LA DIRECTION DES EAUX ET FORETS MISE SUR LA FILIERE EQUINE ET LA DIVERSIFICATION MARAICHERE
POUR REDONNER A LA FORET CLASSEE DE MBAO UN AUTRE VISAGE

Réceptacle des eaux de pluie - dans le cadre de la lutte contre les inondations - la forêt classée de Mbao, qui n’est pas sortie indemne de cette situation, pour avoir perdu beaucoup de ses arbres, commence a bénéficier d’un vaste programme de diversification de ses offres.
En effet, dans ce vaste programme d’aménagement d’un coût de 5 milliards, la direction des Eaux et Forêts mise sur deux piliers. Il s’agit du projet d’érection d’un parc animalier et la diversification du maraîchage. Ces deux activités phares sont encadrées par la direction des Eaux et forêts avec l’appui de l’Agence chargée de la promotion, de l’investissement et des grands travaux (Apix).
Cependant, en ce qui concerne le parc animalier, figure en bonne place le développement de la filière équine. D’ailleurs, existe, déjà dans cette forêt, une école d’équitation et de formation du métier du cheval, le Racing club. Selon Pape Seck, le gestionnaire de cette école, la filière équine est porteuse d’emplois. «La filière équine crée beaucoup d’emplois. Un cheval issu du programme d’amélioration génétique peut coûter entre 1 et 2,5 millions de francs Cfa», a indiqué M. Seck.
Ce passionné de chevaux a soutenu qu’en dehors du côté sportif pour les cours hippiques, le cheval fait partie de notre héritage culturel et apporte beaucoup d’avantages à la société. Le manager, qui a compté 750 000 chevaux au Sénégal, a révélé que «5 millions de Sénégalais vivent de la sueur du cheval». Dès lors, il a invité les autorités à accorder une attention particulière à cette filière.
Du côté de la diversification maraîchère, les premiers essais ont déjà commencé à donner des fruits. L’exemple de la parcelle de 3 ha, exploitée par l’Union des femmes pour le développement de Kamb (Udek), en est une illustration parfaite. «Nous étions 32 à démarrer le maraîchage sur un espace de 500 m2 en 2006 avec une somme de 6500. Aujourd’hui, 14 ont démissionné mais nos récoltes sont estimées dans l’ordre de 800 mille francs Cfa», a témoigné Binta Wane, présidente de l’Udek.
Pour sa part, le Colonel Mamadou Fall, coordonnateur de l’aménagement de ladite forêt a annoncé le remplacement des arbres pour la part des eucalyptus morts asphyxiés par excès d’eau de pluie, qui les immerge plus de la moitié de l’année. Ce nouveau programme de reboisement découlant de cette situation va désormais mettre l’accent sur les types d’arbres qui s’adaptent à l’accès d’eau. Il s’agit, selon le Colonel, de combiner le maraîchage et l’agroforesterie dans cet espace urbain pour purifier l’air de la localité qui a la particularité d’abriter de nombreuses industries. «Nous voulons faire de cette forêt un support d’éducation et de formation afin d’éviter qu’elle ne devienne un repli pour des agresseurs», s’est engagé le Colonel Fall.