUSION ET BAMBOULA A L’OFFICE POUR LEMPLOI DES JEUNES DE LA BANLIEUE

C’est à croire qu’au lieu d’aider les jeunes de la banlieue à trouver un emploi, l’Ofejban voulait plutôt les vêtir. Elle a, en effet, dépensé exactement 14 941 080 de francs Cfa pour acheter des Tee shirt et des casquettes en 2011. Le modus operandi était bien simple, les responsables de l’Ofejban évitaient soigneusement les situations qui les imposaient de passer des commandes publiques en bonne et due forme. Cela s’explique selon le rapport de l’Armp, «l’Ofejban n’a pas préparé de Plan de passation de marchés et n’a pas publié d’Avis général de passation de marchés.
L’acte de nomination des membres de la Cellule de passation des marchés a été communiqué à la mission, mais aucun des membres de cette Cpm n’a signé l’attestation de prise de connaissance de la charte de transparence et d’éthique en matière de marchés publics», indique le document.
C’est ainsi qu’à l’Ofejban, on a trouvé un moyen de contourner le Code des marchés publics en fractionnant les marchés. Cela revient à acheter 5 fois la même chose pour ne pas avoir à acquérir à la suite d’une commande un lot de 5. Ce fractionnement est réprimandé par le Cmp, car n’étant pas un gage de transparence. Et le rapport dit qu’en 2011, il y a eu beaucoup de pratiques de fractionnement de commandes qui auraient pu être regroupées ou donner lieu à la passation d’un marché de commande. «48,62% des marchés présentés et audités renferment des indices de collusion et huit commandes fractionnées de Tee-Shirts, casquettes ont été faites pour une valeur cumulée de 14 941 080 F CFA», a révélé le rapport.
Ceux qui ont audité l’Ofejban n’y vont pas par le dos de la cuillère : «Les procédures de passation et d’exécution des marchés par l’Office pour l’emploi des jeunes de la banlieue (Ofejban) ne sont pas conformes aux principes généraux d’économie, d’efficacité, d’équité et de transparence édictés par le Code des marchés publics (Cmp)». En vérité, il y a non seulement eu des signes de collusion entre soumissionnaires mais aussi de simulation de concurrence de la part de l’Autorité contractante dans une procédure de Demande de renseignement de prix (Drp). Ce qui pourrait expliquer cet état de fait c’est que l’Ofejban passait des commandes à deux entités différentes mais appartenant à la même personne.
«L’examen de quelques factures (7) relatives à des opérations de l’exercice 2010 payées en 2011 a permis de noter que At Services et Symphonie Sarl ont le même propriétaire et participent concomitamment aux mêmes consultations. Symphonie Sarl vend des Tee-Shirts, des billets d’avion, effectue des travaux d’électricité, vend du mobilier de bureau. At Services vend des tee-shirts, fabrique des tenues de travail, fait des travaux de carrelage et de peinture», s’est étonné le rapport.