L’EX-DIRECTEUR DU TRAVAIL ABABACAR DIOUF VOIT SES ESPOIRS S’ENVOLER DEVANT LE PARQUET GENERAL
CONDAMNÉ A CINQ ANS POUR ESCROQUERIE PORTANT SUR DES DENIERS PUBLICS

En détention depuis mai 2009 pour escroquerie portant sur des deniers publics, l’ancien directeur du travail Ababacar Diouf a été condamné à cinq ans de prison en 2012. Hier, il a fait face à la Cour d’appel pour espérer infirmation du premier jugement. Une demande dégagée en touche par l’avocat général qui a requis la confirmation, en attendant la décision de la Cour le 30 mai prochain.
A trois mois de son élargissement, l’ex-directeur du travail Ababacar Diouf a comparu hier devant la Cour d’appel pour solliciter l’infirmation du jugement d’instance qui l’a condamné à cinq ans de prison pour escroquerie portant sur des deniers publics. Une décision intervenue en juin 2012, après un séjour carcéral de trois ans. Le juge correctionnel avait frappé fort, plus que le représentant du parquet qui avait requis trois ans ferme. Outre la peine, il a été condamné à payer à l’Etat du Sénégal partie civile dans cette affaire le montant de 90 millions en guise de dommages et intérêts.
Un montant en deçà des 500 millions réclamés par l’Agent judiciaire de l’Etat. Le juge avait aussi ordonné la confiscation des biens du prévenu. Hier, l’espoir du prévenu de bénéficier d’une infirmation a été annihilé par l’avocat général qui a requis la confirmation du jugement d’instance.
Cependant, son co-prévenu, Ousmane Sy, poursuivi pour complicité et qui avait écopé d’un an avec sursis et une amende de 100.000 francs Cfa, a eu plus de chance. Alors que le juge correctionnel avait demandé le versement de sa consignation de 14 millions au trésor public, l’avocat général a requis à son égard la relaxe au bénéfice du doute.
Du coup, son conseil a demandé la relaxe pour son client et la restitution des 14 millions. Les faits reprochés aux mis en cause remontent à 2009, quand Ababacar Diouf était directeur du travail sous le magistère du ministre de la fonction publique et du travail Adama Sall. A cette période, le Sénégal avait bénéficié d’un financement de cent millions du bureau international du travail (Bit) pour les élections de représentativité syndicale.
Des fonds logés à la Société générale de banques au Sénégal (Sgbs). Le directeur du travail, par ailleurs ingénieur en informatique, avait facilité l’obtention du financement et était chargé de superviser les fonds. Ainsi, sous la pression dit-il de son supérieur hiérarchique, en l’occurrence le ministre Adama Sall, il signait des chèques sans vérification. Un scandale qui va s’effriter suite au rapport de l’Inspection générale d’Etat (Ige) et l’enquête menée par la gendarmerie.
L’enquête a révélé que les fonds étaient destinés à la réhabilitation du parc informatique des différentes inspections régionales. Des marchés fictifs attribués à Ousmane Sy, car aucune pièce ne justifiait l’achat d’ordinateurs. Le représentant du parquet avait accusé lors du procès d’instance les différents ministres qui ont défilé dans ce département d’avoir puisé dans ce fonds sans laisser de traces. Délibéré le 30 mai prochain.