LE SEUL MENSONGE DANS LE LIVRE DU COLONEL NDAW

Monsieur Ndaw, dès que j’ai lu votre livre (Les tomes 1 et 2), j’ai eu la pressante envie de publier sur ma page Facebook, un texte titré : «Notre cher Sénégal, très malade de ses mensonges.» Ce fut d’abord pour dire ma compréhension sur votre situation en prenant solidairement votre défense contre l’injustice qui vous accable en tant que soldat de la Sécurité. Cependant, j’entends revenir sur l’unique passage qui m’a choqué, sinon laissé perplexe quant à la pertinence de vos jugements.
En parlant de votre Général (Fall) que vous semblez très bien connaître jusque dans sa vie intime, vous avez aussi parlé d’un autre Général que vous méconnaissez certainement et dont vous avez préféré n’écrire que le prénom, en omettant son nom de famille et ce en lettres minuscules (alors que tous les autres personnages du livre ont eu droit à des majuscules).
En page 192, vous dites : «Notre détermination avait fait reculer le Général Kara (vous m’excuserez de le réécrire en majuscules) dont les talibés habillés en militaires, défiaient souvent les Forces de l’ordre et la loi».
Monsieur Ndaw, où avez-vous déjà vu un Général de la Paix reculer devant... la paix ? Vos préjugés sur lui vous ont induit en erreur.
En tant que spécialiste des stratégies de guerre, vous êtes censé savoir que pour reculer, il faut d’abord avancer ou être au moins sur les lieux d’attaque. Alors comment peut-on reculer d’un endroit où on n’est pas ? Car vous-même l’avez dit, le Général par coïncidence, se trouvait à l’étranger en train de recevoir le titre d’Ambassadeur international de la paix au siège de l’Unesco à Paris (capitale des Toubabs blancs).
Avez-vous soupçonné une seule fois qu’il pouvait s’agir d’un complot ourdi à son insu par une bande de jaloux, envieux de son succès (comme il y en a dans vos rangs d’après votre livre), toujours prompts à salir le beau travail de paix sociale effectué par ce Guide religieux très moderne, que vous appelez vous-même, le Général au lieu de Marabout (pour une fois) ?
Monsieur le spécialiste du renseignement, vous ne deviez pas ignorer l’existence évidente de gens aigris qui perdent leur temps à baver, médire et chialer sur les hauts faits du Général de Bamba, pourtant apprécié, reconnu et adulé à l’unanimité par tous les Fils de Serigne Touba qui vécurent en son temps.
En venant arrêter les deux talibés, vous n’aviez écouté que la version de leurs accusateurs et sans une moindre attention pour celle des mis en cause.
Comme si ces derniers n’avaient aucun droit. Aviez-vous enquêté sur les véritables raisons qui auraient conduit ces talibés à la rébellion, (comme vous avec votre Général Fall) ? Ne serait-ce que pour savoir s’il était question pour eux de laver un honneur, car ils en ont un eux aussi.
Même s’ils ont fait le choix volontaire de s’habiller en haillons, de marcher pieds nus, de se suffire à manger les restes des repas du contribuable et de se mettre bénévolement au service des populations, ces jeunes gens qui ne sont pas séduits par l’argent et qui ont un faible amour du matériel, ont un grand sens de la dignité, mais que vous ne pouvez sans doute pas comprendre et encore moins imaginer.
En croyant accomplir votre devoir, vous avez failli commettre l’irréparable en tendant vos oreilles à des calomniateurs qui se trompent d’époque et ne vivent que du nom de Serigne Touba sans jamais vraiment Le servir. La preuve, deux de vos éléments parmi les cinq cents partis à l’assaut en sont morts bêtement, et pour rien. Dieu ait leurs âmes !
Par votre livre, nous avons appris qu’il y aurait des gendarmes manipulables et corruptibles, comme à la coloniale. Or, de telles pratiques appuyées par des lois à la noix peuvent pousser n’importe quel citoyen jusqu’au talibé le plus docile, à défier n’importe quelle force même dite de l’ordre.
En ce qui concerne leur habillement «militaire» comme vous le dites, je pense que la question a été définitivement évacuée par le gouvernement de Mme Aminata Touré, suite au retour fracassant au Sénégal de l’ancien Président Maître Abdoulaye Wade, en fin avril 2014. Inutile d’en revenir.
Lorsqu’un Général de Paix-Bienfaiteur est convoqué au Commissariat central comme un ordinaire citoyen, un Général de guerre-malfaiteur peut bien aller en prison comme un vulgaire bandit.
En revenant sur votre entretien téléphonique, vous dites : «Je lui répétai sans ambages ce que j’avais dit la veille à son épouse et à son frère. Il chahuta sur mon nom de Ndaw... et me dit de prendre les dispositions pour que les deux coupables sortent du Daara en rampant les 7 km (c’est 4,5 km, en réalité) qui le séparent de la brigade (page 191).»
J’aurais préféré le mot plaisanter à la place de chahuter. L’Article 7 de la Charte du Mandé, ça ne vous dit rien ? Il y est écrit que «le cousinage à plaisanterie est institué entre les groupes concernés. En conséquence, aucun différent ne doit dégénérer entre eux.
Le respect de l’autre étant la règle». C’est ainsi que les liens scellés entre un Ndaw, un Bousso et un Mbacké remontèrent à la nuit des temps. Dès lors, aucun malentendu ne pouvait naître entre ces trois noms de famille. Donc, ce fut tout «bénéf» pour vous de régler ce malentendu sans tapage. C’est ce qu’il voulait vous rappeler. Pourtant, l’expression «rigoler ensemble» est plusieurs fois employée dans votre livre. C’est à cela que le Mbacké invitait son cousin Ndaw, afin de vider le contentieux sans nul besoin de zèle. Elégance ancestrale oblige.
En vous disant de faire ramper ces deux jeunes jusqu’à Darou, c’était encore pour vous signifier que les talibés que vous persistez à qualifier de milice comme s’ils étaient armés, sont aptes à obéir aux ordres, pareillement à vos élèves de l’école de Gendarmerie ou de Bango. Il vous arrive malheureusement d’oublier que vous ne tenez pas le monopole du patriotisme.
Un Général qui recule, c’est le vôtre et s’appelle Abdoulaye Fall.
Et puis cher Colonel, tout daara dans ce pays porte un nom. Celui-ci s’appelle Choukôry. Une Terre bénie par Serigne Touba pour la bonne et simple raison que toutes les provisions de vivres destinées à sa résidence de «Surveillé» à Diourbel, furent cultivées en ce lieu. L’armée coloniale, ancêtre de la Gendarmerie nationale, est venue s’y ravitailler pendant la grande Famine des années trente, suite à une lettre de demande d’aide adressée par le Gouverneur Toubab de l’époque, à Mame Thierno Birahim, le Maître des lieux.
D’ailleurs, le Colonel n’a pas tout dit sur ce sujet. Des gendarmes s’y sont bel et bien rendus avec l’idée, d’après leur source de renseignements, de démanteler un réseau de je-ne-sais- quoi. Ce fut durant un de ces après- midi où la plupart des grands talibés partent très tôt à leur tournée des mai- sons en quête de la pitance du repas du soir, comme dans tout daara tradi- tionnel qui se respecte.
Et la Légion débarqua.
Venus dans le Saint lieu tristement encagoulés et puissamment armés, ils y ont trouvé un groupe d’enfants d’entre huit et quatorze ans, tablette ou livre sur les genoux en train de réciter la leçon du jour devant leurs deux jeunes maîtres coraniques. Toutes les cases étaient vides de leurs habitants. La saison des travaux champêtres une fois finie, il y a peu d’activités, une rai- son pour les plus grands d’aller faire un tour à Darou pour participer à d’autres travaux souvent au bénéfice des populations. Le bétail ruminait
tranquillement à l’ombre des arbres, pendant qu’un hélicoptère de notre Armée nationale volait bas dans le ciel. On se croirait dans la bande de Gaza.
De toute façon, l’histoire ne fait que se répéter, car la même chose arriva à notre Vénéré Khadimou Rassoul. Les troupes coloniales avaient perquisi- tionné sa maison de Darou Marnâne en 1903, sous prétexte de chercher des armes pour, du coup, provoquer un carnage, lui faire porter la responsabilité afin de l’envoyer à nouveau en exil... en Mauritanie.
Monsieur Ndaw, en ne regardant que votre nombril de gendarme, vous ne pouvez imaginer le nombre d’a- gresseurs, de voleurs et de drogués à la cocaïne que ce Guide des temps modernes a dévié des chemins de la malfaisance et des prisons. Jamais il n’a attendu un appui de l’Etat en contrepartie, même pas la reconnais- sance.
Savez-vous combien de jeunes a-t-il remis dans le droit chemin ? De ceux-là, je fais partie. C’est çà travailler pour Dieu à travers les hom- mes ! Il est l’Educateur pour qui des «intellectuels» répondent par des invectives à Ses idées et se taisent sur Ses exploits ; pourtant seul à réussir. Et malgré tout cela, il reste toujours prompt à prendre la défense de ses propres détracteurs.
Si vous avez quelqu’un à qui présen- ter des excuses, c’est bien à lui et à personne d’autre. Rappelez-vous d’une chose Colonel : L’Amîr Sultân (qui est mon Général à moi) fut le premier et seul citoyen de ce pays, qui a eu le sublime courage de présenter des excuses devant tout le Sénégal et les Sénégalais, pour des faits dont il n’était nullement responsable ni de près ni de loin. Ce fut lors des évènements
de Walf Tv (en octobre 2009). Et ce pour simple rappel... Combien, alors, de personnalités politiques, média- tiques ou culturelles en perte de rai- son et de raisonnement, ont défilé sur ce plateau à la queue-leu-leu sans réfléchir, tenant des propos d’une rare virulence sur un tel Homme de Dieu, après tout ce qu’il a réalisé pour et sur la jeunesse de son pays, et d’ailleurs, entre autres ? Jamais de mémoire sénégalaise, aucun Sénégalais n’avait vécu cette épreuve auparavant. Le Procès Kara en direct sur Walf Tv, qui l’a oublié ?
Je continue encore à me demander quelle mouche de malheur avait piqué ces files de gens qui pas- saient et parlaient à l’écran, en cette journée sainte de vendredi... Toujours est-il que d’autres personnalités ont aussi mal agi par leur silence coupable en laissant le nom du Soldat de Bamba à la vindicte de méchants aboyeurs.
Allez Ndaw-kounda Abdoulaye (serviteur de Dieu), soyez sans com- plexe et n’ayez aucune honte, car seuls les grands hommes savent se montrer humbles. Surtout que rien ne vous dégonfle. Un lâche ne regrette rien et ne demande jamais pardon. Montrez votre aptitude d’homme de troupes, capable de présenter des excuses envers qui de droit, surtout quand on a tort. De telles gens nous manquent tellement et si cruellement.
Et ainsi vous serez le second à le faire au Sénégal, après lui. Et vous deviendrez le vrai Général que vous méritez d’être dans le cœur des gens pour lesquels vous aviez choisi ce métier. Alors, comme au parachutiste avant le saut, jevousdis:Go!