3 MILLIARDS DU JAPON POUR LE RENFORCEMENT DE LA CAPACITE SECURITAIRE
TRAFICS ILLICITES D’ARMES A FEU DANS LA ZONE SAHELO-SAHARIENNE

Pour contribuer dans la lutte contre le trafic illicite des armes légères dans la sous-région, le Japon a investi 3 milliards de F Cfa dans le processus de réalisation d’une initiative intégrée, dans laquelle elle s’est engagée avec l’Office des Nations Unies contre la Drogue et les Crimes (Onudc, en Anglais Unodc). Le programme dénommé: «Contribution de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime à la Stratégie Intégrée des Nations Unies pour le Sahel 2013-2017» vise à renforcer les capacités des systèmes nationaux de justice pénale.
Intégrer l’ensemble des pays frontaliers de l’Afrique subsaharienne dans les interventions visant à anéantir, ou tout au moins, à réduire conséquemment l’influence des groupes criminels organisés dans ladite région, c’est dans ce «combat» que s’est lancé l’Onudc, avec ses partenaires techniques et financiers, à l’image du Japon. Ainsi a-t-il été initié un processus de réalisation d’une initiative intégrée, dénommée: «Contribution de l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime à la Stratégie Intégrée des Nations Unies pour le Sahel -2013-2017».
L’annonce a été faite par l’Ambassadeur du Japon au Sénégal, Takashi Kitahar hier, mardi 25 février 2014 à Dakar, en marge de la cérémonie d’ouverture de la conférence sur le renforcement des réponses législatives et opérationnelles contre les trafics illicites d’armes à feu dans la zone Sahélo-saharienne, présidée par Abdoulaye Daouda Diallo, ministre de l’Intérieur du Sénégal. Dans le cadre de cette contribution à la sécurité régionale, le gouvernement du Japon a investit 3 milliards de F Cfa, selon l’Ambassadeur dudit pays au Sénégal.
En effet, selon le diplomate japonais, «le Japon a réaffirmé son engagement et a annoncé son programme d’assistance qui vise à soutenir le renforcement de la capacité de la sécurité». Il a dans le même sens informé que le gouvernement du Japon compte former 2000 personnes pour la lutte contre le terrorisme et le maintient de l’ordre public. A l’en croire toujours, son pays va mettre sur pied un fonds de développement et d’assistance humanitaire, ainsi que «promouvoir le dialogue et l’échange mutuels avec les pays sahéliens».
Le Sénégal au premier rang dans cette lutte
Une initiative qu’Abdoulaye Daouda Diallo a saluée tout en rappelant que le Sénégal «est l’un des premiers pays à signer le traité des Nations Unies sur le commerce illicite des armes légères de petits calibres (Alpc) adopté le 2 janvier 2013».
Une manière de montrer que le Sénégal a très tôt pris conscience des dégâts que peuvent occasionner ce trafic illicite qui sévi dans la sous région. Selon lui, les éléments juridiques sur lesquels vont tourner la conférence, ont pour objectif de contrôler la circulation massive des armes légères et de petits calibres. Conscient de l’imagination fertile des criminels, il a suggéré une adaptation des législations et des stratégies opérationnelles de l’ensemble des pays frontaliers de la zone sahélo-saharienne. Dans la même dynamique, le ministre de l’Intérieur a déclaré qu’«il est aussi impératif de renforcer les capacités opérationnelles des services d’application de la loi».
C’est dans ce cadre que s’inscrit cette conférence, qui va se dérouler du 25 au 27 février, regroupant les pays tel que le Burkina Fasso, la Guinée Conakry, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Tchad, le Nigéria, le Bénin, le Togo, le Ghana, la Gambie, ainsi que le Sénégal. Elle vise à offrir un cadre d’expression et d’échanges afin de favoriser une meilleure connaissance de l’état des cadres juridiques et mécanismes opérationnels nationaux des pays ciblés. Ceci, en rapport avec le Protocole additionnel à la Convention de Palerme sur les armes à feu et de préparer le démarrage de l’étude sur le trafic d’armes à feu ainsi que la mise en place d’un groupe régional d’experts sur les dites armes.
Réponses législatives et opérationnelles
De manière spécifique la conférence vise, entre autres, à partager les premières esquisses d’analyses des lacunes juridiques, à analyser les capacités et des besoins en renforcement institutionnel, technique et logistique dans les domaines de la gestion des données, du marquage des armes, de la collecte, de la gestion des stock et de la destruction des armes à feu.
Dans la même lancée, la rencontre avec les experts de l’Onudc et autres experts, a pour objectif de faire un plaidoyer pour l’étude sur les routes des trafics d’armes à feu, d’élaborer de manière participative les feuilles de route pour l’intervention de l’Onudc dans le cadre de la mise en œuvre du segment armes à feu de l’initiative intégrée.
Il faut, par ailleurs, noter que la pauvreté, le changement climatique, l’insécurité alimentaire, la croissance rapide de la population, l’instabilité, la corruption, les tensions internes non résolues, ainsi que l’extrémisme violent ont tous favorisé un environnement propice aux trafics illicites et le crime organisé transnational, dans la zone sahélo-saharienne.