DES ARTISANS DU VILLAGE ARTISANAL DE SOUMBEDIOUNE INDEXENT LA CHAMBRE DES METIERS
NON IMPLIQUES DANS LA BIENNALE DES ARTS DE DAKAR

La Biennale de Dakar, les artisans du village artisanal de Soumbédioune estiment en être exclu. Et ils indexent la Chambre des métiers, sans manquer de fustiger l’absence de communication de la part des organisateurs de la Biennale. Ce à quoi le ministre de la Culture répond que ce n’est pas un problème.
La 11e Biennale des Arts bat son plein dans les différents lieux où il est prévu des expositions soit en «in» ou en «off». Moment d’échange, de rencontre et de dialogue entre les différents artisans venus de divers horizons, la Biennale de Dakar n’est pourtant pas ouverte aux artisans sénégalais du village artisanal de Soumbédioune. Certains d’entre eux que nous avons rencontrés dénoncent ainsi leur non implication dans ce «Dak’Art 2014».
Selon eux, qui parle de cette Biennale fait allusion au savoir faire des artisans et créateurs venus d’autres contrées, mais certainement pas à eux. Cela, alors même c’est en premier les artisans sénégalais qui devaient ressentir le plus ce rendez-vous culturel. «Nous ne pouvons pas comprendre que pour un événement tel que la Biennale des Arts, les artisans de ce village de Soumbédioune ne soient pas associés. Et pourtant, nous avons de belles oeuvres à montrer au reste du monde. Et ce genre de rencontres est une occasion pour mieux vendre notre pays», fustige un sculpteur, vendeur d’œuvres d’art sous-verre et de tableaux de peinture.
Trouvé dans sa boutique, avec une diversité d’articles, Moukhamadan Mbaye, plus connu sous le nom de Dan Mbaye, qui a fait une décennie dans ce marché touristique, manifeste son désarroi. D’après lui, les artisans du village sont laissés toujours en rade pendant ce grand événement qu’est le «Dak’Art». Car ils n’ont jamais eu la chance d’y participer. «C’est à travers les medias qu’on entend qu’il y a la Biennale et on voit la participation d’autres artistes. Mais jamais ceux du village artisanal n’ont été impliqués dans la Biennale», se désole-t-il.
Pourtant, souligne Dan Mbaye, c’est le village artisanal qui coiffe le marché d’art qui existe au Sénégal. Et il en veut pour preuve que tous les marchands d’art font leurs emplettes au niveau de Soumbédioune. «Donc, c’est ici que se trouve la principale source d’approvisionnement d’articles d’art, mais ça n’existe que de nom», dénonce-t-il en confiant qu’«avant d’être ministre de la Culture, Youssou Ndour leur avait promis de leur aider à mieux structurer ce village en impliquant les artisans dans tous les rendez-vous importants. Toutefois, ce n’était que des paroles en l’air».
Selon Dan Mbaye, leur mise à l’écart de la Biennale incombe non seulement à leur ministre de tutelle, mais aussi et surtout à a chambre des métiers qui les coiffe. «C’est la preuve que la chambre des métiers ne travaille pas. Même dans leur gestion, ce village est mal reparti. Or, ici, c’est le fief du gouvernement. Alors, cela m’étonne qu’on ne nous implique pas. Il y a une affiche au niveau du village pour informer les artistes sur les formalités et les critères de participation à la Biennale. Mais
c’est tout», dit-il sans manquer de demander à ce que la chambre des métiers revoit sa politique pour le développement du village artisanal. «Car ce village regorge de beaucoup de revenus et participe à l’économie sénégalaise», affirme-t-il.
Respectivement, des vendeuses de colliers et de perles, Aïda et Bintou, ajoutent : «Nous avons toujours envie de participer à la Biennale. Mais il n’y a pas de communication et nous ne savons comment s’y prendre. Nous interpellons notre tutelle, la chambre des métiers afin qu’elles prennent mieux en considération les artisans du village de Soumbédioune, en leur permettant, entre autres, de participer à des événements pareils».