ANDACULTURE REVISITE LE PATRIMOINE DES ANCETRES
LA CIRCONCISION A BLAISE SENGHOR

Communiquer aux enfants les valeurs ancestrales. C’est l’objectif de la cérémonie organisée au Centre culturel Blaise Senghor par l’Association nationale pour le développement des acteurs culturels locaux (Andaculture). Trois semaines durant, une soixantaine d’enfants de (7-16 ans) apprendront à vivre ensemble et à développer des valeurs communautaires, jadis enseignées par les ancêtres.
Après Pikine, Grand Yoff et Guinaw rail Nord, c’est au tour du Centre culturel Blaise Senghor d’accueillir la 10ème édition de ce que les organisateurs appellent en wolof “Lël” c’est à dire la circoncision. Il s’agit, selon eux, d’un « espace d’éducation traditionnelle ».
La formation qui se tient du 16 août au 6 septembre 2014 réunit des enfants recrutés dans les écoles coraniques, les écoles classiques modernes et le secteur des métiers. A travers plusieurs modules, les enfants apprennent des valeurs comme la droiture, le courage, la vérité, l’objectivité, la solidarité, la fraternité, etc. Cela, en trois étapes renseignent les organisateurs de cette manifestation rencontrés hier, lundi dans ledit centre. La première est le « N’gomar » qui consiste à éveiller la conscience des enfants sur les valeurs familiales.
A cet effet, pendant au moins 3 jours les formateurs ont appris aux enfants à respecter les autres et à agir bien en public. Puis vient la deuxième étape, celle de la circoncision. Cette étape dure 2 semaines et vise à inculquer aux enfants les valeurs de courage et de fraternité. « Tous ceux qui auront laissé couler leur sang se considéreront désormais comme des frères. Car, c’est un pacte de sang. A partir de ce moment, les enfants reçoivent d’autres enseignements », a affirmé Madou Faye M’baye, responsable de l’association Andaculture. Et Enfin, la troisième qui est celle de la restitution des valeurs apprises. Elle se fait par des devinettes et autres activités où les enfants, désormais initiés, rendent compte à leurs parents et aînés des valeurs qu’ils ont apprises et surtout de leur utilité pour eux et pour la société. Cette étape se fait en une semaine d’animations diverses.
Pour Madou Faye M’baye, son association a choisi de faire la circoncision des enfants en ville afin d’être plus proches des parents et des jeunes, et leur montrer l’utilité des valeurs ancestrales dans une société en perte de repères. Et le directeur du Centre culturel, Baba N’diaye, de renchérir : « C’est dans les villes qu’il y a plus de brassage et de nouvelles idées qui corrompent souvent les jeunes. Il convient donc de réapprendre à la jeunesse à développer les valeurs communautaires, mais aussi, à respecter et à entretenir son environnement. C’est d’ailleurs ce qui explique la participation du Centre culturel à ce programme, car il a aussi pour mission de sauvegarder et de promouvoir les valeurs sociétales ».
Notons que l’objectif affiché des responsables de l’association nationale pour le développement des acteurs culturels locaux, à travers l’« espace d’éducation traditionnelle » organisé à l’intention des enfants, vise à revaloriser les valeurs traditionnelles. « Nous voulons ramener les valeurs endogènes enseignées par les ancêtres dans un cadre d’enseignement », explique M. Mbaye. Une formation qui contribue donc à l’éducation des enfants; chose capitale aujourd’hui.