LE GOUVERNEMENT FACE AUX QUESTIONS DU MOMENT AUJOURD’HUI
SECTEUR EDUCATIF EN EBULLITION, CLIMAT POLITIQUE DELETERE...

Le Premier ministre, Mohammed Boun Abdallah Dionne, et l’ensemble de son équipe gouvernementale, vont faire face à la 12ième Législature, aujourd’hui 12 mars, à 16h, pour répondre aux questions brûlantes du moment. Cette rencontre avec les élus intervient dans un contexte particulier avec un secteur éducatif en ébullition, un climat politique délétère, un secteur économique plombé. Un face à face avec les députés qui cristallise les attentes, d’autant plus qu’un tel passage à l’Assemblée nationale a longtemps été chanté par le gouvernement, cela depuis l’avènement de Macky Sall au pouvoir.
Réclamé par une certaine frange de la population, promis par le chef de l’Etat, Macky Sall, et confirmé en outre par le Premier ministre (Pm), Mohammed Boun Abdallah Dionne, lors de sa Déclaration de politique générale, le passage du gouvernement devant l’Assemblée nationale pour répondre aux questions de l’heure sera effectif aujourd’hui, jeudi 12 mars. Le Pm et l’ensemble de son attelage gouvernemental feront face à la 12ième Législature à 16h, dans un contexte national plein de soubresauts dans biens des secteurs.
Le secteur éducatif en ébullition
En effet, Mohammed Boun Abdallah Dionne et son équipe feront probablement face à la lancinante question de l’école et de l’enseignement supérieur sénégalais qui sombrent à nouveau dans le cycle des grèves générales au grand dam des élèves et étudiants. Du moyen au supérieur, en passant évidemment par le secondaire, les enseignants sont en mouvement. Dans le moyen-secondaire, les syndicats du Grand Cadre, en grève depuis quelque temps, ont durci le ton en mettant en œuvre le 3ième plan d’action, qui a débuté le mardi 10 mars par un débrayage à partir de 9h, suivit d’une grève totale les autres jours, notamment le mercredi et le jeudi. Les enseignants réclament entre autres, l’application des accords signés avec le gouvernement, le traitement diligent des dossiers des enseignants, l’effectivité de la validation des années de volontariat, ainsi que celles de vacation et contractualisation.
Au même moment, le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) a décidé de suspendre sa grève, pendant une semaine, pour «démontrer sa bonne volonté et mener des négociations apaisées avec le gouvernement». Ainsi, prenant acte de l’engagement dûment notifié par le gouvernement de modifier les dispositions de la loi sur lesquelles il y a des points d’achoppement, le Saes compte «mener les négociations jusqu’à la plénière prévue le vendredi 13 mars 2015 pour la satisfaction de ses revendications». Toutefois, la suspension des salaires du personnel enseignant et de recherches des universités de Dakar, Thiès, Saint louis, Bambey et Ziguinchor par les Recteurs n’est pas du goût dudit syndicat, qui a promis d’ester en justice contre les auteurs.
L’espace politique délétère
Par ailleurs, le gouvernement doit aussi faire face aux questions ayant attrait à l’espace politique en ébullition. Il s’agit, notamment du verdict tant attendu du procès contre Karim Wade et Cie, qualifié par d’aucuns comme un «procès politique» et pour d’autres, comme une réponse à la demande du peuple, à savoir la reddition des comptes. Les accrochages verbaux tous azimuts, fondés généralement sur des révélations attentatoires, des calomnies ou injures, marquent pour leur part le quotidien de la sphère politique. Des termes comme «prostitué politique», «vieux menteur», «imbécile» ou encore «esclave», qui sont devenus la mode, suffisent largement pour s’interroger sur la qualité des débats politiques au Sénégal. A cela s’ajoute la sortie de l’ambassadeur de France au Sénégal, Jean Félix Paganon, sur le procès qui cristallise toute l’attention nationale et même internationale. Les propos du diplômât français ont été diversement appréciés par la classe politique, même les «droits de l’hommiste» se sont mêlés à la danse.
La Suneor asphyxie la filière arachidière
Une autre affaire, et pas des moindres, attend des réponses de la part des autorités gouvernementales, en l’occurrence la filière arachidière. En effet, ce secteur agricole connait de sérieux problèmes avec les difficultés que rencontre la Suneor. La Suneor, censée jouer le rôle de locomotive de ladite filière, est sujette de polémique avec un mouvement d’humeur du personnel, qui est contre toute balkanisation de l’huilier. Cette situation de la société, peut-t-on dire, préoccupe fortement certains parlementaires. Cela, d’autant plus que des députés, en l’occurrence, Thierno Bocoum, Cheikh Diop Dionne, Abdou Khadre Mbodj, Khouraichi Niass, Hélène Tine, Seynabou Wade, etc, ont rencontré en fin février les syndicalistes pour s’imprégner des problèmes de la boîte.
Des questions, parmi tant d’autres, qui attendent des réponses et des esquisses de solutions de la part du gouvernement. Cependant, le hic est que la séance plénière d’aujourd’hui ne consacre que 14 questions pour tout le gouvernement dans son ensemble, dont 10 pour le groupe parlementaire Bby, 3 au groupe libéral et démocratique, et 1 aux non-inscrits.