LE CENTRE HOSPITALIER HEINRICH LÜBKE RESTE AUX URGENCES
Marche hier du Sutsas pour le départ de l’Acp

Les membres du Sutsas ont joint l’acte à la parole. Ils ont battu hier le macadam pour demander le départ de l’Acp. Soupçonnant un complot ourdi par la direction et le Sutsas pour précipiter son départ, l’Acp descend les responsables du centre hospitalier qui ont pris la décision d’augmenter les charges avec l’octroi d’indemnités qui grèvent les recettes.
«Nous disons dehors à l’Acp qui ne sait pas gérer des urgences», «la vie n’a pas de prix», «Ziguinchor a dit non, Diourbel dafa doye», «Acp, na dem, na dema dem. Pour des vies, tout est urgent». Tels sont entre autres les slogans que les membres du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sutsas) chantonnaient à travers la rue d’Avignon jusqu’à la gouvernance de Diourbel où ils ont déposé un mémorandum.
Serigne Ndankh Mbaye, le secrétaire général de la sous-section Sutsas et ses camarades, ont réitéré leur demande de voir l’Agent comptable particulier (Acp), Amadou Lamine Ndoye, quitter ce service qu’ils considèrent comme névralgique.
Dans ce mémorandum dont Le Quotidien détient copie, les membres du Sutsas notent : «Les conditions de travail difficiles du personnel avec les ruptures intempestives d’intrants des services comme le laboratoire, la radiologie, l’ophtalmologie et le bloc opératoire obligeant les patients à s’orienter vers des structures de Touba et de Thiès, pour refus de l’agent comptable particulier d’honorer les commandes en bonne et due forme ordonnancées.»
En outre, il ajoute : «Le retard récurrent dans le paiement de la motivation interne alors que les états de paiement sont établis et déposés à temps au niveau de l’agence comptable, l’absence de feed-back par rapport au recouvrement effectué par l’Agent comptable particulier sur des programmes de gratuité (Cmu, césarienne, Sésame), absence de feedback sur la Convention PraHôpital (inventaires physiques, théoriques et états des recettes, la situation de la dette), l’absence de fournitures de bureaux et de produits d’entretien dans les services techniques et administratifs suite au refus de l’Acp de respecter ses engagements vis-à-vis des fournisseurs, poussant ainsi, le rationnement des services techniques à haut risque en eau de javel, exposant ainsi le personnel.»
Les rédacteurs du mémorandum poursuivent : «Le non-reversement par l’agent comptable de l’argent ponctionné de la motivation du personnel et servant au remboursement des prêts vis-à-vis de leur créancier (Banque atlantique de Touba), absence de mobilier de bureaux, de matériel de froid (climatiseurs, téléviseurs, frigos, bancs pour patients) au niveau des services alors que les commandes sont faites et pourrissent à l’agence comptable.»
Il s’y ajoute : «Le non-approvisionnement de la caisse d’avance par l’agent comptable, occasionnant ainsi l’arrêt des services comme la cardiologie et le laboratoire pour des montants très dérisoires, perte de connexion prolongée et répétitive dans l’année pour défaut de paiement des factures par l’Acp de même les téléphones portables identifiés pour les différents chefs de service depuis 2013 servant pour la liaison interne des services, l’Acp a refusé de payer la facture à la Sonatel pour leur acquisition.»
Dans ce combat contre les «mauvaises conditions de travail», les travailleurs n’ont pas oublié les patients. Ils déplorent «l’insuffisance notoire de tables d’accouchement à la maternité où une seule est fonctionnelle obligeant le personnel à installer les patientes sur des chaises et à même le sol alors que les commandes étaient faites depuis plus de 3 mois».
Sans oublier, le dégarnissement des cabines d’hospitalisation et de la salle des urgences chirurgicales (climatiseurs, frigo, téléviseurs, serrures) obligeant le bureau des entrées à fermer certaines d’entre elles, la panne prolongée de l’appareil d’échographie et de l’automate de biochimie pour non-paiement de la facture au service extérieur de la maintenance.
Et le coupable idéal est l’Acp : «Les remboursements dus aux malades sont en souffrance à cause de l’agent comptable particulier alors que toutes les formalités sont faites par les services administratifs. Les ruptures chroniques de certaines analyses telles que l’ionogramme sanguin et des réactifs en bactériologie et en biochimie, les arrêts fréquents des services (le bloc opératoire et la buanderie) poussant les médecins à référer des malades alors que leur prise ne charge peut se faire à l’hôpital si les pièces de rechange des machines en panne étaient achetées à temps.»
Dans la rue de Diourbel, les travailleurs ont aussi affiché leur ras le-bol par rapport aux coupures d’électricité et l’inexistence de solutions alternatives à ces délestages. «Le refus de l’agent comptable d’honorer les factures de carburant entraînant l’arrêt du groupe et par ricochet l’arrêt de la prise en charge des urgences à l’hôpital.»
Dans ce document déposé sur la table du gouverneur, les travailleurs ont listé les «dérives de l’Acp» coupable de tous les maux de l’hôpital. Elles ont pour noms «non-observance du devoir de réserve par la diffusion de traitements particuliers de certains agents, l’attaque par voie de correspondance au protocole d’accord tripartite (administration Sutsas-Inspection du travail) pour remettre en cause l’applicabilité matérielle de ce protocole».
En outre, ils regrettent le choix délibéré de l’Acp de payer, au moment de l’arrivée de la subvention annuelle, des fournisseurs sans se soucier du critère d’ancienneté des dettes ou de la position stratégique que doivent occuper certains fournisseurs, l’absence de feed-back sur l’état de recettes, des opérations bancaires périodiques et des recouvrements opérés sur les différents programmes. Manque de collaboration de l’Acp avec les différents responsables des services des agents.