IL FAUT CONSULTER LES 143 COORDINATIONS POUR CHOISIR UN CANDIDAT
AIDA SOW DIAWARA DU BP DU PARTI SOCIALISTE

Les divergences de vues au sein du Parti socialiste (Ps) commencent à tourner à la confrontation verbale par presse interposée, notamment au sujet de la loi portant modification du règlement inté- rieur de l’Assemblée nationale et de la candidature de la formation politique de Léopold Sédar Senghor. Interpelée sur la question, le député maire de Golf Sud, Aïda Sow Diawara dit ses quatre vérités à ceux qui veulent accélérer la cadence.
Grand’Place : Mme le député, il a été constaté des attaques, vous ciblant et venant du Maire de Mermoz Sacré, votre frère de parti, Barthélémy Dias, depuis que vous avez voté la loi, portant modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Avez-vous des problèmes avec lui ?
Aida Sow Diawara: Avant tout j’aimerais vous dire que je ne me sens pas attaquée. En plus, je ne vais pas m’inscrire dans ce faux débat. Puisqu’en vérité, il ne s’agit pas de moi seule, lorsqu’on parle du vote de la loi, portant sur la modification du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Car, d’autres députés l’ont voté. Et concernant, le camarade de parti (Barthélémy Dias) qui m’a attaqué à cause de ma position, en tant que parlementaire, je dirais que je ne vais pas lui répondre. Car, je ne suis pas son égal. En plus, je le dépasse de loin. Mais lui, il n’ose pas m’attaquer frontalement, en me regardant les yeux dans les yeux, pour m’offenser. Il n’ose pas. Je le sais et il le sait aussi. Revenons sur la loi concernant le règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Moi, je dirai que c’est faux de dire que cette loi vise le Parti socialiste. Car, nous Parti socialiste, nous avons plus de 15 députés et je vois mal qu’on politise cela, en disant que le parti socialiste est le seul parti visé par les modifications du règlement inté- rieur de l’Assemblée nationale. Et vraiment, je ne suis pas dans ces polémiques qui ne mèneront nulle part.
Relativement au choix du candidat du Parti socialiste, le maire socialiste de Dakar Plateau, a fait une sortie, indiquant qu’il est dans l’intérêt du parti de vider cette question. Parce qu’il y’a une course contre la montre. Qu’en pensez-vous ?
Pourquoi dire qu’il y’a une course contre la montre. Moi, je ne vois pas ça, je ne vois pas une telle urgence. Personne ne peut aujourd’hui, dire avec certitude, si les élections se tiendront en 2017 ou en 2019. Personne n’a cette certitude. Sur quelle date peut-on se fonder pour dire que le Parti socialiste doit jouer contre le temps. A partir de quand ? Dites-moi, comment peut-on régler une question de candidat, sans pour autant connaître la date ou l’année exacte des élections présidentielles. Faut-il rappeler aux gens que le Parti socialiste ne fonctionne pas comme ça ! Chez les socialistes, ce n’est pas une personne qui se lève pour dire qu’on doit choisir un candidat ou pas. Ceux qui pensent ainsi auront tort. Car, pour porter un choix sur un candidat du parti, il faut consulter les 143 coordinations que compte notre formation politique. Ça reste une chose très sé- rieuse qu’on doit faire dans la légalité et la concertation. Donc, ce n’est pas un groupe qui se lève pour dire qu’il faut un candidat. Ça ne fonctionne pas comme ça au Parti socialiste. Si on se rappelle en 2012, il a fallu attendre 3 mois, avant les élections présidentielles pour élire le camarade Ousmane Tanor Dieng, en tant que candidat du parti. Pour les prochaines élections présidentielles, le parti attend le moment opportun pour poser ce débat, l’étudier, le discuter avec tous les militants concernés et prendra la décision nécessaire au sein des instances. Cependant, ce que je demande aux élus, c’est de travail. Parce que l’urgence, c’est de satisfaire les populations qui nous ont élus. Et, il faut savoir qu’elles attendent quelques choses en retour, depuis qu’elles nous ont élus. Donc, il faut arrêter de polémiquer et s’inscrire dans une dynamique de travail pour satisfaire les besoins des populations qui nous ont tous élu. Donc, c’est assez clair, l’heure est au travail et rien d’autre n’est important.
Le président Macky Sall vient de recommander au Premier ministre de procéder à l’évaluation de l’Acte 3 de la décentralisation. Qu’est-ce qu’on peut attendre de ces travaux ?
Bon ! Je trouve que, c’est une bonne chose de procéder à l’évaluation de l’Acte 3 de la décentralisation. Il faut le dire, la mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation a entraîné beaucoup de difficultés au niveau des communes. D’abord, les difficultés se situent au niveau des distributions. Parce que, quel que part, il y’a une mauvaise distribution des ressources. Vous conviendrez avec moi que, c’est un fait constaté dans les communes. Ensuite, ce qu’il faut noter avec l’Acte 3 de la décentralisation, c’est la répartition du personnel. Moi, dans ma commune, on a presque 52 agents du conseil régional qui ont des salaires, tournant autour de 250 à 300 000 francs. Sans compter les ressources additionnelles. Pourtant, un collègue vient de me dire que sa commune est confrontée à un problème de paiement des salaires, destinés aux agents qui y travaillent. Ça, c’est très compliqué pour une commune qui ne parvient pas à prendre en charge les salaires des agents. Cependant, nous, du côté de Guédiawaye, on n’est pas encore dans cette situation. Dans ma commune, malgré les difficultés notées, les salaires sont toujours payés et on espère que ça va continuer. Ce que je peux dire aujourd’hui, c’est que moi, je suis de ceux qui pensent que l’évaluation de l’Acte 3 de la décentralisation, reste une bonne initiative. Elle va permettre de rectifier quelques difficultés rencontrées au niveau des communes.