LE SUDES PROPOSE UNE PANOPLIE DE SOLUTIONS
SORTIE DE CRISE À L’UNIVERSITÉ CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

Pour mettre fin à la crise qui secoue l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), le Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes) de l’enseignement supérieur et de la recherche, en conférence de presse hier, a estimé qu’il faut s’attaquer aux conditions de travail très difficiles des composantes (étudiants, professeurs etc.) de l’Ucad, au surpeuplement et aux retards récurrents du paiement des bourses.
Les membres du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal de l’enseignement supérieur et de la recherche (Sudes/Esr) ne sont pas indifférents à la crise dans laquelle se trouve l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad). En conférence de presse hier, ils ont tenté d’apporter des solutions de sortie de crise.
Pour mettre fin à la présence policière dans les campus, Cheikhou Issa Sylla, secrétaire général du Sudes, précise qu’il faut s’attaquer aux causes et racines des violences. Pour lui, elles sont dues au surpeuplement de l’Ucad, aux conditions de travail de ses composantes, aux retards récurrents de paiement des bourses entre autres.
Optimistes, M. Sylla et Cie annoncent que le sauvetage de l’année en cours est toujours possible «dans certains établissements et départements à condition que les structures universitaires, dans leur autonomie, se prononcent avec les moyens qu’il faut» «pour pouvoir valider ce qui a pu être fait comme enseignement cette année, poursuivre le reste pour envisager une nouvelle année ; désengorger l’université en créant de nouvelles infrastructures ailleurs ; mettre en place des formations professionnelles courtes (enseignement technique et pratique) ; préparer le dispositif d’accueil des 39 mille nouveaux bacheliers».
«Si on ne crée pas les conditions de leur accueil, je crois que rien de positif ne sera fait. Et on sacrifiera des générations entières. Il faut que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort de Bassirou Faye. Et, pour nous, il y a une faute qui doit être sanctionnée», soutient Cheikhou Issa Sylla.
Sans fioritures, il condamne la violation des franchises universitaires. D’après lui, «quand la police est obligée d’intervenir sur le campus social, elle doit sérieusement revoir ses méthodes de maintien de l’ordre dans cet espace qui est un milieu spécifique».
En outre, M. Sylla et ses camarades, après avoir recueilli des témoignages auprès des étudiants hospitalisés à l’Hôpital principal, sont d’avis que les méthodes par lesquelles la police rétablit l’ordre sur les campus sociaux sont totalement inacceptables et inappropriées.
Par ailleurs, ils condamnent la violence utilisée par les étudiants «pour se faire entendre des autorités qui, souvent, restent sourdes à leurs légitimes revendications». Pour la demande de démission des ministres de l’Enseignement supérieur et du ministre de l’Intérieur, le Sudes a pris le contre pied du Saes (Syndicat autonome des enseignants du supérieur) qui réclame avec insistance le départ de ces deux ministres.
«Dans notre conception, il s’agit plus d’une question de système que d’une affaire d’homme. Il ne nous appartient pas de choisir le ministre de la République. Donc, nous ne sommes pas dans cette dynamique», lance le secrétaire général du Sudes en ajoutant qu’à chaque fois que le système va mal, ils peuvent proposer des corrections nécessaires.
Pour rappel, jeudi dernier, l’Ucad a été le théâtre d’une violence inouïe entre étudiants et Forces de l’ordre. Ces affrontements se sont soldés par la mort de l’étudiant Bassirou Faye et de nombreux blessés. Ils réclamaient leurs bourses.