KHALIFA SALL EN PROMENADE DE SANTÉ
GRAND-YOFF

On attendait une mère des batailles dans une commune emblématique de ces Locales. Finalement, le maire sortant de Dakar n'aura fait qu'une bouchée du Premier ministre.
Grand-Yoff, Khalifa Sall n'a pas tremblé pour battre Aminata Touré et ses autres adversaires. Dans les dix centres de vote que compte la commune, la coalition Taxawu Dakar est sortie victorieuse face à ses 11 concurrents. Les signes d'une défaite du Premier ministre étaient déjà perceptibles au niveau du Foyer des jeunes, l'un des plus grands centres de Grand-Yoff où elle a été battue dans son propre bureau de vote (N°7).
D'ailleurs, la tension était vive à son arrivée. Annoncée à 10h, la tête de liste de Benno Bokk Yaakaar (BBY), de blanc vêtue,débarquera à11h30mn.Massés devant leur permanence qui fait face au centre de vote, les partisans de Khalifa Sall l'ont accueillie par des huées. “Dëkku fi ! Dëkku fi ! (elle n'habite pas là)”, scandent-ils. Ce qui les opposera par moments aux militants apéristes qui peinaient, eux, à donner de la voix.
Mais cette ambiance délétère ne semble pas perturber le Premier ministre qui se montre zen. “Ce sont de simples agitations”, minimise-t-elle avant d'afficher son “optimisme” pour une victoire de BBY. Mais l'issue du vote sera tout autre, car la coalition Taxawu Dakar remportera les 18 bureaux que compte ce centre. De quoi rendre les partisans de Khalifa Sall hystériques.
A l'école de Khar-Yalla, fief de Adama Faye, l'ambiance est identique. Les militants de Taxawu Dakar se réjouissent d'avoir réussi à défaire la tête de liste proportionnelle de BBY qui, pourtant, avait fait de Khar-Yalla son bastion politique. Dès l'annonce des résultats, les apéristes, apparemment tétanisés, disparaissent des lieux de vote pour se retrancher à leur QG. Et c'est tard dans la soirée que le Premier ministre va y faire une déclaration. Reconnaissant sa défaite, Mimi Touré a félicité la coalition Taxawu Dakar pour sa victoire.
“Seul le chevalier tombe à cheval”, a-t-elle dit, non sans affirmer avoir “marqué de nombreux points”. Toutefois, elle compte “continuer le travail” qu'elle a déjà entamé au niveau du gouvernement et à Grand-Yoff. Elle s'est aussi engagée à faire de l'APR une “véritable force politique du pays”. Une façon pour elle d'écarter toute démission, du moins dans l'immédiat.
Mais en coulisse, des responsables APR soldent déjà leurs comptes. Ils pensent que la défaite de BBY dans la commune est la conséquence de la division qui mine le parti, amplifiée par les “caprices” du frère de la Première Dame, Adama Faye.
KHALIFA SALL VAINQUEUR DE SA COMMUNE
“Il y a eu comme un réflexe grégaire des Grand-Yoffois”
Sur la terrasse de sa permanence, entouré de ses partisans surexcités, Khalifa Sall a livré ses premières intentions après que les premières tendances l'ont donné nettement vainqueur dans la commune de Grand-Yoff. Une victoire qu'il explique par la volonté des populations de mettre fin aux sentiments d’agression et d’humiliation.
Sur la victoire à Grand Yoff
“Nous prenons cela comme une charge. L’espoir est énorme. Les jeunes, les femmes et les vieux doivent s’y reconnaître. Grand-Yoff a toujours été considéré comme un village. Il vient de prouver que c’est un village qui sait ce qu’il vaut, un village qui sait où aller. Dans cette bataille de Grand-Yoff, il y a eu comme un réflexe grégaire des Grand-Yoffois qui se sont sentis à la limite toisés, interpellés par une manière de faire. On s’est senti agressé, humilié. On nous a fait ce qu’on nous a fait, parce qu’on nous a manqué de considération. Je crois que c’est ça qui a fait la force de notre contrat.
Quand on distribuait du riz, on avait reconnu que nous n’avons pas les moyens, mais nous avons la dignité. Le riz, le sucre, l’huile, le lait, les dattes, ceux qui en ont besoin les ont pris. Une vieille dame m’a dit que quand on lui a amené un sac de riz, elle a dit (à ceux qui l’ont amené) : 'venez voir, j’ai déjà un sac de riz'. Nous prions pour que cet espoir là ne soit pas trahi. Dans notre liste, il n’y a que les Grand-Yoffois. Nous allons travailler, non pas pour les gens de Grand-Yoff, mais pour nous-mêmes, puisque le papa et la maman de chacun de nous est à Grand-Yoff. (...)”
Sur la ville
“C’est un sentiment de gratitude. Les Dakarois ont approuvé, validé une certaine idée, une certaine ambition de Dakar. Ce n’est pas gratuitement que nous nous sommes appelés Taxawu Dakar. L’acte 3, dans certaines de ses dispositions, allait vers une fragmentation de la ville. Vers une parcellisation de Dakar. On ne peut pas construire de cette manière-là. Au niveau de la décentralisation et de la gouvernance locale, en général, aujourd’hui la tendance est à la métropolisation, c’est-à-dire au regroupement de grands ensembles. On n’a pas compris cette démarche qui tendait à parcelliser, à découper, à fragmenter. C’est pourquoi nous avons dit non, pour que Dakar puisse rester Dakar.
Ce qu’on a fait à Dakar, à Thiès, à Rufisque, on ne l’a pas fait à Fatick, on ne l’a pas fait à Saint-Louis, on ne l’a pas fait à Kaolack. Je veux que vos enfants qui naissent puissent naître Dakarois. Avec cet acte III, personne ne sera plus né Dakarois, personne ne sera plus marié à Dakar et plus d’autres questions qui nous faisaient perdre à la limite notre identité dakaroise et notre communauté dakaroise. C’est ça qui nous a conduit en équipe à nous battre ensemble et à aller vers les Dakarois en arbitre pour leur dire voilà ce que nous avons cherché à faire, voilà ce que nous avons fait des moyens que vous avez mis à notre disposition.
Voilà quelle Dakar on veut construire. Et vous allez être surpris. Nous avons de très gros projets pour Dakar. On va en faire une vraie ville inch Allah. Les Dakarois viennent de nous dire : essayez ; avec l’aide de tout le monde, nous allons essayer et certainement Dieu nous y aidera”.
Candidat en 2017 ?
“Pas du tout ! Vraiment pas du tout. Nous sortons d’une élection, nous allons nous organiser pour déjà répondre à l’attente des populations de Dakar et de nos communes. C’est vraiment ça la priorité, rien d’autre”.
Une ambiance de carnaval
Au quartier général du candidat de Taxawu Dakar, Khalifa Sall, l’ambiance est très carnavalesque. Les militants ont été nombreux à rallier la permanence des le début de l’annonce des résultats. Les premières tendances ont en effet donné le maire de Dakar nettement vainqueur dans la commune de Grand Yoff. En guise d’exemple, au foyer des jeunes de Grand Yoff, considéré comme un centre test, sur les 13 bureaux de vote, Khalifa Sall est vainqueur dans les 12.
Il a obtenu 2136 voies contre 1696 pour son adversaire. Sur les 13 bureaux, sa grande rivale le Premier ministre Aminata Touré n’a gagné que le bureau numéro neuf, 113 voix contre 108. Elle a même perdu dans son propre bureau de vote (BV n°7), avec 108 contre 128 suffrages. Les tendances au foyer sont les mêmes pour Grand Yoff II où vote Khalifa Sall.
Ceci a convaincu les partisans du maire sortant à s’amasser devant le siège. En une demi-heure, la route Patte d’oie-liberté VI sera barrée. Une foule heureuse chante et danse la gloire de son héros. “Mimi ci gueunn, Khalifa di deub” (Mimi dans le mortier, Khalifa au pilon). Ce dernier arrive un peu avant 19h.
Pour accéder au siège, il a fallu que ses gardes du corps jouent des coudes. Quand il apparaît sur la terrasse, les cris de joie fusent. Agitant la main d’un vainqueur, il semble chatouiller cette masse compacte, sous l’œil vigilant des forces de l’ordre. Sur la terrasse, les embrassades et les félicitations se multiplient. La nuit semble promise à une belle fête.
PIKINE-GUÉDIAWAYE
Entre achats de consciences et démarrage tardif
Les élections locales d’hier se sont déroulées dans le calme au niveau de la banlieue dakaroise. Le scrutin a été entaché par quelques cas d'achat de conscience et par le démarrage tardif du vote dans certains bureaux de vote.
Les élections locales se sont déroulées, hier, dans le calme, dans plusieurs endroits de la banlieue. Hormis le faible taux de participation des électeurs qui a tourné autour de moins de 30%, selon des sources au niveau des départements de Pikine et Guédiawaye, dans plusieurs bureaux de votes de la commune de Pikine, le vote a démarré très tardivement (10h du matin, dans de nombreux bureaux de vote). Parmi les motifs évoqués, il y a eu le manque de matériels (encre, enveloppes) et l'absence des présidents, assesseurs et des secrétaires. Les électeurs sont venus au compte-goutte.
Dans beaucoup de centres de vote, on a noté des cas d'achat de conscience. Notamment, dans les centres de El hadji Iba Sène et Serigne Moussa Ka, de la commune de Pikine-Ouest. Des électeurs ont confié à EnQuête avoir reçu la somme de 5 000 F CFA, pour voter en faveur de la tête de liste de la coalition “Pikine ci la Bokk”, Thierno Ndom Ba, qui est par ailleurs l’époux d’Aminata Tall, la présidente du Conseil économique, social et environnemental. Ses partisans ont dénoncé un mauvais procès. Ensuite, les esprits se sont vite échauffés. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour que le calme revienne.
Benno Bokk Yaakaar arrive en tête
Dans la banlieue, les premières tendances des élections locales ont été favorables hier à la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY). Ainsi, Aliou Sall est arrivé en tête à la commune de Golf Sud, talonné de près par la coalition Alliance 2014 dirigée par Lat Diop.
Racine Talla, tête de liste de BBY, s'en est également mieux sorti que ses concurrents dans la commune de Wakhinane Nimzatt. Là-bas, c'est la coalition And défar Wakhinane Nimzatt de l’ancien directeur de l’ANEJ, Abdou Khafor Touré, qui est arrivé en deuxième position. Du côté de la commune de Médina-Gounass, l’actuel maire de la ville de Guédiawaye et par ailleurs tête de liste majoritaire de la coalition ACDG/Euleuk gay Dakh, Cheikh Sarr, a été laminé dans son propre bureau de vote. Même sort pour la mairesse libérale sortante de Médina-Gounass, Woré Sarr. Elle a également été battue par BBY.
A Pikine Nord, Pikine-Est et PikineOuest, les premiers résultats étaient favorables au trio PDS, Pikine ci la Bokk et BBY. Du côté de Guinaw Rail Sud, le maire sortant Abdoulaye Diop est parti pour garder son fauteuil de maire, car il est arrivé premier dans tous les centres de vote que compte cette commune.
BISCUITERIE
La surprise Ndiouga Sakho
Les militants de la coalition Sopi Biscuiterie Solidaire étaient devant le domicile de Ndiouga Sakho pour célébrer la victoire de leur leader. Selon les premiers résultats provisoires, Ndiouga Sakho est en tête, devant le baron socialiste, Doudou Issa Niasse.
Après le dépouillement de quelques bureaux de vote à l’école Biscuiterie, les militants de Ndiouga Sakho sont sortis hier dans les rues pour jubiler. En effet, les premières tendances sorties des urnes étaient nettement à l’ancien Directeur général de la SAPCO. Dans ce centre, le plus grand de la commune, avec 19 bureaux de vote, le candidat de la coalition Sopi Biscuiterie solidaire arrivait largement en tête, devant ses poursuivants.
Les mêmes tendances ont été observées au centre Massène Sène de Biscuiterie qui compte 8 bureaux de vote. Dans cette école, la coalition Benno Bokk Yaakaar dirigée par le député de l’APR, Me Djibril War, a fait de bons scores.
Toutefois, la donne était tout autre à l’école Ndary Niang de Ouagou-Niayes 1. Dans ce centre qui compte 12 bureaux de vote, les scores étaient serrés avec une légère avance pour la coalition Taxawu Dakar de Doudou Issa Niasse qui a remporté 6 des 12 centre.
Grand Dakar : Jean baptiste Diouf prend un bain de foule
Les choses semblent en revanche très claires dans la commune de Grand Dakar. La liste Taxawu Dakar est devant ses poursuivants. Ce qui a poussé la tête de liste majoritaire et maire sortant, Jean Baptiste Diouf, à sortir pour manifester sa joie. De nombreux partisans ont suivi son cortège.
RUFISQUE
Les maires sortants rempilent
Comme beaucoup s’y attendaient, Badara Mamaya Sène remporte son fief du Nord de Rufisque. Avec la coalition Avenir, il prend tous les centres de vote. Une aubaine pour sa coalition lorsqu’on sait que cette partie de Rufisque concentre le plus grand nombre d’électeurs. A l’école Fass, le quartier du maire, sa coalition rafle tous les bureaux de vote. Même scénario dans la zone populeuse de Rufisque-Nord, qui se trouve être Darou Rahmane. Là aussi, tous les bureaux ont été remportés.
Au centre test de Rufisque-Nord (Ousmane Mbengue), Badara Mamaya Sène rafle les 11 bureaux de vote, suivi par la coalition Bès Du Niakk avec des scores de plus de 100 voix, dépassant de loin ses poursuivants immédiats. Des tendances qui donnent des chances réelles à Sène de rempiler aussi à la ville lorsqu’on sait que sur 70 conseillers qui siègent à la ville, les 35 viennent du Nord. Le plus grand perdant au Nord de Rufisque est la coalition Benno Bokk Yaakaar qui pourrait se retrouver en troisième position.
Alioune Mar à l’Ouest, Albé Ndoye en ballottage à l’Est
A Rufisque-Ouest, Alioune Mar va certainement continuer sa mission de maire pour la troisième fois consécutive. Ce qui fait de lui le maître du jeu politique dans cette partie de Rufisque, avec une nette suprématie sur ses adversaires. Au centre test de l’arrondissement, il a gagné dans les onze bureaux de vote du centre. Cela avec des scores fleuve.
Cependant, dans la commune de Rufisque-Est, tout semblait indécis, hier. En effet, le maire sortant Boubacar Albé Ndoye, malgré sa victoire au centre Gouye Mouride et ses 14 bureaux de vote, a été mis en ballottage au centre test de Mérina 1 où il était au coude à coude avec la coalition Taxawu askan wi de Doudou Meïssa Wade, un “apériste” dissident pour mieux soupeser son poids électoral.
DAKAR-PLATEAU
Du vote calme aux scènes de rue...
C’est dans un calme surprenant que s’est déroulé le vote, ce dimanche, dans les 6 centres électoraux du Plateau... Le statu quo ne s’est néanmoins pas maintenu dans la soirée avec klaxons et cris de joie qui ont retenti le long des principales artères !
Les partisans de Khalifa Sall et ceux de Diop Sy ont longuement fêté leurs victoires provisoires, en faisant la fête dans les rues sans pour autant se fixer dans un endroit du fait d’une surveillance policière très forte.
Les hommes de tenue ont eu pour consigne, semble-t-il, de pratiquer la politique de la dispersion puisqu’aux alentours des principaux centres de vote, dont celui de Clemenceau, les agents ont systématiquement demandé aux passants de circuler, leur interdisant même l’accès au centre après l’heure de fermeture.
Les militants, néanmoins, ont trouvé des moyens alternatifs de se maintenir informés et, une fois leurs espoirs confirmés, se sont rués en masse dans des convois de cars, 4x4 pick-up ou autre scooters pour parader à travers les grandes artères de la ville en jubilation.
“On va passer un très, très bon Ramadan fait de ndogou de poissons braisés et de steaks très tendres !”, jubilait, dans la cour de l’ex école Kléber, un commis de la liste Taxawu Dakar. “On vous a tellement battus qu’en partant, vous avez, dans votre fuite, laissé vos marakiss* derrière. Mais pas d’inquiétude, les agents vous les remettront après !”, a conclu le même militant sur le ton de la plaisanterie. Malheur aux vaincus !
* : babouches
MÉDINA
ECHAUFFOUREES
Bamba Fall et Seydou Guèye, la guerre jusqu'au bout
Ça c’est emballé, hier, à la Médina. Un long feuilleton déroulé par les partisans du maire sortant Bamba Fall et de son adversaire Seydou Guèye. Les gros mots ont volé bas entre militants et responsables, notamment contre le candidat de Benno Bokk Yaakaar, Seydou Guèye. De quoi soulever la révolte des inconditionnels du secrétaire général du gouvernement, décidés à empêcher les photographes et autres cameramen d’immortaliser la scène. Un photographe du journal l’As et un cameraman se sont retrouvés au cœur de l’affaire, encerclés par des militants surchauffés. Chaudes bousculades, nerfs tendus, propos désobligeants...Le pire à été évité de justesse grâce à l’intervention de bérets rouges déterminés à maintenir l'ordre.
Quelques heures auparavant, la tête de liste majoritaire de BBY venait d’accomplir son acte citoyen à l’école Mour Diop de la Médina, sous bonne escorte. Le candidat de Taxawu Dakar et maire sortant avait lui voté à 12h35 à l’école Nago Sambe de Gibraltar.
Interpellé sur les échauffourées qui ont accompagné sa visite à l’école Mour Diop, Bamba Fall s’est défoulé sur la Télévision futurs médias qu’il accuse de créer des tensions là où il n’y en a pas. Il est allé plus loin en taxant le groupe Futurs médias de rouler pour son adversaire Seydou Guèye. La presse, de façon générale, en a aussi pris pour son grade car “la violence relayée par les médias” a contribué au fort taux d'abstention.
Le socialiste a également plaidé pour un retour durable au calme. “Entre politiciens, on se comprend toujours, et on finit toujours par être ensemble, a-t-il avoué. Donc, c’est aux populations de comprendre ces enjeux et d’éviter de verser dans des conflits qui les exposent”.
Pour ce qui est des “achats de consciences”, une image. Celle de cet homme, debout au milieu de l’école Nago Sambe, criant à qui veut l’entendre : “Je voterai pour Bamba Fall parce que je l’ai vu à l’œuvre. Et ce ne sont pas vos 5000 francs qui me feront changer d’avis”. Il s’adressait à un groupe d’hommes et de femmes posté à l’entrée de l’école...
FORT TAUX D’ABSTENTION
Quand les populations refusent de tremper le doigt dans l’encre
Beaucoup d’auriculaires n’ont pas été trempés, hier, dans l’encre indélébile. Dans les rues de la Médina, l’image de jeunes gens assis devant leurs domiciles chauffant le thé a été la mieux partagée. Ils ne sont pas allés voter pour des raisons aussi diverses que le melting-pot représenté par la population de cette localité centenaire. Aïssata, la trentaine, cheveux au vent, affiche un large sourire à l’interpellation sur son abstention. Puis, prise dans un tourbillon de désolation elle lâche : “voter ne m’intéresse pas (car) ces politiciens ne croient en rien”. Même si le vote est considéré comme un acte citoyen, elle indique avoir épuisé son “capitale confiance” envers les hommes politiques.
Autre ruelle. Au bout du perron, des jeunes gens jouent aux dames, loin des élections locales. “Grand, disent-ils, nous avons autre chose à faire que d’aller voter pour des gens qui ne sont là que pour leurs propres intérêts”. A quelques jets de pierre, devant le portail du centre de vote Mour Diop, un petit géant du nom de Moussa, environ vingt ans, anime la discussion, entouré de ses amis. Les quelques membres du groupe, qui viennent de voter, partagent ce qu’ils appellent un “acte compliqué”. Debout, formant un cercle, ils s’étonnent à tour de rôle : “Il y a trop de listes et souvent elles se ressemblent, c’est trop compliqué, ce vote”.
Suffisant, pour décourager une partie du groupe, dont Moussa qui estime n’avoir pas de temps à “perdre”. Mécanicien de profession, il s’étire et s’éloigne non sans lancer à ses camardes : “A ce soir, boys. Je file au boulot c’est mieux pour moi, car c’est mon gagnepain”. Face à la chose politique, ces populations se montrent de plus en plus réfractaires. Et c'est la démocratie qui en pâtit.
KEUR MASSAR
Faible affluence
D’habitude pris d’assaut aux premières heures de la journée, le centre de vote de l’école primaire Unité 11 des Parcelles Assainies était quasi vide, hier matin. 23 listes y étaient en lice. Avec ses 14 bureaux de vote, la cour de l’école n’avait pas le visage des grands jours. Très confiants, les mandataires des différents candidats soutenaient qu’il était encore tôt. Sauf que la tendance n’a pas changé jusqu’en fin de journée. La faible participation s’est confirmée à la fermeture des bureaux de vote. Dans le bureau 7, par exemple, sur 803 inscrits seuls 209 ont voté. Même cas de figure à l’école Aïnoumady où les bureaux 8 et 12 ont commencé très tardivement. A 8h passées, on en était encore aux installations. Pareil pour l'école primaire de Keur Massar village et l’école Sotrac où devaient voter 3506 inscrits. Le taux de participation n'a pas été plus conséquent que dans les autres centres.
MERMOZ-SACRE-COEUR
Barthélemy Dias écrase la concurrence
Les élections locales n’ont pas réservé de suspense dans la commune de MermozSacré-cœur. Selon les premières tendances, la coalition Taxawu Dakar a dicté sa loi pour plébisciter le maire socialiste Barthélémy Dias.
Ainsi, le duel tant attendu n’a finalement pas eu lieu. Ceux qui s’attendaient à une partie âprement disputée ont vite déchanté hier au soir de la fermeture des bureaux de vote, dans la commune de Mermoz-Sacré-Cœur. Un marathon dans les différents bureaux de vote de cette commune a révélé que le maire socialiste Barthélemy Dias est parti pour rempiler.
En effet, la coalition Taxawu Dakar a littéralement tout raflé dans cette commune, avec des écarts considérables entre ladite coalition et les autres listes en lice. Au total, dix listes étaient en compétition pour conduire la destiné de cette commune. Que ce soit dans les centres de vote Mermoz ou même Baobab, jamais la coalition Benno Bokk Yaakaar, ni les autres, n’ont semblé faire le poids. À l'instar des autres localités du pays, la faible affluence au niveau des bureaux de vote a entaché le scrutin.
ZIGUINCHOR
Abdoulaye Baldé lamine la coalition BBY
Le maire sortant de Ziguinchor n'a fait qu'une bouchée de ses adversaires de la coalition BBY. Sa victoire acquise, Abdoulaye Baldé à désormais les yeux rivés sur la présidentielle de 2017.
Les premières tendances issues du scrutin d’hier, dans la commune de Ziguinchor, donnent Abdoulaye Baldé, chef de file de la coalition Union pour le développement de Ziguinchor (UDZ/Kadiamor), très largement en tête. Le maire sortant de la capitale méridionale du pays a laminé, dans les 45 centres et les 143 bureaux de vote que compte la commune de Ziguinchor, la coalition Benno Bokk Yaakaar dirigée par le ministre Benoît Sambou et Doudou Ka, l’Administrateur du Fongip, qui arrive en 2e position. La coalition Bokk Ligueyal Ziguinchor à la tête de laquelle se trouve le poulain de l’ex maire Robert Sagna se contente de la troisième place, devançant le ministre Ali Haïdar et sa coalition Bokk Ak Haïdar.
A l’annonce des premiers résultats, les partisans du maire sortant de Ziguinchor ont jubilé dans les rues de la capitale du Sud. Klaxons de véhicules, de motos Jakarta, cris de joie, danses au rythme du Djambodong ont accueilli la victoire d’Abdoulaye Baldé dans tous les quartiers de la ville.
Livrant ses premières impressions, le maire de Ziguinchor a confirmé les premières tendances qui se dessinent au niveau départemental. “C’est une déferlante bleue. Pas le bleu du PDS”, a-t-il déclaré. Abdoulaye Baldé a expliqué sa victoire par la “déception” que les populations ont du régime en place. Mais également par le bilan positif de ses réalisations depuis qu’il est à la tête de la municipalité. Autre explication, l’injustice qu’il subit dans le cadre de la traque des biens mal acquis. “Je suis persécuté depuis deux ans maintenant”, dénonce-t-il.
Selon lui, les élections locales sont un référendum pour demander aux populations s’il peut se présenter à la présidentielle de 2017. “J’ai obtenu le visa, l’onction de ma base. Je peux désormais me mettre en route pour le palais de la République”, a-t-il, en substance, souligné. Il a par ailleurs félicité le ministre Benoît Sambou qui, dit-il, l’a appelé pour le féliciter. “Nous sommes tous des enfants de Ziguinchor. Nous devons maintenant nous donner la main dans l’œuvre de construction de notre cité”, a indiqué le Maire de Ziguinchor.
BAMBEY
Un scrutin sans grandes difficultés
Déjà à midi, le taux de participation pouvait difficilement dépasser les 17% dans la commune de Bambey, malgré les différentes invites faites par le préfet du département. C’est comme si les populations de la ville refusaient de sortir voter pour désigner le successeur de Aida Mbodj (photo) à la mairie de Bambey. C'était à peine mieux à Ngoye où à Baba Garage.
Malgré tout, les différents leaders se sont félicités du bon déroulement du scrutin. Selon Pape Diouf, les électeurs vont être encore en droit de “demander des comptes aux élus qu’ils auront librement choisis.” Pour Mor Ngom (APR), “le temps n’est plus à la division ou aux querelles de positionnement”, mais plutôt à une autre mission, celle du “devoir de sortir le département de Bambey de la pauvreté qui donne le tournis à tous ses fils.”
Quant à Aida Mbodj (PDSRewmi), même si le calme est partout constaté, il y a des soupçons dans le déroulement du scrutin au niveau de l’arrondissement de Ngoye. Où ses bulletins n'ont pas été mis en place pendant une durée de quinze minutes dans un bureau de vote du centre de Bambey Sérère : “malgré les réclamations de (mon) mandataire, le vote a continué.”
A Diourbel, également, le taux de participation n’a pas été fameux. Et pour Khadim Guèye, ex-ministre de l’Agriculture, cette réforme dénommée Acte 3 de la décentralisation n’aura de sens que si les moyens suivent. A Touba aussi, les différents acteurs se sont félicités du bon déroulement du scrutin. Aucun incident n’a été signalé entre les candidats de la mouvance présidentielle et ceux de l’opposition. Réagissant au déroulement des scrutins, Moustapha Cissé Lô circonscrivait la compétition avec ses adversaires uniquement dans les communes de Ndioumane et Ngaye. A ses yeux, ces élections locales vont clarifier le débat sur les “différends” qui l'opposent à Serigne Abdou Fatah Mbacké, membre de la famille de Serigne Fallou.
LOUGA
Troubles mineurs, dysfonctionnements et mobilisation...
Dans la commune de Louga où huit listes sont en lice, c’est massivement que les populations sont sorties pour accomplir leur devoir civique. Des incidents ont été notés, même s'ils ne sont pas de nature à entacher la sincérité du scrutin.
Des cas de troubles et des dysfonctionnements ont été notés hier dans plusieurs zones de Louga. La série est presque une suite...continue. A l’école Santhiaba sud d’abord, il a été constaté l’analphabétisme du président du bureau de vote numéro 4, qui se trouve être un maçon. Mis au parfum, le préfet a vite fait de le changer. A l’école Ndiang Bambodj, c’est le passage de Moustapha Diop (tête de liste majoritaire de Benno Bokk Yaakaar) qui a failli occasionner des troubles vers 11 heures environ.
Des éléments de sa garde rapprochée ont eu une altercation avec un mandataire de la coalition Lëngoo Ligeey Louga, Ass Diobé Sylla en l’occurrence. Celui-ci a eu quelques échanges pas tendres du tout avec eux. Puis, de façon inquisitrice, il les a accusés de détenir par devers eux des armes à feu. Ce qui, par la suite, a été infirmée par une fouille faite sur place par des éléments de la police. A la place de l’arme à feu, les agents de sécurité n’ont pu trouver qu’un électrocuteur qu’ils ont par la suite confisqué.
Ce même centre de vote a été l’après-midi le théâtre d’un violent incident ayant opposé devant la porte d’entrée un élément féminin du Gmi à Mbodja Diène, une élève de Terminale au lycée Malick Sall de Louga. Celle-ci, après quelques échanges avec la policière, a reçu un violent coup de matraque sur la tête, occasionnant une perte de sang. La victime a pu être évacuée à l’hôpital régional de Louga.
Au centre de Keur Serigne Louga Est, la tête de liste majoritaire de Benno Bokk Yaakaar a été encore pointée du doigt. Un coup de fil de Madièye Mbodj, tête de liste majoritaire de la coalition Sunu gox sunu askan, a signalé la présence vers 18 heures de Moustapha Diop en train “de tenir meeting et de distribuer de l’argent” à l’intérieur du même centre où il a débarqué avec une dizaine de véhicules et autant de gardes de corps. La même chose a failli se passer à l’école Ndiang Bambodj où Diop et sa bande ont ensuite débarqué quelques minutes après.
Là, des éléments favorables au député Modou Mberry Sylla, arguant que la campagne est terminée, ont failli se battre avec eux. Après Ndiang, Moustapha et son cortège sont partis à l’école Santhiaba sud où des éléments hostiles les ont empêchés de franchir le seuil de la porte pour le même motif que la campagne est terminée. C’est sous les huées qu’ils ont pu repartir comme ils sont venus.
Ailleurs, comme à Manar El Houda, Keur Serigne Louga nord, l’école régionale 1, et au niveau des autres centres de vote (la commune de Louga en compte 19 au total pour 48 684 inscrits), il n’y a pas eu pas grand-chose à signaler.
LINGUÈRE
Sur fond de couleurs... non désirées
Les populations de Linguère ont accompli leur devoir civique. Les électeurs ont pris d’assaut dès les premières heures de la matinée les 595 bureaux de vote que compte le département. L’angoisse et la peur se lisaient sur les visages des responsables des différentes coalitions en lice qui veillent au grain. Les moindres déplacements des militants sont scrutés et analysés. Comme des “coxeurs” entendez des rabatteurs à la recherche de clients, les coalitions ont mis à la disposition de leurs électeurs des véhicules de transport pour rallier les centres de vote.
Les leaders de la coalition Benno Suxxali Djolof étaient dans tous leurs états. Furieux. Et pour cause, ils avaient choisi un bulletin sur fond rouge avec une étoile verte et c'est avec ce spécimen qu'ils ont fait la campagne électorale. Mais, à leur grande surprise, disent-ils, des bulletins de couleur marron ont été fournis dans les 6 centres de Dahra.
Même scénario à Linguère. Ici, la coalition Deggo Liggey Djolof dont la tête de liste majoritaire, Habib Sy, a voté au lycée Alboury Ndiaye, a constaté le changement de couleur des bulletins de ladite coalition et a décidé d'engager la bataille de droit.
La coalition Benno Suxxali Djolof qui regroupe le PS, l’AFP et Fekké ma ci boolé n’a pas eu gain de cause, elle. En effet, sa requête aux fins de suspendre le vote dans la commune de Dahra, compte tenu des “irrégularités” notées quant à la confusion dans la couleur (marron beige) à la place du rouge, n'a pas été retenue par l'administration. Une situation qui a mis sa tête de liste majoritaire Cheikh Sidy Ndiaye hors de lui.
“J’ai fait constater cette confusion dès les premières heures de la matinée par la gendarmerie. Je m’en suis ouvert au préfet de Linguère, Guedj Diouf. Dans un premier temps, il m’avait demandé d’attendre le temps qu’il puisse entrer en contact avec le Directeur général des Élections. A notre grande surprise, il nous a dit que ce dernier nous a demandé de poursuivre le vote”, a regretté Cheikh Sidy Ndiaye.
DAGANA
Entre ambiance de deuil et frénésie
Contrairement aux craintes des populations locales, le scrutin à Dagana s’est déroulé dans le calme, dans les cinq centres de vote de la commune.
Beaucoup craignaient le pire à Dagana où sont inscrits 14 466 électeurs. Pratiquement, aucune escarmouche n’a été enregistrée dans les cinq centres de vote de la capitale du Walo. Beaucoup de Daganois lient cette situation au deuil qui frappe la ville. Le vendredi, le maire sortant Oumar Sarr n’a pas pu terminer son meeting de clôture. Trois garçons âgés d’une quinzaine d’années, qui accompagnaient son convoi, ont été tués accidentellement par un camion, à Koyel, situé à 1 km de Dagana. Beaucoup estiment ici que ces morts ont quelque peu tempéré l'ardeur des populations qui ont la réputation d'être passionnées de politique.
Il s’y ajoute que lors de la levée du corps qui a regroupé les différents leaders, l’imam a appelé la population au calme. Une consigne apparemment suivie par les électeurs qui, aux premières heures de la matinée, ont pris d’assaut les différents lieux de vote. “Dès que j’ai fini ma prière, je suis venue pour éviter le soleil”, confie la vieille Anta Mbodj, canne à la main. Mouhamed Gaye avance les mêmes raisons tout en précisant que d’habitude les personnes de sa génération sont toujours les premières à investir les lieux de vote.
Les personnes âgées... mobilisées
Les deux personnes du troisième âge ont été trouvées à l’école Alioune Sarr dite École 1 où ont voté les ministres Mankeur Ndiaye et Mouhamadou Makhtar Cissé. Mais aussi le maire libéral sortant Oumar Sarr, son principal challenger, l’apériste Cheikh Tidiane Cissé, investi par Benno Bokk Yaakaar et Me Aboubacar Sédikh Nahm, la tête de liste Alliance 2014. Les deux premiers ont voté au bureau de vote n°1. Des rumeurs ont circulé sur le cas de l’apériste “accusé” de ne pas détenir de carte d’électeur.
Pourtant, M. Cissé a bel et bien voté aux environs de 14 heures. Bien après Oumar Sarr, qui a accompli son devoir citoyen un peu après 10 heures sous les cris de victoire de ses militants qui scandaient son nom ou “Gaïndé” Walo. Hué à son arrivée, Cheikh Cissé s’est rattrapé au Collège Alpha Mayoro Wellé où il a été fortement acclamé par ses partisans, mais aussi par ses compagnons dont des malabars semant une grosse frayeur à leur passage.
Après son vote, Oumar Sarr dit être convaincu de “sa large victoire pour avoir bien travaillé”. Cheikh T. Cissé pense que la victoire est déjà acquise grâce au soutien des jeunes, femmes et religieux dont il bénéficierait. Les résultats (voir tableau en page ?) seront connus à l’issue des dépouillements qui ont commencé à 19 heures. Car, à cause de la forte affluence devant les bureaux de vote, le préfet a pris un arrêté pour prolonger le vote au-delà de 18 heures. Si certains mandataires et présidents de bureau de vote justifient cette situation par la lenteur du processus, d’autres dénoncent la propension des Sénégalais, surtout des dames, à se rendre aux urnes tardivement.
DEPARTEMENT PODOR
CARTE ELECTORALE
151 262 électeurs pour 22 communes et le conseil départemental
Avec la communalisation intégrale issue de l’Acte 3 de la décentralisation, le département de Podor compte désormais 22 communes. 71 listes sont en compétition pour remporter les sièges dans ces différentes municipalités. A côté du choix des futures équipes municipales, il y a le conseil départemental qui sera élu à l’occasion du scrutin. Ainsi, quatre (4) listes départementales s’affrontent pour pourvoir les 60 sièges du conseil départemental (27 conseils départementaux dans le scrutin majoritaire et 33 dans le proportionnel).
Les différentes listes en lice sont le Parti démocratique sénégalais (PDS), le Parti demain la République (PDR), la Coalition Dental Bamtaare Podor et l’Alliance pour la République (APR). L’ensemble du département compte 216 lieux de vote et 401 bureaux de vote pour 151 262 électeurs.
Deux listes s’affrontent pour la commune de Podor
Dans la commune de Podor, deux listes sont en compétition : Benno Akk Aissata Tall Sall et Coalition And Liggeyal Podor, dirigé par l’homme d’affaires Racine Sy. Cela étant, 6 891 électeurs répartis à travers 6 lieux de vote et 18 bureaux vont choisir la future équipe municipale. Le Conseil municipal devra compter 46 conseillers (23 dans le scrutin majoritaire et 23 dans le proportionnel).
COMMUNE DE NGUENIÈNE
Deux types de bulletin de vote pour le Parti socialiste
Le Parti socialiste a eu deux exemplaires de bulletin dans la commune rurale de Nguéniène, fief de son leader, Ousmane Tanor Dieng. L’un des bulletins est de couleur vert-clair dont les bordures avaient une bande de couleur jaune. Et l’autre bulletin qui est de couleur vert-foncé avec une étoile rouge, la couleur traditionnelle du PS. Le premier type de bulletin a été retiré dès que le constat a été fait.
A Mbodiène, cette méprise a été à l’origine d’une demi-heure de retard notée dans le démarrage du vote. A Ndiémane (un village situé dans la commune rurale), le président du centre de vote a été contacté par le préfet qui lui a donné l’ordre de retirer le premier exemplaire. “Nous avons eu un retard de 30 mn. Un retard dû au deux bulletins du Parti socialiste. Finalement, c’est le préfet que nous avons joint par téléphone qui nous a recommandé que le bulletin de couleur vert-foncé ayant une étoile rouge est valide”, déclare M. Dieng, président du bureau vote n°1.
BIGNONA
Dans la commune de Bignona tout comme celle de Thionck-Essyl, les maires sortants Mamadou Lamine Keïta tête de liste de la coalition Sopi 2014 et Amadou Sadio de Tekki Ligueyal Thionck-Essyl devancent leurs principaux adversaires de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Amadou Sadio a obtenu 1238 voix contre seulement 1061 pour le chef de cabinet du président de la République, Ablaye Badji. Si les tendances se confirment, Benno Bokk Yaakaar va être défaite dans toute la région de Ziguinchor.
FATICK
Un neveu de Macky brutalisé
Les Locales à Fatick se sont déroulées hier avec quelques incidents. En effet, au moment où le chef de l’État votait dans le bureau de vote N°1 du centre Thierno Mamadou Sall, un individu qui voulait l’approcher pour remettre une note à Marième Sall a été brutalisé par la sécurité présidentielle, avant d'être sorti du bureau et mis dans une fourgonnette.
Renseignements pris, le jeune homme en question qui se nomme Thimbo serait un neveu direct de Macky Sall. D’autres jeunes qui insultaient Macky Sall ont été tabassés par les services de l’ordre, ainsi que d’autres qui prenaient des vidéos des violences avec leurs portables. Le fait que Macky Sall soit venu accompagner le maire sortant Mactar Bâ n’a pas plu aux autres candidats, qui estiment que le chef de l’État ne doit pas s’afficher publiquement avec un candidat, puisqu’il est le Président de tous les Sénégalais.
KAOLACK
PREMIÈRES TENDANCES
BBY en tête, le PDS en perte de vitesse
La coalition BBY est largement sortie victorieuse des élections locales d'hier. Toutefois le taux de participation est faible et tourne autour de 24, 5%.
Les premières tendances des élections locales d’hier se dessinent en faveur de la coalition de la mouvance présidentielle. Elles donnent Benno Bokk Yaakaar (BBY) largement victorieuse devant les autres listes adverses. A l’hôtel de ville, par exemple, sur les six bureaux de vote que compte le centre, BBY a tout raflé. Aussi, si le PDS est en perte de vitesse dans cette localité, Me El Hadji Diouf a été battu jusque dans son propre bureau de vote. Pourtant, dans la matinée, il déclarait urbi et orbi que les tendances le donnaient vainqueur avec 82%, loin devant Mariama Sarr. Le réveil doit être dur pour “Buur Saloum”.
Ces tendances qui se dégagent de ce bureau test reflètent bien celles des autres bureaux où Mariama Sarr et alliés ont maintenu le cap. Et sont toujours suivis par le leader du PRS, Guédel Mbodj, qui vient en deuxième position.
Selon l'ancienne ministre, ces résultats satisfaisants sont le fruit d’un travail abattu sur le terrain par l’Alliance pour la République et ses principaux alliés du Parti socialiste, de l’Alliance des forces de progrès (AFP) et des autres. Selon elle, “ils confirment également l’engagement des populations de Kaolack à accompagner le Président Macky Sall dans son programme de construction d’un Sénégal nouveau”.
Outre la commune, les premières tendances des élections locales donnent largement BBY vainqueur au niveau du département loin devant les six autres listes concurrentes.
Au total, ce sont 118 590 électeurs qui se sont inscrits et qui ont été répartis dans 188 bureaux de vote au niveau de la commune et 201 204 inscrits répartis dans 424 bureaux de vote au niveau du département.
Toutefois, le taux de participation à ces élections a été très faible. En tout cas, jusqu’en fin d’après-midi d’hier, il était aux environs de 12%. Ce n’est que vers 17h passées qu’un léger mieux a été noté. Au final, le taux de participation au niveau communal selon l’autorité préfectorale est de 24,50%.
PODOR
PREMIÈRES TENDANCES
Aissata Tall gagne au sprint final
Si une pléthore de listes électorales a été notée dans diverses localités du Sénégal. A Podor, seuls deux groupes étaient en lice. Il s’agit de la coalition Benno Akk Aissata et And Liggeyal Podor de Racine Sy. Un scrutin serré mais que remporte finalement Benno Akk Aissata.
Un scrutin serré, très serré même à Podor. Un taux de participation assez élevé, et au sprint final, Aissata Tall Sall et sa coalition sortent victorieuses des élections, d’après les tendances. Celles-ci révèlent que Benno Akk Aïssata est sortie victorieuse aux élections municipales avec 2106 à son compte contre 2100 voix pour leur adversaire, la coalition And Liggeyal Podor. Un écart de 6 voix à l’issue des premières tendances dans la municipalité. Benno Akk Aissata a creusé l’écart dans le fief de son leader Me Aïssata Tall Sall à Thioffi et gagne dans tous les bureaux avec un écart de 249 voix (539 voix pour la coalition Benno Akk Aissata et 290 voix pour la coalition And Liggey Podor dirigée par Racine Sy).
Un gap que la coalition And Liggeyal Podor, n’a pas pu combler dans le fief de son leader Racine Sy avec un écart de 174 voix (270 voix pour coalition And Liggeyal Podor contre 96 voix pour Benno Akk Aissata). Le bureau où a voté Racine Sy a été le dernier à sortir ses résultats. Ces derniers ont été annoncés vers les coups de 23 heures faisant disparaître le suspense qui durait jusque-là.
Dans la matinée, à Thioffy, dans l’école Racine Cheikh Sow, lieu de vote d’Aissata Tall, toute sa famille est venue voter très tôt. A 8 heures 39, un air frais souffle dans l’enceinte de l’école accueillant une bonne partie des membres de sa famille. Son papa vêtu d’un boubou blanc accompagné de certains de ses oncles ont ainsi satisfait à leurs droits de citoyens, priant par la suite pour leur fille. Aux environs de 10 heures, la “grande royale” Aissata Tall Sall, vêtue d’un grand boubou blanc tout comme son père entre dans le bureau 4 et sacrifie à la tradition. A sa sortie, elle se dit satisfaite du vote massif des populations de Podor.
Racine Sy quant à lui a voté à 13 heures dans l’école Elimane Racine Sy dit Racine Ngoné de Souima dans lequel se trouve un seul bureau de vote avec 526 électeurs. A sa sortie du bureau de vote, Racine Sy s'est réjoui du bon déroulement du scrutin sur l’étendue du territoire communal. Il explique : “Ceci est un exercice simplement citoyen. Nous ne sommes encore une fois dans l’adversité avec personne. Et donc, nous réitérons notre appel à la sérénité et au calme”. Il renchérit, “quels que soient les résultats, nous les accepterons avec la conscience du devoir bien fait ; et également, la conviction que notre programme était certainement la meilleure alternative pour le développement de la ville de Podor”.
DAGANA
Oumar Sarr perd... et gagne
Selon les premières tendances qui se dégagent, Oumar Sarr reste à la tête de la mairie de Dagana où il est depuis 1996. Le maire libéral a battu ses principaux adversaires dans les différents centres de vote de la municipalité. Il reste cependant minoritaire dans le département.
Le Coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (Pds) dont il défendait les couleurs dans le Walo a certes raflé la mise dans la Commune de Dagana. A l’exception de l’école Médina Chérif où son principal adversaire, Cheikh Tidiane Cissé, candidat de la coalition Benno Bokk Yaakaar, l’a battu avec une différence de 10 voix. Sinon, sur un total de 4 centres de vote sur 5, le coordonnateur du Parti démocratique sénégalais (PDS) totalise environ 3753 voix contre 2046 pour le candidat du pouvoir.
Outre le candidat du pouvoir, Oumar Sarr a battu les ministres Mankeur Ndiaye et Mamadou Makhtar Cissé. Particulièrement au bureau de vote n°1 où il a voté, Oumar Sarr totalise 286 voix contre 152 pour Cheikh Tidiane Cissé. Mais si Oumar Sarr a bel et bien gagné dans la commune, dans le département, il reste minoritaire. Il a en effet perdu à Rosso, Diama, Ross-Béthio, Richard-Toll et Gaya. L'électorat au niveau départemental est beaucoup plus important que celui au niveau de Dagana ville.
“Je suis heureux”
Après sa “victoire” à Dagana ville, le maire sortant a improvisé un meeting dans l’enceinte de la mairie. C’est un Oumar Sarr tout heureux qui s’est adressé à ses militants tout excités. Après les remerciements, il s’attaque à son principal adversaire, Cheikh Tidiane Cissé, pour dire “qu’il a fui”. Mais aussi au président Macky Sall. Qui, dit-il, “a compris que le parachutage ne marche pas”. “Plusieurs villes lui ont répondu à leur manière”, a dit l’opposant tout en soutenant avoir atteint ses objectifs. Et d’ajouter : “ je suis conscient que les jeunes et les femmes souffrent du chômage. La ville est pauvre et Macky Sall veut les enfoncer dans cette situation”.
THIÈS
Idrissa Seck, souverain chez lui
Talonné de près par la coalition Benno Bokk Yaakaar, Idrissa Seck confirme sa suprématie à Thiès. Les tendances lourdes sorties des urnes au niveau de la commune de Thiès-Ouest sont favorables au candidat Idrissa Seck de la coalition And Défar Thiès qui rafle littéralement la mise au centre Malick Kaïré Diaw où il a voté dans le bureau n°7 en compagnie de 274 électeurs. Sa coalition s’en sort avec 138 suffrages, suivie de Benno Bokk Yaakaar (74), Sopi Ak Pds (26), Bès du Niakk (25), etc.
De même, la coalition du maire de Thiès sortant a battu le ministre Thierno Alassane Sall dans son propre bureau de vote avec 85 contre 76 voix pour BBY. La même tendance a été notée dans la liste départementale où la coalition du maire de Thiès a gagné avec 165 voix contre 71 pour BBY et 26 pour Sopi Ak Pds.
Cette tendance hégémonique du candidat Idrissa Seck est confortée dans tous les autres centres de vote de la commune de Thiès-Est. Dans le plus grand de ceux-ci, l’école Moda Kane et ses 11 600 électeurs, And Défar Thiès est également sortie victorieuse. Dans la commune d’arrondissement de Thiès-Nord, la coalition de Seck a gagné dans presque l’ensemble des bureaux de vote.
Sauf retournement de dernière heure, le détail des résultats sur l’ensemble de la commune devrait confirmer ladite tendance hégémonique de l'ancien Premier ministre qui demeure encore incontestablement le maître des lieux.
A Tivaouane, la coalition d’Idrissa Seck dénommée And Liguey Tivaouane, conduite par le député Cheikh Tidiane Diouf, et celle du parti au pouvoir dite Benno Défar Tivaouane se tiennent de très près. A Ngoudiane, le maire sortant BBY, Mbaye Dione, très critiqué avant le scrutin, a écrasé la coalition And Défar Ngoudiane...
PARCELLES ASSAINIES
Moussa Sy tient la barre
La coalition Taxawu Dakar dirigée aux Parcelles Assainies par le maire sortant Moussa Sy est victorieuse dans le plus grand centre de vote de la commune des Parcelles assainies qui comprend 16 bureaux de votes. Le chef de file de la liste de la coalition Taxawu Dakar arrive largement en tête, suivi de loin par Benno Bokk Yaakaar (BBY) et le Parti démocratique sénégalais (PDS, opposition) dans ce centre situé à l’Unité 17 des Parcelles assainies.
Taxawu Dakar a eu 1634 voix contre 722 pour BBY et 374 pour le PDS. Dans le bureau N°16 du même centre, où a voté Demba Dia, président de la coalition MAC, Taxawu Dakar a obtenu 75 voix contre 8 pour le premier nommé. La coalition Taxawu Dakar a raflé la mise dans l’ensemble des centres des Parcelles Assainies où 13 listes se disputaient les élections locales.
Le maire sortant des Parcelles Assainies, Moussa Sy, a aussi remporté le scrutin dans tous les neuf bureaux de vote du centre socioculturel de cette commune. D’après les premières tendances issues des 121 bureaux de vote des onze centres de cette commune, Taxawu Dakar gagne partout.
Signe de la suprématie de Khalifa Sall, à l’école Unité 8 où a voté le maire sortant Moussa Sy, Taxawu Dakar a eu 1270 contre 311 pour BBY et 240 pour le PDS. Dès la publication des résultats provisoires dans les différents centres, des militants ont formé des foules pour jubiler et manifester bruyamment leur joie.
Cependant, ce vote n’a pas connu une grande affluence aux Parcelles Assainies. Beaucoup d’électeurs ont préféré rester chez eux au lieu d'accomplir leur devoir citoyen. Pour certains, les candidats postulants ne rassurent pas. “On ne peut pas continuer à voter pour des gens qui ne sont là que pour leur intérêt personnel. Tout ce bruit qu’ils font, c’est juste pour piller l’argent”, a déclaré Lamine Diandy rencontré aux Parcelles Assainies.
Mbaye Ndiaye laminé, le PDS à la traîne
Aux Parcelles Assainies, quatorze listes étaient en compétition pour les élections locales. A l'arrivée, la coalition Taxawu Dakar dirigée par le maire sortant Moussa Sy a remporté haut la main le scrutin. Même à l’école HLM Grand-Médine, où le ministre d’État Mbaye Ndiaye a accompli son devoir de citoyen, le maire sortant des Parcelles a raflé la mise dans les sept (7) bureaux de vote.
Dans le bureau n° 5 par exemple, la liste Taxawu Dakar de Moussa Sy a obtenu 177 voix, contre 45 voix pour Benno Bokk Yaakaar de Mbaye Ndiaye. Dans ces bureaux de vote, le Parti démocratique sénégalais est arrivé en troisième position derrière les deux listes précitées. La liste MAC du “Rockeur” Demba Dia n’a vu que du rouge. Le taux de participation a été faible.
FANN-POINT E-AMITIE
Malick Diop perd le Nord
Il y aura alternance à la commune de Fann-Point EAmitié. Les résultats des votes y sont en effet largement favorables à la liste Taxawal Dakar Ak Khalifa Sall dans les deux principaux centres, les écoles franco-arabe Falilou Mbacké (1 367 suffrages exprimés) et Cheikh Amadou Mbacké (1571). Cette coalition dirigée par Mamadou Lamine Diallo (photo) a obtenu 853 voix dans ces deux centres composés de cinq bureaux de vote chacun. Alors que la liste Benno Bokk Yaakaar dirigée par le maire sortant, Malick Diop, se retrouve en seconde position avec 482 voix.
D’ailleurs, celui-ci a été battu par Taxawal Dakar Ak Khalifa Sall avec 81 voix dans le bureau numéro 2 de l’école Cheikh Amadou Mbacké où il a voté et obtenu 57 voix, derrière la coalition Lengoo Ligueyal Sénégal, 67 voix. Celle-ci a fait une prouesse en arrivant en 3e position. Cette liste dirigée par Karim Fofana a obtenu 469 voix dans les deux centres de vote. Le Parti démocratique sénégalais (Pds) ne vient qu’à la 4e place vec 208 suffrages. Quant à la liste Bès Du Niakk de Serigne Mansour Sy Jamil, elle arrive à la 5e place avec 157 voix.
Plus tard, le Dr Malick Diop, à travers une déclaration, a reconnu sa défaite.
FASS-COLOBANE-GUEULE TAPÉE
Djamil, Seynabou Wade et Pape Diop battus dans leurs bureaux de vote
Dans la commune de Fass-Colobane-Gueule Tapée, les résultats des élections locales ont traduit la lutte acharnée qu'il y a eu dans la localité où de nombreuses personnalités politiques se sont livré une lutte acharnée. Il y avait aux prises Mansour Sy Djamil de Bès du Niakk, Pape Diop et Seynabou Wade Bokk Gis Gis, Ousmane Ndoye de Taxawu Dakar. À Gueule Tapée et Fass, c'est la coalition Taxawu Dakar qui arrive en tête, selon les premières tendances. À Colobane, c'est Bokk Gis Gis qui a une légère avance sur les autres.
Dans de nombreux bureaux de vote remportés par Taxawu Dakar, c'est Bès Du Niakk qui est arrivé en seconde position, avec des écarts minimes. Au centre Manguiers 3, au bureau 9 où la tête de liste Bès Du Niakk a voté, Serigne Mansour Sy Djamil a été battu. Il a obtenu 28 voix, contre 46 voix pour Taxawu Dakar.
À la Gueule Tapée au centre El Hadji Alié Codou Ndoye, l’ex-maire de Dakar Pape Diop a voté, au bureau 4. Il y a été battu par Taxawu Dakar qui a obtenu 88 voix. Bokk Gis Gis a obtenu 65 voix. Même mésaventure pour la mairesse sortante de la commune. Seynabou Wade a voté au centre Sacoura Badiane de Colobane, dans le bureau 12. elle n'a obtenu que 38 voix.
HLM
Khalifa Sall ratisse large, Aida Ndiongue mobilise
Taxawu Dakar a raflé la mise dans la commune des Hlm, comme en ont attesté les résultats des différents centres de vote qui ont affiché un large fossé entre le maire de Dakar et ses adversaires politiques. Benno Bokk Yaakaar arrive, pour autant, en bonne position, mais selon certains témoignages, c’est Bès du Niakk qui est en train de se dessiner un bel avenir politique dans cette commune. Pour sa part, la coalition Benno Liguey Hlm du maire sortant des Hlm, Aly Diouf, a eu droit à un vote sanction. “Son bilan est insatisfaisant. Il n’a posé aucun acte concret. Il n’accordait aucun intérêt au social”, a-t-on laissé entendre sur son compte. Au final, Hlm, dans son ensemble, a choisi Taxawu Dakar, avec comme tête de liste, Babacar Sadikh Seck, adjoint au maire de Dakar Khalifa Sall.
Aida Ndiongue, tête de liste
Seulement, la singularité des municipales aux Hlm a été l’investiture comme tête de liste du Parti démocratique sénégalais de l’ancienne sénatrice, actuellement en prison, Aida Ndiongue. La première femme élue maire des Hlm, en 1996, sous le régime socialiste, a été l’absente la plus présente de ces locales. En détention dans le cadre du dossier de la traque des biens mal acquis, l’ancienne mairesse des Hlm a réussi, du fond de sa cellule, à mobiliser un nombre impressionnant de femmes déterminées à réélire “la lionne du Walo et des Hlm”. A l’arrivée, dans des centres de vote, telle que l’école HLM 4 B, l’un des plus importants lieux de vote, elle est arrivée en troisième position.
Pour ses sympathisants, “aucun maire ne lui arrive à la cheville. Elle n’habite pas le quartier, mais elle continue à passer toutes ses journées ici. Si le quartier des Hlm a pu se doter d’infrastructures, c’est aussi grâce à elle. Elle a toujours œuvré dans l’intérêt collectif”, ont tonné en chœur, Marie Madeleine Sambou, Sg de l’Ong Wildaf, Adja Ndèye Rama Sy et Ndèye Diop.
Pour autant, les populations qui jugent que la dame appartient au passé, ont préféré sonner la rupture. “Nous ne voulons plus des voleurs et voleuses” ; “nous sommes pour un maire qui donne du contenu à une gestion sobre et vertueuse” ; “nous plaidons pour une alternance générationnelle”, ont fait savoir des jeunes rencontrés dans différents bureaux de vote.
YOFF-NORD FOIRE
Abdoulaye Diouf Sarr tient le bon bout
Les premiers résultats qui sont tombés dans la commune de Nord-Foire Yoff sont favorables au candidat de Benno Bokk Yaakaar, Abdoulaye Diouf Sarr, qui arrive en tête, selon les premières tendances. Il est suivi de Benno Aar Yoff, avec comme tête de liste Birame Gningue. La liste Taxawu Dakar vient en troisième position. 9 listes étaient en lice dans la commune réparties dans les 61 bureaux des 12 centres de vote. Des incidents ont été notés. Certains électeurs ont été obligés de rebrousser chemin, pour avoir voulu accomplir leur devoir civique au dernier moment. Les gendarmes ont dû intervenir, pour éviter tout accrochage.
La mairesse sortante n'est pas candidate à sa succession
Oumou Khaïry Guèye Seck, la mairesse sortante de la commune de YoffNord Foire, a voté hier dès les premières heures. À sa sortie du bureau de vote, elle a déclaré qu'elle n'est pas candidate à sa propre succession. “J'ai toujours dit depuis le début de mon mandat que je n'en ferai qu'un seul. C'est ce que j'avais promis aux personnes qui m'ont élue. J'ai quand même accompli mon devoir comme chaque citoyen”, a-t-elle soutenu. Elle se dit satisfaite de son magistère. “Je suis fière de mon bilan. J'ai toujours été à l'écoute des populations et cela sur tous les plans”, a-t-elle ajouté.
Pourtant, Cathy Cissé Wone de la coalition Benno Aar Yoff a laissé entendre le contraire. “Il reste beaucoup de choses à faire dans cette commune. Nous avons donné la parole aux citoyens durant la campagne électorale et ils ne sont pas satisfaits”, s'est désolée la député. A l'en croire, les populations ont besoin d'élus qui résolvent leurs besoins. “Ce qui intéresse les citoyens, c'est moins d'élire un maire qui distribue des enveloppes de gauche à droite, que de répondre à leurs attentes”, a-t-elle précisé.
BRÈVES
DAHRA-LINGUERE
Habib Sy tombe devant Aly Ngouille Ndiaye
L’ex directeur de cabinet de Me Abdoulaye Wade et maire sortant de Linguère, Habib Sy, n’oubliera pas de sitôt la journée électorale du 29 Juin 2014 .Et pour cause, il a été laminé dans les centres de vote de la commune de Linguère. Les résultats globaux donnent en effet une très nette avance à Aly Ngouille Ndiaye, ministre de l’Industrie et des Mines, tête de liste majoritaire de la coalition BBY. Dans la commune de Dahra, la coalition BBY peut être tranquille après avoir remporté quatre centres de vote sur les 6 que compte la commune.
Fraude
Il faut croire que pendant les élections locales tenues hier, rien n'a été laisser au hasard. Un individu a été pris la main dans le sac à l’école Franco-arabe de Point E. Ce dernier a été stoppé net au moment où il s’est retrouvé dans le bureau 5 en détention de 2 cartes d’électeurs. Il avait voulu voter deux fois sous deux identités différentes. Ceux qui l'ont démasqué ne se sont pas privés de montrer la carte d'électeur comme un trophée de guerre, aux télés présentes sur les lieux...
Transfert d’électeurs
Si ces élections locales se sont déroulées à Kaolack sans heurts majeurs, il faut relever qu’elles ont été entachées de quelques incidents, notamment des velléités de transfert d’électeurs au niveau de Médina Baye. Selon le candidat de la coalition Léral, Me El Hadj Diouf, c’est le fils du Khalife de Médina Baye qui en serait le principal responsable. “J’accuse directement Khouraïchy Niasse, qui a transféré ses disciples des villages de Taïba Niassène, Koutal ou de Koutéyél pour les inscrire sur les listes de Kaolack. Dans la permanence de BBY sise à Médina Baye, il avait planqué énormément de monde. Quand on a crié au scandale, les gens se sont dispersés dans les maisons”, accuse Me Diouf.
SAINT-LOUIS
Course très serrée entre Braya et Mansour Faye
Difficile hier nuit de dire qui était le vainqueur entre Mansour Faye de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) et And dekkal Ndar ak sopi dirigée par Ahmet Fall Braya. Selon les tendances sorties des urnes, les deux candidats se tenaient de très près dans plusieurs bureaux de vote. Et leurs militants respectifs ne se sont pas retenus de célébrer la victoire... Ce qui est certain, c'est que le libéral Braya, leader du Parti démocratique sénégalais (PDS) à SaintLouis, a fait forte impression dans la langue de Barbarie, notamment dans les centres de vote Cheikh Touré et Mansour Diallo. Par contre, le responsable de l'Apr s'est adjugé les centres de vote Macodou Ndiaye et Ndiolofène.
Lynchage
Soly Bourama Dabo, correspondant de la Radio Télévision Walfadjri à Kédougou a failli se faire lyncher par les militants et sympathisants de la coalition Waato Sita. En lice pour les élections communales et départementales, cette liste est dirigée par le maire sortant M. Moustapha Guirassy, candidat à sa propre succession à la tête du conseil municipal de Kédougou. Très remontés contre le reporter de Walfadjri qui, selon eux “ne fait que diffuser de fausses informations sur Kédougou”, les camarades de Guirassy lui ont refusé le droit de poser des questions à leur leader au moment où ce dernier se faisait interviewer par les autres confrères. Il s’en est suivi des altercations vite maîtrisées par les forces de sécurité. La scène s’est produite au centre Bakary Dansokho où, Moustapha Guirassy s’était rendu pour s’enquérir du déroulement du scrutin.
Tentative de meurtre
C’est la TFM qui nous a montré les images à 12H dans ses directs avec ses reporters sur le terrain. Nos confrères n’avaient pas encore les raisons de cette altercation entre deux militants certainement de partis ou de coalition opposés. C’est l’un des protagonistes qui a versé de l’essence sur son vis-à-vis pour le brûler. Il a heureusement été arrêté par les forces de l’ordre avant son forfait. L’auteur de cet acte qui a failli donner une autre tournure à la journée de vote de même que son adversaire sont aperçus dans le véhicule de la police et des passants au niveau de la place de l’Obélisque où se déroulait la scène, ont aidé le bonhomme aux habits imbibés d’essence à se changer.