ABOUBAKRY MOUSSA LAM RECOMMANDE AUX AFRICAINS DE S’APPROPRIER L’ŒUVRE DE CHEIKH ANTA DIOP
EDITION 2014 DE LA JOURNEE DU PARRAIN

L’université Cheikh Anta Diop a célébré hier son parrain. Sous le thème : «le combat de Cheikh Anta pour la réécriture de l’histoire africaine», la cérémonie a permis de revisiter le travail titanesque qui a été abattu par l’historien pour démontrer l’importance de l’Afrique dans le «processus d’humanisation». Pour le professeur Aboubakry Moussa Lam, c’est le moment pour les Africains d’adapter les enseignements du vaillant savant aux programmes Scolaires
L’oeuvre de Cheikh Anta Diop a été revisitée hier lors de la journée qui lui est dédiée par la fondation Ucad. L’édition de cette année est axée sur la vulgarisation du combat mené par Cheikh Anta Diop pour prouver la véracité de ses thèses sur la civilisation africaine. Selon le Pr Aboubakry Moussa Lam qui animait la conférence, Cheikh Anta Diop est la personnification de l’abnégation car malgré tous les problèmes rencontrés suite à l’élaboration et l’exposition de ses thèses, il n’a jamais voulu marchander ses convictions. «Il aurait pu devenir tout ce qu’il voulait, il était même bien parti pour devenir un ingénieur aéronautique.
Mais ces contre-vérités véhiculées par des professeurs de renommée sur la civilisation africaine ne l’ont pas laissé indifférent. Il décida ainsi d’investir tous ses efforts pour une réhabilitation de la vérité», a déclaré le Pr Lam.
Pour l’ancien assistant de Cheikh Anta Diop, ce dernier était un homme multidimensionnel qui a toujours oeuvré pour mettre au grand jour la véritable place de l’Afrique dans le processus d’humanisation du monde. «Son combat pour la réhabilitation de l'homme noir a frappé les esprits en assurant sa renommée. Pour Cheikh Anta, le challenge était de prouver à la face du monde que la civilisation mondiale n’est rien d’autre que la prolongation de celle du continent africain», affirme le disciple de Cheikh Anta.
Malheureusement, le natif de Thieytou s’est heurté à d’innombrables épreuves qui auraient pu anéantir sa détermination. «Quand il est rentré au Sénégal, on lui a barré la route de l’enseignement avec la complicité de certains professeurs égyptologues qui se sont mis à le traiter de fou et de névrosé. Mais sa réponse fut tellement virulente qu’aucun d’entre eux n’a osé recommencer», a-t-il expliqué. Puisqu’il ne pouvait pas enseigner, déclare le Pr Lam, Cheikh Anta s’est engagé dans l’écriture qui se révéla être un excellent moyen d’atteindre les esprits.
C’est ainsi qu’il va publier des ouvrages et articles clefs pour la réécriture de l’histoire africaine. «C’est le moment pour la communauté africaine de s’approprier les enseignements de Cheikh Anta Diop. En adaptant ses oeuvres au programme scolaire, nous encourageons notre jeunesse à aller jusqu’au bout. Dès qu’il avait l’occasion, il conseillait aux jeunes de s’armer de science jusqu’aux dents pour pouvoir défendre l’Afrique dans n’importe quel domaine», conclut-il.