LE SÉNÉGAL EN DEÇÀ DES NORMES INTERNATIONALES
SÉCURITÉ DES BIENS ET CITOYENS

En matière de sécurité, le Sénégal va encore repasser pour espérer une invitation au cercle des pays les mieux sécurisés.
Nonobstant les moyens déployés, le ratio sécuritaire au Sénégal reste encore faible. "Il est encore en deçà du standard admis, soit 3500 personnes pour un policier au lieu de 1 pour 1000 habitants", a reconnu, hier, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique, Abdoulaye Daouda Diallo.
Il répondait aux interpellations des députés portant sur le ratio nombre d’habitants pour un policier, le plan de redéploiement des postes de polices en relation avec le contexte de la communalisation intégrale, lors du vote du budget de son département. Selon le ministre, des actions visant à développer davantage les différentes missions du ministère, en vue de mieux répondre aux charges du service public sont en cours. "Il s’agira de favoriser, après le vote du projet de loi d’orientation sur la sécurité publique, l’émergence d’une police nationale présente dans bien des collectivités locales et l’affinement d’un cadre sécuritaire soutenu par le rattachement institutionnel de la Gendarmerie nationale", a réagi Abdoulaye Daouda Diallo.
Au Parlement, le ministre de l’Intérieur a annoncé le renforcement de la police qui fera un recrutement spécial de 3.000 agents. Ces nouveaux agents vont être répartis entre l'administration territoriale, 80 agents pour les gouvernances, 100 agents pour les préfectures et 155 agents pour les sous-préfectures.La Direction générale de la police nationale (Dgpn) se taille la part du lion avec 800 agents, en revanche la Brigade nationale des sapeurs-pompiers va avoir 200 nouveaux agents. Une annonce destinée certainement à rassurer les craintes des députés sur "la récurrence des vols et agressions à main armée dirigés contre des populations se sentant abandonnées à elles-mêmes".
Budget en hausse de 7,648 milliards
Le projet de budget du ministère de l'Intérieur et de la Sécurité publique pour la gestion 2015 est arrêté à la somme de 65 milliards de francs CFA contre 57 milliards 381 millions de francs en 2014, soit une hausse de 7 milliards 648 millions de francs CFA en valeur absolue et de 13.33% en valeur relative. Une hausse qui est à mettre en rapport, selon la Commission de l'Economie générale, des Finances et du Plan de l'Assemblée nationale, avec le recrutement effectué au courant de l'année 2014 et avec les autorisations accordées pour l'année 2015, en vue de combler le déficit du personnel, suite aux nombreux départs à la retraite enregistrés.
AGENCE DE SECURITE DE PROXIMITE
Les députés plaident pour sa valorisation
Cités à tort ou à raison, ces derniers jours, dans des affaires touchant à la drogue ou à la corruption, les agents de sécurité de proximité n’ont presque bonne presse. En de véritables avocats, les députés demandent une plus grande valorisation de ce corps.
La situation des agents de sécurité de proximité a occupé une place non négligeable lors du passage du ministre de l’Intérieur et de la sécurité publique. "Les agents de l'Asp vivent de nombreuses difficultés liées notamment à leur faible rémunération. Il faut vraiment faire quelque chose pour ces agents qui font un travail énorme", a émis Zator Mbaye, un député membre de la mouvance présidentielle. Lui emboitant le pas, d’autres députés se sont posé des questions sur l’opportunité de cette agence, l’émolument de ses agents, etc.
Tout en commission, le ministère a indiqué en plénière qu’il a pris bonne note sur les recommandations des députés. Sur ce, Abdoulaye Daouda Diallo a annoncé prochainement la signature d’une convention de partenariat avec le ministère chargé de la Formation professionnelle. En plus de cette convention, un projet d’arrêté portant statut des agents a été déjà signé et transmis au secrétariat général du gouvernement. Néanmoins, il a préconisé une pause stratégique à l’effet de faire l’état des lieux et de consolider les initiatives en cours.
En commission, le ministre du budget a précisé qu’en sus de la dotation budgétaire, l’Asp bénéficie de ressources provenant du Fonds de dotation de la décentralisation et des protocoles d’accords signés avec d’autres institutions. Il a aussi assuré de son soutien aux programmes du secteur en fonction des plages de flexibilité offertes par le budget.
Pour une rationalisation de l’espace politique
Lors du passage du ministre de l’Intérieur à l’Assemblée nationale, les députés se sont inquiétés quant à la floraison des partis politiques légalement constitués et des demandes en instance. Dans ce même sillage, ils ont interpellé le ministre sur les dispositions prises pour promouvoir le dialogue social sur la rationalisation de l’espace politique.
La loi sur la parité a aussi occupé une bonne part des discussions. A ce sujet, les députés ont évoqué d’éventuelles difficultés susceptibles de résulter de l’application de la loi sur la parité. Evoquant le cas de la cité religieuse de Touba où le calif général établit sa propre liste sans l’onction de l’Etat, les députés ont indiqué ce précédent doit de facto entraîné l’inapplicabilité de ladite loi, qui par conséquent, ne saurait s’imposer aux listes de candidatures à l’occasion des prochaines échéances électorales. Un fait suffisant, à leurs yeux, pour demander au ministre de l’Intérieur d’engager une réflexion conséquente sur la question en vue d’anticiper sur les probables difficultés qui ne manqueront pas de subvenir à l’avenir.
Lors de son intervention, le ministre de l’Intérieur a écarté toute révision de ladite loi soulignant qu’il ne saurait y revenir.Devant les parlementaires, Abdoulaye Daouda Diallo a également indiqué que la création et la rationalisation des cartes nationales d’identité à puce qui pourraient faire office de cartes d’électeurs.