CES LOIS QUI RÉGISSENT L’ENTREPRISE

À côté des grandes théories de management pondues treize à la douzaine par des célébrissimes gourous américains du marketing, quelques lois toutes simples, (mais tellement vraies !) mènent la vie de l’entreprise.
Lois d’airain inscrites dans le marbre ? Peut-être pas, mais si certaines d’entre elles vous feront sourire, d’autres vous rappelleront votre sort quotidien de la vie au bureau. A tel point qu’il est presque impossible de s’y soustraire. Toute ressemblance avec des situations existantes ne serait… pas tout à fait fortuite !
Le principe de Peter ou l’incompétence au travail
Très en vogue depuis que le best-seller éponyme de Laurence J. Peter a explosé les ventes en librairie. Le principe de Peter fait le constat empirique que lorsqu’une personne fait bien son travail, on lui confie progressivement plus de tâches et de responsabilités et, par jeu de promotion, elle finit par se retrouver à un poste au-dessus de ses capacités où elle restera… indéfiniment.
En résumé, dans une hiérarchie, chaque employé tend (et aspire) à s'élever jusqu'à son niveau d'incompétence. Et donc le corollaire est que tout le travail est réalisé par les fourmis de l’ombre. Dans le même temps, ces mêmes fourmis, compétentes et à bon niveau de qualification, consentiront rarement à rester à leur niveau de compétence…
La variante de Dilbert
Les entreprises se protègent en général des employés incompétents en les affectant aux postes où ils peuvent faire le moins de dégâts : l'encadrement. Nos entreprises seraient-elles maso ?
La loi de Parkinson ou l’élasticité du temps
Une tâche nécessite toujours le temps dont on dispose pour l'effectuer. Le Professeur C. Northcote Parkinson en 1958 est parti d’un constat simple pour étayer cette théorie : si une tâche demande quatre jours à deux personnes, on pourrait croire qu'il ne faudra que deux jours pour que quatre personnes effectuent cette même tâche.
Et bien non : la dynamique fera qu'on perdra du temps en briefings, consignes, cadrages, ajustements, sans compter les autres événements perturbateurs, et qu'au final il faudra quatre jours pour l'équipe de quatre pour réaliser ladite tâche.
C'est pourquoi les délais semblent si courts en entreprise, justement parce qu’ils s’efforcent d’être réalistes. C’est vrai, après tout, pourquoi donner un délai de deux jours lorsque trois heures suffisent ? Autant manager par la contrainte (de temps) quitte à laisser un peu de mou à la fin.
La loi d’Illich ou le principe des rendements décroissants
Au-delà d'un certain seuil, l'efficacité professionnelle décroît, voire devient négative.
Ivan Illich a fait le constat simple, dans le milieu agricole, qu’en doublant la quantité de travail on ne double pas la quantité de blé produite. Et que, plus on approche d'une certaine limite, plus il faut ajouter de travail, moins on obtient de blé.
Refrain favori des paresseux ? Loin de là. Cette loi vise plutôt à faire prendre conscience aux managers de la taille critique de certains projets qui impliquent trop de monde dans l'entreprise. Sous couvert de théories de management participatif, les projets s'embourbent au cours des longues réunions improductives et personne ne se sent vraiment responsable. Plus on est de "fous" et moins on y arrive, finalement...
La loi de Pareto ou la loi des 80/20
Appliquée à la sociologie de l’entreprise, cette loi célébrissime de l’économiste italien du XIXème siècle Vilfredo Pareto, peut se résumer ainsi : 20% de son travail produisent 80% de ses résultats.
Par conséquent, pour être efficace, il est plus judicieux de se focaliser sur les 20% des tâches et actions qui produisent 80% des effets. Ou alors, en résolvant 20% des problèmes que vous rencontrez, vous aurez en réalité apporté une solution à 80% de l'ensemble du problème. Le tout est de cibler les bonnes tâches et les bons problèmes !
La loi de Taylor ou l’organisation du travail
Taylor n’a pas réussi uniquement à révolutionner la productivité des usines et devenir ainsi un des piliers de la révolution industrielle. Son organisation du travail trouve ses applications jusqu’à dans nos bureaux et de manière simplissime. Jugez plutôt : l’ordre dans lequel nous effectuons une série de tâches influe directement sur le temps qu'elles nous prennent.
Apprenons donc à trouver le bon ordre dans lequel aborder le millier de tâches qui nous assaillent quotidiennement en tenant compte de notre propre rythme (plutôt du matin ou plutôt de l’après midi), sans gâcher toute notre énergie à trier le courrier !
Alors quand on sait que la loi de Laborit stipule que chaque individu a une inclination naturelle à d'abord faire les choses qui lui font plaisir, le temps d’aborder les vraies problématiques, il est largement le temps de "dépointer". C’est bien connu, à chaque jour suffit sa peine !
Pour confirmer cette théorie, la loi de Fraisse, ajoute que plus l'intérêt est grand, plus le temps passe vite. Le temps comporte donc une dimension psychologique, qui est fonction de l'intérêt porté à l'activité effectuée. Conséquence : vous risquez de consacrer trop de temps à ce qui vous fait plaisir et de vous débarrasser trop rapidement ou carrément d’occulter les activités que vous abhorrez. Je suis sûre que là, chacun se reconnaît…
Enfin, je vous réservais la perle pour la fin.
La Neuvième Loi de Berkley
La plupart des généralités sont fausses… y compris celles-ci !