LE GROUPE FUKNKUK PRONE LA RECONVERSION ET LA REINSERTION DES PROSTITUEES ET DELINQUANTS
CONCERTS ET FORUM POUR CONSCIENTISER LA JEUNESSE

Mettre leur musique au service de la population de Dalifort. C’est le credo dans lequel s’inscrit le groupe de rap Fuknkuk, dirigé par Ernest Bamaye Mendy, alias Kab2 Seus. Avec ses deux compères Mansour Mballo dit Free Loader et Pape Abdoulaye Diop alias Pidi Nef, ils veulent se servir de la musique comme vecteur de reconversion et de réinsertion des couches marginalisées telles que les prostituées et les délinquants élargis de prison.
Ainsi, à travers une série de manifestations qu’ils organisent depuis samedi dernier dans la banlieue, notamment à Guédiawaye, ainsi que dans leur localité de Dalifort, où un forum sur le thème : «Yaw ak Mbed» (toi et la rue), qui a été animé par Fou Malade et Bab2 Seus, ils cherchent à conscientiser la jeunesse. Ils ont d’ailleurs ajouté un nouveau projet intitulé «Wessuwul » à leur programme. Parce qu’estimant qu’il n’est jamais trop tard pour se rattraper. «Notre cible principale, c’est les anciens détenus et les prostituées. C’est une manière de les réinsèrer dans la vie professionnelle et pour servir leur pays», déclarent les animateurs du groupe Fuknkuk.
Selon ces jeunes rappeurs, Dalifort est réputé être un quartier dangereux, où l’insécurité continue de gagner du terrain. «C’est ainsi que nous nous sommes dit que ce n’est pas au système de renverser la tendance, mais c’est à nous la jeunesse de le faire. C’est à nous de prendre notre destin en main pour pouvoir effacer le visage négatif qu’on colle à Dalifort. Nous sommes des artistes et nous avons un grand rôle à jouer, surtout en venant en aide à nos frères qui sortent de prison, pour leur dire qu’on peut toujours se rattraper et servir son pays de façon honnête», expliquent-ils.
«Mais, indiquent-ils, notre rôle, c’est de conscientiser la jeunesse qui est une couche très vulnérable. On constate qu’il y a trop d’influence dans la rue. Or la place de la jeunesse ce n’est pas les prisons ou de faire la prostitution. Mais c’est d’être un modèle. Et on sait que le mouvement hiphop est solidaire et social pour nous permettre de toucher la cible et de relever le défi», confient-ils, sans manquer d’indiquer que c’est un budget de plus de 2 millions de francs Cfa, mobilisé sur fonds propre, qui a été dégagé pour la série d’événements prévue dans le cadre de la campagne de sensibilisation.
«C’est le moment d’interpeller les bonnes volontés à participer. Car depuis le début, on court derrière les partenaires, mais on n’a pas eu de retour. Le ministère de la Culture fait savoir qu’il va réagir, mais jusque-là nous n’avons encore rien vu. Mais nous, on travaille avec les moyens du bord, sans attendre», lâchent-ils.