L'EQUATION DE LA PRISE EN CHARGE DES ARTISTES
DECES DE SIDY NIANG

Le comédien Sidy Niang a rendu l'âme mercredi dernier, à Dakar , et a été inhumé à Touba le lendemain. Une séparation douloureuse qui frappe une fois de plus le monde du théâtre. Avec sa disparition revient en surface la question de la prise en charge des artistes médicale des artistes.
Un autre baobab du théâtre s’est effondré en la personne du talentueux et tonitruant Sidy Niang, mort des suites d’une longue maladie qui l’a éloigné des écrans et planchers. Très comique dans ses nombreuses prestations Sidy alliait humeur et stratégie pour faire passer ses messages.
Avec sa silhouette à l’hirondelle et sa barbe déroutée, Sidy ne passait pas inaperçu sur le petit écran. Les enfants et les adultes aimaient bien son art qui était très original de par sa vision de l’évolution de la société. Il a ouvert la voie à plusieurs jeunes qui tous petits aimaient le voir avec sa boite pharmacie dans les rues criant « pharmacie Mbague» dans la série de Baye Ely et Seune.
Feu Sidy Niang fut un artiste de renommé nationale dont le talent et l’œuvre resteront immortels. Ceux qui ont eu à le côtoyer savent qu’il n’a ménagé aucun effort pour l’éclosion du théâtre sénégalais tout en restant en phase avec ses convictions. Aujourd’hui qu’il est parti, c’est une perte immense pour le théâtre qui pleure un de ses fils, mais pas n’importe lequel. Puisqu'il s'agit de celui qui a contribué à l’éclosion du théâtre à coté de Basse Diakhaté, Baye Eli entre autres.
LES ARTISTES MEURENT DANS LA PRECARITE
La non prise en charge des artistes dans le domaine médical leur cause de nombreux préjudices. Leur créativité n’est pas rémunérée à leur juste valeur. Les anciennes gloires malgré leur carrière brillante sombrent dans une pauvreté totale au moment où ils arrêtent la scène. Plusieurs d’entre eux meurent dans la précarité faute, de prise en charge. Le stress devient ainsi leur seul compagnon de route et la mort qui rôde devant leurs portes finit par les emporter. Sidy Niang n’y a pas échappé. Comme beaucoup de ses pairs, il a rendu l’âme pour non assistance. Alité depuis un bon bout de temps, sa prise en charge faisait défaut. L’argent , maître de ce monde, lui a tourné le dos.
A qui la faute, sommes nous tenté de dire. Encore une fois, la prise en charge des artistes demeure une préoccupation cruciale surtout dans le domaine médical. Et l’Etat du Sénégal doit s’y atteler pour permettre aux autres artistes qui sont dans l’agonie de pouvoir retrouver vie. Certains nous parleront de la nouvelle société de gestion collective qui va certainement pallier ces faits. Une société qui va prendre en charge en plus des droits d’auteur, les droits voisins. Mais le chemin est encore loin même si des pas ont été franchis, l’effectivité de cette société tarde à sortir de terre.
Sauvons nos artistes pour leurs œuvres, pour leur contribution dans le bon déroulement et l’épanouissement du Sénégal. Avant qu’il ne soit trop tard !